La Presse Bisontine 77 - Mai 2007

ÉCONOMIE

Presse Bisontine n°77 - Mai 2007

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BÂTIMENT 1 000 emplois possibles dans le Doubs Alain Boissière : “On recherche plus des techniciens que des ouvriers professionnels” L’entrepreneur est le président de la fédération départementale des entreprises du bâtiment et des travaux publics. Il fait le point sur une conjoncture marquée par une pénurie de main-d’œuvre.

Alain Boissière est président de la F.F.B.T.P. du Doubs depuis 2004.

L a Presse Bisontine : Compa- ré à la situation nationale, comment se comporte lemar- ché du bâtiment et des tra- vaux publics dans le Doubs ? Alain Boissière : La tendance natio- nale actuelle est porteuse. Elle est identique dans le Doubs. On remarque cependant un certain tassement dans le nord Franche- Comté qui est lié à un ralentis- sement de l’industrie automo- bile. Quand ce secteur tousse, des entreprises du bâtiment qui en dépendent à 80 % toussent également. Heureusement que dans cette région ils ont la pers- pective du chantier L.G.V. (ligne à grande vitesse) pour compen- ser le recul des travaux indus- triels. L.P.B. :Vous évoquez surtout les mar- chés publics et industriels. Mais qu’en est-il du particulier ? A.B. : L’investissement privé est

toujours aussi dynamique. Il y a un marché qui va connaître un véritable essor dans les pro- chaines années, c’est celui des économies d’énergies. De nou- velles normes sont mises en pla- ce qui imposent aujourd’hui aux artisans de s’orienter au maxi- mum vers la sauvegarde des énergies. L.P.B. : Le problème du bâtiment et des T.P. actuellement est la difficulté à recruter de la main-d’œuvre. Com- bien d’emplois peuvent être créés dans votre secteur ? A.B. : En France, on estime que 100 000 emplois par an peuvent être créés. Dans le Doubs, c’est plus difficile à chiffrer, mais on considère que 1 000 emplois sont disponibles. La profession la plus touchée par cette pénurie de main-d’œuvre est la maçonne- rie.

L.P.B. : Cette désaffection des jeunes pour vos métiers n’est pas nouvelle. Vous n’avez pas su l’anticiper ? A.B. : Cela fait de nombreuses années qu’on s’est aperçu de cet- te désaffection et de nombreuses années qu’on essaie de redorer cette image à travers différentes opérations. On a des arguments. Le secteur du bâtiment rému- nère plutôt mieux que d’autres. Un ouvrier qualifié gagne entre 1 500 et 2 200 euros bruts par mois. L.P.B. : Quelle est la part de respon- sabilité de l’Éducation nationale dans cette situation de désaffection des jeunes ? A.B. : Quand j’ai organisé l’opé- ration “Un jour, un jeune, une entreprise” dont l’objectif est de faire découvrir pendant une jour- née à un jeune ce qu’est la vie d’une entreprise du bâtiment, j’ai envoyé 100 courriers d’in-

formation à des chefs d’établis- sement. Dix seu- lement ont répondu. Quand un jeune était en échec scolaire, on avait l’habi- tude de l’en- voyer dans le bâtiment. Ça

métiers du bâtiment.

tion. C’est un enjeu de société.

L.P.B. : Et la place des femmes dans ces métiers d’homme ? A.B. : Nous essayons tant que possible d’assurer la promotion de certains métiers du bâtiment comme la peinture ou l’électri- cité auprès des femmes. Pro- gressivement, on retrouve de plus en plus de femmes à des postes tels que celui de conduc- teur de travaux. En peinture, une dizaine de jeunes filles pas- sent leur brevet professionnel en ce moment. L’objectif en Fran- ce pour la fédération est que 30 000 femmes rejoignent les

L.P.B. : Quel est l’impact de la hausse du prix des matières premières sur votre activité ? A.B. : Le prix de l’acier a doublé en deux ans. C’est un exemple. Le problème est qu’on ne peut pas répercuter systématique- ment la hausse des prix sur l’en- semble des marchés. Sur les chantiers privés, on ne la réper- cute pas. Sur les marchés publics par contre il y a une clause de révision des prix.

“C’est un enjeu de société.”

nous a fait beaucoup de tort. Il faudrait que les enseignants com- prennent que si dans une clas- se, dix jeunes veulent se tour- ner vers le bâtiment, ce ne sont pas dix échecs. La profession offre des perspectives d’évolu-

Propos recueillis par T.C.

L’AUTO-ÉCOLE MIRAMAS, spécialiste des formations sur piste glissante L’auto-école bisontine Miramas gère le circuit d’Auxon-Dessous où l’on peut apprendre en toute sécurité la conduite sur piste glissante qui recrée les conditions d’une route verglacée. Cette formation à la sécurité intéresse de plus en plus d’entreprises.

P U B L I - I N F O R M A T I O N

A u premier essai, le tête-à- queue est garanti. Au bout de quelques tours, la manœuvre n’est guère mieux effectuée. Rouler sur une piste glissante ne s’improvise pas. “C’est presque d’utilité publique. Le permis de conduire, c’est bien, ce sont les bases. Mais lorsqu’on se met à déraper sur la neige, les gens ne savent souvent pas ce qu’il faut faire” , affirme Philippe Boissenin, le responsable de l’auto-école Mira- mas. Et le constat est d’autant plus

vrai dans une région soumise, en toutes saisons, aux caprices de la météo. L’endroit est niché au cœur d’un havre de verdure, au fond de la zone artisanale d’Auxon-Dessous.

arrosée par des jets d’eau, repro- duit parfaitement les conditions de conduite sur route verglacée, quelle que soit la température ambiante. Après avoir repris le lieu en juin

Philippe Boissenin dirige la piste glissante d’Auxon-Dessous.

bases de la sécurité sur routes dan- gereuses y sont organisés. Les clients sont de plus en plus nombreux. “De plus en plus, les entreprises ou col- lectivités publiques font appel à nous pour leurs salariés dans le cadre de la formation continue des salariés à la sécurité. Parfois, ce sont les parents qui offrent un stage à leurs enfants, pour se rassurer. Le fait d’apprendre à conduire sur route glissante ne donne pas un excès de confiance. Au contraire, en partant d’ici, les gens sont encore plus pru- dents car ils prennent conscience du risque” , reprend-il. La sécurité routière est dans l’air

du temps et le créneau devient por- teur. Depuis quelques mois, cer- taines compagnies d’assurance finan- cent une journée de formation sur verglas à leurs jeunes conducteurs. De nouveaux clients pour Philippe Boissenin, qui accueille près de 80 jeunes par mois. “Les entreprises représentent la majeure partie des formations. Un employé qui est acci- denté en se rendant sur son lieu de travail, c’est un accident du travail. L’entreprise y trouve son compte à avoir des salariés qui savent rouler dans des conditions délicates” , ajou- te Philippe Boissenin.

Toute l’année, on y apprend à faire des glissades en voiture et surtout à les maî- triser, sur quelques centaines de mètres de circuit. La piste, en résine synthétique

dernier, Philippe Bois- senin entend bien relancer et “dynami- ser” l’activité de la piste glissante. Des stages d’une demi- journée ou d’un jour pour maîtriser les

La sécurité routière est dans l’air du temps.

D ans le cadre de la politique de prévention du risque rou- tier mise en place pour ses agents, le Conseil général du Doubs propose depuis plusieurs années une formation à la sécurité des déplacements aux agents qui sont appe- lés fréquemment à se déplacer sur la route. La réalisation du stage “conduite sur piste glissante” a été confiée à l’au- to-école Miramas qui a formé une trentaine d’agents de la collectivité. Ces premiers stages ont permis de responsa- biliser les conducteurs par une prise de conscience des risques encourus liés à leur comportement au volant. Les formations se sont déroulées à la satisfaction générale des participants. “Ce fut une journée de formation très profitable, au contenu particulièrement dense” ont commenté les par- ticipants. Conseil général du Doubs - Besançon

Ce qu’ils en pensent : L a société Habitat 25 a organisé l’an dernier trois journées “stage” de conduite. Trente personnes ont déjà bénéfi- cié de cette formation sur le circuit Miramas. Des salariés racontent : “J’ai eu le plaisir de suivre cette formation très intéressante avec une dizaine de collègues aussi curieux que moi d’apprendre certains gestes simples enmatière demaî- trise de soi et de son véhicule.” Une de ses collègues pour- suit : “Ce stage fut une très bonne thérapie. Philippe, lemoni- teur, n’a eu de cesse de faire des rappels des règles de sécurité. Il a su nous donner des exemples très pertinents.” Habitat 25 - Besançon

AUTO-ÉCOLE MIRAMAS 6 agences à Besançon Tél. : 03 81 80 12 07 06 07 77 13 62 Auto, moto, BSR, caravanes, bateaux - circuit privé

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