La Presse Bisontine 49 - Novembre 2004

UN VI LLAGE À L’HONNEUR

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P ATRIMOINE

Des visites l’été

S COLARITÉ Une cinquantaine d’enfants

Un château au cœur du village Un château a été construit sur la commune de Vaire-Arcier au début du XVIII ème siècle. Après plu- sieurs successions, des particuliers le possèdent depuis 1985. Ils ouvrent les portes de la demeu- re en été pour faire visiter la belle bâtisse.

L’école se dote d’une cantine Vaire-Arcier dispose d’une éco- le et de 3 classes pour accueillir les enfants du village. Depuis cette année, une cantine et une garderie, matin et soir, sont assurées par les Francas. I ls sont un peu plus d’une cinquantaine cette année, inscrits à l’école de Vaire- depuis la rentrée, cer- tains enfants sont ins- crits pour la première année à l’école de Vai- re. L’effectif a augmen- té grâce à la cantine et à la garderie.”

D Dans le début des années 1700, Gabriel Boisot fit construire un château à Vaire-Arcier. Il était à l’époque le premier pré- sident du parlement de Besan- çon. La bâtisse fut construite dans

Ils datent certainement des ori- gines du château puisque sur l’ac- te de vente de faillite du pro- priétaire Boisot, des jardins sont déjà indiqués. “Boisot était quel- qu’un de très éclairé et a construit ce château avec un côté novateur,

complète Claude Man- travert. Il avait ramené quelques idées de son tour d’Italie. À l’époque, une telle construction permettait d’indiquer son rang à la popula-

un esprit novateur et selon des plans origi- naux. Ce qui lui valut d’être appelé “le château moderne”. “Ce château était dit moderne, car il remplaçait un plus

Des jardins à la française remarquables

Arcier et répartis dans 3 classes. L’effectif peut sembler peu important, mais pour les familles, une école au village est un atout supplémen- taire qu’elles tiennent à conserver. Pour lemai- re, la mise en place d’une cantine et d’une garderie matin et soir était une “obligation” pour garder l’école : “Beaucoup de familles travaillent à l’extérieur de Vaire et à des rythmes

tion.” Depuis le dernier quart du XX ème siècle, Claude Mantravert est le nouveau propriétaire de la bâtisse. Tous les dimanches de juillet et septembre et tous les jours en août, le château est ouvert au public pour une visite du rez- de-chaussée et des jardins. “Le jardin est grand et nécessite une mise en route lourde en période

ancien construit sur le mode féo- dal, explique Claude Mantravert, actuel propriétaire. Il était un exemple rare de modernité, sur- tout à cette époque où l’on sortait de la guerre de l’annexion fran- çaise et où beaucoup de familles étaient appauvries.” Des jardins à la française remar- quables entourent la demeure.

Situé en face de Roche-lez-Beaupré, le château s’amuse parfois à des jeux de miroir dans le Doubs.

Début septembre, 9 enfants étaient inscrits pour la cantine. Ils sont aujourd’hui 22 par semaine, et le nombre d’inscription ne cesse d’augmenter. Preuve du succès de la formule. “Certains parents com- mencent par une jour- née dans le mois, pour voir comment ça se pas- se, continue Nabila. Ce

Le château reste donc fermé tout l’hiver pour être entretenu com- me il se doit. Ses portes s’ouvri- ront à nouveau l’été prochain, pour le plus grand émerveille- ment du public. !

printanière. L’entretien du châ- teau se fait à la force du poignet, comme tout patrimoine aujour- d’hui. Il y a beaucoup d’aléas. Les choses précieuses demandent beau- coup d’attention.”

A SSOCIATION

Manque de bénévoles

Et au milieu coule une “Cascade”

n’est pas tou- jours évident pour des enfants qui n’ont jamais quitté leurs parents. Mais ça se passe géné- ralement très bien. Toutes

qui ne corres- pondent pas forcément aux horaires sco- laires. Pour ne pas que tous les enfants soient inscrits ailleurs, la cantine princi- palement, mais

Une “obligation” pour garder l’école au village.

À Vaire-Arcier, la vie du village est rythmée par les activi- tés de l’association “la Cascade”. Essentiellement tournée vers les enfants, l’association organise aussi des fêtes ras- semblant toutes les générations.

de thèmes précis… “Nous nous rencontrons parfois comme ça, pour parler de la vie du village, explique Georges Blanc, vice-pré- sident de l’association. Le problème de notre asso-

assez dynamique. Tous les vendredis, les anciens se rencontraient. Mais au fur et à mesure, certains s’en vont et le renouvellement se fait difficilement. Sans compter qu’à la campagne

les classes sont mélan- gées. Les enfants peu- vent ainsi se connaître entre eux.” Après le repas, un petit temps de pause permet aux deux animatrices, NabilaAbboubi etAmé- lie Mougnard, de pro- poser quelques activi- t é s a u x p e t i t s : confection de scoubi- dous, bracelets brési- liens, petit bricolage, jeux… Et il est déjà 13 h 30, l’heure de retourner à l’école. Les enfants ne voient pas le temps passer, les parents sont ravis, et l’école au village n’est pas prête à fermer ses portes. !

aussi la garderie, deve- naient indispensables.” Depuis la rentrée, ces nouveaux dispositifs sont donc mis en place. 3 enfants profitent ain- si de la garderie le matin de 7 h 30 à 8 h 30, 7 sont inscrits pour le soir de 16 h 30 à 18 h 30 et 22 restent manger à la cantine, entre 11 h 45 et 13 h 30. “Apparem- ment, cela posait de gros p r o b l è m e s à d e s familles, explique Nabi- laAbboubi, animatrice des Francas. Plusieurs parents réclamaient une cantine, notamment ceux qui partent toute la journée à l’extérieur pour travailler. Ainsi,

L es enfants sont les plus gâtés avec l’as- sociation de la Cas- cade. Les 8 membres se démènent toute l’année pour leur proposer des acti- vités ou des fêtes diverses. Pourtant, l’association n’est pas un groupement de parents d’élèves. Elle réunit aussi bien des jeunes femmes que des

aussi des sorties cinéma ou les grandes fêtes com- me Noël ou le Carnaval. Pour cette dernière, un thème est donné aux enfants qui se déguisent en conséquence. Plus géné- ralement, des concours de belote et de tarot sont orga- nisés, un repas pour les anciens du village, quelques rencontres autour

retraités, généreux et ouverts. Une fois par semaine, la Cascade pro- pose d’emmener les enfants à la piscine, en parallèle avec la commune qui finan- ce le bus. Les bénévoles de la cascade accompagnent les enfants. L’association, qui tire son nom de la cascade à l’en- trée du village, organise

ce n’est pas facile de regrouper les gens. Chacun a son petit jardin, ses petites occupa- tions.” Pour autant, la Cascade ne déses-

ciation est le manque de volon- taires. Il y a un petit noyau de moins de 10 per- sonnes. Quelques jeunes viennent et nous essayons de

Une sortie piscine toutes les semaines.

père pas de rassembler les villageois le plus souvent possible et dans un esprit toujours convivial. !

leur passer la main. Avant la Cascade, créée il y a une dizaine d’années, il y avait le Ponto, une association

Z OOM

C OMMERCE Un seul magasin

Un artisan boulanger au village Pas facile pour les commerces de survivre à proximité de la zone commer- ciale de Chalezeule. L’un d’entre eux y parvient pourtant. Le petit magasin de Vaire-Arcier propose boulangerie, pâtisserie, alimentation, gaz et tabac.

! Sources Au sud d’Arcier, dans un cirque rocheux, on trouve trois sources au débit abondant, alimen- tées principalement par les eaux du pla- teau de Nancray. Elles alimentent à leur tour le ruisseau d’Arcier, ainsi qu’une adduction de la vil- le de Besançon. Les Romains firent le captage de deux sources et construi- sirent un aqueduc maçonné et voûté pour canaliser les eaux vers Besançon,

à 9 984 mètres en aval. L’aqueduc débouchait à proxi- mité de la Porte Noi- re. L’expropriation des sources par la ville de Besançon a été demandée en 1839 pour prendre effet en 1842. Les sources d’Arcier (classées en 1912 et 1947) attirent aujourd’hui de nom- breux touristes, qui profitent également du sentier de gran- de randonnée à proximité des cas- cades. !

D epuis 1983, Patrick et NoëllePrévost ont repris le petit commerce duvil- lage, qui existait déjàdepuisune dizaine d’années. Ils y propo- sent aujourd’hui, outre la bou- langerie et pâtisserie, quelques produits d’alimentation cou- rante, du gaz et font également office de dépôt de tabac. Une offre suffisamment complète pour contenter une clientèle vil- lageoise ou parfois de passage. Les propriétaires gèrent égale- ment un commerce àNovillars. “Évidemment, la proximité de Besançon et des zones commer-

lage de 50 ans et plus, fréquen- tantmoinsBesançon et surtout adeptes du “vrai pain”. Car PatrickPrévost est artisanbou- langer et propose autre chose que du pain industriel. Les anciens y sont sensibles. Les jeunes peut-être un peumoins. Pour l’heure, le commerce tour- ne suffisamment bien pour ne pas être en danger. Et dans un souci de satisfaire davantage la clientèle, le magasin est ouvert de 6 h 45 à 12 h 30 et de 16 heures à 19 h 30, pour que chacun y trouve son créneau horaire. !

ciales nous touche unpeu, confie Noëlle Prévost. D’autant que beaucoup d’habitants partent travailler à Besançon et en pro- fitent pour faire leurs courses là- bas. Ceux qui les font en gran- de surface, achètent leur pain en même temps, pour ne pas avoir à s’arrêter deux fois. Nous avons toutefois une clientèle fidèle, notamment pour les produits de laboulangerie oupâtisserie. L’ali- mentation sert plutôt de dépan- nage. Il est évident que nous ne vivons pas de l’épicerie.” L’essentiel de la clientèle est composé des habitants du vil-

Jusqu’à 22 enfants par semaine inscrits à la cantine le midi.

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