La Presse Bisontine 77 - Mai 2007

ÉCONOMIE

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Presse Bisontine n°77 - Mai 2007

BESANÇON

Assurance

Construction : quand l’union fait la force

Trois compagnies spécialisées dans la prise en compte des risques liés à la construction se sont regroupées pour former la S.G.A.M., un groupe d’assurance mutuelle présidé par le Bisontin Gérard Moyse.

L e premier comité consul- tatif de la Société de Grou- pe d’Assurance Mutuelle du Bâtiment et des Travaux Publics (S.G.A.M.-B.T.P.) est prévu en octobre à Arc-et- Senans. Il réunira tous les admi- nistrateurs de ce nouveaumajor de l’assurance construction créé en juin 2006. La S.G.A.M.-B.T.P. est le fruit de l’union de trois mutuelles qui sont : la S.M.A.M.-B.T.P., l’Auxiliaire de Lyon, et la C.A.M. de Stras- bourg. L’objectif de ce mariage est de partager des compétences et surtout d’établir des liens de solidarité financière durables

entre les trois fondateurs qui conservent par ailleurs chacun leur autonomie. Gérard Moyse, P.D.G. des Mai- sons Moyse à Besançon, prési- de ce groupe- ment. Il annon- ce qu’avec “35 % des parts, il est le plus significa- tif du marché.” Son envergure doit lui per-

problèmes du futur et ne pas se retrouver en difficulté suite à de mauvaises années durant lesquelles l’assureur aurait dû faire face à des sinistres et en particuliers à des sinistres sériels.” Ces sinistres sériels corres- pondent à l’arrivée sur le mar- ché de la construction de nou- veaux produits qui ne s’avèrent pas fiables, comme certains enduits. Dans ce cas, l’assureur couvre le constructeur par le biais de la dommage-ouvrage. “Le bâtiment vit une époque for- midable en terme d’innovation. Les industriels sont sur leur planche à dessin. Il y a plein de nouveaux concepts qui arrivent sur le marché en isolation par exemple ou en énergie renouve- lable. Tout cela génère un nou- vel environnement pour l’assu- reur. Mais la question qui se pose est de savoir jusqu’où nous pouvons aller ? Nous sommes des mutuelles et on se doit d’ac- compagner l’innovation mais il faut trouver le juste équilibre.” Accompagner l’innovation, c’est aussi réduire les risques cou- rants inhérents à la construc- tion. La S.G.A.M.-B.T.P. lance une campagne de communica- tion auprès de l’ensemble de ses assurés pour les inviter à être vigilants sur les chantiers “car 75 % des sinistres résul- tent d’un problème d’exécution. De petites causes ont parfois de grands effets en construction.” À choisir, le nouveau groupe- ment préfère prévenir plutôt que de mettre la main au por- te-monnaie.

“Nous devons anticiper les problèmes du futur.”

Gérard Moyse est

président de la S.G.A.M.- B.T.P.

mettre de mieux appréhender l’avenir qui passe par la mise en place dès 2010 des règles de solvabilité Solvency 2. Cette directive européenne prévoit une refonte complète du sys- tème de solvabilité des assu- reurs. “Cela signifie que les com- pagnies d’assurances doivent être capables de faire face à leurs engagements. Il est donc néces- saire qu’elles disposent de fonds propres et des provisions tech- niques suffisantes pour tenir leur rôle” précise Gérard Moy- se. En se regroupant pour créer la S.G.A.M., les trois mutuelles s’assurent cette assise finan- cière. La société pèse désormais 1,38 milliard d’euros (dont 1,17 milliard d’euros est sup- porté par la seule S.G.A.M.- B.T.P.). La totalité de ses actifs est de 5,86 milliards d’euros pour 50 000 sociétaires. “Si une des trois mutuelles partenaires devait rencontrer des difficul- tés, elle pourra s’appuyer sur les deux autres. Le monde de l’assurance est celui de l’aléa. Nous devons donc anticiper les

BESANÇON Rue Fontaine-Écu Microtechniques, maxi-croissance La société Cryla, spécialisée dans le découpage de petites pièces, s’est positionnée sur deux créneaux porteurs : l’aéronautique et le médical. Elle connaît une croissance à deux chiffres. P as un centimètre carré n’est perdu sur les deux étages occu- pés par la société Cryla, rue

Fontaine-Écu à Besançon. Les bâti- ments ne sont pas extensibles, contrai- rement à l’effectif qui a connu une forte croissance ces dernières années. Cryla S.A.S. compte aujourd’hui 67 salariés. Et la progression est tou- jours prometteuse. Car l’entreprise bisontine créée en 1951 travaille sur deux secteurs d’activités actuellement très porteurs : l’aéronautique et le médical. Cryla est spécialisée dans le décou- page (48 % de son activité), l’usina- ge (26 %), l’injection en surmoulage (10 %) et l’assemblage (16 %) de petites pièces. “L’âme de Cryla, c’est sa capa- cité à réaliser des pièces complexes de petites dimensions, avec des tolérances serrées (au 100 ème de millimètre) et en petites séries” indique Thierry Bisiaux, le directeur général de cette entre- prise appartenant au groupe Artus. Les applications de Cryla sont les sui- vantes : aéronautique civil et mili- taire, espace, médical et paramédi- cal (pièces à usage unique pour le

Thierry Bisiaux dirige l’entreprise Cryla depuis 2000.

T.C.

tiné à améliorer la fiabilité des machines tournantes électriques embarquées. Le découpage complexe est une des composantes de ce projet et l’implication de Cryla S.A.S. concer- ne un point spécifique : l’usure des poinçons. “L’idée pour nous est d’amé- liorer notre fabrication de poinçons pour qu’on ait moins d’affûtage à fai- re. La finalité est que l’on puisse décou- per plus vite, ou en tout cas plus long- temps, en évitant de mobiliser nos machines pour affûter les poinçons. En résumé, il s’agit de gagner en pro- ductivité” ajoute M. Bisiaux. Pour Cryla, l’année 2007 s’annonce sur les mêmes bases de croissance que les précédentes. “Nous sommes sur une augmentation de notre chiffre à + 10 % environ. Nous poursuivons les embauches. Trois C.D.D. viennent par exemple de passer en C.D.I.” pour- suit le dirigeant optimiste. Le carnet de commandes ferme est rempli pour quatre semaines. Mais Cryla S.A.S., qui travaille avec les grands donneurs d’ordres de l’aéronautique, sait que le marché de l’aviation commerciale poursuivra sa croissance dans les années à venir. Et pour l’entreprise bisontine, quand l’aviation commer- ciale se porte bien, c’est sa croissan- ce qui décolle. J.-F.H.

dentaire ou les endo- s c o p i e s…) . C r y l a connaît une période de croissance régulière depuis l’année 2000. “En six ans, nous sommes passés de 3 millions d’euros de chiffre d’affaires à 5,5 millions. En même temps, l’effectif passait de 43 à 67 salariés” ajoute le responsable, ancien cadre de chez Décathlon. La société Cryla est actuellement partie prenante d’un projet industriel de grande envergure piloté par Alstom à Ornans - le projet AMIMAC - des-

Les plus grosses séries produites dans les ateliers de

“La finalité est que l’on puisse découper plus vite.”

Fontaine-Écu atteignent les

6 millions de pièces. Certaines séries se

font à deux exemplaires seulement.

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