La Presse Bisontine 54 - Avril 2005

10 DOSSIER

Où acheter du terrain, où construire DANS LE GRAND BESANÇON ?

L’accession à la propriété est une des pré- occupations des ménages. Il y a un cer- tain empressement à vouloir investir dans un bien immobilier à tout prix ! Les taux d’intérêt historiquement bas viennent doper ce marché qui se développe de manière frénétique. La demande ne flé- chit pas, alors que l’offre foncière se raré- fie. Ce déséquilibre est à son tour res- ponsable d’une hausse des tarifs remarquable dans le domaine de la construction de maison individuelle. En un an, entre 2003 et 2004, les prix se sont encore envolés de plus de 10% dans la communauté d’agglomération ! Et cela ne suffit pas à dissuader les acquéreurs à l’af- fût d’une parcelle de terre où ils pourront s’installer. D’un autre côté, s’ils n’achètent pas maintenant, le pourront-t-ils demain si les prix continuent à grimper ? À cette question, les professionnels de l’immo- bilier estiment que cette fois-ci un pla- fond est atteint. Prix, disponibilités fon- cières, situation des lotissements, dans ce numéro spécial, La Presse Bisontine entre dans le détail de ce marché marqué par des spécificités locales.

I NFLATION Le point sur le grand Besançon La fièvre s’abat sur les prix du terrain

Plus 15,4% de hausse en un an ! Les statistiques donnent le ver- tige. Pourtant la flambée des prix sur le marché de la construc- tion de maison individuel ne dissuade pas les acquéreurs.

sur les finances de l’acheteur. Pour réduire le montant de cet investissement “soit, en effet, vous achetez un terrain plus petit, soit vous rognez sur la construction de votre maison en utilisant des matériaux moins coûteux, ou pour- quoi pas en la construisant vous-même. Il vous reste encore la solution d’aller vous installer loin de Besançon” poursuit Patrick Marceau. La Haute-Saône par exemple. Partout des lotis- sements sortent de terre. La durée de commercialisation “est de 5 à 12 mois. Assez rapide” selon la S.A.F.C.

viabilisé” constate Patrick Marceau de l’agen- ce départementale d’information sur le loge- ment. Il ajoute : “À titre de comparaison en 2000, sur le même secteur, nous étions à 55 euros par m 2 pour les endroits les moins chers, à 73 euros par m 2 pour les mieux côtés.” Entre 2003 et 2004, les prix au m 2 ont augmenté de 15,4% ! À l’échelle du Grand Besançon, les prix varient entre 55 euros le m 2 (ex : Geneuille) pour des- cendre jusqu’à 26 euros (ex : Char- nay.)

M ontferrand-le-Château : “ Vend terrain 850 m 2 , non viabilisés, 57 000 euros.” Devecey : “Vend terrain viabilisé 9 ares, 100 euros le m 2 .” Châteaufarine : “Hors lotis- sement, vend parcelle de 10 ares, 105 000 euros.” Ces trois petites annonces piochées au hasard dans la presse sont des indicateurs sur l’état dumarché de l’immobilier dans la communauté d’agglomération du Grand Besançon. Plus pré- cisément sur la fièvre qui s’abat sur le prix du m 2 de terrain constructible. C’est une évidence, le marché de la maison indi- viduelle surfe sur le haut de la vague. Selon une récente étude réalisée par le Crédoc pour le compte de l’union nationale des construc- teurs de maisons individuelles (U.N.C.M.I.), 82% des personnes interrogées affirment sou- haiter vivre dans une maison et 89% voudraient en être propriétaires. Les acquéreurs plébisci- tent ce type d’habitat. Les taux d’intérêt his- toriquement bas les encouragent à claquer la

porte du locatif pour prendre leur indépendance immobilière. Malgré des tarifs à première vue prohibitifs, les prétendants à l’accession à la propriété sautent le pas, quitte à se coller sur le dos un emprunt bancaire de 25 ans (300 mois). “C’est très long. Mais on constate que ça ne rebute pas les acquéreurs qui sont relative- ment jeunes. Les mentalités ont changé. Les gens se disent “advienne que pourra” observe Alain Pointurier président de la Chambre régio- nale des notaires. Les incertitudes de la conjonc- ture économique n’ont visiblement pas d’effet sur le comportement des investisseurs. La demande est soutenue dans l’aggloméra- tion. La plupart des secrétariats de mairie sont assaillis de coups de fil de personnes à la recherche d’une parcelle constructible. Mais l’offre foncière se raréfie, ce qui contribue aus- si à entretenir la hausse des prix. “En lotisse- ment, à Besançon il faut compter entre 70 euros et 85 euros par m 2 hors taxe pour un terrain

“Nous devons

Dans ces conditions, rien qu’en ache- tant le terrain, l’investisseur plombe sérieusement son capital. C’est la rai- son pour laquelle la taille des par- celles a tendance à diminuer. “Il y a 5 ans, dans une commune comme Châ- tillon-le-Duc, la surface des terrains imposée était de 9 ares. Aujourd’hui, on est entre 6 et 7 ares. Nous devons

De son côté, la Direction régionale de l’équipement enregistre des records au service des dépôts de permis. “En 1994, à l’échelle de la Franche-Comté, on enregistrait 3 000 permis de construi- re pour du logement collectif et autant pour de la maison individuelle. 10 ans plus tard, nous sommes à 4 500 per-

réduire la taille des parcelles.”

mis déposés pour des maisons individuelles et 2 000 pour l’habitat collectif.” Sur l’ensemble des logements mis en chantier, 70% sont des maisons individuelles ! Il y a en ce moment, sur le marché de l’immobilier, comme une peti- te envie de propriété et d’indépendance. ! T.C.

réduire la taille des parcelles pour rester dans niveaux prix abordables pour l’acquéreur” insis- te un promoteur bisontin. Ce n’est pas le tout d’avoir un terrain, mais il faut penser à y mettre la “tente.” Là encore, le prix moyen d’une maison individuelle est pas- sé en deux ans de 150 000 euros à 200 000 euros. Un bond en avant qui se répercute à son tour

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