La Presse Bisontine 54 - Avril 2005

7 L’ÉVÉNEMENT

R ÉACTION

E NQUÊTE Jusqu’à 7 ans de prison Une expertise psychiatrique des auteurs présumés La justice bisontine semble prendre l’affaire très au sérieux. Une enquê- te est en cours. Les auteurs risquent une peine d’emprisonnement.

Pas de conseil de discipline

Les instances de la lutte n’ont pris aucu- ne mesure disciplinaire à l’encontre des jeunes. Le responsable du pôle lutte de Besançon, choqué par cet épisode, veut en tirer toutes les leçons. L’affaire a secoué le pôle lutte

D ans un courrier adres- sé à la famille de la victime dès le lende- main de l’agression, la Fédération française de lut- te avait promis des sanctions à l’encontre des trois lutteurs incriminés. Signé notamment du directeur technique natio- nal Charles Dumont, cette lettre précise qu’une “décision immédiate d’exclusion du pôle a été prise contre ces lutteurs et une procé- dure disciplinaire est d’ores et déjà engagée.” Sixmois après les faits, les trois jeunes n’ont reçu ni sanction spor- tive, ni sanction disci- plinaire… Apparem- ment, les instances de la lutte attendent que la justice se prononce pour réagir. Du côté du pôle lutte de Besan- çon, on ne cache pas son embar- ras… et sa colère. Mustapha Dib est le responsable du pôle lutte. Il ne nie pas la gravité

des faits. “Ces trois jeunes ont eu un comportement inaccep- table. S’ils ne sont pas encore passés en conseil de discipline, c’est qu’entre temps, il y a eu des élections à la Fédération française de lutte” justifie-t-il. Mustapha Dib ajoute, ulcéré par ces faits : “Il est hors de question que je cautionne quoi que ce soit de ce qui a été com- mis, ils ont fait une erreur

S uite à l’affaire, une enquête judiciaire a été ouverte. D’après Ber- nard Belotte, le substi- tut du procureur chargé des mineurs au tribunal de Besan- çon, “tout le monde a été enten- du, auteurs et victime. L’en- quête est toujours en cours. J’espère que cette affaire sera bouclée le plus rapidement pos- sible.” D’après le substitut, “c’est la première fois qu’une telle affaire a lieu à Besançon.” Il précise : “Dans l’enquête poli- cière, les faits sont qualifiés d’agression sexuelle aggravée.” Selon les informations trans- mises par le parquet, “une exper- tise psychiatrique et psycholo- gique des jeunes a été faite. Les résultats ne sont pas encore connus.” S’agissant de mineurs, l’affai-

re sera ensuite transmise dans les parquets compétents une fois l’enquête terminée. Les trois jeunes concernés, bien qu’ils suivent leurs études sur Besançon, ne sont pas origi- naires de Franche-Comté. Contrairement aux majeurs qui sont jugés par le parquet dont dépend le lieu de l’in- fraction, les mineurs le sont sur leur lieu d’origine. Enmatière d’agression sexuel- le aggravée, la peine maxima- le encourue est de 7 ans d’em- prisonnement en ce qui concerne une personne majeu- re. “En général, la peine est divisée par deux de plein droit si l’auteur est âgé de moins de 16 ans. Si l’auteur a entre 16 et 18 ans, le juge peut décider de la maintenir à 7 ans maxi- mum.” !

monumentale. Une de mes priorités est de fai- re comprendre aux jeunes lutteurs, qu’en tant que sportifs de haut niveau, ils ne doivent pas penser qu’ils ont tous les droits, notam- ment vis-à-vis des filles. C’est hélas parfois le cas. L’athlète de haut niveau

“Ils m’ont massacré un temps de travail énorme.”

Le pôle espoir de Besançon est le seul de France à être spécialisé dans la lutte gréco-romaine. Les meilleurs champions en sont issus.

a d’abord des devoirs, et une image à véhiculer. C’est pour cela que ce qui s’est passé me choque profondément. J’ai les boules, ça me fait énormément de mal lâche-t-il. Par rapport à des athlètes qui ont des pers- pectives olympiques, c’est into- lérable.” Deux de ces jeunes ont été cou- ronnés en février dernier cham- pions de France cadets de lut- te gréco-romaine. Leur statut de sportif de haut niveau les classerait-il dans la catégorie des “intouchables” ? “Certai- nement pas, répondMustapha Dib. Si la justice confirme leur responsabilité, je les exclus du

pôle.” Il reconnaît néanmoins l’erreur des instances de la lut- te “de ne pas avoir sanctionné les jeunes plus tôt que ça.” Cet épisode douloureux est en totale contradiction avec les valeurs queMustapha Dib ten- te de véhiculer à Besançon, unique pôle espoir français spé- cialisé dans la lutte gréco-romai- ne. “Ils m’ont massacré un temps de travail énorme par rapport à l’image de notre sport. Ma mission est de sortir des championsmais enmême temps de construire des individus. Dans cette optique, j’ai mis en place un double projet, sportif,

mais aussi théorique, fait de séances et de cours où toutes ces notions de citoyenneté sont inculquées. Je veux leur apprendre qu’ils ne sont pas des gladiateurs.” Le responsable du pôle espoir, entraîneur national, ajoute que “cette affaire a aumoins leméri- te d’avoir servi de leçon à tous les autres lutteurs. Il n’y aura pas le moindre écart toléré avec les nouvelles recrues du pôle” , termine Mustapha Dib, visi- blement éprouvé par les agis- sements de ses protégés. ! J.-F.H.

X avier Sauvaget est tombé dans l’in- formatique quand il était petit. À 5 ans, il maniait déjà son premier ordi- nateur. 22 ans plus tard, ce jeune féru de nouvelles technologies crée sa propre entreprise, après 5 ans passés dans l’Armée en tant qu’administrateur de réseau et res- ponsable de la sécurité informatique au centre de transmission de Besançon. Créée le 10 janvier dernier, la société Dep'in- fo est spécialisée dans le dépannage, l’as- sistance et la formation à domicile. “Je me rends au domicile des clients que j’accom- pagne avec leur propre matériel et leur façon de travailler. L’objectif est plus d’amener l’in- formatique à eux, qu’eux à l’informatique. Je m’adapte vraiment aux besoins concrets des personnes” explique Xavier Sauvaget. Le res- ponsable de Dep’info est aussi à l’aise avec le traditionnel système Windows que sur Macintosh ou Linux. “Mes interventions les plus fréquentes consistent à aider les per- sonnes à configurer leur matériel pour l’A.D.S.L. Je propose également de la vente d’acces- soires pour P.C.” Le tarif de ses interventions est tout à fait modique : 45 euros de l’heure. “Dans le Grand Besançon, je ne compte pas de frais de dépla- cement.” Xavier Sauvaget propose aussi des forfaits “premiers pas dans l’informatique” P U B L I - I N F O R M A T I O N Dep’info : l’informatique à votre domicile Une nouvelle entreprise au service des particuliers et des entreprises pour le dépannage informatique à domicile : Dep’info. Disponible du lundi au same- di de 8 heures à 20 heures pour le dépannage, l’assistance et la forma- tion en informatique.

G RAND ANGLE Un cas récent en Bretagne

Le tribunal de grande instance de Dinan (Côte d’Armor) vient de condamner un chef d’établissement pour non dénonciation, suite à des agressions sexuelles. La justice lutte contre la non dénonciation

sur plusieurs heures ainsi qu’un système de crédit-temps pour ses interventions à domi- cile. “La personne souscrit par exemple un forfait de 10 heures, pour 400 euros, valable sur plusieurs années et qu’elle peut utiliser à sa guise.” La rédaction de C.V., de rapports et tout travail de saisie informatique fait éga- lement partie de son savoir-faire. Rapidité, convivialité et efficacité : selon Xavier Sauvaget, “l’informatique doit être simple, facilement mise en œuvre et accessible à tous.” C’est précisément l’objectif de Dep’in- fo, une entreprise où le service à la person- ne n’est pas un vain mot. ! DEP’INFO D ÉPANNAGE INFORMATIQUE À DOMICILE 20, avenue de la 7 ème Armée américaine 25000 BESANÇON Tél. : 06 09 38 65 76 E-mail : depinfo25@free.fr Votre interlocuteur : Xavier Sauvaget

“F in 2004, j’ai poursuivi un chef d’établissement pour n’avoir pas dénoncé des faits qualifiés de viol par le juge d’instruction. Ce responsable d’établissement a été jugé par le tribunal cor- rectionnel de Dinan et condamné.” Le ton d’Éric Bouillard, procureur de la République à Dinan est gra- ve. Cette affaire de mœurs impliquant des mineurs a été prise très au sérieux dans cette région de la Bretagne. Le responsable de l’établissement en ques- tion - l’É.R.E.A. de Taden -, a écopé d’une peine de 1 200 euros d’amende. Ce chef d’établissement aurait largement atté-

nué les faits lorsqu’il avait été entendu par la justice. L’article 434-3 du code pénal est clair : “Quiconque ayant eu connais- sance de privation, mauvais traitement

ou agression sexuelle sur mineur de 15 ans, n’informe pas les autorités judiciaires ou administratives, est pas- sible d’une peine d’empri- sonnement de 3 ans et de 45 000 euros d’amende.” En l’espèce, le responsable

Ce chef d’établissement aurait largement atténué les faits.

de l’É.R.E.A. a bénéficié de certaines cir- constances atténuantes, notamment du fait “qu’il est à la tête d’un établissement d’enseignement difficile et qu’il était proche de l’âge de la retraite.” Le chef d’établis- sement a fait appel de la décision. !

Made with FlippingBook - professional solution for displaying marketing and sales documents online