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Le fond de lamer est un nouvel eldorado pour la cosmétique. De plus en plus d’actifs récoltés au large des côtes bretonnes entrent dans la composition de nos soins de beauté. Alliant e cacité et naturel, la cosmétiquemarine a le vent en poupe! Par ClaireDhouailly La nouvelle vague des soinsmarins

NOS EXPERTS

LIONEL DE BENETTI cosmétologue

GUÉNOLÉ LE CALVEZ directeur de

BiotechMarine, spécialisée dans les actifs marins

GÉRARD REDZINIAK docteur en biologie, consultant scientifique

O n trouve de plus en plus d’ingré- dients marins dans les cosmé- tiques. « L’attrait pour ces actifs s’est accentué depuis 5 ans » , ex- plique Guénolé Le Calvez, directeur de Biotech- Marine, fabricant d’actifs marins. Comment ex- pliquer cet intérêt récent ? La tendance de fond qui valorise le naturel y est pour beaucoup. « On ne parle ni d’OGMni de pesticides au sujet des algues » , ajoute-t-il. Quant à la pollution des eaux, les marques se fournissent essen- tiellement chez deux ou trois gros fabricants de matières premières, installés en Bretagne, sur des zones préservées de toute pollution. Le Pr Laurent Misery, responsable du laboratoire de neurobiologie cutanée et chef du service de dermatologie du CHU de Brest, pointe un autre aspect séduisant des actifs issus de la mer : « Ils ne sont que très exceptionnellement aller- gisants, contrairement à ceux issus des plantes terrestres. » On ne sait pas véritablement pourquoi. L’une des hypothèses avancée par le scienti que : « Les algues ne sont pas dans

notre mémoire immunologique, puisque nos ancêtres n’étaient pas en contact avec elles. »

Une véritablemane sous-marine De plus, pour les laboratoires, le milieu marin constitue un terrain de jeu peu exploité, plein de promesses et de nouvelles histoires à racon- ter. « La connaissance du monde sous-marin est encore limitée » , souligne Romuald Vallée, directeur scienti que de Codif. « Par exemple, sur les 800 espèces d’algues présentes en Bre- tagne, à peine une cinquantaine est exploitée en cosmétique. » Outre les algues, les eaux naturelles renferment aussi des micro-orga- nismes, comme les microalgues ou bactéries. « 95 % des organismes marins sont microsco- piques et nous n’en connaissons aujourd’hui que 1 % » , ajoute Romuald Vallée. « Les fonds marins sont la pharmacie de demain » , estime pour sa part Isabelle Guichon, directrice de la communication scienti que Thalgo. Pour nos soins beauté, pas besoin de patienter ! Voilà six bonnes raisons de s’y mettre tout de suite.

SOPHIE STROBEL cosmétologue

ROMUALD VALLÉE directeur scientifique de Codif, spécialisée dans les actifs marins