La Presse Bisontine 54 - Avril 2005

L’ÉCONOMI E

27

Barthod … Q ui dit nouveau chef, dit nouvelle formu- le. Franck Barthod etsonéquipeaccueilledésor- maisPascal, lenouveaures- ponsable des cuisines. Dès aujourd’hui, retrouvez de

toutes nouvelles formules, plus axées à la semaine avec : Pôt-au-feud’oie, pois- son du marché, coq au vin jaune..., pour 15 euros. (vin servi à discrétion). Barthod, le restaurant vous Ouvert dumardi au same- di,midi et soir, réservation conseillée, surtout en ter- rasse fondde cours très sol- licitée. " Un nouveau chef chez Barthod propose toujours sa carte tradition(Sud-ouestetrégio- nale)avecsesassiettesgour- mandes de saison, de 25 à 50 euros. Chaque formule est bien sûr, accompagnée d’un des 40 vins, servi au verre, sélectionnés tout au long de l’année.

…Le Restaurant

L’abus d’alcool est dangereux

20, 22, 24 rue Bersot - 25000 BESANÇON - Tél. 03 81 82 27 14 - www.barthod.fr

Laurent Schneider : “Nous devrons suivre nos donneurs d’ordre” P ELOUSEY 5 millions de chiffre d’affaires dans la sérigraphie Spécialisée dans l’impression de décors industriels sur des matières plastiques et métalliques, Imprimgraph envisage aujourd’hui de délo- caliser l’activité dans des pays à bas coût où s’installent ses clients.

Le groupe Kerdaïno fédère trois sociétés.

L.P.B. : Il arrive que le tissu indus- triel se sente parfois préservé de la concurrence des pays à bas coût car il prétend avoir toujours un temps d’avance sur l’innovation et la qua- lité. Qu’en pensez-vous ? L.S. : Je constate qu’il y a une fuite de tous les produits de main d’œuvre vers les pays de l’Est en particulier qui évoluent très vite. Ils disposent aujour- d’hui de moyens de production au moins aussi performants qu’en France. Pour l’instant, ce sont les manufacturiers qui subissent de plein fouet cette concurrence. Bientôt l’ingé- nierie sera à son tour aussi per- formante. J’ai le sentiment qu’en France nous ne sommes pas suffisamment ouverts vers l’extérieur pour mesurer les évolutions que vivent actuel- lement d’autres pays. Nous sommes en pleine muta- tion. Dans le système écono- mique dans lequel on vit, je ne vois malheureusement pas une évolution gagnante pour la France. L.P.B. : Auriez-vous imaginé en arri- ver là ? L.S. : Il y a cinq ans, je crois que je neme serais pas posé la ques- tion de la délocalisation qui s’impose désormais. Nous avons un client qui emploie 291 per- sonnes à Rouen et qui ferme son site français pour s’im- planter en Pologne. C’est une réalité incontournable. L.P.B. : Comment le personnel vit cette situation ? L.S. : Forcément, cette straté- gie est difficile à faire com- prendre. Je crois aussi qu’une entreprise se fait avec des hommes. Je regrette qu’on ait autant de mal à faire recon- naître nos savoir-faire en Fran- ce et que l’on soit contraint de délocaliser. ! Propos recueillis par T.C.

Maroc sont porteurs d’un cer- tain potentiel. Je cherche en ce moment une clientèle en dehors de nos frontières. À l’heure actuelle, compte tenu de la for- te augmentation des matières premières en 2004, on s’ap- provisionne déjà en matière première dans les pays à bas coût. L.P.B. : Et la Chine ? L.S. : Non, car c’est un pays trop lointain. Dans notre métier, la notion de proximité avec le client est importante. L.P.B. : Que signifierait la délocali- sation pour le site de Pelousey ? L.S. : La délocalisation se tra- duirait par des réductions de personnel, àmoins que l’on par- vienne à développer l’export qui représente pour l’instant 5% de notre activité. Ce chiffre est en légère progression. Le tout est de rester compétitif. Si l’export a tendance à nous péna- liser, alors nous créerons une dans son pays d’accueil capable de produire les mêmes produits que nous. C’est pour cela que nous sommes contraints de l’ac- compagner dans ses projets industriels. L.P.B. : Quand pourriez-vous délo- caliser ? L.S. : Pour l’instant, on mène une réflexion sérieuse sur cet- te question pour une réalisa- tion en 2006. Notre orientation dépendra des mouvements de notre clientèle. Tant que nos donneurs d’ordre restent sur le territoire et que les déloca- lisations sont épisodiques, nous sommes préservés. unité à l’étranger pour se rapprocher de nos donneurs d’ordre. Le danger pour nous est que notre client, dans son processus de déloca- lisation, trouve un autre fournisseur

L a Presse Bisontine : Avec Altec automotive et Altec industrie, Imprimgraph est une des trois filiales de la holding Kerdaïno. Pouvez-vous reve- nir sur la naissance de ce groupe ? Laurent Schneider : À Besançon dans les années 50, il existait deux entreprises concurrentes qui étaient La Gravure fran- çaise et Égécor. En 1996, ces deux entreprises ont fusionné pour créerAltec S.A. qui a dépo- sé le bilan en juin 2002. J’étais moi-même salarié de cette entre- prise que j’ai quittée en 1998 pour reprendre la société Imprimgraph de Franois. En 2003, le tribunal de commerce a confié à Imprimgraph la ges- tion d’Altec alors en cession. Dans l’opération, j’ai scindé l’enseigne en deux parties pour fonder Altec Industrie et Altec Automotive. Ces trois entre- prises ont été regroupées sous la coupole de la holding Ker- daïno que j’ai fondée en 1998. Toute l’activité est désormais

sente 0,9 million d’euros, Altec industrie 2,3 millions d’euros et Imprimgraph 1,46 million d’euros. L.P.B. : La part d’Altec Automotive est assez faible, alors que vous pro- duisez des grandes séries ? L.S. : Nous dégageons moins de marge sur les produits liés à l’automobile. Elles sont beau- coup plus importantes sur les petites productions d’Imprim- graph ou Altec Industries. L.P.B. : Quelles orientations indus- trielles prenez-vous actuellement ? L.S. : Nous voulons utiliser nos savoir-faire pour réaliser d’autres produits. Un de nos projets est d’aller vers la pro- duction de claviers souples (pour les machines à café par exemple). La seconde orienta- tion est de suivre nos clients là où ils se déplacent dans les pays étrangers.

concentrée sur les 3 700 m 2 du site de Pelousey depuis janvier 2004. Les trois entreprises sont certifiées I.S.O. et nous avons signé la charte environne- mentale Imprim’vert. L.P.B. : Vous êtes spécialisé dans l’im- pression de décoration sur des sup- ports plastiques et métalliques. Sur quel segment d’activité est posi- tionnée chaque entreprise ? L.S. : Les trois sociétés sont seg- mentées en fonction d’un savoir- faire spécifique et d’une cible client propre à chacune. Altec Automotive produit des tableaux de bord de véhicules (ex : impression des compteurs de vitesse) et des tableaux de commande. Elle travaille sur des grandes séries de 3 000 à 4 000 pièces par jour. À l’opposé, il y a Imprimgraph qui réalise des petites séries à partir de matière plastique ou d’aluminium. Elle produit entre 100 et 250 pièces par jour en moyenne. Mais en fonction de

la commande, on peut livrer seulement une pièce. Imprim- graph s’appuie sur un porte- feuille client très large et divers, ce qui lui permet d’asseoir son activité. Il reste enfin Altec Indutries qui collabore aussi avec l’in- dustrie automobile. Mais elle est surtout tournée vers la P.L.V. (publicité sur le lieu de vente), puisqu’on réalise des supports de communication (impression et mise en forme) pour les ciga- rettiers ou l’industrie de la cos- métique. En cemoment, on pro- duit des vignettes pour les boutons du poste de pilotage des airbus. L.P.B. : Combien de personnes employez-vous dans les trois socié- tés ? L.S. : Quand j’ai repris l’entre- prise Imprimgraph, nous étions quatre. Nous sommes aujour- d’hui 62 salariés, parmi les- quelles il faut compter les 41 personnes qui sont restées dans la structure au moment de la reprise d’Altec. L.P.B. : Comment évolue votre métier d’imprimeur ? L.S. : Une des composantes de notre activité est la recherche permanente de nouveaux clients. À l’origine, on travaillait beaucoup avec l’électroména- ger, qui ne représente presque plus rien à l’heure actuelle. Des clients disparaissent, d’autres arrivent sur le marché avec de nouveaux produits. À nous de savoir les convaincre pour répondre à la demande. Car tous les produits sont marqués, et chaque machine a forcément un tableau de commande. L.P.B. : Le chiffre d’affaires du grou- pe est d’environ 5 millions d’euros sur la période 2003-2004. Quelle est la part de chaque entreprise dans ce résultat ? L.S. : Altec Automotive repré-

L.P.B. : Vous envisagez donc de délocaliser ? L.S. : Si notre clientèle disparaît sur le marché français, il faudra aller la chercher là où elle est. La principale rai- son à cette intention n’est pas de bénéficier

“Nous pourrions délocaliser en 2006.”

d’abord de coût demain d’œuvre plus avantageux même si ce serait le cas, mais de conser- ver des marchés. Nous avons des clients qui quittent la Fran- ce pour n’y garder qu’un bureau commercial. Ils délocalisent leurs chaînes de production dans des pays à bas coût. Nous devrons probablement en fai- re de même. L.P.B. : Si vous deviez délocaliser pour suivre les donneurs d’ordre, où iriez-vous ? L.S. : En ce moment la tendan- ce est de se tourner vers les pays de l’Est. Je crois aussi que les pays duMaghreb comme le

Jean-Claude Fornage : “En termes de chiffre d’affaires avec 20 millions d’euros, nous sommes le leader mondial.”

Made with FlippingBook - professional solution for displaying marketing and sales documents online