La Presse Bisontine 124 - Septembre 2011

LE GRAND BESANÇON

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La Presse Bisontine n° 124 - Septembre 2011

ENVIRONNEMENT 80 % de désherbant en moins Arcier : une coopération qui coule de source La source d’Arcier, apport hydraulique historique de la ville de Besançon, fait l’objet d’une protection sans cesse renouvelée. Pour la première fois, les résultats montrent que la pollution est en légère diminution.

L e bassin qui entoure la source d’Arcier alimente Besançon en eau depuis quelques siècles. En effet, c’est depuis l’époque romaine que l’eau est acheminée par un aqueduc jusqu’à la capitale com- toise. Aujourd’hui, ce point d’alimentation permet de four- nir en eau presque la moitié des ménages bisontins. Ce bassin, presque vital pour la ville,s’étend de Nancray à La Vèze. Il fait, à nouveau, l’objet de mesures de préservation de la qualité de son eau. Mais depuis plusieurs années déjà, lamairie de Besan- çon et tous les acteurs concer-

nés font de ce sujet une réussi- te, citée comme exemple par l’Agence de l’Eau. Depuis 2004, date à laquelle la municipalité a repris la compétence, le dos- sier avance sur unemême dyna- mique, volontariste. Le bassin est divisé en trois types de zones. Le périmètre de pro- tection immédiat est régulé par la loi. Sur ce point, comme l’expliqueMarylène Simonin du syndicat mixte du marais de Saône, “la mairie et le syndicat se sont partagé les terrains à s’approprier.” “Ces lieux sont exclusivement réservés aux acti- vités liées à l’exploitation du cap- tage” ajoute Maximilien Pari- sot, chef du service production en eau potable de la ville de Besançon. Un deuxième cercle, dit rapproché, est strictement réglementé, “mais d’autres acti- vités y sont tolérées : les pro- priétaires et les exploitants sont d’ailleurs indemnisés” précise Christophe Lime, adjoint aumai- re de Besançon chargé de l’eau et de l’assainissement. Enfin, un troisième périmètre, éloigné, est délimité. Il correspond au bassin-versant de plus de 100 km². Dans ce dernier, la législation n’exige rienmais c’est dans cet espace que les initia- tives peuvent aboutir. Christian Morel, agriculteur à Saône et membre de la chambre d’agriculture, apprécie la façon de faire de la mairie. “La ville de Besançon ne nous a jamais imposé un cadre réglementaire. Toutes les mesures découlent d’une concertationavec les acteurs du bassin” explique-t-il. Parmi les mesures prises, Réseau Fer- ré de France s’est engagé à ne désherber qu’une année sur deux la ligne de chemin de fer qui tra- verse le bassin-versant. Les com- munes aussi sont associées au projet. Lamunicipalité deMont- faucon a choisi d’utiliser 80 % de désherbant en moins. “Nous

sommes alors dans du gagnant- gagnant. La pollution diminue et la commune fait des écono- mies en ne désherbant plus que les zones essentielles” explique l’adjoint au maire de Besançon. Les agriculteurs qui contribuent pour 50%aux rejets de produits phytosanitaires collaborent, bien sûr,pour essayer de réduire leurs rejets. “Nous poursuivons l’objectif de diminuer de 40 % sur cinq ans nos émissions de produits phytosanitaires” précise M. Morel. La ville de Besançon les incite à utiliser une herse étrille plutôt que des désherbants ou à convertir en herbe des champs de céréales.Une agriculture res- ponsable pourrait même débou- cher sur des exploitations bio- logiques. “Ça serait la cerise sur le gâteau, il faut d’abord tra- vailler à la réduction des pollu- tions” confie M. Morel. La prévention doit aussi se fai- re à l’intention des particuliers. “Intellectuellement, les gens font le lien entre leur activité et la qualité de l’eau lorsqu’ils se trou- vent à proximité du point de captage. Mais quand ils se trou- vent à plusieurs kilomètres, ils ne s’en soucient plus” explique M.Parisot. Pour sensibiliser les habitants, la municipalité de Besançon compte sur le concours des com- munes voisines. Elles pourraient faire passer le message via les bulletins municipaux. Le syn- dicat mixte du marais de Saô- ne organise des visites autour du plan d’eau. “Durant les pro- menades, lesmarcheurs sont sen- sibilisés sur l’état de la faune et de la flore mais aussi sur la qua- lité de l’eau” explique Marylè- ne Simonin.Cette politique géné- rale porte ses fruits puisque grâce aux dernières mesures, il a été montré que la pollution, pour la première fois, a tendance à stagner, voire à diminuer. T.M.

À Saône, les travaux de “l’œil-de- bœuf”, trou d’effondre- ment où les eaux du bassin affluent, sont réalisés par la mairie de Besançon.

GENEUILLE

Une passion partagée La plongée, de Saint-Point aux Maldives L’Aqua Sports Comtois de Besançon recense une centaine de plongeurs. Parmi eux, les frères Cagnetta, dont Alain, le secrétaire du club. Il transmet sa passion en accompagnant ses amis du club depuis les lacs jurassiens jusqu’à la mer Rouge.

“L e Commandant Cousteau, c’est lui qui nous a donné envie de plonger” se sou- vient Alain Cagnetta, for- mateur et secrétaire de l’Aqua Sports Comtois. Sa passion remonte à l’enfance. Les week-ends en famille sur les bords du lac de Chalain se transformaient alors en expéditions sous-marines. “Mon frère et moi, on partait toujours avec masques, tubas et palmes” se souvient-il amusé. Puis, les années sont passées et les rêves de scaphandres ont laissé place à leur activité de commerce de meubles à Geneuille. Mais la passion est per- sistante puisque depuis onze ans,Alain Cagnetta pratique cette activité au

sein de l’Aqua Sports Comtois. Son frère François fait aussi par- tie du club depuis une quinzaine d’années. Ce qu’ils sont venus chercher dans ce club ? Certainement la convi- vialité. “C’est une gran- de famille. Quand on

retrouvent à la piscine Mallarmé à Besançon. Les formateurs font alors progresser les (plus ou moins) novices. Le travail qu’ils doivent accomplir est un exercice de répétition pour ces plon- geurs âgés de quatorze à quatre-vingts ans. Les gestes mémorisés sont alors utiles lors de la sortie du week-end. Dans un lac proche de la capitale com- toise, celui de Neuchâtel ou de Saint- Point, les licenciés peuvent s’initier à la plongée en milieu naturel. “Le but n’est pas de plonger au plus profond du lac. On plonge pour le plaisir, les sensations” explique Alain Cagnetta. L’hiver jurassien ne fait pas peur aux Bisontins qui plongent même sous gla- ce. “Peut-être qu’on est un peu fous.

L’objectif : se faire plaisir.

part au lac le dimanche, la plongée est ce qui occupe la plus petite part du temps. On mange tous ensemble et on rentre le soir après une bonne journée entre amis” explique le commerçant. L’amitié se renforce chaque semaine puisque tous les mercredis soirs et un jeudi soir sur deux, les plongeurs se

Alain Cagnetta, lors d’un voyage en mer Rouge, en compagnie d’une tortue.

nisé pendant l’été des séances d’initiation en association avec le S.N.B. Pour Alain Cagnetta, l’important est que chacun trouve le club qui lui convienne. Il n’hésite pas à citer les sept autres clubs bisontins. Outre le quarantenaire dont il est secrétaire, on trouve des associations aux noms explicites comme le Besançon Univer- sité Club, le C.L.S. Gendarmerie Franche-Comté ou le Comité Œuvres Sociales S.A. D’autres aux noms moins classiques tels que La Méduse, Les Corégones et le Waqueteu Diving de Thise proposent également leurs ser- vices tout comme l’A.S.M.B. Section Plongée. L’objectif est que le plus grand nombre puisse se faire plaisir. Cela a l’air de fonctionner puisque le nombre de licenciés dans le Doubs est passé de 600 à plus de 850 en dix ans. T.M.

Mais nager sous la glace apporte enco- re des impressions nouvelles. Il faut plonger pour comprendre ce que ça fait” confie le plongeur de Geneuille. L’année se termine généralement en beauté par un voyage sur la Méditer- ranée ou sur la Mer Rouge. Les licen- ciés habitués aux lacs ont alors l’agréable sensation de nager en eaux chaudes et claires. “Ce qui est apprécié, c’est sur- tout les fonds, découvrir tout ce qu’on ne peut pas voir dans les lacs” explique le formateur. “Cette année, j’ai vécumon moment de plongée le plus émouvant. Nous étions en pleine mer Rouge avec une cinquantaine de dauphins” conti- nue-t-il. Cependant, son plus beau sou- venir reste le balai de raies manta qu’il a pu observer lors d’un voyage per- sonnel aux Maldives. Afin que chacun puisse s’essayer à la plongée, l’Aqua Sport Comtois a orga-

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