La Presse Bisontine 49 - Novembre 2004

UN VI LLAGE À L’HONNEUR

par G.C.

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Vaire-Arcier, trois communes en une ! Vaire-le-Grand, Arcier et le hameau de Corcelles forment le village de Vaire-Arcier depuis 1974. Blottie dans un écrin de verdure, la com- mune abrite 526 habitants, éparpillés sur les rives du Doubs. P ROJETS 5 appartements dans le presbytère En passant par… Vaire-Arcier

Altitude : 250 à 580 m Nom des habitants : “les Vairiers” Maire : Patrick RACINE Vaire-Arcier en chiffres

Situation : 10 km au Nord-Est de Besançon Habitants : 526 Superficie : 1278 ha

E NTREPRISE Un fonctionnement familial Les roseraies Sauvageot : créateurs de beauté Depuis le début du siècle, les Roseraies Sauvageot produisent à Vaire-Arcier des plants de rosiers. Depuis une vingtaine d’années, une activité a été reprise : la création de nouvelles variétés de roses. Des petits chefs-d’œuvre sortent de l’établissement.

T rois générations se sont suc- cédé depuis le début du siècle. Aujourd’hui, les roseraies Sauvageot sont toujours une affaire de famille : trois frères et une sœur gèrent l’entreprise en G.A.E.C. Jacqueline et Bernard pour la partie administrative,Alain et Gérard à la production, et Nico- le, l’épouse de Bernard, s’occupe de la recherche de nouvelles varié- tés. L’établissement ne produit pas de roses, mais des plants de roses, pour les particuliers, amateurs, pépiniéristes et entreprises de jar- din. De l’églantier (sur lequel est greffé le rosier) à un plant com- mercialisable, deux années de cul-

nière création est une rose au par- fum intense, baptisée “Bernadette Lafont”. C’est une maison d’édition qui s’occupe de trouver un nom et de promouvoir les variétés.” Les roses Mélissa, Gustave Cour- bet, Giliane, Joachim du Bellay, Marjolaine, Château de Filain… ont ainsi vu le jour à Vaire-Arcier. Sur 1 000 hybridations réalisées, 1 ou 2 seulement pourront être commercialisées. En moyenne, les roseraies Sauvageot créent une à deux nouvelles roses par an. “Il faut entre 8 et 10 ans pour créer une nouvelle variété, précise Ber- nard Sauvageot. Période d’hybri- dation, du semis, de la germina- tion, du greffage, de l’observation… Ensuite les concours, et le lancement..”

À première vue, pas évident de s’y retrouver entre les noms des différents vil- lages ! Corcelles est un hameau de Vaire-le-Grand, qui a fusionné avec Arcier pour devenir la commune de Vaire-Arcier. En défi- nitive, trois sites n’en forment plus qu’un seul. La commune compte désormais 526 habitants répartis sur 1 278 hectares. La fusion est davantage adminis- trative que physique. “On voit peu les gens d’Arcier au village, explique Patrick Racine, maire de Vaire-Arcier. Ils n’ont pas forcément à passer par ici. Pour rentrer chez eux, ils traver- sent Chalèze et pour leurs courses ils vont surtout à Besançon.” Le seul commerce de la commune est une boulangerie-épicerie. À proxi- mité de la zone commerciale de Cha- lezeule, peu de commerçants font le choix de s’installer dans ces villages. “C’est difficile en étant si proche de Besançon et des zones commerciales. À Novillars déjà, les commerces ont du mal à tourner. Ici, c’est un peu la même chose. Il n’y a que l’épicerie- boulangerie qui arrive à garder une certaine clientèle.” Enmatière d’immobilier en revanche, les demandes ne manquent pas. Plus d’une demande en mairie par semai-

ture sont nécessaires. Comme pour toute culture, le climat joue un rôle majeur. “Pour qu’une année soit bonne, il faut beau- coup plus de soleil que de pluie, explique Bernard Sauvageot. Le climat peut modi- fier énormément la reprise des rosiers,

“Sur 1 000 hybridations, 1 ou 2 seulement seront commercialisées.”

Une fois la rose créée, il faut effectivement la présenter à un concours de roses international. Celui de Bagatelle en Fran- ce exige que la rose soit étudiée pendant près de 2 ans, après quoi un jury de 200

Patrick Racine, maire de la commune, ne souhaite pas voir “fleurir des constructions dans tout le village.”

personnes donnera son avis sur la variété. Une centaine de variétés est ainsi jugée chaque année à Bagatelle. “Il est important de col- ler à la mode actuelle de coloris, de forme. Et bien sûr le parfum res- te l’arme absolue. C’est le critère le plus important pour la création d’une rose.” À Vaire-Arcier, la rose éternelle ne cesse de se renouveler. Toujours plus belle, toujours plus chargée de sens et d’essence. Pour le plai- sir des yeux, du nez et du cœur. !

Aucune entreprise n’est implantée sur la commune si ce n’est l’artisan boulanger. Les taxes professionnelles perçues sont donc faibles. Une gran- de majorité des habitants de Vaire- Arcier travaille à l’hôpital psychia- trique de Novillars, à la papeterie de Novillars, ou alors sur Besançon. “Nous avons la chance de ce côté-ci d’avoir un accès relativement aisé à Besançon. C’est un atout de plus pour la qualité de vie de nos habitants.” Et en matière de qualité de vie, la commune n’a rien à envier à ses voi- sines : des maisons anciennes par- fois dissimulées dans la verdure, en bordure du Doubs, une identité vil- lageoise, une tranquillité rare, un dynamisme associatif et un cadre de vie idéal à quelques kilomètres seu- lement de Besançon. !

voir fleurir des constructions dans tout le village. Nous tenons à garder une identité de village. Pour la rénovation du presbytère, nous avons signé une maîtrise d’œuvre avec H.D.L. pour 5 appartements : 3 appartements en bas plutôt réservés à des personnes âgées,

qui peut varier de 60 à 80 %. 2004 sera une année moyenne. Les années chaudes sont de loin les meilleures. Les périodes de canicule sont excel- lentes, même si les conditions de travail sont pénibles.” À Vaire-Arcier, la famille Sauva- geot cultive les rosiers sur 4 hec- tares et propose 200 variétés de rosiers : les rosiers à grandes fleurs ou à fleurs groupées, se déclinant par couleurs, formes, odeurs… Les modes changent et évoluent. La rose rouge reste toujours d’actua- lité, “c’est une valeur sûre.” Actuel- lement, les roses de coloris ocre ou jaune séduisent les amateurs. Depuis 1983, Nicole Sauvageot a repris la recherche, à laquelle le grand-père, fondateur de l’entre- prise, puis le père s’attelaient déjà. Les roseraies Sauvageot sont ain- si connues internationalement grâ- ce à la création de ces nouvelles variétés de roses. “Nous faisons de la recherche par hybridation, explique Bernard. Il s’agit de mélan- ger le pollen, le pistil et d’autres éléments de variétés sélectionnées au préalable. Il faut pour cela des critères de connaissance ancestra- le ! La sélection des supports doit être très rigoureuse. Il faut des roses qui présentent une résistance aux maladies et au gel, de la vigueur, un parfum particulier… La der-

ne, que ce soit pour l’achat de terrains à construire, de maisons ou pour du locatif. La municipalité envisage ainsi un projet de réhabili- tation du presbytère pour en faire du locatif. “Nous n’avons pas de terrains com- munaux, et pas de moyens pour en acheter, constate le maire. Le plan d’occupation

des anciens du village qui se retrouvent seuls. Ce ne sera pas une maison médi- calisée, seulement, les per- sonnes âgées se sentiront peut-être plus sécurisées en étant regroupées. Et 2 appar- tements à l’étage permettront d’accueillir des personnes plus jeunes, pour assurer une certaine mixité.”

“ Principal souci de la commune : les finances.”

Le principal souci de la commune concerne les finances. Les seuls reve- nus existent grâce à la vente de bois.

des sols actuel devrait de toute façon être révisé pour que l’on arrive à faire quelque chose. Mais l’idée n’est pas de

Z OOM

! Pipeline Depuis 1962, le pipe- line sud européen (qui relie Lavéra à Karlsru- he), traverse la com- mune de Vaire-Arcier. Il a été doublé en 1972 et immergé pour fran- chir le Doubs.

! Fusion En 1925 déjà, une réunion du hameau de Corcelles et d’Arcier était envisagée par les autorités de tutelle, afin de pallier les dif- ficultés rencontrées par la com- mune d’Arcier, en termes de population : à la fin du XIX ème siècle, Arcier était en effet l’une

des plus petites communes du département. En 1914, les listes électorales ne comportaient que 4 électeurs. En 1926, faute d’un nombre de candidats suffisant, le conseil municipal comportait 5 conseillers étrangers à la com- mune. Afin d’augmenter la popu- lation d’Arcier et de constituer un conseil municipal sans faire

appel aux habitants des bourgs voisins, une fusion est donc pro- posée en 1925. Mais elle est désapprouvée par les deux com- munes concernées. Il faudra alors attendre 1974 pour qu’Arcier fusionne avec Vaire- le-Grand, et constitue la com- mune de Vaire-Arcier (décret du 11 mars 1974).

Des champs de roses sur plus de 4 hectares à Vaire-Arcier.

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