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AIDANTS : DES SOLUTIONS POUR SOUFFLER

J’ai finalement accepté de me

Les 11 millions de personnes qui s’occupent jour après jour d’un proche dépendant ont besoin de temps pour elles, pour reprendre des forces. Trois d’entre elles, dont les conjoints sont touchés par des maladies neurodégénératives, témoignent. Par Anne Belot

faire assister » Annie A., 70 ans, Castres (81)

Monmari a été touché par lamaladie d’Alzheimer il y a dix ans. Je n’ai jamais voulu l’installer dans unemaison spécialisée. Ma fille, médecin, a tellement insisté que j’ai

Mon répit, c’est d’être assuré que ma femme est entre

finalement décidé d’accepter l’aide d’amis et demembres dema famille. Ils viennent tenir compagnie à Guy de temps à autre. J’en profite pour aller chez le coiffeur ou lemédecin. Jeme suis ensuite adressée au centre d’action sociale (CAS) de notremairie qui m’a dirigée vers un centre local d’information et de coordination (CLIC). J’y ai trouvé beaucoup d’adresses utiles. Une amie m’a aussi conseillé dem’inscrire à un cours de qi gong. Cette gymnastique traditionnelle chinoise fondée sur lamaîtrise du souffle me fait un bien fou psychologiquement, à condition que je fasse régulièrement les exercices chez moi, lorsque je suis aux côtés demonmari. Ma fillem’a parlé des statistiques de l’Association française des aidants qui indiquent qu’un tiers des aidants meurent avant la personne aidée. Cela fait réfléchir. % Les 600 centres locaux d’information et de coordination (CLIC), parfois baptisés centres APA, centres autonomie ou points Émeraude, conseillent les personnes âgées dépendantes et leur entourage. Ils les orientent vers les services et les solutions d’aide locale disponibles, facilitent leurs démarches, notamment pour la demande d’allocation personnalisée d’autonomie (APA), élaborent et coordonnent des plans d’aide personnalisés avec des intervenants extérieurs (aide-ménagère, aide-soignant…). CONTACTS UTILES

de bonnes mains » Donatien B., 65 ans, Issy-les-Moulineaux (92)

Ancien ingénieur, j’ai su organiser le planning dema femme, programmer les rendez-vous chez lemédecin, l’ostéopathe ou l’orthophoniste, de façon à les grouper. Je dispose ainsi de plusieurs heures pour des intermèdes personnels qui me permettent d’aller au cinéma, par exemple. Je fais appel aux bonnes volontés familiales pour s’occuper de Suzanne pendant que jeme rends à des concerts.

Cela demande un gros travail de préparation. Mais pour moi, le répit, c’est de poser mon baluchon tout en étant assuré quema femme est entre de bonnes mains. Je fais davantage confiance à des personnes que je connais bien. Suzanne, qui a des difficultés à se déplacer, aime prendre les transports en commun, en particulier le tramdans lequel elle s’installe confortablement pour regarder le paysage. Elle aime aussi aller au restaurant. Comme elle parle très fort et mange avec les doigts, je l’emmène désormais au McDo. Parfois, Arthur, mon petit-fils de 13 ans, me remplace.

CONTACTS UTILES % Les plateformes d’accompagnement et de répit ou les associations locales consacrées aux maladies d’Alzheimer, de Parkinson, etc. permettent d’échanger les coordonnées de professionnels de confiance avec d’autres aidants.

Bon à savoir

Le baluchon V LesQuébécoisappellent “baluchon” le fardeaudesaidants, et “baluchonnage” lasolution de répit pour lesaidants.

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