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B O N I F A C I O C I T Y B R E A K

À la pointe sud de la Corse, hérissée au sommet d’une presqu’île et baignée d’une histoire tourmentée, la ville de Bonifacio prend déjà le large. Les Génois qui occupèrent ses falaises un siècle avant le reste de l’Île ont laissé une forte empreinte, toujours vivante dans la langue corse parlée ici. Escale à Bonifacio et sur les îles rocheuses des Lavezzi.

T E X T E D E F L O R E N C E D O N N A R E L – P H O T O G R A P H I E S D E G I L L E S L A N S A R D

Au cœur de la vieille ville, la place de Chanoine- Maestroni, devant l’église Sainte-Marie- Majeure et les incontournables arcades de la Loggia. Tout autour, les maisons hautes et étroites et les pittoresques ruelles incitent à la flânerie. Une balade à ponctuer d’une pause contemplative à la terrasse d’un café.

9H30 - DANS LES ENTRAILLES DES MURAILLES Le pont-levis de la porte de Gênes franchi, la visite du musée du Bastion de l’Étendard s’impose pour com- prendre l’Histoire de Bonifacio. Dans des salles d’exposition abritées der- rière des murs de dix mètres d’épais- seur, on y apprend le mystère de sa naissance. Une cité fondée, selon la légende, par lemarquis toscanBoniface en 828. Totalement attestée, la domina- tion pisane, elle, débute en 1092. Puis, c’est la mainmise de la République de Gênes, à partir de 1195. Elle transforme la ville, avec l’édification d’une forte- resse urbaine et surtout l’installation de familles liguriennes à la place de

presqu’île. Au sommet des escaliers, on se croirait presque en Grèce alors que le clocher blanc de la minuscule chapelle Saint-Roch se détache sur l’immensité bleue de la mer. Elle fut élevée là où mourut la dernière vic- time de l’épidémie de peste qui décima Bonifacio en 1528. Premier aperçu des falaises crayeuses façonnées par le vent dont se sont échappés quelques rochers cyclopéens qui ponctuent la côte en direction du cap de Pertu- sato. Il est temps de s’engager dans la montée Saint-Roch, rampe pavée en forme de chicane qui mène à la porte de Gênes, seule entrée de la citadelle jusqu’à la construction de la porte de France plus à l’ouest, en 1854.

J O U R 1 9 H - L’APPEL DE LA CITADELLE Les cloches de l’église Sainte-Marie- Majeure sonnent le départ pour la montée vers la ville haute. On longe les quais du port de Bonifacio, niché au fond d’un goulet d’environ 1 500 m de long. Voiliers, navettes maritimes vers les îles proches et quelques bateaux de pêche strient la mer lisse dans cet abri exceptionnel encadré de hautes falaises. La lumière douce du matin sculpte le monumental Bastion de l’Étendard. La pièce maî- tresse des fortifications de Bonifacio domine le côté est de la citadelle. Pour l’atteindre, il faut d’abord emprun- ter la montée Rastello qui traverse la

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