La Presse Bisontine 77 - Mai 2007

ÉVÉNEMENT L’

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NANCRAY Jean-Pierre Martin fait le choix de ne pas choisir Il n’a jamais donné sa signature à aucun candidat à la présidentielle, par respect vis-à-vis des électeurs de Nancray qui l’ont élu aux affaires municipales. L es habitants de Nancray n’ont pas élu à la tête de leur com- mune le représentant d’un par- ti politique. Alors, Jean-Pierre Martin veut rester fidèle à cet- “Certains maires se font reprocher leur choix. Un élu a beau dire qu’il signe pour Olivier Besancenot, mais qu’il ne vote pas pour lui, c’est un peu farfelu.” Jean- Pierre Martin n’a donc jamais affiché ses convictions politiques. “Que l’on puis-

SAÔNE Bernard Guyon : “J’espère pouvoir voter pour elle aux deux tours” Le maire de Saône n’a pas donné son parrainage cette fois-ci. Mais le sympathi- sant socialiste soutient Ségolène Royal.

B ernard Guyon avait parrainé en 2002 Christiane Taubira, la candidate du par- ti radical de gauche car il partageait “avec elle un certain nombre de valeurs répu- blicaines” avait-il déclaré à la rédaction de La Presse Bison- tine. Il avait été conforté dans son choix, car elle avait indi- qué qu’elle “appellerait à voter Lionel Jospin au second tour.” En 2007, la donne a changé, Christiane Taubira n’est pas candidate, elle s’est ralliée à Ségolène Royal et Bernard Guyon n’a pas donné son par-

te démarche électorale. C’est la raison pour laquelle il n’a donné sa signature à aucun des candidats à l’élection pré- sidentielle. L’homme a certes ses convic- tions politiques personnelles, mais jamais il n’en fait état dans les affaires muni- cipales. “Je suis élu maire, non pas avec l’étiquette d’un parti, mais en tant que Jean-Pierre Martin” affirme le premier magistrat de Nancray qui estime aus- si que le système des parrainages devrait être revu. Sous sa forme actuelle, il per- met que l’on dévoile sur la place publique à qui un maire a donné sa signature.

rainage. “Ségolène Royal n’avait pas besoin de ma signature” estime le sympathisant socia- liste qui avoue ne pas partager 100%de ses idées, “mais je vote- rai pour elle au premier tour, et j’espère pouvoir en faire de même au second.” L’important pour l’élu est que la gauche s’im- pose le 22 avril puis le 6 mai. De nature optimiste, Bernard Guyon redoute cependant, com- me d’autres sympathisants socialistes, que le verdict des urnes ne soit pas favorable à la candidate Royal à l’issue du premier tour. Ce serait un revers sévère pour ceux qui comme lui

se être de gauche ou de droi- te quand on est maire d’une grande ville représentant d’un parti, ou conseiller général, je peux le com- prendre. Mais pas dans nos villages.” D’ailleurs, il ne connaît pas d’avantage les convictions des élus qui l’en- tourent dans son conseil. En milieu rural, le maire a d’autres soucis.

“C’est un peu farfelu.”

veulent faire barrage à Nicolas Sarkozy. Même si Ségolène Royal est au second tour, la partie est loin d’être gagnée si elle a face à elle Nicolas Sarkozy. “Je ne suis pas optimiste avec toutes les consé- quences que cela aura sur les législatives. Je pense que la meilleure chance de battre Sar- kozy au second tour, c’est d’ar- river à un duel Sarkozy-Bay- rou qui est un homme républicain.”

Bernard Guyon, maire de Saône. (photo archive L.P.B.)

Le maire de Miserey-Salines ne donnera ne parrainera aucun can- didat tant que le système des par- rainages ne sera pas revu. T ant que le système des parrainages ne changera pas, Marcel Felt, le maire de Miserey-Salines, campera sur sa posi- tion. Ce qui le dérange dans ce procédé, est que l’anonymat des parrains ne soit pas respecté. Il y a cinq ans en effet, le Conseil Constitutionnel avait publié le nom de tous les élus en précisant pour quel candidat ils s’étaient prononcés. Cette fois-ci, le Conseil Constitution- nel a changé de méthode en ne publiant au Jour- MISEREY-SALINES Marcel Felt : “Je reste dans la même philosophie”

nal Officiel qu’une partie des parrains tirés au sort. Cette démarche nouvelle ne satisfait pas pour autant Marcel Felt. “Le parrainage n’est pas secret” déplore-t-il, précisant qu’il ne souhaiterait pas voir son nom publié au J.O. Ce qui gêne le maire de Miserey-Salines, c’est que la publication des parrainages “est assimilée à un vote par le public” souligne-t-il. Surtout dans les villages où les conseils municipaux se disent sou- vent sans couleur politique. “Le problème est qu’il faudrait pouvoir expliquer son parrainage. Car le citoyen lambda ne va pas comprendre s’il apprend par exemple par la presse que le maire pour lequel il a voté et qui était sans étiquette politique, a par- rainé tel ou tel candidat. Il faudrait donc que les

élus puissent se justifier. Mais com- ment ? Lors des vœux ? Ce n’est pas fait pour cela. En envoyant une cir- culaire aux 850 familles de Miserey- Salines ? Je ne pense pas car, dans ce cas, on ferait vraiment de la poli- tique.” Cependant, Marcel Felt est persuadé que le système des parrainages va changer. Alors peut-être aura-t-il un jour l’occasion de soutenir un can- didat.

“Il faudrait pouvoir expliquer son parrainage.”

Jean-Pierre Martin, maire de Nancray.

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