La Presse Bisontine 146 - Septembre 2013

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N° 146

Mensuel d’information de Besançon et du Grand Besançon www.presse-bisontine.fr SEPTEMBRE 2013

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LE BLUES DES FONCTIONNAIRES BISONTINS

LE DOSSIER en p. 19 à 23

SOCIAL

L’ÉVÉNEMENT p. 6-7 Du côté des Vaîtes, des personnes logent dans des habitats précaires où s’entassent misère et insalubrité.

POLITIQUE p. 4 Jean-François Humbert Le retour du vieux renard Candidat crédible à la mairie ?

LES NOUVEAUX BIDONVILLES DE BESANÇON

Rédaction : “Les Éditions de la Presse Bisontine” - B.P. 83 143 - 1, rue de la Brasserie - 25503 MORTEAU CEDEX - Tél. 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 - redaction@groupe-publipresse.com

RETOUR SUR INFO - BESANÇON

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La Presse Bisontine n° 146 - Septembre 2013

Le Pavé dans la Mare est sur la corde raide

L’élu socialiste Abdel Ghezali prône le rassemblement l’actualité de Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de

Études François Hollande a réclamé un choc de simplification. Hélas, le recours obses- sionnel aux cabinets d’études est un des maux de la France, responsable de lourdes dérives financières. En voici un exemple régional qui mériterait toute l’attention de nos dirigeants, et qui explique bien des dérives dans le fonc- tionnement de l’administration fran- çaise. Le grand gâchis du dossier L.G.V. Rhin-Rhône dont la suite des travaux est brusquement interrompue par un gouvernement aux abois financière- ment. Rien qu’en frais d’études et en acquisitions foncières pour la deuxiè- me tranche de travaux sur la branche Est, repoussée aux calendes grecques, Réseau Ferré de France, donc le contri- buable français, a déboursé la coquet- te somme de 82 millions d’euros ! Sans compter les 7,9 millions dépensés pour les études préliminaires de la branche Sud qui ne verra sans doute jamais le jour. Dans un autre registre, moins oné- reux et plus cocasse, quoique, on peut citer la communauté de communes du Val de Morteau dans le Haut-Doubs, présidée par l’ex-député U.M.P. Jean- Marie Binétruy. Responsable du déve- loppement touristique, la collectivité locale envisage, louable intention, de signer un “contrat de station” destiné à définir les axes stratégiques de déve- loppement censés dynamiser l’économie touristique de cette partie du Haut- Doubs. La station des Rousses l’avait fait avant elle, Métabief est en train de s’engager également dans une telle démarche. Là où la belle mécanique commence à s’enrayer, c’est dans les contraintes administratives ubuesques que ce genre de contrats implique. Pour pouvoir signer un contrat de station, il est nécessaire au préalable de mis- sionner, crédits financiers à l’appui, un cabinet d’études spécialisé. Et comme ce genre de démarche, autre dérive française, est la plupart du temps sou- mise à appel d’offres, n’importe quel cabinet aussi fumeux soit-il, peut pos- tuler. C’est ce qui arrive en ce moment à la communauté de communes du Val de Morteau qui a fini par choisir pour des raisons encore obscures, un cabi- net parisien dont nous publions un résu- mé de l’enquête dans ce numéro. Le résultat est édifiant d’amateurisme et une fois encore, cette manie des études propre à la France, conduit à des déra- pages financiers qui finissent par être incontrôlés. Et si on simplifiait tout ça Messieurs les élus ? Jean-François Hauser Éditorial

mandat. “Cela ne veut pas dire qu’il n’y aura plus de débat. Il y aura encore des débats. Mais il y a des règles et des limites qui ne devront plus être fran- chies.” À six mois des élections, on comprend que l’élu veuille évi- ter que la majorité municipale ne soit mise en porte à faux par l’un de ses membres comme cela s’est déjà produit. On se souvient qu’en 2012, Jean- Sébastien Leuba (P.S.) avait jeté un froid et créé la polémique en questionnant son groupe en conseil municipal sur les liens entre la ville et l’association le Pavé dans la mare.

M i-juin, Abdel Ghezali a été élu président du groupe socialiste et républicain de la municipalité de Besançon qui compte 29 élus dont le maire Jean-Louis Fousseret. L’adjoint à l’animation socio-culturelle et à la vie des quartiers succède ainsi à Yves-Michel Dahoui, adjoint à la culture, qui a démis- sionné de cette fonction. Face aux tensions apparues au sein de la majorité ces derniers mois, consécutives notamment à la polémique autour du Pavé dans la Mare, Abdel Ghezali se pose en “rassembleur.” Un rôle qu’il veut tenir jusqu’à la fin du

mandat qui s’achèvera en mars 2014. “Je serai attentif à ce que les élus poursuivent le travail dans leur délégation” indique le président qui fait par- tie de la génération montante des socialistes bisontins. Conti- nuer à agir pour la ville est une manière, selon lui, de préparer les élections municipales. L’élu va s’efforcer de maintenir la cohésion du groupe durant les mois à venir et faire en sor- te qu’il “se retrouve sur ses valeurs que sont le lien social, la tranquillité publique et l’accès à l’emploi.” Il veut le groupe soudé derrière Jean-Louis Fous- seret, candidat à un troisième

Le Pavé paie cher les polémiques qui le frappent depuis un an et dont il n’est pas responsable.

L e 3 juillet, en assem- blée générale, les membres du Pavé dans la Mare se sont donné une chance de poursuivre l’activité du centre d’art contemporain bisontin qui a son siège place Victor Hugo. Mais l’optimisme mesuré du début de l’été est cisaillé en cette rentrée par la réalité de la situation financière de la structure qui emploie cinq personnes pour un budget avoisinant les 300 000 euros. Une somme que le Pavé dans la Mare peut difficilement espérer boucler depuis qu’il a eu à déplorer le désen- gagement de plusieurs de ses partenaires dont l’État, la Région, et des parte-

naires privés. Les polé- miques qui polluent la vie du centre d’art contempo- rain depuis un an, et dont notre journal s’est fait l’écho à plusieurs reprises, ont émoussé la confiance que les partenaires financiers pouvaient avoir en cette structure. “Ces polémiques nous ont abattus. On en subit les conséquences” confie-t- on au Pavé. Aujourd’hui le centre d’art contemporain semble être au bout d’un pro- cessus. Ses jours sont-ils comptés pour autant ? Pro- bablement. Si cette structu- re venait à disparaître, cela se ferait au détriment de l’art contemporain qui peine à émerger à Besançon.

Abdel Ghezali est au parti socialiste depuis plus de quinze ans.

Toufik de Planoise écope de 520 euros d’amende

C e n’est pas pour avoir placardé abu- sivement et de façon sauvage des grandes affiches comme on en voit de tous lesgenres unpeupartout à Besan- çon que Toufik de Planoise a écopé d’une amende de 520 euros au début de l’été. Le blogueurbisontin“libertaireet indépendant” - c’est ainsi qu’il se définit -, a franchi la ligne jaune aux yeux de la municipalité en appliquant à différents endroits de la ville ses petits autocollants sur lesquels figure l’adresse de son blog “toufik-de- planoise.net.” Cet affichage illégal relè- ve moins de la promotion que de la pro- pagande, car sur le web, les activités du jeune homme en lutte contre les néo-fas- cistes, sont éminemment politiques. Pour autant, Toufik n’est pas le seul à placar- der des messages politiquement enga- gés à Besançon. En revanche, il est le premier à être épinglé tout simplement parce que lamairie qui indique avoir dépo-

sé 48 plaintes pour affichage illégal aurait facilement démasqué le blogueur qui agit à visage découvert. Mais alors, quid des autres diffuseurs qui utilisent sans gêne l’espace public et qui pourraient sans dou- te être identifiés rien qu’en lisant l’affiche ? À notre connaissance, à ce jour, il n’y a

pas d’autres amendes en vue à l’égard d’autres organisations. Toufik a le senti- ment d’être le bouc émissaire de l’histoire. “Je ne colle plus trop à Besançon. En revanche, je continue à militer” dit-il. Alors que nous entrons en période pré- électorale, gageons que la municipalité

se plaindra des pratiques des militants des partis politiques qui colleraient dans les rues des affiches à l’effigie des can- didats en dehors des espaces prévus à cet effet. Gare aux colleurs d’affiches ten- tés de faire du zèle lors de la prochaine campagne.

est éditée par “Publipresse Médias”- 1, rue de la Brasserie B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@groupe-publipresse.com S.I.R.E.N. : 424 896 645 Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Édouard Choulet, Thomas Comte, Frédéric Cartaud,

Jean-François Hauser. Régie Publicitaire : François ROUYER au 06 70 10 90 04 Imprimé à I.P.S. - ISSN : 1623-7641 Dépôt légal : Août 2013 Commission paritaire : 0217I79291 Crédits photos : La Presse Bisontine, J.-C. Sexe, Ville de Besançon.

Il ne s’agit pas de grandes affiches mais de petits autocollants.

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L’INTERVIEW DU MOIS

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JEAN-FRANÇOIS HUMBERT Candidat sans étiquette aux municipales de 2014 “Je pars pour gagner”

L a Presse Bisontine : À 61 ans et un mandat de sénateur en cours, pour- quoi vous lancer dans la bataille des municipales ? Jean-François Humbert : À défaut de vivre avec des regrets, je ne veux pas vivre avec des remords. Je suis candidat aux municipales de Besançon car l’important en démo- cratie, c’est l’alternance. Je souhaite participer au débat démocratique. Je considère que c’était le moment de le faire savoir. L.P.B. : Pourquoi ne pas l’avoir signifié à l’U.M.P. et à son candidat Jacques Grosperrin ? Ne craignez-vous pas des sanctions du parti ? J.-F.H. : Je suis membre du groupe U.M.P. au Sénat mais je ne suis pas encarté au parti. Je serai candidat quelles que soient les raisons. Est-ce la première fois qu’il y a des difficultés entre des membres de lamême famille politique ? Rappelez-vous les cantonales avec Jacques Grosperrin. Il sera difficile de m’exclure d’un parti auquel je n’appartiens pas. L.P.B. : Jacques Grosperrin justement, n’est- ce pas lui mettre des bâtons dans les roues ? Quelle différence existe entre vous et lui ? J.-F.H. : La différence entre moi et lui est dans la manière dans laquelle il a dû lâcher ses mandats aux élections (Grosperrin les a perdus). Je n’ai rien contre la personne car nous avons été proches mais lorsque notre parti a per- du dans le département deux sièges de sénateur sur trois, qu’il a perdu le Conseil général et les postes de dépu- tés, je pense que l’on peut s’interroger. J’y vais car des Bisontins et Bisontines m’ont dit “O.K.”. Je rencontre des per- sonnes et j’ai toujours été intéressé à la vie bisontine contrairement à ce que certains veulent faire croire. L.P.B. : Avant votre annonce, avez-vous fait connaître votre souhait à des membres de l’U.M.P. ? Pourquoi n’avez-vous pas participé à l’investiture ? J.-F.H. : Oui : à Jean-Claude Gaudin qui est le président de groupe au Sénat et à Jean-François Copé que j’ai rencon- tré. Copé m’a dit : “T’es bien un Jean- François” (rires).” Est-on candidat par- ce qu’un parti politique a décidé que pression fiscale sans en dire davantage sur son programme politique. En se déclarant candidat aux municipales de Besançon, le sénateur Jean-François Humbert (61 ans) agace et bouscu- le les plans de la droite. L’ancien président de Région qui, par le passé, s’est déclaré à deux reprises avant de se retirer, se positionne au centre de l’échiquier. Il préconise un “halte au feu” en matière de

Cette fois, c’est sûr, Jean-François Humbert est candidat aux municipales.

place par rapport à deux objectifs : le problème d’éthique que le dopage pose dans un premier temps et veiller à la santé publique dans un second temps. Même dans le sport amateur, des per- sonnes mettent leur vie en danger. L.P.B. : Et le dopage n’est pas l’apanage des cyclistes… J.-F.H. : Même à la pétanque des per- sonnes se dopent. Des boulistes pren- nent des bétablocants pour ne pas trem- bler. Le rugby est le sport où le dopage est le plus pratiqué. L.P.B. : Avez-vous subi des pressions lors de cette enquête ? Publier le rapport au cœur du Tour de France était-il un geste prémédité ? J.-F.H. : Je n’ai pas subi de pressions alors que le rapporteur dit en avoir subi. Nous avons effectivement chan- gé d’une semaine la conclusion du rap- port afin qu’elle ne se télescope pas avec l’effroyable étape de l’Alpe-d’Huez, avec l’accord des membres de la com- mission. L.P.B. : Êtes-vous surpris par les déclarations de Laurent Jalabert qui a dit (suite à un contrô- le révélé positif) :“Je ne peux pas dire que ce soit faux, je ne peux pas dire que ce soit vrai” ? J.-F.H. : Je n’attendais pas d’un cham- pion d’être un super-communicateur. J’ai été néanmoins surpris. On a beau être sénateur, on est aussi un homme. L.P.B. : En conclusion, ce travail vous a dopé dans votre action politique… J.-F.H. : Je pars pour gagner. J’adapterai mon travail au Sénat en fonction de la campagne municipale. Propos recueillis par E.Ch.

vous seriez candidat que vous devez l’être ? J’ai des convictions. J’ai été sur- pris d’être invité par l’U.M.P. pour l’investiture à laquelle je n’ai pas par- ticipé car j’étais pris. L.P.B. : Est-il vrai que vous avez rencontré le maire Jean-Louis Fousseret durant l’été ? Cer- tains disent que vous êtes un sous-marin du P.S. J.-F.H. : Oui, je l’ai rencontré. C’est un processus normal. L.P.B. : Pourquoi les Bisontins devraient croi- re en vous alors que vous vous êtes présen- té à deux élections puis retiré à deux reprises ? J.-F.H. : Lorsque j’ai fait ma première renonciation (2001), je n’avais jamais annoncé que j’étais candidat. La secon- de fois (2008), oui j’étais candidat, mais j’ai été investi puis désinvesti par le

L.P.B. : Que pensez-vous de la politique régionale menée par Marie-Guite Dufay (P.S.) ? J.-F.H. : Je n’ai pas l’habitude de com- menter les personnes qui sont en place. Je regrette l’arrêt de l’aide à la réalisation de films. En matière de promotion du ter- ritoire, c’est discu- table. L.P.B. :Votre été fut char- gé médiatiquement. Pour-

vous aider ? J.-F.H. : Je n’ai pas d’étiquette partisa- ne mais j’aurai une connotation cen- triste. L.P.B. : Pourquoi ne pas vous rallier à Philip- pe Gonon (U.D.I.) alors ? J.-F.H. : Gérard Figard est dans le mou- vement centriste. Il m’a rejoint. L.P.B. : Et d’autres, de l’U.M.P., vous rejoin- dront-ils ? Peut-être même Jean Rosselot… J.-F.H. : Il y aura 54 noms, c’est une lis- te ouverte.Avec Jean Rosselot, j’ai suf- fisamment eu de difficultés avec lui pour ne pas en créer de nouvelles. Je le répète, je suis ouvert. L.P.B. :Vous qui avez toujours défendu le non- cumul des mandats, cette candidature n’est pas celle de trop ? J.-F.H. : Je défends le non-cumul des rémunérations, c’est différent ! Au regard des Français qui connaissent la crise, est-ce logique que quelqu’un puisse être sénateur tout en gardant une profession libérale ? Il faut se poser la question. L.P.B. : Pourquoi revenir ? Que promettez-vous aux Bisontins ? J.-F.H. : Je suis un homme de convic- tions qui ne va pas dire l’inverse de ce qu’il va faire. Lorsque vous avez des idées fortes, des convictions, des idées concrètes, il faut aller au bout. Je l’ai prouvé avec leT.G.V. dans lequel,modes- tement, j’ai joué un rôle déterminant ou encore dans la création de 10 000 emplois lorsque j’étais président de Région.

“T’es bien un Jean-François.”

quoi avez-vous été choisi comme président de la commission d’enquête sur le dopage dans le sport. Quel était votre rôle ? J.-F.H. : Cette commission d’enquête sur le dopage regroupait des sénateurs issus de tous les partis présents au Sénat. On ne rejoint pas cette com- mission sans être un passionné de sport (N.D.L.R. : Jean-François Humbert est ceinture noire de judo et supporter du F.C. Sochaux-Montbéliard). La com- position de cette commission se fait sur la base du volontariat. Mon grou- pe a accepté que je le représente et j’ai été désigné président. Mon rôle, avec celui du rapporteur, était important : j’assurais le bon déroulement de la commission notamment dans l’ordre d’audition des personnes. Il faut que chacun apporte quelque chose à la réso- lution du problème. L.P.B. : Et pourquoi une commission spécifi- quement sur ce thème ? J.-F.H. : Cette commission a été mise en

parti ! Comprenez aujourd’hui ma réti- cence. L.P.B. : Que dire du bilan de Jean-Louis Fousseret ? J.-F.H. : Il faut qu’une personne dise halte au feu face à cet investis- sement et au fonction- nement qui grimpe. Il y a l’obligation d’une gestion. Il faut des choix. J’ai montré, lorsque je dirigeais la Région, ma faculté à gérer. L.P.B. : Comment allez-vous vous positionner politique- ment ? Qui pour vous suivre,

“Halte au feu fiscal.”

BESANÇON

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La Presse Bisontine n° 146 - Septembre 2013

TALENT

Au conservatoire de Besançon La petite pépite du piano Née dans une famille de musiciens, Maëliss Castro-Balbi, 13 ans, entame déjà une carrière internationale. Le “problème”, c’est qu’elle est aussi douée dans d’autres disciplines…

U n papa professeur de piano, un frère vir- tuose du violon et un autre violoncelliste également de renom international. Comment la peti- te Maëliss aurait-elle pu échap- per au monde de la musique ? À deux ans, elle posait déjà ses mains sur le clavier du piano familial. “Toute petite, je m’amusais déjà à diriger mon père et mes frères avec la baguet- te. J’avais plein de rêves de peti- te fille, dont celui devenir musi- cienne professionnelle.” À 6 ans, elle intégrait le conservatoire de musique de Besançon dont elle vient d’obtenir l’examen de deuxième cycle avec les félici- tations du jury. Son talent a déjà séduit les connaisseurs. Début juin, suite à une sélection régionale puis nationale, Maëliss Castro-Bal- bi s’envolait pour l’Argentine avec la délégation française de l’Orchestre National des Petites Mains Symphoniques pour représenter son pays au Festi- val International de Musique de Jeunes à Iguazu. C’est lors d’une audition à la prestigieu- se salle Gaveau à Paris que la

tout aussi douée en danse clas- sique et en modern jazz, une discipline dans laquelle elle s’est aussi distinguée dans des concours avec une chorégraphie qu’elle avait elle-même créée. Sur le plan scolaire, les résul- tats sont tout aussi bons. “Mon prof de maths me dit que je devrais faire une carrière scien- tifique et ma prof de français me dit que je devrais devenir écrivain…” dit-elle dans un franc sourire. “Le problème avec Maë- liss, c’est qu’elle est bonne par- tout. Même en dessin, elle a déjà eu des premiers prix. Au moins, mon frère David et moi, on savait dès le départ que notre passion c’était la musique. Contraire- ment à notre sœur, l’école, c’était moins notre préoccupation” ajou- te son frère Alexandre, violon- celliste désormais installé en Allemagne qui démarre comme son frère une carrière interna- tionale. Son intégration à l’Orchestre National des PetitesMains Sym- phoniques a déjà donné à Maë- liss Castro-Balbi l’occasion de jouer dans les plus grandes salles comme le Palais des Congrès ou l’Olympia à Paris.

jeune Bisontine avait été sélec- tionnée parmi les trois pianistes au niveau national. En Argen- tine, la jeune virtuose a inter- prété en tant que soliste le concerto en ré majeur pour pia- no et orchestre de JosephHaydn. Une prouesse, à 13 ans seule- ment, pour cette jeune collé- gienne. Tout semble sourire à cette jeu- ne fille scolarisée au collège Diderot à Besançon qui s’apprête

à entrer en classe de troi- sième et en troisième cycle au conserva- toire, toujours sous la hou- lette de Sylvia Kohler, “une année de déter- mination pour savoir si je veux aller plus loin” dit-elle. Le dilemme pour l’adolescente, c’est que le piano n’est pas sa seule pas- sion. Elle est

La musique dans les gènes, le sens de la perfection.

À 13 ans, la Bisontine Maëliss Castro-Balbi est déjà une virtuose. Sur les traces de ses frères violoniste et violoncelliste.

de plus sur l’orientation que la jeune Bisontine souhaite don- ner à sa future carrière. Dans la famille Castro-Balbi, on a la musique dans les gènes, on a aussi le sens de la perfection. “Notre grand-père qui était aus-

Maëliss se donne donc un an pour affiner ses choix. “Alors que certaines filles de mon âge ont comme modèles des stars américaines, moi j’ai la chance d’avoir comme modèles mes frères” dit-elle. Un petit indice

si musicien nous disait : “Haut, encore plus haut, toujours plus haut, jusqu’aux étoiles” ajoute la jeune Maëliss, née, on en est désormais sûr, sous une très bonne étoile. J.-F.H.

La Presse Bisontine n° 146 - Septembre 2013 L’ÉVÉNEMENT IMMIGRATION : QUELLE RÉPONSE FACE À L’URGENCE ? Avec 350 demandes de droit d’asile depuis le début d’année, Besançon connaît un afflux historique de personnes en situation irrégulière qu’elle tente de gérer. Malgré 100 places supplémen- taires ouvertes, les centres d’accueil sont saturés, obligeant des familles exilées à camper dans des tentes, comme ici au centre de Besançon. Malgré cette précarité, la préfecture dit suivre sociale- ment ces personnes. Elle réduit le délai d’instruction des dossiers à 15 jours contre trois mois dans les autres départements. Un enfant, malade d’un rein, a obtenu une place à l’hôpital. Est-ce le prélude à de nouveaux campements ou squats illégaux ?

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EXILÉS

En attente d’une aide, ils campent au centre-ville

EXILÉS Joël Mathurin, secrétaire général de la préfecture du Doubs

Installés depuis deux mois dans des tentes Elles disent venir du

“Les situations préoccupantes sont identifiées” Le secrétaire général de la préfecture rappelle que tout est mis en œuvre pour répondre à cette urgence. L a Presse Bisontine : Pourquoi ces personnes qui ont déposé un dos- sier de demandeur d’asile ne sont-elles pas en centre d’accueil ? Quand leur proposera-t-on une solution ? Joël Mathurin : À lʼheure où je vous parle, le dispositif dʼhéberge- ment dans le Doubs est saturé, même si 100 places supplé- mentaires ont été ouvertes. Nous avons déjà reçu 350 demandes de droit dʼasile (en août) alors que nous étions à 330 demandes pour toute lʼannée 2012. Ces personnes, nous les connaissons par le 115 et essayons de trouver des solutions pour les plus fra- giles (enfants, personnes malades). Elles seront prises en char- ge quand des places se libéreront, jʼespère dans moins dʼun mois. Les places en centre dʼaccueil se libèrent lorsque des personnes sont déboutées du droit dʼasile. Nous avons éloigné 115 per- sonnes à ce jour. L.P.B. : Comment expliquer cet afflux soudain à Besan- çon ?

L e soleil frappe fort sur les rem- parts des Glacis en cette fin d’été, mais rien ne dit qu’à l’arrivée de l’automne, ces personnes auront un toit sous lequel s’abriter. Les hommes sont cachés à l’ombre avec ces personnes qui espèrent obtenir le droit d’asile. Kosovo. Sept familles ont planté leurs tentes dans le parc des Glacis à Besançon, entre la gare Viotte et le centre-ville. Rencontre

recherchent : “l’asile politique”. À la ques- tion de savoir comment ils subsistent, c’est une femme maîtrisant le français qui répond : “Tous les jours, nous allons man- ger au C.C.A.S.” explique-t-elle. Soudain, l’un d’entre eux nous tend un télé- phone portable. Au bout du combiné, une personne joue les interprètes : “Parmi ces sept familles, nous avons deux personnes malades. Un enfant, et un adulte qui a mal aux poumons” dit-elle tout en expliquant que ces individus ont atterri à Besançon pour espérer des jours meilleurs. Juste avant que nous bouclions ces lignes, l’en- fant malade que nous avions rencontré a trouvé une place à l’hôpital grâce aux ser- vices du Département et de l’État. Atteint à un rein, il sera soigné à Besançon avec sa famille à ses côtés. Selon leur interprète, ces exilés sont arri- vés en France après avoir payé des inter- médiaires. “Le Kosovo, c’est de la merde” (sic) lance un garçon de la bande. En atten- dant, tous patientent en attendant la répon- se pour savoir si oui ou non ils pourront rester sur le sol français. Si la mairie n’a pas compétence en matiè- re de placement en centre d’accueil, rôle régalien, elle leur vient en aide. Les ser- vices sociaux vont d’ici peu engager un recensement : “Nous devons savoir qui ils sont. Sont-ils en attente de régularisation ? Sont-ils déboutés du droit d’asile ? Nous devons savoir si ce sont des Roms de Rou- manie, de Bulgarie ou du Kosovo. Ce n’est pas simple” explique Marie-Noëlle Schoel- ler, élue responsable des questions sociales à la Ville. Inquiète il y a quelques mois de l’afflux croissant de demandeurs d’asile à Besan- çon (jusqu’à 80 personnes par mois), la pre- mière adjointe estime que ce chiffre a dimi- nué depuis quatre mois car “beaucoup sont partis en direction de Lyon. Il y a eu un effet pervers car notre département a été bien classé dans l’accueil.” Ouvert en urgence l’automne dernier pour recevoir ces exilés, l’hôpital Saint-Jacques désaffecté devrait à nouveau abriter ces personnes durant l’hiver. E.Ch.

d’un arbre et jouent aux cartes pendant que les femmes discutent devant leurs tentes. Depuis deux mois, environ vingt-cinq per- sonnes ont élu domicile dans un coin de verdure au cœur de Besançon. Ils ont plan- té 11 tentes aux Glacis sur l’espace public, en totale illégalité. À défaut de mieux (une place en centre d’accueil et d’hébergement), ces hommes, femmes et enfants dorment à même le sol. Parmi eux, certains maî-

trisent l’anglais. La dis- cussion peut débuter. Le représentant du groupe, la trentaine, évoque leur arrivée et leur mode de vie : “On dort dans les tentes depuis deux mois” dit- il. Rapidement, les autres membres se joi- gnent à la conversation et expliquent ce qu’ils

“Sont-ils en attente de régularisation ?”

“85 % d’avis négatifs.”

J.M. : Lyon et Dijon sont en hypersaturation. Les situations sont très inégalement réparties sur le territoire. En France, cʼest seulement 8 % dʼévo- lution par an (contre 40 % à Besançon). Voilà pourquoi on retrouve des squats ou des campe- ments illégaux comme à Lyon. Il faut une solida- rité interdépartementale. L.P.B. : Lorsqu’un dossier de demande d’asile est dépo- sé, quel délai faut-il pour qu’il soit traité ? J.M. : Il y a une volonté forte du préfet de traiter les dossiers en quinze jours. On gagne du temps car cʼest au minimum deux mois dans les autres départements. Ainsi, on ne donne pas de faux espoirs (85 % des avis sont négatifs). Et pour les avis positifs, nous le disons rapidement afin que les personnes puissent sʼinsérer. Nous travaillons le plus finement autour de ces questions. Je viens, avec le Conseil général, de conduire un jeune (du campement des Glacis) à lʼhôpital afin quʼil puis- se être dialysé. Les situations préoccupantes sont identifiées. Propos recueillis par E.Ch.

Des tentes pour unique maison, plantées dans le parc des Glacis, en contrebas de la gare Viotte.

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Bonjour, ce petit mot de mes vacances pour vous dire que c’est la dernière fois que je pars en solo. A la rentrée, c’est décidé, je change ma vie ! Et vous ?

PRÉCARITÉ

Au cœur des Vaîtes à Besançon

Un bidonville au centre de Besançon Dans un clos de verdure du quartier des Vaîtes vit une communauté dans une situation de totale insalubrité. Les cabanes sont faites de bric et de broc, sans eau courante, ni toilettes. La Ville se dit impuissante car l’espace est situé dans un site privé. Des riverains s’inquiètent.

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POLITIQUE Au cœur des débats Réforme du droit d’asile : Marie-Noëlle Schoeller animera le groupe La première adjointe au maire de Besançon est intégrée dans le comité d’experts qui fera des propositions sur la réforme du droit d’asile voulue par Manuel Valls. Conclusions le 18 octobre. L e ministre de lʼIntérieur Manuel Valls lance un nouveau chantier à risque, celui de la réforme du droit dʼasile. La première adjointe à la Ville de Besan- çon Marie-Noëlle Schoeller a eu la surprise (et le plaisir) dʼêtre retenue par- mi les élus qui travailleront sur cette question pour proposer ensuite au ministre de lʼIntérieur des axes de travail. Elle lʼa appris durant lʼété. Deux mois de travaux seront nécessaires pour rendre le 18 octobre ce rapport qui pourra ensuite être discuté lʼannée prochaine au Parlement. Centres dʼaccueil saturés, délais dʼins- truction des demandes extrêmement longs…, ce droit sʼapplique de plus en plus mal. Marie-Noëlle Schoeller et le comité dʼexperts ont du travail en perspective.

Une quinzaine de personnes, parfois moins selon

l’époque, vivent ici.

Des amas de déchets à deux pas des cabanes.

C’ est un chemin de terre qui débouche rue de Charigney, dans le quartier des Vaîtes à Besançon. L’emprunter,

c’est accéder à un véritable bidonvil- le connu des jardiniers cultivant leur lopin de terre ici, mais aussi de la Poli- ce nationale et municipale, de la Vil- le de Besançon, du député Éric Alau- zet qui l’a visité, mais qui reste ignoré de la plupart des Bisontins. “Voilà plu- sieurs années qu’ils sont là.Nous n’avons rien à dire car ce campement est situé sur un terrain privé appartenant à une société civile immobilière privée (N.D.L.R. : la S.C.I. Vaîtes-Nord dont le siège est installé à Lyon)” explique Marie-Noëlle Schoeller, adjointe au

En face, une cabane fai- te de tôle et de lambris abrite une autre famil- le. La porte d’entrée n’est autre qu’un simple drap noirci par la boue. Une dernière cabane, dont le toit semble en mauvais état compose

maire chargée du social. À quarante mètres de la rue et des barres d’im- meubles vivent pourtant jusqu’à quin- ze personnes dans la plus grande pré- carité, cachées aux yeux de tous grâce à une forêt touffue et broussailleuse. Lors de notre visite, deux femmes et trois hommes étaient présents dans cet espace d’environ 100 mètres car- rés où s’empilent des voitures désos- sées, des vitres brisées, des sacs pou- belles et autres détritus divers allant de l’huile de moteur jusqu’à des bat- teries. Sous l’ombre des arbres, une caravane sert de premier logement.

“Nous n’avons pas à intervenir” dit la mairie.

la dernière habitation. Leurs besoins naturels, les habitants les font dans un cabanon caché par des draps dont le socle est fait d’une palette de bois. Les jardiniers qui occupent les lieux sont désabusés : “Le problème, c’est qu’ils brûlent tout et n’importe quoi et à n’importe quelle heure de la journée, dit un homme qui cultive un bout de terre depuis douze ans ici. Demandez aux habitants de la rue de Charigney ! Ils en ont marre de la fumée du plas- tique brûlé, des odeurs. Nous, on s’in- quiète à cause de l’insalubrité de voir des rats. On a bien quelques tomates qui disparaissent mais rien ne dit que ce sont eux les coupables. Avant, c’était un coin sympa. Aujourd’hui, c’est très sale” explique-t-il.Avec un de ses amis, il a envoyé par mail des photos à la mairie pour attester de la situation. Pas de réponse pour l’instant. Selon les habitués, ces personnes - qui

L’adjointe au maire Marie-Noëlle Schoeller retenue dans le comité d’experts sur la réforme du droit d’asile mis en place par Manuel Valls.

Les toilettes.

poursuit l’élue qui va néanmoins enga- ger avec ses services un vaste pro- gramme de recensement des personnes vivant dans des endroits précaires. Car le quartier des Vaîtes n’est pas le seul endroit concerné. Aux Glacis, à proximité de la gare, huit tentes sont plantées depuis l’été dans l’espace public (voir page précédente). En atten- dant, ces hommes, femmes et enfants, survivent. Que se passera-t-il pour ceux cet hiver ? E.Ch.

ne sont pas véhémentes - sont arri- vées il y a quatre ans. “Deux indivi- dus au départ puis une quinzaine aujourd’hui selon la période” com- mente-t-il. De source policière, cette famille est bien connue pour faire la manche au centre-ville. “Mais du côté des services sociaux, nous ne les connais- sons pas car ils ne viennent pas cher- cher d’aides sociales, reprend Marie- Noëlle Schoeller. Ils subsistent avec leurs moyens. Les enfants sont scola- risés. Nous n’avons pas à intervenir”

D’autres toilettes.

BESANÇON

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La Presse Bisontine n° 146 - Septembre 2013

PALMARÈS

Prix et labels

Besançon,

la ville des bons points Entre les classements où elle se hisse parmi les meilleures villes de France et une série de récompenses dans divers domaines, Besançon est une capitale régionale plutôt attractive vue de l’extérieur.

T out ne va pas si mal à Besançon ! Ces derniers mois, la ville a reçu une série de bons points qui met- tent un peu de baume au cœur en cette période de rentrée.Tout n’est pas parfait, certes, mais les résultats obtenus dans divers domaines montrent que la capi- tale régionale ne roupille pas autant qu’on le dit. Par exemple, dans le dernier

classement des 76 universités françaises publié par Le Figaro, celle de Besan- çon arrive en sei- zième place jus- te derrière Dijon, mais devant Paris 13, Tours, Montpellier, Rennes 1, Lille 2, Paris 7, Nantes et Bor-

jardiniers gestionnaires des espaces verts. Ces récompenses s’ajoutent à la pluie de médailles obtenues par Besançon en 2012. Pour sa politique énergétique et cli- matique, elle a reçu le Cit’er- gie European Energy Award Gold (elle est la première col- lectivité française à avoir obte- nu ce label). La capitale régio- nale a décroché également le label “Territoire innovant 2012” “pour son utilisation des réseaux sociaux” précisent les services de la mairie. Elle a obtenu par ailleurs le label “Besançon vil- le amie des enfants” , le prix du Patrimoine culturel de l’Union Européenne, le label Imprim’vert remis par le pôle d’innovation de l’imprimerie. Enfin, dans son hors-série “Quit- ter Paris ”, Besançon figurait parmi les destinations de pre- mier choix avancées par L’Express dans la catégorie des villes de 100 000 à 200 000 habi- tants. L’hebdomadaire l’a pla- cé en tête pour la qualité de vie des familles, en troisième posi- tion pour les transports, en deuxième pour le dynamisme culturel, et en troisième enfin pour l’offre de santé. Le maga- zine L’Entreprise est venu cou- ronner le tout en classant Besançon à la troisième place au palmarès des “villes où il fait bon innover.” On peut toujours discuter de la fiabilité de ces classements, il n’empêche qu’en terme de com- munication et d’image, il est toujours préférable d’y figurer parmi les bons élèves. Et si en plus c’est bon pour le moral, et bien tant mieux ! T.C.

Une ville où il fait bon innover.

En 2012 et 2013, la ville de Besançon a reçu une série de distinctions de nature à la rassurer, s’il le fallait, sur sa capacité à aller de l’avant.

deaux. “Si notre université est attractive, c’est aussi lié à la qualité des enseignants” a lan- cé avec humour lors du dernier conseil municipal, le maire, Jean-Louis Fousseret à son opposant Jean Rosselot (U.M.P.), professeur de droit à l’U.F.R. D’après le magazine L’Étudiant, Besançon est même la cin- quième ville de France où il fait bon étudier. L’enseignement supérieur n’est pas le seul domaine dans lequel Besançon se distingue. Début 2013, elle a reçu le prix “Ville Internet 5@” , la note maxima- le décernée par l’association desVilles Internet. Depuis quin- ze ans, cet organisme récom- pense les collectivités locales qui mettent en œuvre une poli- tique significative en matière de démocratisation des T.I.C. (technologie de l’information et de la communication) et de leurs usages citoyens. Preuve s’il en fallait que Vesontio n’est pas coupée du monde ! Côté natu- re, c’est le label Écojardin qui récompense les efforts de la vil- le dans l’adoption de pratiques de gestion respectueuse de l’environnement. Ce label valo- rise notamment le travail des

SÉCURITÉ

Visite dans le quartier de la Grette “Aucune zone de non-droit aux 408” Beaucoup de préjugés autour de ce quartier victime d’incivilités. La Presse Bisontine a suivi une patrouille de la Police nationale venue chercher le flagrant délit. Pas dangereuse, la situation est néanmoins tendue. E n début d’été, ils ont saisi 5 kg d’héroïne. Une belle prise réa- lisée non pas à la Grette mais à Planoise. Ludovic, brigadier- patrouille se déplacera à pied dans un quartier dit “sensible”. minisme social de ce quartier. Les jeunes qui pourraient aller plus loin dans les études ne partent pas. Ils ne veulent pas quitter leur endroit” dit-elle. Cet- te année, trois - seulement - ont échoué au bac professionnel.

Ce quartier spécifique, “il l’est du fait de l’architecture avec ces grandes barres” explique Martine, 16 ans de Police nationale derrière elle, dont une par- tie dans le 19 ème arrondissement à Paris. Les forces de l’ordre doivent se méfier des bouteilles en verre ou autres objets projetés depuis le haut des barres des 408 : “Ça arrive souvent, levez bien les yeux au ciel” conseille Christophe. Néanmoins, les policiers n’enfilent ni casque ni protection, mais seulement le gilet pare-balles dissimulé sous la chemise. À l’arrivée sur l’esplanade des 408, peu de personnes. “C’est l’été, il n’y a pas grand monde” commente un poli- cier qui scrute chaque fenêtre pendant que ses collègues avancent. Premier contrôle : un véhicule (type quad) qui stationne devant un immeuble sans plaque d’immatriculation ni assuran- ce. Un agent passe le numéro de série au fichier des véhicules volés. Le temps de joindre le P.C., deux jeunes arrivent et affirment que c’est le leur. L’agent leur rappelle qu’il doit être immatri- culé. À défaut de monter sur le quad, un des garçons monte sur ses grands chevaux et reproche aux forces de l’ordre de faire du zèle. La pression monte… puis retombe. La patrouille poursuit sa route et prend la direction des caves et des garages qu’elle est autorisée à ouvrir. Pas grand-chose à se mettre sous la dent si ce n’est quelques bobines de cuivres brûlées et un arrêt devant cette porte de gara- ge criblée de balles. L’été semble cal- me au calme aux 408 même si le moindre élément peut déclencher une cascade de méfaits. Au lycée privé Sainte-Famille-Sainte- Ursule installé 33, rue du Général- Brûlard, la rentrée n’est pas sous ten- sion. “Nous n’avons pas plus d’incivilités que dans d’autres établissements. peut- être parfois moins” répète la directri- ce de l’établissement MyriamGravel- le. S’il lui arrive de faire la morale aux élèves, elle tente surtout de les orien- ter. “Ce qui est inquiétant, c’est le déter-

chef du Groupe de sécurité proximité (G.S.P.) de la Police nationale, Marti- ne, Virginie, Christophe ou encore Julien, sont gardiens de la paix avec quinze années d’expérience en moyen- ne. Ce qu’ils recherchent :“le flag”, que ce soit au centre de Besançon ou dans ses quartiers comme ce mardi 20 août aux 408. Cet espace, les forces de l’ordre le connaissent “bien” ainsi que cer- tains de ses habitants. “À Besançon, nous n’avons pas de zone de non-droit où nous n’intervenons pas” assure le commandant Jean-Pascal Ries, chef d’état-major à la Police nationale de Besançon. Vérification faite avec une patrouille. 15 heures, départ du commissariat, situé à la Gare d’Eau. Ce jour-là, les policiers travaillent sur réquisition du procureur de la République. Ils peu- vent fouiller les individus.Après avoir rapidement briefé ses troupes, Ludo- vic, le brigadier-chef, rappelle que tou- te opération même anodine, demande des précautions. Surtout lorsque la Zoom Caméra de vidéoprotection vandalisée D urant lʼété, une des 32 camé- ras de vidéosurveillance ins- tallée à Besançon a été van- dalisée dans le quartier de Planoise. Déboulonnée et mise à terre par quatre individus, elle a disparu. Lʼenquête se poursuit. Ce jour-là, elle fonctionnait mais nʼétait pas reliée au P.C. sécurité qui gère ces engins La vidéoprotection ne plaît pas à tous. Aux 408, quatre camé-

Membre du conseil consultatif des habi- tants de la Grette-Butte, elle incite son établissement à participer à la vie du quartier. “On prête par exemple notre gymnase à la maison de quar- tier.” Les mesures de sécurité propre à l’établissement sont ordinaires : “Les portails sont ouverts. Plus vous met- tez de barrières, plus vous aurez de pro- blèmes” dit la directrice qui attaque ici sa sixième rentrée. Et la conseillè- re d’éducation de veiller au grain : “Il faut savoir être ferme” dit-elle. 560 élèves fréquentent le groupe scolaire (maternelle, primaire, collège et lycée réunis) dont une partie habite ici à la Grette. Et ce ne sont pas eux qui posent (toujours) les problèmes. E.Ch.

L’arme de défense joue un rôle dissuasif. Elle n’a jamais été

utilisée par les policiers dans le quartier.

BESANÇON 10

La Presse Bisontine n° 146 - Septembre 2013

ÉCONOMIE Décryptage de l’étude économique de la S.E.D.D. BESANÇON ET SES HABITUDES DE CONSOMMATION Où les Bisontins consomment-ils ? Que pensent-ils du commerce en centre-ville, de l’offre, de l’accueil des commerçants, de l’animation ou encore de l’accessibilité ? Autant de questions et des réponses que nous dévoilons en décryptant l’étude économique de la S.E.D.D. dont nous avions dévoilé l’existence avant l’été. Zoom sur les points-clés. Le maire apporte son commentaire.

LÈCHE-VITRINES Le centre-ville pas si mauvais Le shopping, c’est Châteaufarine Le centre commercial de l’Ouest bisontin apparaît comme le premier lieu de shop- ping cité par les Bisontins, juste devant le centre-ville, qui se défend plutôt bien.

Les Bisontins jouent la proximité Sur 500 personnes interrogées, 18,7 % déclarent se rendre à Carrefour Valentin pour leurs achats alimentaires, loin devant Géant Besançon (4,5 %). GRANDES SURFACES Carrefour Valentin en tête

Pour les achats alimentaires, les Bisontins se rendent d’abord à Carrefour Valentin.

(6 %)” , le rapport qualité-prix (4 %). La rapidité du passage en caisse n’a pas d’effet (0,4 %), la propreté encore moins (0,2 %). La présence en revanche de maga- sins dans la galerie en a un peu plus (2 %). À ce petit jeu, c’est Carrefour Valentin qui est la première fois cité comme lieu d’achat alimentaire de ces 500 personnes (18,7 %). En second, on retrouve Carre- four Chalezeule (15 %) puis Super U (18,8 %), Intermarché rue de l’Épitaphe (5,5 %), Intermarché Cassin (4,95 %), Intermarché rue Blum (4,9 %), Géant Châteaufarine (4,5 %), Monoprix Besan- çon (4,3 %), puis Lidl rue de l’Oratoire. Les hard discounters sont donc loin de truster les premières places.

B izarrement, ce n’est pas le prix qui conditionne les Bisontins à se rendre dans un supermarché pour remplir leur réfrigérateur, mais la proximité. “Dans plus de 90 % des cas, le lieu des courses est choisi en fonction de sa proximité au domicile. Le lieu de travail n’apparaît que dans 17 % des cas” explique l’étude de la S.E.D.D. dont nous avions évoqué les grandes lignes dans notre précédent numéro. Carrefour Valen-

tin arrive le premier sur un panel de 500 personnes interrogées. Viennent ensuite Carrefour Chalezeule, Super U Besan- çon puis Intermarché, largement devant Géant Casino Châteaufarine. Sur un panel de 500 personnes interro- gées d’origines géographiques différentes, 119 personnes (28 %) privilégient la proxi- mité. Viennent ensuite le prix des ali- ments (16,6 %), l’habitude (9,5 %), “les produits que l’on ne trouve pas ailleurs

Le manque de diversité du centre pointé du doigt Pour les consommateurs, la diversité des enseignes obtient une note de 6 sur 10. “Le centre-ville ressemblerait à tous les centres des autres villes” disent les personnes interrogées. DIVERSITÉ COMMERCIALE Les points faibles

À la question “Que pensez- vous de la diversité des commerces en centre-vil- le ?” , 427 items ont été recueillis dont 206 avis néga- tifs. “Les avis concernent le manque de diversité, mais éga- lement l’homogénéisation de l’offre (même offre que les zones commerciales) mais surtout un appauvrissement de l’offre (offre

acerbes : “De pire en pire, il y a de moins enmoins de petits com- merces, il y a de moins en moins de librairies, de presses et il y a trop de magasins de vêtements.” 24 commentaires concernent les fermetures de commerces : “J’ai mal au cœur de voir une bou- langerie ou une librairie fermer” dit un sondé. “Beaucoup demaga- sins ont fermé. C’est désert.” La

disparition de la librairie Cam- ponovo ou encore du magasin de fleurs La Roseraie en centre- ville sont des exemples. 195 avis sont toutefois positifs, preuve que le centre a des atouts à fai- re valoir. Un des points forts : l’accueil des commerçants dont 346 citations sont positives jugeant les commerçants “sym- pathiques.”

ciblée des catégories sociopro- fessionnelles supérieures) et le manque d’offres pour certains produits.” Les commentaires des chalands sont simples : “Beau- coup moins de diversité, trop d’enseignes nationales, un centre- ville comme d’autres en France, on retrouve les mêmes boutiques côte à côte” peut-on lire. D’autres commentaires sont encore plus

D’ une courte tête, la zone commerciale de Château- farine remporte le match qui l’oppose au centre- ville. D’après l’étude, la zone de l’Ouest bisontin est citée comme le premier endroit où consommer (42,3 %) devant le centre-ville (36 %) puis Valentin (19 %). La zone de Chalezeule, on s’en doutait, est bien loin avec seulement 1,1 % ! Dur constat pour cet équipement qui sera certes rénové mais pas reconstruit. L’arrivée du tram aura- t-elle un impact là-bas ? L’étude n’envisage pas cette ques- tion. Le centre-ville est avant tout vécu comme un lieu de shop- ping, de loisirs, de promenade. 80 % des Bisontins le fré- quentent, et 2 personnes sur 3 fréquentent ses commerces. Les Bisontins vont au centre-ville pour “les magasins de vêtements et de chaussures” mais le fuient en raison des conditions d’accès.

MARCHÉS

L’authenticité recherchée

Un Bisontin sur deux va et consomme au marché Les marchés les plus fréquentés sont ceux des Beaux-Arts et de Palente “pour la qualité des produits” et “l’ambiance”. Points négatifs : “des prix chers” “et la difficulté de stationnement”.

10 % de la population va au centre-ville mais ne fréquente pas ses commerces. Ce sont les magasins de vêtements et de chaussures qui sont recherchés. Si les Bisontins ne vont pas dans la Boucle, “c’est à cause des travaux et des difficultés d’accès (62 citations). Un accès plus facile inciterait à les faire revenir mais le tram n’est pas toutefois un élément qui déclen- chera leur retour.” 71 % des personnes sont plutôt satisfaites du commerce… mais 17 % des personnes se montrent “insatisfaites.” Le stationnement est particulièrement mal noté. À la question de savoir ce qui pourrait l’inciter à venir au centre, le chaland demande un accès plus facile, davantage d’offres, un stationne- ment moins cher.

17 % des personnes se montrent “insatis- faites.”

U n vendredi matin sur la place de la Révolution à Besançon, c’est jour de marché. Et jour d’affluence. Idem le mercredi et le samedi matin à la place des Tilleuls dans le quartier de Palente où il est parfois délicat de sta- tionner son véhicule. C’est un des points négatifs avancés par les chalands bison- tins. Une personne sur deux - selon l’étude - irait au marché. Le marché des Beaux-

Arts est le plus cité pour “son bon échan- ge avec le commerçant” disent les sondés, “parce que c’est vivant” , “parce qu’il y a de bons produits” , “parce que c’est moins cher qu’en grande surface.” Sur ce sujet des prix, les avis varient. Tous ne sont pas d’accord. Points négatifs : le manque de choix ou l’obligation de se lever tôt pour trouver “ce que l’on veut.” Les mêmes griefs apparaissent pour le marché de Palente

Les marchés, comme celui des Beaux- Arts, sont un des atouts du centre.

victime, lui, de la difficulté d’y stationner. Le marché des Époisses à Planoise a lui aussi ses avantages et ses inconvénients. “Trop de jeunes qui squattent” émettent certains interrogés.

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