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L’Italie reste attractive. « Le système de santé ressemble au nôtre » , observe Paul Delahoutre. Mais le coût de la vie équi- vaut à celui de la France, et la scalité n’y est pas plus douce.

France » , précise Philippe Bainville, à la Caisse nationale d’Assurance-vieil- lesse (CNAV). Si vous ne résidez plus en France, les contributions sociales sur vos retraites – CSG, CRDS et CASA (contribution additionnelle de soli- darité pour l’autonomie) – ne seront plus prélevées. Vous aurez seulement à régler une cotisation d’Assurance- maladie au taux de 3,2 % sur la pension de base et de 4,2 % sur la pension com- plémentaire pour le régime général des salariés, ou de 7,1 % sur les retraites pour les travailleurs indépendants. LES PRÉCAUTIONS À PRENDRE POUR L’ASSURANCE-MALADIE Vous restez a lié à l’Assurance-maladie françaisemême si vous vivez à l’étran- ger, et vous pouvez donc revenir en France vous faire soigner : vous y bénéficierez de la prise en charge de tous les soins selon la réglementation française. Pratique pour les soins non

urgents, les actes de prévention, les exa- mens de contrôle… Pour améliorer votre niveau de remboursement, vous pouvez conserver votre complémentaire santé française, mais elle ne vous sera d’au- cune aide si vous vous faites soigner dans votre pays d’accueil. Rien ne vous empêche de béné cier de la Sécurité sociale locale (information sur la protection sociale à l’étranger sur Cleiss.fr). Il su t de demander, de pré- férence avant de partir, à votre caisse de retraite du régime de base, sur Contactodss@cnav.fr, le document S1 (inscription en vue de béné cier de la couverture de l’Assurance-maladie) que vous remettrez à la caisse d’Assurance- maladie du lieu de votre nouvelle rési- dence. La souscription d’une complé- mentaire locale est possible, mais votre prise en charge se limitera souvent aux seuls soins dispensés dans le secteur public. « Au Portugal, par exemple, si vous êtes soigné dans le privé, la Sécurité sociale ne vous rembourse rien » , précise Paul Delahoutre. Si vous désirez être soigné dans le privé, il est conseillé de cotiser à la Caisse des Français de l’étranger (CFE), qui permet d’être remboursé de ses dépenses de santé à l’étranger sur les mêmes bases qu’en France, y com- pris dans le privé. Des complémentaires santé partenaires de la CFE peuvent même restreindre encore le reste à charge. Mais cela revient assez cher : 4,2 % de la pension (minimum 234 eu- ros par trimestre), sans compter le coût de la complémentaire. CONNAÎTRE LES RÈGLES FISCALES Si vous êtes fonctionnaire à la retraite, « votre pension restera imposée en France, quel que soit le pays européen dans lequel vous séjournez » , résume Paul Delahoutre. Inutile dans ce cas de rêver à l’exonéra- tion d’impôt o erte au Portugal. Pas de crainte, en revanche, d’être taxé deux

FOURNIR UN “CERTIFICAT DE VIE”

Votre pension continuera à être versée comme avant sur votre compte ban- caire en France, sauf si vous deman- dez qu’elle le soit à l’étranger. Vous devrez signaler votre nouvelle adresse à vos di érentes caisses et leur fournir chaque année un “certi cat de vie”, à faire valider par les autorités locales (selon les cas, police, ambassade, consulat…) et à renvoyer pour attes- ter que vous n’êtes pas décédé et qu’il est donc normal de continuer à vous verser vos pensions. « Seules certaines prestations qui ne sont pas liées à la carrière professionnelle, comme l’ASPA (allocation de solidarité aux personnes âgées), sont soumises à une condition de résidence en

ValérieHarnois-Mussard, avocate associée chez Fidal

«Partez vraiment ! »

L’EXPERTE

Quecesoit auPortugal ouailleurs, si vousdevenez résident fiscal à l’étranger, il vautmieuxéviter de revenir trop longtempset tropsouvent enFrance, car l’administration fiscale françaiseaaccès, si elle le souhaite, àdemultiples informationspour contrôler vos séjours, depuis vospassagesaux télépéages jusqu’aux dépenses réaliséespar cartebancairedans l’Hexagone.

Enprincipe, vousdevez résider dans lepaysd’accueil sixmoiset un jour par anpour neplusêtreconsidérécomme résident fiscal deFrance. Mais il faut être trèsprudent avec cette règlequi n’est que l’undes critères de ladéfinitiondudomicile fiscal. L’administrationpeut donc s’interroger sur la réalitéde vos intentions si vous conservezunehabitationenFrance. Mieux vaut la louer ou la vendreafindenepasêtresuspecté de la conserver pour l’habiter discrètement. Lepaysd’accueil peut en outreavoir d’autresexigences. AuPortugal, par exemple, vousbénéficiez d’un régime fiscal avantageuxpour vous inciter à vivresur place et y dépenser de l’argent.

DR

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