La Presse Bisontine 124 - Septembre 2011

DOSSIER

La Presse Bisontine n° 124 - Septembre 2011

22

INDUSTRIE Besançon et son déficit d’image Parkéon veut “délocaliser”sa recherche et développement

Pour séduire les jeunes diplômés, Parkéon pourrait expatrier sa recherche et développement à Lyon ou Paris. Spécialisée dans les horodateurs, la société bisontine a embauché 150 personnes entre 2009 et 2011.

E xemple criant que celui révélé par Fabrice Bon- neau, directeur de la société Parkéon, troi- sième employeur du Grand Besançon avec 670 salariés, dont 490 en contrat à durée indéterminée. L’entreprise - qui construit notamment les horodateurs et des systèmes de billetique - recherche un responsable en données infor- matiques et développeur de logiciels. Elle déniche une per- sonne hautement qualifiée cor- respondant au profil type recherché. Tout est calé. Un

La recherche et développe- ment, un des atouts de l’entreprise bisontine.

Les ingénieux horodateurs sont fabriqués à Besançon- Lafayette.

INDUSTRIE MÉDICALE

Un partenariat Pôle emploi/entreprise

Micro Méga, maxi-croissance et maxi-idées Spécialisée dans le médical dentaire, Micro Méga embauche et accepte de faire travailler en doublon les nouveaux salariés avec les anciens, façon de transmettre le savoir-faire. Elle déménagera du centre-ville. “M icro Méga” est sur les dents. Rachetée en 2009, l’entreprise ins- tallée au cœur de cette entreprise en la rachetant. chain déménagement de la rue du Tunnel pour assurer le développe- ment.

ingénieur parisien est décidé à s’installer en Franche-Com- té et Parkéon à payer le prix fort pour s’attacher les com- pétences de cet homme. Pro- blème : la conjointe du futur salarié ne trouve pas à Besan- çon de poste à la hauteur de ses qualifications. Le couple reste à Paris. S’il est anecdotique, l’exemple relaté par le chef d’entreprise confirme la difficulté des grands groupes à attirer les “cerveaux” dans des domaines précis. “À Besançon, nous sommes une des rares entreprises à rechercher des compétences en matière de développeur de logiciels. Ici, les compétences sont plutôt orien- tées en micromécaniques” explique le directeur, confirmant au passage que la capitale régio- nale pâtit d’un déficit d’image auprès des jeunes cadres. À l’heure où la société prend un nouveau virage après d’impor-

tantes embauches et investis- sements dans son antre de Lafayette, elle doit innover. Elle construit des horodateurs “intel- ligents” vendus dans le monde entier et propose des solutions billetiques. Pour rester à la pointe techno- logique, Parkéon réfléchit donc à “créer un centre de dévelop- pement à Lyon ou Paris” dit Fabrice Bonneau. “Ce n’est pas une délocalisation” corrige-t-il. Juste le moyen de trouver de nouvelles compétences. La socié- té a vendu 3 500 horodateurs à la ville de New-York. Mexico, Abu-Dhabi, la Bosnie et l’Afrique du Sud sont les prochains sur la liste. Une nouveauté sortie tout droit des ateliers basés à La Fayette : des bornes pour recharger les batteries des voi- tures électriques. Une innova- tion d’avance, voilà la recette de Parkéon. E.Ch.

Pour parvenir à ses fins, le directeur a aiguisé ses plans. Il va augmenter le nombre de personnes travaillant à la pro- duction. Reste à recru- ter ! Et bien recruter. Pour cela, Philippe Guerder travaille avec l’A.F.P.A. Une forma- tion intégrée au tra- vail (F.I.T.) a été mise

L’usine pourrait s’installer à Témis. D’autres secteurs (Dijon ou encore Marnay) ont fait les yeux doux à la société mais Philippe Guerder ne délo- calisera pas. “Partir sans mes sala- riés, c’est partir avec rien !” MicroMéga fait confiance au maire Jean-Louis Fousseret. Ce dernier a en effet pro- mis à la société de lui trouver un ter- rain pour que cette pépite reste sur le sol bisontin. À suivre. E.Ch.

Besançon doit répondre à un nombre de commandes en hausse. Spécialisée dans la fabrication de pièces pour le dentaire et l’endodontie (traitement de l’intérieur de la dent), la société engage de profondesmutations. “Disons qu’avant le rachat, elle était gérée en bon père de famille. Elle était un peu endormie. On prévoit une croissance à deux chiffres dans les années à venir” explique Philippe Guerder, le direc- teur général qui a cru au potentiel de

Dijon et Marnay lui font les yeux doux.

en place afin que le savoir-faire de l’entreprise ne parte pas avec les départs à la retraite annoncés. Ainsi durant plusieurs semaines, des nou- veaux salariés ont travaillé en dou- blon avec les anciens pour se former. C’est un coût en plus pour la firme mais une certitude de ne pas voir l’ex- périence s’évader à la suite de départs à la retraite. Autre point : Micro Méga a scellé un partenariat avec Pôle emploi pour recruter les bons profils : “Nous nous sommes rendu compte que nous ne savions pas définir nos postes. Désor- mais, lorsque nous embauchons une personne, elle sait ce qu’elle devra fai- re, quel poste elle trouvera, quel salai- re, quels horaires… grâce au travail mené avec Pôle emploi” dit le direc- teur. Les horaires justement, le direc- teur aimerait les rallonger. Avec les nombreuses commandes, “nous en sommes en discussion pour relancer la production le vendredi après-midi” ajoute-t-il. Micro Méga qui bénéfice de la com- pétence d’ouvriers qualifiés tente de les choyer. Niveau salaire, elle ne pour- ra jamais concurrencer la Suisse, adver- saire sur les marchés du médical. “À nous d’avoir un coup d’avance” pro- met le directeur qui annonce un pro-

Philippe Guerder est à la tête de Micro Méga depuis 2009.

Le directeur sait que la valeur ajoutée réside dans les compé- tences de ses salariés.

Made with FlippingBook flipbook maker