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126 se faire du bien

NOS EXPERTS

Dr SYLVAIN MIMOUN gynécologue, andrologue,

médecine sexuelle, responsable du Certificat universitaire de gynécologie psychosomatique à l’université Paris 7

On peut tous ressentir une perte de désir à un moment de notre vie. Mais notre imaginaire peut nous ramener sur le chemin du plaisir. À condition de ne pas le brider… Propos recueillis par Éléonore Ruby développer son imaginaire pour relancer le désir

Dr MIREILLE DUBOIS- CHEVALIER médecin, psychothérapeute et sexologue

Pourquoi les images mentales sont-elles si importantes pour retrouver du désir? Dr Mireille Dubois-Chevalier : elles entretiennent le désir car elles font partie du circuit fonctionnel qui ac- tive la sexualité. Mais si les hommes se constituent une banque d’images étant jeunes, les femmes, elles, le font plus tard, en développant la connais- sance de leur corps. Il faut également différencier le désir, qui fait référence à quelque chose de spontané, comme la faim, de la motivation qui est “le goût à” prendre du plaisir à faire quelque chose. S’il y a perte d’envie et dépression, les images mentales ne serviront à rien. En revanche, face

à une perte de motivation, liée à des insatisfactions, le travail de réactuali- sation des images mentales sera une bonne idée. Dr Sylvain Mimoun : le premier or- gane sexuel est le cerveau, et l’ima- ginaire est excellent pour le mettre en marche. Avoir des images sexuelles, c’est caresser son esprit, et les ca- resses sont toujours bonnes pour la sexualité car elles entretiennent la sti- mulation et l’excitation. Or, si l’homme construit instinctivement son imagi- naire érotique, en accompagnant par exemple la masturbation d’images mentales d’anciens rapports ou de scènes de films qui l’ont excité, la femme ne le fait pas parce que, dans son éducation, on lui a répété qu’elle

ne devait pas penser à ces choses- là. Heureusement, aujourd’hui, elles commencent à s’en libérer. La littérature et le cinéma érotiques permettent-ils de développer son imaginaire? Dr Dubois-Chevalier : cela peut être excellent pour réactiver son imagi- naire, mais pas pour le développer. On peut lire des romans érotiques sans résultat, si cela ne fait pas écho à son propre imaginaire. Il en est de même pour le cinéma porno qui peut appau- vrir l’imaginaire si on en regarde trop. Parler sexualité est un bon début pour aller vers une activité sexuelle. Et re- garder la série Masters of sexe, un bio- pic sur les sexologues américains Wil-