La Presse Bisontine 77 - Mai 2007

L’ÉVÉNEMENT

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Il y a tout juste cinq ans, à l’occasion de l’élection présidentielle de 2002, La Presse Bisontine était allée prendre le pouls de la situation auprès des maires du Grand Besançon, qui comme tous leurs homologues français étaient invi- tés à parrainer un candidat en vue de cette échéance électorale. Alors que le 22 avril et le 6 mai, chacun d’entre nous va rejoindre les urnes pour élire le (ou la) futur(e) président(e) de la République, La Presse Bisontine a sollicité les mêmes élus qu’en 2002 pour voir dans quelle mesure leur position avait changé par rapport à la nouvelle donne politique nationale. Certains ont gardé les mêmes distances, refusant toujours de parrainer un candidat, redoutant que le public assimile cet acte à un soutien affirmer à tel ou tel présiden- tiable. D’autres au contraire se sont engagés politiquement et ne se cachent plus de leur appartenance à un parti. Tous les avis sont permis. ÉLECTION PRESIDENTIELLE : les confessions intimes

SAINT-VIT Pascal Routhier : “J’ai envie d’aller plus loin en politique” Le maire de Saint-Vit a donné sa signature à Nicolas Sarkozy, le candidat de sa famille politique.

ROCHE-LEZ-BEAUPRÉ Roland Bardey passe de Chevènement à de Villiers “C’est un parrainage et pas un soutien à un candidat” insiste Roland Bardey. Ce maire est fidèle à l’U.M.P., mais au moment des parrai- nages, il s’accorde un écart pour défendre la pluralité des opinions.

P ascal Routhier n’a jamais dissimulé ses convictions politiques. Mais depuis qu’il est maire de Saint-Vit, il affiche davan- tage son appartenance à l’U.M.P. L’élu veille cepen- dant à garder sa neutralité en conseil municipal où siè- ge une pluralité des ten- dances, afin de ne pas poli- tiser le débat au nom de l’intérêt collectif. “Les gens savent où je me positionne. Mais je ne mélange pas ma façon de gérer les affaires municipales avec la politique nationale” dit-il. Fidèle à ses convictions il a donc parrainé Nicolas Sar- kozy, “comme j’avais par- rainé Jacques Chirac il y a

cinq ans.” À la différence près qu’en 2002, Pascal Rou- thier ne l’avait pas déclaré aussi ouvertement pour “une question d’éthique et de pudeur vis-à-vis de (son) équi- pe” expliquait-il alors à la rédaction de La Presse Bison- tine. Désormais, lemaire de Saint-

sollicité pour être son sup- pléant, ce qu’il a accepté. Preuve que l’élu a bien l’in- tention de s’investir davan- tage dans la chose publique. Il espère maintenant que Nicolas Sarkozy remporte- ra l’élection présidentielle et que Françoise Branget s’imposera à son tour sur la première circonscription du Doubs. Dans tous les cas, Pascal Routhier n’entend pas en rester là. “J’ai envie d’aller plus loin en politique et de briguer des mandats natio- naux dans les années à venir. Faire correctement son tra- vail entant que député-mai- re, ou sénateur-maire, oui ça m’intéresse.” T.C.

Vit a moins de retenue. Il faut dire que l’hom- me prend de l’envergure sur la scène poli- tique locale. Françoise Branget, la candidate U.M.P. aux législatives, l’a

I l n’y a pas de doute pos- sible. Dès le premier tour de l’élection présidentiel- leRolandBardey soutientNico- las Sarkozy, le candidat de son parti. Mais lors des parrai- nages, le maire de Roche-lez- Beaupré a été “infidèle” à l’U.M.P. comme il l’avait été au R.P.R. il y a cinq ans. En 2002, l’élu avait en effet don- né sa signature à Jean-Pierre Chevènement, le régional de l’étape, candidat du Mouve- ment des Citoyens. Cette fois- ci, il a parrainé Philippe de Vil- liers. Un choix qu’il explique et qu’il assume. “J’ai été solli- cité par le responsable local du M.P.F. Je lui ai dit que si son candidat avait du mal à recueillir ses signatures et bien je lui donnerais la mienne.” Bon prince Roland Bardey ! Mais avant, tout fervent défen- seur de la démocratie. “Nico- las Sarkozy ou Ségolène Royal n’ont pas besoin de nous pour être candidats. Par contre, si on ne donne pas un coup de pouce aux candidats des petits

“Député- maire ou sénateur- maire.”

Roland Bardey

parraine de Villiers mais votera Sarkozy. (photo archive L.P.B.)

pour nourrir le débat électoral national. “Je sais que ça va déranger certaines personnes. Mais il s’agit d’un parrainage et non pas d’un soutien à un candidat ! rappelle-t-il. Main- tenant, si les gens ne veulent pas l’entendre, c’est ainsi. Il ne faut pas prétendre que nous sommes les seuls à détenir la vérité. Soyons ouverts au contraire. Tous les points de vue méritent d’être discutés.”

partis, ils ont peu de chance d’être représentés. Àmon sens, cette diversité permet que le débat démocratique puisse exis- ter. Sinon, nous serions dans un bipartisme où les autres candidats n’auraient pas droit à l’expression.” Roland Bardey sait aussi que son choix peut lui être repro- ché. Mais il prend ses respon- sabilités au nom de cette plu- ralité des opinions, nécessaire

Pascal Routhier lors du meeting

de Nicolas Sarkozy à Besançon.

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