Liver Bergerac Terre de passions

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Éric Lajaunie

Oser la diférence

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Viticulteur à Eymet, il livre ses raisins à la cave de Monbazillac. Il pratique également la vente directe de melons. Les choix d’Éric Lajaunie sont complémentaires.

racheté des vignes et pris des fermages pour passer de 5 à 20 ha en appellation Bergerac sur les communes d’Eymet et de SerreetMontguyard. Il est sans doute le vigneron le plus éloigné de sa coopérative, mais « la cave de Monbazillac cherchait des vins rouges de qualité, alors j’y suis allé ». Un autre de ces grands virages qu’il peut prendre après mûre réfexion, sans être toujours compris de son entourage professionnel. VALEUR AJOUTÉE Il voulait se diversifer. La vente de melons est venue prendre le relais de son ancienne activité. Au départ, aller vendre en bord de route était une façon de rencontrer les gens, car il craignait de se sentir un peu isolé en renonçant à sa double activité. Puis ce choix « d’ouverture d’esprit » a eu aussi un intérêt économique : « La valeur ajoutée, on la capte à travers l’acte de commercialisation. » Mais ce n’est pas tout : « Quand on a le consommateur en face de soi et qu’il est content, on est fer de son travail.» Alors pourquoi ne pas vendre ses vins en direct ? « Trop d’investissements pour faire un chai, et puis mes parents avaient déjà une exploitation maraîchère, c’est un peu un retour aux sources », explique le vigneron coopérateur. Cette année, la cave coopérative lui a proposé de produire son premier millésime, celui qu’il pourra revendiquer et faire déguster. Les cuvées du Château SainteClaire sont en cours d’élevage. Administrateur à la coopérative de Monbazillac, Éric Lajaunie est aussi président de la caisse locale du Crédit Agricole d’Eymet. Une façon aussi de jouer collectif.

Quand on a le consommateur en face de soi et qu’il est content, on est fier de son travail. »

J ’ai toujours pris des virages un peu inatten- dus. » Un euphémisme quand on sait qu’Éric Lajaunie, un vigneron coopérateur à Eymet qui livre ses raisns à la coopérative de Mon­ bazillac, s’est lancé dans la vente directe de melons il y a quatre ans. Il s’installe alors au bord de la route, très passante, entre Eymet et Bergerac. « Je voulais être près du consommateur. Alors j’ai fait le choix d’ins- taller un stand saisonnier en sortie de ville plutôt que de faire les marchés.» Ce fls d’agriculteurs est devenu vigneron en 1991 tout en continuant à travailler dans une société de semences. La pluriactivité a ses avantages et ses inconvénients. Éric aime son boulot, mais ses dépla­ cements incessants ne sont pas toujours compatibles avec les travaux de la vigne et des céréales. Aujourd’hui à la tête d’une exploitation de 80 ha où il produit du blé, de l’orge, du tournesol, du maïs, Éric Lajaunie a «

Éric Lajaunie, viticulteur à Eymet

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