Liver Bergerac Terre de passions

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Grand Marsalet Domaine du

Fier de ses racines

Quand Jean-Pierre Nadal prend sa retraite en 2011, son fls Richard est installé depuis 2008. Tous deux ont donc travaillé trois ans ensemble. Et si Richard est désormais seul à la tête de l’exploitation du Grand Marsalet, son père n’est jamais loin.

Laurent-des-Vignes. Son fls Joseph, dont le portrait orne un mur de la salle de dégustation, n’a qu’une seule flle. Elle se marie à un Nadal, une famille de meuniers de Bergerac. Dès lors, les Nadal se succé- deront à la tête de la propriété. Aujourd’hui, l’exploi- tation s’étend sur 120 ha. DES ÉVOLUTIONS NÉCESSAIRES «Mon père, se souvient Jean-Pierre, était passionné par le commerce. Du coup, il courait les foires et les salons aux quatre coins de la France. Moi, quand je suis arrivé sur l’exploitation, j’ai bien vu que la rentabilité d’un tel système était difcile. En plus, la surface avait triplé, j’ai arrêté tout cela. » Richard acquiesce : «Nous, ce qui nous plaît, c’est de faire du vin, nous laissons le commerce aux autres. » À savoir le négoce pour une très large majorité de la production. Richard Nadal est entré dans le vin, « comme par évidence » . Avec son père, il partage la même vision du bon vin. Ils énumèrent : un bon vignoble, un bon raisin, une bonne vinifcation. Pour améliorer la qualité du raisin, Richard replante tous les ans 6 ha. «Mais on passe à 4000 pieds par hectare, contre 3300 pieds auparavant », explique-t-il en jetant un regard à son père. Celui-ci acquiesce d’un haussement d’épaules : «Eh oui ! avant, on faisait comme cela. » S’il y a bien une transmission du patrimoine et de la culture fami- liale, chaque génération y apporte son écot. Toujours avec l’idée d’améliorer l’existant sans renier les racines. Tradition et modernité.

L ’un a joué au rugby, le plus jeune joue au foot, mais c’est une même passion pour le vin qui les réunit. Jean-Pierre Nadal a passé la main à son fls Richard depuis déjà plu- sieurs années, «sans regret et avec confance, parce qu’il fait un excellent travail ». Un compliment que Richard accepte en nuan- çant: «Dès le départ, l’outil de travail fonc- tionnait bien, j’en profte encore maintenant.» À l’évidence, le père et le fls ont une vraie complicité autour du vin et de la viticulture. Jean-Pierre sort une chemise où tient toute l’histoire de l’exploitation du Grand Marsalet: les noms se succèdent, le dernier est celui de Richard, juste au-dessus, il y a le sien. En tout, six générations. Cette reconnaissance à ceux qui ont construit le vignoble transpire dans les mots comme dans l’attitude de Jean-Pierre et Richard. Aucun ne donne l’impression de vouloir tirer la couverture à soi. Ils ont juste envie de perpétuer ce qui a été fait. L’origine de la propriété remonte à 1887. C’est cette année-là que Pierre Denoux se rend acquéreur d’une dizaine d’hectares au lieu-dit Grand Marsalet, à Saint-

Richard et Jean-Pierre Nadal

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