La Presse Bisontine 54 - Avril 2005

L’ÉCONOMI E

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E NQUÊTE 18 % des interrogés CES ENTREPRISES QUI DÉLOCALISENT

Augé, Fralsen, les délocalisations font peur, avec leurs cortèges de licencie- ments. Concurrence trop forte, pression accrue des grands donneurs d’ordres de l’automobile et de l’électronique, de plus en plus d’entreprises bisontines sont contraintes de transférer une par- tie de leur production dans des pays à bas salaire, Maghreb, Europe de l’Est, et surtout Asie. Une évolution inquié- tante pour la Franche-Comté, qui risque d’être touchée de plein fouet par la délo- calisation. Pour maintenir un tissu indus- triel, une seule solution, innover et miser sur la haute technologie.

É TAT DES LIEUX

Une étude est lancée Les entreprises bisontines de plus en plus nombreuses à s’implanter à l’étranger

au début de l’été. La Franche-Comté, région for- tement industrielle, risque d’être touchée de plein fouet dans les années à venir, plus durement encore que le reste de la Fran- ce. Car le tissu industriel com- tois - beaucoup de petites P.M.E.,

merce du Doubs. “La délocali- sation, c’est-à-dire lorsqu’une entreprise supprime une pro- duction en France, est tout à fait marginale. En fait, on confond plusieurs notions, notamment l’investissement à l’étranger - lorsque l’on implan-

là-bas est 10 ou 20 fois inférieur à celui d’un Français” , poursuit Daniel Ganahl. Si la délocalisation n’épargne aucun secteur industriel, cer- tains sont plus menacés que d’autres : la sous-traitance auto- mobile, mais aussi le marché de l’électronique, directement concurrencé par les pays asia- tiques. Activités phares de l’in- dustrie bisontine. Plus géné- ralement, ce sont toutes les activités à fort taux de main d’œuvre et qui ne nécessitent pas un savoir faire particulier qui sont visés, à terme. “Par le passé, des pans entiers de l’in- dustrie, comme le textile ou l’hor- logerie, sont partis , note-t-on au M.E.D.E.F. À chaque fois, on a réussi à s’en sortir, à déve- lopper de nouvelles activités. Alors pourquoi pas cette fois encore.” ! S.D.

Selon une étude de la Banque de France, 18 % d’entre elles envisagent de transférer leur production à l’étranger en 2005. Et la tendance risque de s’accentuer dans les années à venir.

spécialisées dans la sous-traitance, et donc dépendantes de grands donneurs d’ordre - va se retrou- ver en ligne de mire. Face à la concurren- ce internationale, qui oblige à toujours pro- duire moins cher, les

te une usine dans un pays pour conquérir un nouveau marché - qui est au contrai- re souvent porteur d’emploi en France.” Impossible pour le moment de connaître le nombre d’entre- prises bisontines

“On n’a jamais vu cela. À se

“A vant, lorsque des salariés entraient dans mon bureau, le premier sujet d’in- quiétude qu’ils exprimaient sou- vent, c’était le harcèlement.Main- tenant, ça tourne toujours autour de la délocalisation” , reconnaît Gérard Thibord, secrétaire départemental du syndicat C.F.D.T. En 2004, les exemples de Fralsen et Augé découpage, qui ont annoncé le transfert d’une partie de leur production enAsie et la réduction de leurs

effectifs bisontins ont alimen- té les craintes. Les entreprises bisontines sont de plus en plus nombreuses à partir à l’étran- ger. Selon l’enquête annuelle de la Banque de France réalisée auprès de 650 entreprises francs-comtoises en janvier 2005, 18 % d’entre elles envi- sageraient cette année de trans- férer une partie de leur pro- duction à l’étranger. Elles n’étaient que 11% à affirmer la même chose en 2004. “Et je ne

serais pas surpris que ce chiffre monte à 25 % l’an prochain” , ajoute Daniel Ganahl, délégué général du M.E.D.E.F. dans le Doubs. “La délocalisation, il y en a toujours eu. Mais là, on n’a jamais vu cela, toutes les entre- prises ou presque ont des pro- jets de départ. À se demander où cela va s’arrêter” , s’inquiète un observateur de l’économie locale. Une opinion que ne partage pas Jean Louis Dabrowski, prési- dent de la Chambre de com-

demander où cela va s’arrêter.”

P.M.E. sont souvent acculées à partir, sous peine de ne plus être compétitives et de se retrou- ver évincées du marché. “Elles n’ont pas le choix. Vous ne pou- vez pas lutter contre les Chinois, lorsque le salaire d’un ouvrier

concernées. Une étude, menée par la Chambre de commerce et l’Union des Industries et Métiers de laMétallurgie débu- te dans les prochains jours pour dresser un état des lieux. Elle devrait être rendue publique

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