Journal C'est à Dire 147 - Octobre 2009

S A N T É

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80 Francs-Comtois en attente d’un rein La Franche-Comté était cette année en des- sous du seuil national en matière de dons d’organes. Pour inverser la tendance, la sen- sibilisation est impérative. État des lieux local. Le don d’organes en question

France. “Souvent, ce qui conduit au refus, c’est l’ignorance de la volonté de la personne” ajou- te M me Hudel. Les possibilités de dons sont déjà très restreintes : il faut que le donneur potentiel soit en état de mort encéphalique, c’est-à- dire que le cerveau soit détruit totalement ou de manière irré- versible mais que le cœur conti- nue à battre. Le patient doit également être en réanimation dans un hôpital. Seuls 0,5 % des décès en France, soit 3 180 l’an dernier, étaient dans ce cas de figure de donneurs potentiels. Et sur ces donneurs potentiels, 1 562 ont été prélevés. “C’est pour cela qu’il est impératif que les familles réfléchissent en amont de manière à ce que la décision soit prise de la maniè- re la plus libre possible” com- mente Christian Magnin-Fey- sot, membre du collectif d’associations du don d’organes et lui-même bénéficiaire d’une greffe il y a 14 ans. Sachant qu’un donneur peut donner jusqu’à 5 organes, donc

I nciter la population à réfléchir sur le sujet, c’est une fois de plus le mes- sage que les bénévoles des “Boucles du don” ont vou- lu faire passer le 6 septembre dernier lors de la journée annuelle de sensibilisation au don d’organes. Dans l’absolu, chacun d’entre nous est un don- neur potentiel. “Sauf si de son vivant on s’est opposé au don d’organe” précise Yvette Hudel, l’infirmière coordinatrice des prélèvements au C.H.U. de Besançon. Et pour s’opposer, il existe deux manières : l’inscription au registre des refus géré par l’agence de la biomé- decine (seuls 72 000 Français y sont inscrits à ce jour). Ou Yvette Hudel, coordinatrice des prélèvements au C.H.U. de Besançon, Bernard Mis- metti, délégué du Kiwanis et Christian Magnin-Feysot, membre du collectif d’associations pour le don d’organes.

alors en transmettant sa volonté à sa famil- le. Et c’est bien là que la loi laisse grand ouvert le champ des possibles. Souvent, c’est la famil- le meurtrie par la mort

sauver 5 vies, réflé- chir sur le sujet en vaut vraiment la pei- ne. 13 000 personnes sont en attente d’une greffe en France, dont 8 800 rien que pour le rein. 230 personnes

Un donneur peut sauver jusqu’à 5 vies.

encéphalique d’un proche qui s’oppose au don. Peur que le corps du proche soit “mutilé”, émotions fortes du deuil… Les raisons du refus par la famil- le sont multiples, parfois irra- tionnelles. Il n’empêche : 31 % de refus au don ont été enre- gistrés sur le plan national l’an dernier, 39 % en Franche-Com- té. Ce taux supérieur à la moyenne ne s’explique pas, d’autant que les années pré- cédentes, Besançon faisait sou- vent mieux que le reste de la

meurent tous les ans sur les listes d’attente. En Franche- Comté, on recense 80 patients en attente de reins, 40 autres en attente d’un foie. L’an der- nier, une cinquantaine de reins et une trentaine de foies ont été greffés à Besançon. “On a quatre fois plus de risques d’être rece- veur d’organes que donneur. Et si on est prêt à recevoir un gref- fon, alors on doit être prêt à don- ner” note Yvette Hudel. Alors réfléchissons… J.-F.H.

Renseignements sur le don d’organes au 03 81 66 80 80

Dons d’organes

et transplantations

en Franche-Comté

Transplantations du rein : 895 de 1974 à 2008 Transplantations du foie : 527 de 1986 à 2008 Greffes de cornées : 60 greffes par an

35 greffes à partir de donneurs vivants

1 430 greffes de 1984 à 2008

Greffes de moelle

1 000 allogreffes et 650 autogreffes de 1979 à 2008

Les prélèvements

470 prélèvements dʼorganes de 1985 à 2008 Environ 1 474 greffons proposés à la transplantation

Les patients en attente en Franche-Comté 80 pour le rein 40 pour le foie

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