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rocher surnommé « le gouvernail » en raison de sa forme. Un puissant projec- teur assurait la surveillance du détroit et de l’entrée du port de Bonifacio. D’une portée de 12 km, il éclairait jusqu’aux côtes de Sardaigne, en face de nous. Le soleil, lui, commence à braquer ses lumières rosées de fin de journée. J O U R 2 9 H - PROMENADE SUR LES FALAISES La cité mérite d’être admirée de loin. Depuis la chapelle Saint-Roch, on emprunte le sentier de Campu Ruma- nilu pour une balade contemplative sur les falaises. Chaos de rochers dans l’eau, vols de goélands en cadence et grand-angle sur le détroit qui sépare la Corse de la Sardaigne : onmesure l’âme maritime de Bonifacio. Sur ces crêtes, la ville avait pris soin d’installer des batteries d’artillerie et un abattoir, tou- jours debout. Une boucle d’une heure et demie comblera les marcheurs. En trois heures aller-retour, on peut rejoindre le sémaphore et le cap Pertusatu. 13 H - CAP SUR LES ÎLES LAVEZZI Cheveux au vent, à bord d’une navette maritime, on scrute depuis la mer les falaises et la cité de Bonifacio. Nous voilà bientôt sur les îles Lavezzi, décor idyllique de roche et de plages de sable aux eaux cristallines, très fréquentées en été. Derrière la carte postale, c’est un sanctuaire terrestre et marin fra- gile qu’il faut découvrir en empruntant les sentiers balisés. Des pelouses et des marais, des vues saisissantes sur le large et même les vestiges d’une chapelle romane du x e - xiii e siècles. Au débarcadère ouest, des gardes révèlent quelques secrets sur les îles... ‡

Sur les îles Lavezzi, réserve naturelle des Bouches de Bonifacio , se côtoient criques paradisiaques, curiosités géologiques et puffins cendrés. Le naufrage du navire La Sémillante imprégné le lieu : deux cimetières et l’épave du bateau en témoignent. Les rochers de granite polis par la mer et le vent semblent vivants. en 1855 sur les récifs de l’archipel a

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population, jusqu’à la capitulation de la cité en 1553 devant la coalition franco- turque menée par Sampiero Corso. 16H30 - FACE AUX EMBRUNS, DANS LE QUARTIER SAINT-FRANÇOIS Depuis les casernes, une seule voie conduit aux portes du cimetière marin, au bout de la presqu’île autrefois cou- verte d’un bois de genévriers. Les troupes françaises ont rasé cette pré- cieuse réserve de bois en 1793, lors de l’expédition de Sardaigne. Les croix ont remplacé les arbres. Les mausolées blancsélevésdepuis le xix e sièclegardent le détroit dans l’ombre bienveillante de l’église gothique de Saint-François. Au sommet de la falaise, face à la mer, on chemine entre les batteries d’artillerie et des abris bétonnés, essentiellement du xx e siècle. Des ouvrages creusés dans la

falaise nourrissent l’imaginaire. Parmi eux, un tunnel percé pendant la Seconde Guerre mondiale, avant l’occupation des armées italienne et allemande. Dans une atmosphère humide, nous l’empruntons pour rejoindre une petite plate-forme ouverte au-dessus de l’eau, devant un

216 / Juin 2019 / www.detoursenfrance.fr

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