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Les Fontenelles Château

Le premier vigneron de la famille

Nicolas Bourdil rejoint ses parents en 1999 sur leur exploitation à Saint-Julien-d’Eymet. Premier d’une famille de viticulteurs à avoir choisi de produire et vendre ses vins, il a transformé la propriété.

Quand Nicolas s’installe sur l’exploitation familiale en 1999, il n’a que 20 ans, mais un projet précis : produire et commercialiser ses vins. Jusqu’alors, ses parents livrent à la coopérative, lui, formé à l’œnologie à Montagne, veut vinifer. « Je me voyais dans cette grange faire de beaux vins dans un joli chai » , dit-il en montrant les belles poutres en bois qu’il a conservées. Le vignoble familial passe de 22 à 28 ha : le jeune vigneron peut laisser libre cours à sa vocation. LES BONS CHOIX Aujourd’hui, Jean-Maurice, le père de Nicolas, a pris sa retraite. Deux salariés ont été recrutés pour aider le jeune vigneron dans ses travaux. Si son père et sa mère ne sont jamais très loin, le vigneron se retrouve seul à prendre les décisions qui s’imposent. «L’important est de faire les bons choix, cela se joue parfois à pas grand-chose. Si j’ai réussi ce que j’ai entrepris, je le dois à ma famille qui m’a toujours fait confance. » Si l’on en croit les médailles qui tous les ans récom- pensent le Château Les Fontenelles dans les diférents concours, ces choix ont porté leurs fruits «Ce qui compte pour mes clients, c’est avant tout d’être régulier dans la qualité», explique celui qui a (presque) tout misé sur la bouteille. S’il cherche à se renouveler, c’est toujours «avec une fourchette de prix raisonnable par rapport aux coûts de vinifcation». Et parmi les choses qu’il tente, il y a ces nouveaux cépages qu’il plante réguliè- rement, mais en petite quantité: muscadelle, chenin, chardonnay, malbec… «Il y a toujours un risque car on ne sait jamais trop ce que le client aimera dans quelques années…» Un risque maîtrisé à coup sûr.

N icolas Bourdil sait ce qu’il doit à ceux qui l’ont pré- cédé. S’il a hérité d’un beau vignoble, il le doit à René, Jean-Maurice, Christiane et tous ceux qui ont patiemment cultivé des vignes sur les terroirs de Saint-Julien- d’Eymet. Mais si ses grands-pères, père et mère étaient des viticulteurs, lui est vigneron : celui qui élève et vend ses vins lui-même. «Nous sommes viticulteurs depuis trois générations, mais moi je suis le premier vigneron» , dit celui qui a révolutionné la ferme fami- liale, au sens matériel du terme. Ainsi, la grange, où logeaient les vaches de René, est devenue un chai moderne et rutilant. Un bâtiment de stockage de grande capacité a été érigé à côté, là où poussaient les légumes du potager. Et, dernier chantier en date, le poulailler a été transformé en une belle salle de dégus- tation. Métamorphose complète et approbation de toute la famille.

Nicolas Bourdil, vigneron à Saint-Julien-d’Eymet

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