La Presse Bisontine 118 - Février 2011

LE PORTRAIT

La Presse Bisontine n° 118 - Février 2011

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BESANÇON

Le journal des Lip Marc Wattel, archi comblé

I l exerçait un des métiers les plus énigma- tiques aux yeux du grand public et des pro- moteurs immobiliers auprès de qui il pou- vait souvent passer pour un drôle de gendarme, traquant à l’envi la moindre faille dans un permis de construire qui ne serait pas conforme aux règles élémentaires d’urbanisme. L’architecte des bâtiments de France, c’est un peu l’œil suprême à qui rien ne doit échapper, celui qui a interdit par exemple à des dizaines de résidents du centre-ville d’installer une ter- rasse sur leur toit. Mais un architecte des bâtiments de France, c’est avant tout un architecte. C’est celui qui voit le beau avant de sanctionner le laid. C’est fata- lement un homme à la sensibilité artistique. Sans doute aussi un peu à fleur de peau. C’est un des événements historiques les plus marquants pour Besançon qui a conduit le jeu- ne étudiant parisien à débarquer dans la capi- tale comtoise. Juin 1973, au plus dur du conflit Lip, MarcWattel est un jeune étudiant gauchiste Architecte des bâtiments de France pendant vingt-cinq ans à Besançon, Marc Wattel tire sa révérence professionnelle. L’ancien étudiant révolutionnaire a appris à composer avec le temps qui passe.

Les plaisirs simples

du jeune retraité : arpenter

le marché de bonne heure.

rédacteur aux “Cahiers de mai”. “On m’a alors appelé pour aider les Lip à produire leur petit jour- nal, “Lip Unité”. Je devais res- ter dix jours seulement à Besan- çon, j’y suis encore” s’amuse-t-il trente-sept ans plus tard. L’architecte débutant est alors plein d’illusions pour la société chahutée dans laquelle il vit, mais en même temps trop heu- reux de pouvoir travailler alors même qu’il était encore étudiant. Époque bénie du plein-emploi. MarcWattel n’a pas eu peur des paradoxes car c’est aux côtés d’un ecclésiastique, l’abbé Gar- neret, que le jeune Wattel fera ses premières armes. “Il m’a pris auprès de lui pour mon coup de crayon. Pour lui, j’ai effectué de nombreux relevés de fermes dans le Jura et le Doubs.” Après une parenthèse en tant que coopérant en Algérie où il était chargé de la restauration

de la Casbah, puis un premier poste d’architecte des bâtiments de France (A.B.F.) à Angoulême, MarcWattel a bondi sur l’opportunité quand un poste d’A.B.F. s’est libéré dans la capitale com- toise. L’étudiant gauchiste est devenu A.B.F. Mais l’état d’esprit est resté le même. Les plans de carrière, il les a laissés aux ambitieux. Il res- tera A.B.F.À Besançon jusqu’à ce 3 janvier 2011, jour officiel de sa retraite. Ce métier énigmatique n’a pourtant pas été que celui d’un gendarme. “J’ai donné moins de 5 % d’avis défavorables. Après discussion, on arrive toujours à ce que le projet soit acceptable. Là où ça devenait difficile, c’est avec certains promo- teurs qui veulent toujours plus pour une surfa- ce donnée. Ils voudraient mettre 2 litres d’eau dans une bouteille d’1 litre.” On pourrait s’imaginer qu’unA.B.F. est le gardien rigide d’un passé révo- lu. Il n’en est rien. Selon Marc Wattel, “la pré- servation à tout prix des monuments donne l’illusion que le temps peut s’arrêter. Au contrai- re, il faut vivre avec l’esprit de son temps.” Affir- mant cela, MarcWattel repense à Prosper Méri- mée, l’inventeur du culte des monuments historiques. Quand il est venu en inspection à

Besançon en 1840, Mérimée n’a vu qu’une ville noire où il n’y avait rien à voir, sauf peut-être la cathédrale et la Porte Noire. Le splendide bâti- ment de la préfecture, il ne l’a même pas remar- qué. Pourquoi ? “Parce que ce bâtiment avait été construit 50 ans plus tôt.Aujourd’hui, qui remarque le bâtiment en verre de la S.M.C.I. rue Proud- hon ? Il a été construit dans les années soixante et c’est sans doute dans quelques décennies que l’on s’apercevra qu’il a une valeur architectura- le certaine et qu’il était à la pointe du progrès.” C’est donc cela le travail d’un A.B.F. : repérer ce qui dans plusieurs décennies sera à sa place dans la ville. Visionnaire plutôt que passéiste. Le constat est plus sévère avec des projets com- me le centre Saint-Pierre : “C’est l’idée même d’éloigner le commerce de la rue et de faire un bazar à deux mètres de plafond qui est aberrant. Une galerie marchande en centre-ville, ça doit être majestueux. Là encore, le promoteur en vou- lait trop !” Selon Marc Wattel, “si la France se défigure, ce n’est pas à cause de ses centres-villes dont on a compris depuis plus de trente ans l’intérêt, mais plutôt des abords de ses villes avec les zones commerciales. Si un nouveau Mérimée

débarquait, c’est plutôt sur ces aspects-là de l’urbanisme qu’il y aurait des choses à faire.” Aujourd’hui, les décideurs semblent beaucoup plus en phase avec les notions de préservation du patrimoine. Peut-être même trop pense Marc Wattel. La faute à un manque de confiance en l’avenir. “On a une telle peur de l’avenir que l’on se réfugie dans le passé en estimant qu’il ne faut rien toucher au patrimoine. C’est un mauvais raisonnement. Il faut forcément des projets contem- porains pour marquer une ville. Le marché beaux- arts par exemple en est un, le palais de justice aussi.” Même si l’après-Lip a correspondu pour le jeu- ne MarcWattel à un retour un peu forcé au prin- cipe de réalité - “hélas, on voit vite qu’il n’y a pas d’issue aux idées révolutionnaires” dit-il -, il ne s’est jamais départi de sa fidélité : à l’histoire d’abord et au patrimoine, à sa ville de Besançon qui, semble-t-il, il n’est pas prêt à quitter. Un petit tour sur le marché, panier à la main et petit chien en laisse. C’est le quotidien ordinaire d’un jeune retraité qui n’a pourtant rien perdu de ses idéaux tendant vers le beau. J.-F.H.

“Qui remarque le bâtiment en

verre de la S.M.C.I. ?”

A

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