Journal C'est à Dire 102 - Août 2005

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D O S S I E R

Vilers-le-Lac L’habitat dispersé fait flamber les prix À 5,26 euros T.T.C. le m 3 , mieux vaut ne pas gaspiller l’eau à Villers-le-Lac. Ce prix lui vaudrait de figurer dans le peloton de tête des collectivités les plus chères du bassin Rhône-Méditerranée-Corse. Un coût qui s’explique par la volonté de raccorder des hameaux et des fermes très éloignées les unes des autres.

V illers-le-Lac adhère au Syndicat des Eaux du Haut Pla- teau du Rus- sey (S.E.H.P.R.) qui a pas- sé un contrat d’afferma- ge avec Gaz et Eaux. Cet- te société privée assure le pompage et le traite- ment de l’eau de consommation pour l’ensemble des 15 com- munes du S.E.H.P.R. La mission

la Communauté de Communes du Val de Morteau. Mise en pla- ce des collecteurs principaux et secondaires, fonctionnement des stations d’épuration, traite- ment des boues incinérées aujourd’hui sur Dijon, toutes ces opérations coûtent fort cher à la collectivité. O F.C.

du syndicat est de stocker et dis- tribuer l’eau par les canalisa- tions principales dont il assure

munes du Val de Morteau sont confrontées à des problèmes de qualité d’eau potable qui néces- site des installations de traite- ment importantes. Ce qui fait la richesse du secteur : l’agricul- ture et le tissu industriel sont paradoxalement des sources de pollution potentielles qui impo- sent de grosses contraintes sur l’eau potable. La quantité est là mais la qualité laisse parfois à désirer surtout qu’en milieu kars- tique mieux vaut ne pas comp- ter sur l’efficacité de la filtration naturelle. À ces contraintes, s’ajoute éga- lement la dispersion de l’habi- tat particulièrement marquée à Villers-le-Lac. Les extensions de réseaux coûtent d’autant plus cher qu’elles ne concernent qu’un tout petit nombre d’usagers. En moyenne, le prix de raccorde- ment d’une ferme isolée s’élè- ve à 75 euros le mètre, soit 75 000 euros du kilomètre. Le temps d’amortissement d’un tel inves-

tissement est inversement pro- portionnel au nombre d’habi- tants desservis. “L’objectif à Vil- lers est de raccorder tout le mon- de. Il reste encore des maisons au Chauffaud et au Pissoux qui n’ont pas encore l’eau du réseau. Cette année, on a raccordé par exemple le quartier des Pargots

et l’auberge sur la Roche” , explique Claude Rognon, le secré- taire du Syndicat. Autre poste de dépense impor- tant : l’assainissement. Sur les 5,26 euros, 56 % de cette som- me correspondent à la part assai- nissement, compétence transfé- rée depuis le 1 er janvier 2004 à

l’entretien et l’extension. À Villers, l’eau est pom- pée au moulin Bournez, traitée sur place puis envoyée sur les différents réservoirs disposés sur

Objectif : raccorder tout le monde.

la commune : le Quartier neuf, L’Essart au Clair, les Côtes et les Creuseys. Toutes les com-

Sur 100 euros facturés Le prix de l’eau peut également se décomposer en fonction de la part perçue par tous les intervenants participant directement ou indirectement à la gestion de l’eau à Villers-le-Lac. Zoom : où va votre argent ? Distribution 12,8 € Abonnement 12,5 € Société Gaz et Eau : pompage et traitement 11 € Syndicat du Haut Plateau du Russey : distribution, stockage 7 € Commune : extension et entretien des réseaux secondaires Assainissement 8,3 € Abonnement pour la C.C.V.M. 38,8 € Frais d’assainissement 8,9 € Agence de l’eau 0,4 € État

Villers-le-Lac puise son eau au Moulin Bournez, vers Sobey.

Plateau de Maîche Les communes se regroupent pour optimiser l’assainissement La mutualisation des moyens pour gérer l’eau potable s’applique de plus en plus souvent à la collecte et au traitement des eaux usées. Trois communes ont rejoint cette année Maîche et Cernay-l’Église au sein du Syndicat Intercommunal d’Assainissement du Plateau (S.I.A.P.). But de la manœuvre : réaliser une nouvelle station d’épuration. Ici aussi les tarifs de l’eau progressent sans pour autant exploser

U ne famille maîchoise consommant 120 m 3 d’eau règle une fac- ture de 371 euros T.T.C., soit 3,10 euros/m 3 T.T.C. Une valeur légèrement supé- rieure au prix moyen de l’eau sur l’ensemble du bassin Rhô- ne-Méditerranée-Corse, égal en 2003 à 2,62 euros/m 3 T.T.C. et estimé aujourd’hui en extrapo- lant aux alentours de 2,7

d’eau ont été nécessaires au plus fort de la canicule de 2003. “Il faut quand même se poser la question des nouvelles sources d’approvisionnement même si ce n’est pas encore d’actuali- té.” Joseph Parrenin n’est pas hostile aux citernes. Il n’écarte pas l’éventualité d’une aug-

mentation de la part fixe assai- nissement pour équilibrer le budget. “On y viendra proba- blement un jour ou l’autre mais pour l’instant cela ne se justifie pas.” Les travaux de la nouvelle station débuteront au printemps 2006 pour une mise en servi- ce à l’automne 2007. O

tionne en gestion déléguée avec la C.G.E.” En janvier 2003, les communes de Maîche et de Cernay-l’Égli- se ont créé le Syndicat Inter- communal pour l’Assainisse- ment du Plateau pour prendre en charge l’assainissement délé- gué précédemment à la C.G.E. La mission de ce syndicat consiste à gérer l’ensemble des réseaux d’eaux usées et plu- viales et l’usine de trai- tement de ces eaux. voisines sur l’intérêt technique et financier de procéder à un regroupement et d’investir dans une seule station. Damprichard avec une station à rénover, Bel- fays et Ferrières-le-Lac sans assainissement ont rejoint cet- te année Maîche et Cernay-l’É- glise au sein du S.I.A.P. Avec la nouvelle station à construire à proximité de celle actuelle- ment en service à Maîche, le programme des travaux est important. Il intègre la réali- sation des réseaux de collecte à Belfays et Ferrières-le-Lac et des réseaux de transfert entre les communes. Le coût global du projet s’élève à 4,5 millions d’euros. “On peut espérer un taux de subvention de l’Agence de La station d’épuration de Maîche commence à donner des signes de fatigue, d’où l’idée de mener une réflexion avec d’autres communes

l’eau et du Département au moins égal à 75 %.” Du personnel technique et admi- nistratif de la commune de Maîche assure le fonctionne- ment du S.I.A.P. “On facture ensuite au syndicat le coût de la mise à disposition et les frais généraux qui s’y rattachent. Tout

se fait en totale transparence. Vu la taille du syndicat, il était hors de question d’embaucher des agents dans cette structu- re.” Proche de Goumois, la source alimentant le captage en eau potable offre encore un débit suffisant. Quelques camions

euros/m 3 T.T.C. “Le prix de l’eau à Maîche prend en compte l’amortisse- ment de la future sta- tion. La taxe assainis- sement comprend un abonnement de 2,44 euros et une redevance

Le coût global du projet s’élève à 4,5 millions d’euros.

au m 3 de 1,10 euro/m 3 . Elle sera revalorisée de 3 centimes d’eu- ro pendant 5 ans” , explique Jose- ph Parrenin, le maire de Maîche. La part assainissement repré- sente 36 % du montant global de la facture. C’est conforme à la répartition du bassin. La commune adhère au S.I.V.U. de l’eau du Plateau de Maîche qui regroupe 17 autres collectivités locales. “Avant 2000, ce syndi- cat gérait uniquement l’appro- visionnement et les communes s’occupaient elles-mêmes de la distribution. Par souci de cohé- rence, on a transféré les com- pétences au S.I.V.U. Ce qui a permis de définir un prix de l’eau potable unique sur l’en- semble des communes. On fonc-

La nouvelle station sera construite à côté de celle qui traite actuellement les eaux usées et pluviales de Maîche et Cernay-l’Église.

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