Journal C'est à Dire 147 - Octobre 2009

D O S S I E R

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Analyse “Les feux sont à nouveau au vert” Patrick Chopard est responsable de plusieurs agences de courtage en Franche-Comté. Il est au cœur des problématiques liées à l’immobilier et aux questions de financement. Il analyse le marché bisontin actuel.

C’ est à dire : On peut parler de crise de l’immobilier durant l’année écoulée ? Patrick Chopard : Entre une crise et un ralentissement, il y a une grande différence. On a assisté à un ralentissement, rien de plus. Si le marché s’est écrou- lé un jour, c’est déjà derrière nous. Le marché de l’immobilier repart-il donc vraiment ? P.C. : Il y a des signes très posi- tifs : depuis cet été, on trouve des prix bas et des taux bas. C’est à peu près la situation que l’on a connue en 2003 ou en 2006. J’estime que les feux sont à nou- veau au vert. Il y a encore des produits que l’on peut trouver trop chers mais la personne qui est un minimum avertie va trou- ver en ce moment de très bonnes affaires. On peut dire que le mar- ché s’est assaini, il a retrouvé des couleurs. Càd : Qu’est-ce qui se vend bien à nouveau ? P.C. : Les biens très chers se vendent toujours. Il y a eu un trou pour les biens situés entre 250 000 et 300 000 euros mais cette fois, ça semble repartir. Càd :

Il est encore trop tôt pour dire que l’on assiste à une vraie repri- se, mais il y a du mouvement, c’est indéniable. C’est plus qu’un frémissement. Il y a enfin le cas des appartements des années soixante que les acquéreurs sem- blent bouder. En réalité, ils se vendent toujours mais à des prix inférieurs au mètre carré. Mais ce constat vaut déjà depuis plu- sieurs années.

prêts à 110 % avec le finance- ment intégral du projet ainsi que des frais de notaire, on les a toujours faits et on les fait tou- jours. On a toujours passé du 110 % même au plus fort de la crise. Sur le plan bancaire, il y a eu un cap un peu difficile à gérer avec les crédits-relais mais tous les produits sous crédits-relais

ont été éclusés et les fondamentaux du cré- dit sont à nouveau ouverts. Les choses redémarrent, la seu- le différence c’est que les gens prennent plus leur temps qu’avant.

Càd : Et le marché du neuf ? P.C. : On constate une baisse des mises en chantier mais le neuf se maintient néan- moins à un très bon

“Se mettre à la recherche du coup de cœur.”

niveau grâce à l’entrée en appli- cation de la loi Scellier qui a fait le plus grand bien. Le neuf est en fait porté par les investis- seurs. Càd : Les banquiers jouent à nouveau le jeu ? P.C. : L’argent aujourd’hui ne s’achète pas cher. L’an dernier, les banquiers étaient réticents, aujourd’hui ils sont vigilants. Les banquiers ont pris des bouillons. L’idée est donc de ne pas retomber dans la même folie mais la prudence actuelle n’est pas pour autant un frein. Des

Càd : Les prêts sur 30 ans existent-ils toujours ? P.C. : Bien sûr, pas moins qu’avant. Sachant que la plu- part du temps, ils ne vont pas jusqu’au bout, il y a des rem- boursements anticipés. La durée moyenne d’un prêt immobilier en France est de 8 ans seule- ment. Càd : Les rapports entre ache- teurs et vendeurs se sont inversés ? P.C. : En effet, l’acheteur fait aujourd’hui un peu plus la loi

Patrick Chopard est le gérant de la société “In and Fi”, spécialisée dans le courtage de crédits.

mais je pense que tout cela ne va pas durer bien longtemps. Càd : Alors c’est le moment d’acheter ? P.C. : C’est en effet le bon

moment, mais à condition de bien regarder ce qui se passe, en prenant son temps. On peut se mettre en ce moment à la recherche du coup de cœur. Pour que l’immobilier reparte vrai-

ment, les seuls freins à craindre sont les situations individuelles des salariés liées à la crise éco- nomique.

Propos recueillis par J.-F.H.

Environ 4 % Les taux d’intérêt sont très bas Après avoir flirté avec les 7 %, les taux d’intérêt sont à nouveaux très bas. Ce signe devrait encourager les particuliers à investir mais la confiance tarde à revenir.

L es taux d’intérêt sont repartis à la baisse. Ils se situent actuellement entre 4 % et 4,5 % pour des prêts immobiliers qui cou- rent sur vingt ans. C’est un argument majeur pour inciter

on retrouve progressivement une dynamique du crédit” explique Pierre Manchon, directeur géné- ral du réseau Square Habitat en Franche-Comté. Il existe par exemple des outils qui permettent de faire varier

chement, c’est la bonne période pour acheter. Les taux d’intérêts sont bas, les banques disposent de différentes formules pour accompagner leurs clients, elles ont des outils de management de la dette financière, et les prix de l’immobilier baissent” estime le spécialiste. Malgré tout, inquiets de l’état de la conjonc- ture économique, les acquéreurs tardent à reprendre confiance. Malheureusement, il n’est pas impossible que les taux d’intérêt repartent à la hausse dès l’année prochaine.

les particuliers à inves- tir. Mais ce n’est pas le seul. “Nous disposons aujourd’hui d’un large panel d’instruments

de plus ou moins 30 % le montant des men- sualités sur la durée du prêt en fonction de la situation de

La bonne période pour acheter.”

l’emprunteur. “En accord avec sa banque, il peut décider de fai- re une pause dans les mensua- lités, d’envisager un report. Fran-

financiers adaptables au profil des clients que nous n’avions pas jusqu’à présent. Les banques ont fait des efforts sur leurs marges,

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Heures d'ouverture : du lundi au vendredi de 9h à 12h et de 14h à 19h le samedi de 9h à 12h.

Pierre Manchon estime aussi qu’un outil comme le Pass-Foncier est de nature à favoriser l’accession à la propriété.

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