La Presse Bisontine 87 - Avril 2008

La Presse Bisontine n° 87 - Avril 2008

SPÉCIAL HABITAT

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VILLERS-SOUS-MONTROND

Béton décoratif

Polytrames : les difficultés d’une entreprise face à l’export

Joël Donier crée en 2004 l’entreprise Polytrames en exploitant un procédé basé sur le pochoir, qui donne au béton l’apparence d’un dallage de pierres naturelles, de pavés ou de briques. Lors de salons auxquels il participe en France, il est sollicité par des entre- prises étrangères. Mais la taille de son entreprise constitue un frein au développement de nouveaux marchés.

J oël Donier répond d’une part aux demandes de particu- liers qui souhaitent un revê- tement en béton décoratif, soit 2 000 m² de surface réalisée en

main”. Au total, ce sont 5 0000 m² de trame qui ont été vendus l’an dernier, notamment dans le Sud de la France. Ces chiffres reflètent l’activité d’une entreprise saine dont le chiffre d’affaires est passé de 50 000 euros en 2005 à 170 000 en 2007. S’il développe actuelle- ment le concept de pochoirs pour décoration murale, cet artisan de Villers-sous-Montrond sou- haite à terme se concentrer sur la production et la vente de trames. Pour cela, il arpente depuis près de deux ans les salons du bâtiment à travers la Fran- ce afin de faire connaître son pro- cédé. Le Batimat 2007, fréquenté à 60 % par des étrangers, a été l’occasion de nombreuses prises de contact. “Des Russes parais- saient très intéressés. Mais en rentrant en Franche-Comté, j’ai été rattrapé par le quotidien de l’entreprise. Je n’ai pas non plus assez de trésorerie pour me dépla- cer à l’étranger et rencontrer les clients intéressés !” Par manque de temps, aucun suivi commer- cial ne pourra être assuré.

dans le cadre de la missionArti- sanat-T.P.E. C.C.I. International, émanation de trois Chambres de Commer- ce et d’Industrie de Franche- Comté, joue également ce rôle. Bruno Tessier, directeur de la D.R.C.E. Franche-Comté met en garde ceux qui ne seraient pas réellement déterminés. “On doit être convaincu de la qualité de son produit et de la place à prendre à l’international. Les solutions dépendront ensuite de l’investissement que l’artisan est prêt à engager.” Plusieurs artisans d’art franc- comtois ont décroché des contrats en participant à moindre coût à d’importants salons à l’étranger. Autre démarche, le “Test sur l’offre” (prospection de base) per- met d’évaluer la réaction de contacts locaux à un produit ou un service et ce à partir de 1 100 euros. Un groupement d’entrepreneurs peut employer une personne en Volontariat International en Entreprise afin de prospecter sur une zone géo- graphique déterminée. Six lune- tiers du Jura ont ainsi ouvert de nouveaux marchés en Russie tout enmutualisant les dépenses. Quant aux financements, ils s’attachent à soutenir l’entreprise dans les différentes phases de son projet. Ils concernent la pros- pection, le recrutement ou enco- re la finalisation d’un contrat et peuvent prendre la forme de cré- dit d’impôt. Malgré toutes les aides, l’exportation reste un projet par- ticulièrement chronophage pour lequel une véritable préparation s’impose, souligne-t-on à la D.R.C.E. Mais le temps n’est-il justement pas le véritable han- dicap des artisans ? L.F.

2007. D’autre part, il commer- cialise des mètres carrés de trame auprès d’un réseau de professionnels sous la forme de kits “clef en

Joël Donier a créé son entreprise en 2004.

“Des Russes paraissent très intéressés.”

Pourtant, des solu- tions adaptées existent. Plusieurs organismes membres du réseau Ubifrance, dont les Directions Régionales du Commerce Exté- rieur (D.R.C.E.) en partenariat avec les Chambres régionales ou départementales de Métiers et de l’Artisanat, infor- ment et orientent les entreprises

En 2007, il a réalisé 2 000 m 2 de béton décoratif.

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