La Presse Bisontine 87 - Avril 2008

La Presse Bisontine n° 87 - Avril 2008

SPÉCIAL HABITAT

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ALLEMAGNE 50 artisans au salon Le retard de la France en matière d’économie d’énergie Une cinquantaine d’artisans et maîtres d’œuvre franc-comtois ont accep- té la proposition de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat du Doubs les conviant à Fribourg pour une journée autour la question de l’énergie et du bâtiment. Beaucoup ont été étonnés de constater le décalage entre les deux pays en matière de construction basse consommation.

D’ après la Directive euro- péenne du 16 décembre 2002 sur la performance énergé- tique des bâtiments, “le secteur rési- dentiel et tertiaire, constitué pour l’essentiel de bâtiments, représente plus de 40 % de la consommation

ronnementale, et de contenir les contraintes géostratégiques pesantes. Dans le quartier Vauban

finale d’énergie dans l’Union Euro- péenne.” En moyenne, en France, le bâti consomme 250 kWh/m 2 /an. En construisant mieux, il est donc possible de réaliser de substan- tielles économies, d’endiguer la dégradation climatique et envi-

Les cinquante “artisans rebelles” franc- comtois au Salon Énergie de Fribourg en

de ces appartements de 90 m 2 se vantent d’avoir une facture de chauf- fage de 90 euros à l’année ! En France, d’autres freins existent, comme en témoigne Jean-Alain Gibert, responsable de la filière bois à la C.A.P.E.B. “La législation manque de souplesse. On privilégie parfois l’esthétique et le patrimoi- ne aux dépens de nouvelles tech- niques.” De plus, la frilosité des assureurs sur ce type de produits n’incite pas les artisans à changer leurs habitudes. L’exemple de Fri- bourg et le renforcement des liens entre les deux villes devraient lar- gement participer à l’évolution de constructions moins énergétivores en Franche-Comté. Par conséquent, la région s’affiche comme un mar- ché potentiel pour nos cousins alle- mands qui ont su développer tou- te une industrie autour des énergies renouvelables. L.F.

à Fribourg, les bâtiments basse consommation (soit 40 kWh/m 2 /an) ainsi que les constructions passives (15 kWh/m 2 /an) ne sont pas des nou- veautés, et les bâtiments à énergie positive (qui produisent plus d’énergie qu’ils n’en consomment) ne sont pas une utopie. Ce sont des réalités fonctionnelles. “Les cinq éoliennes et les panneaux solaires à perte de vue représentent 5 % de la consommation totale de la vil- le” , explique Gaëlle Pierron de la C.M.A. du Doubs. “De plus, l’électricité est deux fois plus chère qu’en France. Réduire la facture énergétique est donc nécessité.” Pour y parvenir, la culture alle- mande du pragmatisme impose une isolation beaucoup plus efficace. Le photovoltaïque prend aussi une pla- ce importante grâce à l’Institut de recherche en énergies solaires de la ville qui emploie 400 personnes. Quant à la Chambre de Métiers

locale, elle organise la chasse à la fuite énergétique en fédérant les artisans de tous les corps du bâti- ment autour d’une formation d’énergéticien de 200 heures. Elle considère en effet que le problème ne peut être appréhendé que dans sa globalité. Enfin, la conscience citoyenne se construit dès l’école par le biais de l’éducation à l’environnement. Tous ces projets émanent d’une véritable politique engagée depuis plus de vingt ans par une municipalité verte. Aujourd’hui, en France, la Régle- mentationThermique 2005 produit des bâtiments à 100 kWh/m 2 /an. Pour atteindre cet objectif, les indus- triels louent encore les mérites du double vitrage. Pourtant, neuf ans en arrière dans le quartier Vauban, du triple vitrage fabriqué par le groupe français Saint-Gobain a été posé dans un habitat collectif pas- sif. Actuellement, les occupants d’un

Les panneaux photovol-

février dernier (photos C.M.A.).

taïques servent également de pare- soleil afin de diminuer l’effet de serre durant l’hiver.

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