MeeT and TRaVeL MaG n°79 septembre-octobre 2024
POUR UN MICE DURABLE Un critère qui s’est encore accéléré depuis la crise sanitaire et qui est de plus en plus incontournable, tant pour les entreprises que pour les compagnies. « Il est inclus dans chaque appel d’offres » confirme Patrick Pourbaix. En réponse, l’industrie de la croisière, régulièrement sous le feu de critiques parfois peu objectives, est pourtant depuis plusieurs années, engagée dans la décarbonation de son activité avec un objectif international de zéro émission pour 2050. Et le fait désormais mieux savoir, en publiant régulièrement ses bilans environnementaux. Côté technologie, les navires derniers-nés (dont ceux de MSC et Costa précédemment cités), sont alimentés au GNL (gaz naturel liquéfié), le plus propre des combustibles fossiles actuels. Star Clippers, qui navigue dès que possible sous voiles, a choisi des gasoils très purs à faible teneur en soufre, ce qui lui a valu le Certificat International de Prévention de la Pollution de l’Atmosphère. Ponant, avec son Commandant Charcot a lancé en 2022 le premier navire d’exploration hybride (GNL et électricité). Hurtigruten a également mis en service deux navires du même type. On teste aussi d’autres innovations comme les bio-carburants, les piles à combustible, l’utilisation de l’hydrogène. À bord ont été mis en place, depuis plusieurs années, filtrage des fumées de cheminées, traitement des eaux, gestion des déchets et autres équipements écoresponsables permettant des économies d’énergie. Naviguer plus vert passe aussi par la suppression du plastique à usage unique avec des alternatives bio-dégradables ou la “chasse au gaspi” alimentaire auquel on sensibilise les passagers… Costa a d’ailleurs, depuis 2018, mis en place un programme solidaire de dons de repas cuisinés à l’attention de la Banque alimentaire dans divers ports, dont Marseille. Aux escales, naviguer plus responsable passe aussi par l’électrification des ports. « Avant 2030, l’intégralité des navires qui seront déployés en Europe seront capables de se connecter à l’électricité à quai » affirme Marie-Caroline Laurent, Directrice Générale de CLIA pour l’Europe et basée à Bruxelles. En France, déjà disponible à Toulon, ce service le sera à Marseille et au Havre en 2025. Enfin, le paquebot du futur sera, pour certains, doté de voiles…En construction aux Chantiers de l’Atlantique de Saint-Nazaire, l’Orient Express Corinthian, lien de très haut luxe entre le yachting et la croisière sera équipé de trois voiles SolidSail d’une incroyable technicité. Voiles aussi, rétractables, pour la compagnie norvégienne Hurtigruten et son projet SeaZero, avec des navires décarbonés qui pourraient prendre la mer dès 2030, Voiles enfin chez Ponant, dont le programme Swap2Zero met en scène un bateau doté également de 1000 m² de panneaux photovoltaïques, de piles à combustible haute et basse température et d’un système de captation carbone. MOINS LOIN, MOINS LONG… Si les destinations lointaines comme les Caraïbes (avec vols direct pour la Martinique, la Guadeloupe ou Saint-Martin), voire Tahiti ou les croisières de type “exploration” conservent les faveurs de certaines entreprises en version incentive ou dotation de concours interne, l’époque est avant tout aux croisières Mice de 3 à 4 jours. Ce que les compagnies, dans une logique d’attractivité vertueuse, ont bien compris. Ainsi, chez MSC, quelque 100 mini-croisières sont proposées en 2025 à bord de plusieurs navires, tels que les MSC Preziosa et Poesia en Europe du Nord, Fantasia, Orchestra et Divina en Méditerranée, Seascape, Seaside et Seashore dans les Caraïbes. « Autre opportunité tout au long de l’année en Méditerranée, où l’on peut embarquer à Gênes, Marseille, Barcelone ou Valence : ce que l’on appelle des “empty legs”, ces petits tronçons d’une centaine de cabines ou plus, qui permettent d’organiser un évènement même quelques mois à l’avance » explique Patrick Pourbaix. De longue date à l’affiche de Costa, les “Sea Breaks” sont proposés au printemps et à l’automne au fil des côtes méditerranéennes. Pour Aurélie Soulat Directrice Commerciale France, « À prix doux, elles séduisent énormément les entreprises qui recherchent une unité de lieu qualitative pour un séminaire, un voyage incentive ou de remerciement, une convention, voire une réservation complète du navire, option à laquelle un département spécial est dédié » . Autre spécialiste des croisières courtes en mai/juin et septembre, le Club Med2 propose un total de quelque 26 croisières de 2 à 5 nuits au départ de Marseille et Nice. Quelques croisières courtes sont aussi, ponctuellement, au programme de CFC. Tant dans les îles grecques leur terrain de jeu naturel – que dans le Golfe Persique, elles sont un atout du Celestyal Discovery (Celestyal Cruises) tout juste rénové. À noter, l’attention que portent les compagnies au surtourisme dont sont victimes des ports particulièrement prisés des compagnies, tels Venise, Dubrovnik, Corfou, Barcelone, Santorin ou Mykonos, pour ne citer qu’eux. À été installée une collaboration étroite avec les communautés locales face à ce phénomène, pour mieux coordonner les escales des navires et mettre au point d’autres types d’excursions plus immersives, voire à l’intérieur des terres, dans le cas d’opérations Mice davantage axées sur les centres d’intérêt des entreprises. Celestyal
© Maxime d’Angeac & Martin Darzacq
Orient Express Corinthian
CRoiSièReS
64
CFC
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