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La tour génoise de Porto, édifice fortifié du xvi e siècle situé à 45 m d'altitude, domine l'embouchure de Porto.

résistent les cultes anciens et les su- perstitions populaires qui imprègnent toujours la société. Ces croyances, ainsi que la longue présence des Sarrasins, freineront d’ailleurs l’implantation du christianisme en Corse jusqu’au x e siècle. Des siècles d'invasion génoise C’est bien sûr la période génoise qui va marquer l’Histoire de la Corse à partir du xiii e siècle (et plus tôt à Bonifacio). De violentes insurrections des seigneurs locaux marquent les premiers siècles de la présence génoise. L'Île se divise en un nord (la terre des communes) et un sud féodal (la terre des seigneurs). La répu- blique maritime finit par y imposer une ferme administration à partir de 1570 et se lance dans une série de constructions qui modèlent toujours le paysage corse. Les citadelles de Bastia, Calvi et Bonifa- cio ainsi qu’une ceinture d’une centaine de tours de guet le long du littoral sont élevées pour se protéger des attaques barbaresques qui sévissent jusqu’à la fin du xviii e siècle. Pour faciliter les trans- ports, des ponts génois sont bâtis au- dessus des cours d’eau tandis que des châtaigniers sont plantés pour se pré- munir contre les famines. Autre héritage des Génois : l’art baroque qui triomphe dans l’Île. Au xviii e siècle, le peuple corse se soulève à nouveau, avec un projet poli- tiquemarqué par l’esprit des Lumières et incarné par Pascal Paoli. Projet définiti- >

Gilles Lansard / Détours en France Roland Bouvier / Alamy / hemis.fr

GÊNES RAVIT LA CORSE AUX PISANS

La bataille navale de la Meloriamarque l’entrée de la Corse dans le giron génois pour près de cinq siècles. En 1284, Pise et Gênes s’affrontent au large de Livourne. La thalassocratie devient maîtresse de la mer Tyrrhénienne et enlève la Corse aux Pisans. Pendant près de trois siècles toutefois, Gênes doit affronter les seigneurs et les clans de l’Île avant d’imposer fermement son administration à ses habitants.

1553

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SAMPIERO CORSO, HÉROS NATIONALISTE ET MERCENAIRE POUR LA FRANCE

Enfant de Bastelica, Sampiero Corso loue ses services comme condottiere aux Médicis de Florence avant de passer sous les ordres de la couronne de France en 1547. Le royaume est engagé dans les guerres d’Italie : il va combattre les Génois. À la tête d’une escadre franco-turque, il débarque sur son île natale en 1553 et participe à la conquête de Bastia, Ajaccio et Bonifacio pour Henri II. Mais en 1559, le traité du Cateau-Cambrésis met fin aux guerres d’Italie et rend la Corse aux Génois. La fin tragique de Sampiero Corso contribue à sa légende : sa belle-famille l’assassine en 1567, à son retour en Corse, après qu’il a tué de ses propres mains sa traîtresse femme. Statue commémorative de Sampiero Corso, de Vital-Dubray, à Bastelica.

216 / Juin 2019 / www.detoursenfrance.fr