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des fourmis 138 dans les jambes

L’immense sculpture de Louise Bourgeois, araignée géante intitulée Maman (ci-dessus) accueille le visiteur ébahi. Les sallesdumusée (à droite) jouent avec la lumière, lesmatières et les volumes pour répondre à l’architecture extérieure. Unécrin de verre qui laisse apercevoir les fameuses Tulipes deKoons.

bars, c’est chiquitear … S’il faut grignoter, il n’y a que quelques pas à faire pour atteindre le marché couvert de la Ribera, un des plus importants d’Europe. Fromages et jambons, bien sûr, mais poissons et crustacés, surtout. On y trouve lesmeilleurs percebes (“pouces-pieds”), lemollusque le plus recherché d’Espagne. On ne peut pas quitter les lieux sans avoir dégusté au comptoir, avec un verre de txakoli douce- ment pétillant, quelques séries de gildas . Cet amuse-gueule composé d’une olive, d’un anchois et d’un piment, baptisé d’après le lm de Vidor avec Rita Hayworth, se veut aussi piquant que la star hollywoodienne… La cuisine est dans l’ADN du Pays basque : Bilbao totalise 8 étoilésMichelin et de jeunes chefs haussent la discipline au niveau de l’art. À la tête du restaurant Nerua duGuggenheim, JoseanAlija, au parcours surprenant (un accident de moto lui a fait perdre le goût et l’odorat qu’il a patiemment reconquis), s’amuse parfois à transposer dans les assiettes les tableaux ou les tapisseries exposés dans les salles du musée. Est-ce à dire que la ville entière est devenue un para- dis bobo au détriment du vieux Bilbao ? Pas tout à fait. Il su t d’arpenter le quartier de la Vieja pour retrouver une atmosphère populaire. C’est là que les immigrés sont les plus nombreux : des éclats de voix s’échappent des bars à chicha et les épiciers tamouls ouvrent tard. « Le festival Arroces del mundo (Riz dumonde), montre l’aspect multicul- turel du quartier » , expliqueCristina Lizarraga, notre guide qui est aussi la chanteuse du groupe Belako. « On trouve ici les THE EASTON FOUNDATION, ADAGP, PARIS 2018 - LOUISE BOURGEOIS, MAMAN Mixité populaire et rock and roll dans l’église

bars les plus destroy, et la scène musicale d’avant-garde a ses points de repère. L’espace Bilborock, qui organise un bon festival, est installé dans une église désa ectée. Les artistes et gra eurs de tous les continents ont laissé leurs marques sur les murs ! » Pour preuve, les spécimens en mosaïque Space Invaders au-dessus des portes, lesœuvres de Spy et d’ErbMon ou les squelettes peints d’Aryz sur un immeuble de la calle de Urazurrutia. Renouveau au bord de l’eau Pour replonger dans le Bilbao des années 1970, quand l’in - dustrie lourde était encore lemoteur économique principal, il vaut mieux descendre au niveau de l’eau. Juan Anacabe, qui a récemment lancé Rivercheer, un service d’excursions vers l’estuaire, met le moteur en marche. Le canot le de - vant les méandres argentés du Guggenheim puis passe en revue les architectures futuristes qui l’encadrent. Un étonnant Centre des congrès, l’Euskalduna, signé Soriano et Palacios, arbore une peau d’acier Corten (d’aspect rouillé). Voici ensuite le stade SanMamés. Entièrement reconstruit

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