La Presse Bisontine 217 - Février 2020

Mensuel d'informations de Besançon et du Grand Besançon

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Mensuel d’information de Besançon et du Grand Besançon

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MUNICIPALES À BESANÇON LA GAUCHE Y CROIT, MAIS… Christophe Lime, Anne Vignot et Nicolas Bodin, le trio qui incarne les espoirs de la gauche bisontine.

(photo N.-B. Béliard)

p. 4 Gabriel Baulieu, 1 er vice-président “La position de Jean-Louis Fousseret est incompréhensible”

p. 22 à 26 Le supermarché de la drogue Planoise veut renouer avec la sécurité

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RETOUR SUR INFO - BESANÇON

La Presse Bisontine n°217 - Février 2020

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Ces antennes- relais qui avancent masquées

Tristesse Au cours de l’Histoire, les fins de règne, quand elles ne sont pas violentes, sont souvent pathétiques et cruelles pour celui qui quitte la scène. À l’approche de l’échéance demars, on ne peut s’empêcher de ressentir un brin de tristesse pour le maire sortant de Besançon qui s’apprête à rendre son écharpe, peut-être à un suc- cesseur non désiré, après trente-sept années consécutives de mandat, dix-huit ans en tant qu’adjoint puis dix-neuf en tant que maire. Ce sentiment de tristesse était particulièrement palpable lors de sa toute dernière cérémonie des vœux le 8 janvier au Palais des sports de Besançon. Un, parce que cette cérémonie que l’on aurait souhaitée un peu plus solennelle que les autres a une nouvelle fois été gâchée par les outrances demilitants d’extrême gauche et de syndicats qui n’ont plus la moindre idée de ce que l’on nomme la bienséance. Et deux, parce qu’à l’issue de son bref discours, à travers les applaudissements certes nourris, était palpable toute la ran- cœur d’une partie de l’assemblée à l’en- contre d’un maire dont le grand tort à leurs yeux a été de quitter un parti politique pour un autre. Le peu d’enthousiasme desmem- bres de son équipe municipale à l’accom- pagner en tribune constituait un camouflet de plus. Peu regardants sur la notion de reconnaissance, ces élus qui sont pour certains candidats à la succession de Jean-Louis Fousseret oublient que c’est à ce dernier qu’ils doivent aujourd’hui leur place et qu’ils sont encore pour deux mois membres de la même équipe. On aurait sans doute voulu une autre fin de mandat pour le maire de Besançon qui paie cash son inclination à une gauchemoins radicale, moins sectaire, que ces nouveaux adver- saires ont tôt fait de qualifier de dérive droitière. Il a pourtant choisi d’assumer un peu plus le divorce avec ses anciens par- tisans en soutenant, en jusqu’au-boutiste, une candidate - Alexandra Cordier - qui elle-même risque de faire chuter celui - Éric Alauzet - qui caracolait pourtant en tête de la course à l’hôtel de ville, du moins sur le papier il y a encore quelques mois. Si sa protégée ne réussissait pas son pari, c’est sur une touche bien morose que le maire de Besançon devrait faire ses adieux. L’intéressé semble assumer cette posture. Après lui le déluge ? Et peut-être des regrets… n Jean-François Hauser Éditorial

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, eux qui ont fait la une de l’actualité de Besançon. ous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Les Vaîtes : le Conseil d’État donne raison à la Ville pour la D.U.P.

E njeu électoral des municipales, le quartier des Vaîtes mobilise plusieurs juridictions. Une affaire administrative porte sur le volet environnemental avec l’association “Les Vaîtes” comme requérant qui a fait stopper les travaux. Le Conseil d’État ne s’est pas encore prononcé. Une autre affaire, judiciaire celle-là, porte sur les expropriations et les terrains achetés 8 euros du m2 par la Ville de Besançon. La date de l’audience n’est pas encore connue. Enfin, la dernière affaire concerne la dénonciation de la Déclaration d’utilité publique (D.U.P.) par une propriétaire bisontine représentant deux indi- visions. Elle avait gagné en appel mais la Ville a

fait appel d’une décision qui aurait pu faire juris- prudence. Le 27 décembre dernier, le Conseil d’État a déjugé la décision de la Cour d’appel de Nancy du 8 juin 2017 et ainsi donné raison à la Ville. La requérante a deuxmois - soit jusqu’à fin février - pour contester cette décision. Aujourd’hui, le maire de Besançon motive la construction de ce quartier parce que le tram y passe. Sauf qu’à l’origine de l’écoquartier, le tram n’avait aucune existence légale. Pour tous les requérants, il reste une solution : attaquer les futurs permis de construire déposés ici. Les Vaîtes : une ex-zonemaraîchère devenue le terreau fertile de la lutte. n

L’antenne- relais des Vaîtes

camouflée en “faux sapin” tranche à côté des deux sapins devenus secs.

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poteau mesure environ 25 mètres de haut. Ce n’est certes pas la saison, mais il ne semble qu’aucune âme qui vive ait daigné vivre dans cet arbre artificiel : pas un nid d’oiseau, seulement quelques toiles d’araignée. L’écorce est réalisée grâce à un procédé époxy. L’an- tenne a le mérite de ne pas dénaturer le paysage. Pour ce qui est de la nocivité des ondes, difficile aujourd’hui de conspuer cet équipement quand la majorité des habi- tants ont leur téléphone collé à l’oreille ou stocké au chaud dans la poche de leur pan- talon. Les mêmes antennes sont déguisées en clocher. En Suisse, le débat fait rage quant au développement de la technologie 5 G : une par- tie des habitants n’en veut pas pour des raisons sani- taires. n

amouflarbre”, voilà comment baptiser l’antenne-relais

installée dans le quartier des Vaîtes à Besançon. Certes, elle n’est pas totalement nou- velle : environ deux ans. Mais elle est tellement discrète dans le paysage qu’il est dif- ficile de l’apercevoir au pre- mier regard. Seul un élément choque : le seul sapin encore vert est l’antenne déguisée en sapin synthétique, les coni- fères naturels n’ayant pas résisté à la sécheresse ou aux scolytes des derniers mois. La Presse Bisontine a consa- cré de nombreux sujets à l’implantation de ces poteaux chargés d’émettre des ondes pour assurer du réseau aux téléphones mobiles. En l’es- pèce, c’est peut-être le seul arbre des Vaîtes qui ne sera pas démoli… si l’écoquartier passe. Installé dans l’exten- sion du cimetière juif, le

Le 27 décembre, le Conseil d’État a tranché : la D.U.P. Les Vaîtes est conforme.

Les agents d’accueil remplacés par une barrière automatique

D epuis septembre, les quatre parkings-relais tram de Témis, Micropo- lis, Fort-Benoît et Hauts-du- Chazal, ne sont plus gérés par des employés en insertion mais par… des barrières automa- tiques. Leur mission - depuis 2014 - était d’ouvrir et fermer la barrière aux automobilistes, de vendre des tickets et d’in- former les voyageurs du réseau Ginko du lundi au samedi. La décision de stopper ce ser- vice a été prise d’un commun accord entre le Grand Besan- çon, le délégataire, et les diffé-

rentes structures en chantier d’insertion : “On a essayé, ça n’a pas fonctionné, constate le directeur de la Régie des Quar- tiers de Besançon. Il a fallu gérer le problème de personnel entre des personnes qui n’avaient pas toutes les mêmes conventions collectives suivant les structures d’insertion qui les employaient. Cela devenait compliqué, ce n’était pas rentable et peu inté- ressant pour ces employés car certains parkings étaient vides, notamment Fort-Benoît et Témis. Ils n’avaient pas grand- chose à faire” poursuit le direc-

teur. Dans le contrat, il était pro- jeté que des personnes en inser- tion montent en compétence en passant leur permis de bus. Aucune n’est parvenue à décro- cher le sésame. Les quatre bâti- ments d’accueil construits par le Grand Besançon lors de l’ar- rivée du tram sont désormais à l’abandon. Les heures en insertion payées par le délégataire Kéolis ne sont toutefois pas supprimées : elles sont redéployées. Cinq per- sonnes ont en effet pour mission la relation clients sur le réseau Ginko. Elles pourront aider les

est éditée par “Publipresse Médias” - 1, rue de la Brasserie B.P. 83143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@publipresse.fr S.I.R.E.N. : 424 896 645

Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Édouard Choulet, Thomas Comte, Jean-François Hauser. Ont collaboré à ce numéro : Bernadette Cordier, Sarah George, Frédérique Tandin. Contact publicitaire : 06 70 10 90 04 Imprimé à Nancy Print - I.S.S.N. : 1623-7641 Dépôt légal : Janvier 2020 Commission paritaire : 0220 D 80130 Crédits photos : La Presse Bisontine, N.-B. Béliard, C.A.E.M., Consonances, F. Miller, F. Passard, S.A.S. VagaBon.

Les personnes en insertion chargées d’ouvrir lesbarrières sont déployées sur le réseau Ginko pour conseiller les voyageurs.

personnes à mobilité réduite à se déplacer sur le réseau. Depuis le 1 er juillet, tous les par-

kings sont accessibles avec un abonnement ou titre de transport Ginko. n

L’INTERVIEW DU MOIS

La Presse Bisontine n°217 - Février 2020

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POLITIQUE

Gabriel Baulieu, premier vice-président de G.B.M.

“La position de Jean-Louis Fousseret est incompréhensible !” Candidat à un sixième mandat dans sa commune de Serre-les-Sapins, Gabriel Baulieu est aussi le premier vice-président de Grand Besançon

Métropole (G.B.M.). Il se pose en gardien de la charte d’agglomération. Pour lui, il est incontestable que le futur président de G.B.M. soit automatiquement le maire de Besançon.

L a Presse Bisontine : Maire depuis 1989, confirmez-vous que vous sollicitez un sixième mandat, ce qui ferait de vous l’élu du Grand Besançon le plus “ancien” ? Gabriel Baulieu : Je confirme que nous travaillons, avec sept mem- bres de l’équipe sortante, à pré- senter une liste et un projet aux habitants de Serre-les-Sapins. La liste n’est pas encore bouclée, nous sommes confrontés aux mêmes difficultés que partout ailleurs, notamment du point de vue des candidatures fémi- nines, mais nous y arriverons. Et oui, je serai candidat à un nouveau mandat de maire. L.P.B. : Après trente ans de mandat, vous n’avez trouvé personne qui serait digne de vous succéder ? G.B. : Ce serait évidemment trop prétentieux d’avancer un tel argument. Mais c’est vrai que si on veut susciter une succes- sion, il faut d’abord dégager le terrain. Ce que je n’ai pas fait car il y a je pense chez moi une passion profonde pour la chose publique. Je n’ai d’ailleurs jamais aspiré à d’autres man- dats nationaux par exemple car j’ai envie de continuer à agir pour ma commune et pour l’in- tercommunalité. L.P.B. : Votre avis sur le jeunisme ou le dégagisme ? G.B. : Ayant été élu pour la pre- mière fois à 35 ans, je ne consi- dérais déjà pas à cette époque que nos aînés n’étaient plus capables de gérer correctement la commune. Je suis plutôt de ceux qui estiment que la sagesse s’acquiert avec l’expérience et l’âge. J’ai toujours considéré un mandat comme étant un C.D.D.

renouvelable. J’estime par ail- leurs que le dégagisme est une absurdité. À mes éventuels adversaires je rétorquerai comme disait l’autre “Ne vous inquiétez pas, je mourrai un jour !” L.P.B. :Ce serait votre sixième et dernier mandat ? G.B. : Je laisserai forcément la place un jour mais il ne faut jamais annoncer que ce sera le dernier mandat, certains s’en sont mordu les doigts ! (rires). Pour Serre-les-Sapins, il y a encore de vrais projets pour ce prochain mandat, qui tournent tous autour du bien vivre. Parmi les projets à mener, il y a la mise en route de notre nouvelle “mai- son du mieux vivre” qui sera un espace de vie, de formation, d’in- formation, d’animation, d’échanges de savoirs. Cet espace sera géré par Familles rurales. À partir de ce nouveau lieu de

Gabriel Baulieu, maire de Serre-les- Sapins et premier vice-président

de Grand Besançon Métropole.

le district. Avec ce rapport 40 % de la population contre 60 % des voix, c’est du donnant-donnant entre les communes de la péri- phérie et Besançon. Cette pré- éminence numéraire est contre- balancée par le fait que le président de G.B.M. est forcé- ment le maire de Besançon. L.P.B. : On peut aussi imaginer que le président de G.B.M. soit un autre élu bisontin que le maire ? G.B. : On courrait droit à la catas- trophe dans ce cas. Regardez ce qui se passe à la Métropole de Rennes où le président est en train de réintégrer la vie civile. Si on cassait la charte, un autre que le maire prendrait aussi le risque majeur de ne pas être élu président de G.B.M. Que devien- drait le territoire si les deux élus, maire et président, étaient

ce que ce système de gouver- nance - qui veut qu’en contre- partie du fait que les communes périphériques aient 60 % des voix à G.B.M. le maire de Besan- çon en soit le président - a porté une fois préjudice à ce territoire ? Jamais, au contraire ! C’est pour- quoi j’affirme que sur cette ques- tion, la position de Jean-Louis Fousseret est incompréhensible. Rien ne justifie sa démarche actuelle. L.P.B. : Elle vous affecte ? G.B. : Depuis 2001, nous avons toujours su collaborer tous les deux en bonne intelligence, tou- jours surmonté les divergences qui ont pu apparaître entre nous, et si les choses ont bien marché jusque-là, j’ai la prétention de dire que ce binôme y a été pour quelque chose. En 19 ans de col- laboration, il se crée forcément des liens d’estime, de considé- ration, voire d’affection. Le mot le plus juste qui me vient à l’es- prit en constatant sa position : “c’est à pleurer…” Pour moi, cette prise de position est inad- missible, irresponsable et per- sonnellement difficile à vivre, je l’avoue. Rien ne peut justifier sa démarche actuelle. L.P.B. : Pourquoi tenez-vous tant au respect de cette charte de gouver- nance ? G.B. : Parce qu’avec un président de G.B.M. qui ne serait pas le maire de Besançon, les choses ne tiendraient pas longtemps. En 1993, sans cette charte de gouvernance, on ne faisait pas

L.P.B. : Que le maire de Besançon s’ap- pelle Anne Vignot, Ludovic Fagaut ou Éric Alauzet, pour vous c’est la même chose ? G.B. : Nous devrons élire le maire de Besançon à la tête de G.B.M., ce n’est même pas discutable et c’est le principe que je défendrai toujours, je m’en fais le gardien du temple et ce, par-delà les sen- sibilités politiques. L.P.B. :Vous évoquez les réussites de l’agglomération, en occultant toutefois que Besançon a forcément perdu de son influence depuis qu’elle n’a plus son statut de capitale régionale. G.B. : G.B.M. est une instance où on se doit d’être le plus opéra- tionnel, rassembleur et efficace possible pour l’avenir. On peut en effet passer son temps à exprimer des regrets concernant cette fusion des Régions mais ça ne changera rien. Bien sûr que cette fusion a été préjudi- ciable à Besançon mais une fois qu’on a dit cela, on ne va pas passer son temps à larmoyer là- dessus. Il faut désormais avoir une vision claire de ce territoire. Quand en 2017 on s’est vus contraints de refuser des com- munes candidates à l’intégration dans l’agglomération, on ne peut pas dire que celle-ci ait été un repoussoir ! G.B.M. est plutôt un centre d’attraction. C’est aussi la raison pour laquelle il est nécessaire que la défense des intérêts de Besançon et de la communauté urbaine repose sur les mêmes épaules. n Propos recueillis par J.-F.H.

Jean-Louis Fousseret à la tête de l’ag- glomération en tant que vice-président de ce qui est devenu G.B.M. Si vous vous représentez pour un sixième mandat à Serre-les-Sapins, c’est sans doute aussi parce que vous comptez jouer un rôle majeur au sein de G.B.M. pour le mandat 2020-2026 ? G.B. : Je compte en effet jouer un rôle à G.B.M. Qu’il soit majeur ne dépendra pas de moi, mais de mes pairs. Je serai le candidat titulaire et si le sort électoral m’est favorable dans ma com- mune, je serai en effet délégué communautaire à G.B.M. Ensuite seulement j’entrerai dans le parcours de notre charte communautaire et serai le can- didat du secteur Ouest pour devenir vice-président. Puis il reviendra au président élu de nommer ses vice-présidents. Je pense avoir une forme de légi- timité pour la suite. L.P.B. : Le futur président de G.B.M. sera forcément le nouveau maire de Besançon ? G.B. : Il est indiscutable que le maire de Besançon soit le pré- sident de G.B.M., c’est écrit noir sur blanc dans la charte de gou- vernance (voir plus bas). L.P.B. : Certains, à l’image de la can- didate Alexandra Cordier, relayée par Jean-Louis Fousseret, semblent tou- tefois affirmer que ce principe n’est pas irrévocable. Pour vous, il l’est ? G.B. : Il est particulièrement regrettable de voir faillir des personnes qui ont été à la base de cette charte et qui aujourd’hui tiennent un autre discours. Est-

vie, nous aurons à proposer aux associations et clubs de la com- mune de devenir partenaires pour le faire vivre. Pour le reste, nous aurons à mener la fin du chantier de réno- vation de l’église et à mener d’au- tres projets comme la construction d’une salle de sport à vocation sport-santé. L.P.B. : Vous êtes aussi depuis 2001 le bras de droit de

“Rien ne peut justifier sa démarche actuelle.”

rivaux ? Ce n’est donc pas à mes yeux un enjeu politique mais c’est un enjeu de territoire. La poli- tique du Grand Besançon se décide au Grand Besançon. Je pense que la plu- part des élus, y compris du Grand Besançon, ont bien compris qu’à vouloir jouer avec cette charte, ils risquent de se brûler les doigts, et pas que les doigts.

“Nous devrons élire le maire de Besançon à la tête de G.B.M.”

Que dit la charte de gouvernance de G.B.M. ? A près l’élargissement du Grand Besançon à 68 communes en 2017, la charte de gouvernance a été remise à jour, 25 ans après sa première adoption en 1993 au moment de la création du district. Le fonctionnement du bureau de G.B.M., l’organe qui regroupe les vice-présidents et les conseillers communautaires délégués, n’a pas changé depuis. Ce bureau est composé à 60 % de représentants de la périphérie et à 40 % de représentants de la Ville de Besançon. Le président est le maire de Besançon. Le premier vice-président est un élu de la périphérie aux termes de l’accord politique que matérialise cette charte. Ce code de bon fonc- tionnement a été revalidé il y a quelques mois. n

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MUNICIPALES Ce qu’il faut savoir en quelques lignes Les Off de campagne Jusqu’aux municipales de mars, cette rubrique

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d’interrogations.Uned’entre elles, soumise par un de ses collègues professeurs : comment aborde-t- elle lamondialisationdans le pro- gramme à ses élèves, elle qui est si engagée ? On espère qu’elle aiguise leur esprit critique. l Permanence Fallait-il ou pas ouvrir une per- manence ? Alexandra Cordier était plutôt contre car un peu “rétro” à l’heure des réseaux sociaux.Finalement,sur conseils de certains membres de son équipe,elle a installé sonQ.G.au 16,rue Pasteur et ne semble plus le regretter. l Châtillon C’est bien Catherine Botteron, maire sortante de Châtillon-le- Duc qui devrait à nouveau être tête de liste dans cette commune de la couronne bisontine, et non Agathe Henriet, une de ses actuelles conseillèresmunicipales. Si elle est élue en revanche, M me Botteronpourrait laisser son fauteuil de maire à M me Henriet en cours de mandat. l Principal Le candidat des Républicains Ludovic Fagaut est dans la vie professionnelleprincipaldecollège

suit et dévoile l’envers du décor de la politique locale, à Besançon, mais pas que… Peaux de banane mais aussi belles histoires sont au programme.

l Ex BarbaraRomagnan,l’ex-députée P.-S.de lapremière circonscription du Doubs, ne sera pas candidate sur la liste Besançon par nature emmenée par l’écologiste Anne Vignot.Pas plus que Jean-Sébas- tienLeuba,pourtant à l’initiative aussi de la constitution de ce ras- semblement de gauche, visible- ment contrariépar lesmanœuvres internes. l Liste MarieZéhaf enrevanche,l’actuelle adjointe à la voirie de Jean-Louis Fousseret, figurera sur la liste Vignot à la 9 ème place.Cettemême liste sera dévoilée le 8 février.Elle comportera 25 % d’anciens élus et 75 % de nouvelles têtes. l Transfuge Il fut directeur de cabinet de Claude Jeannerot, ex-sénateur et président du Conseil départe- mental du Doubs. PhilippeTem- pesta est aujourd’hui l’assistant parlementaire d’ÉricAlauzet (En Marche).

l Piscine Undes principaux élus deG.B.M. l’affirme : “Leprojet de centreaqua- ludique d’agglomération est bel et bien enterré.” La communauté urbaine a choisi de privilégier l’in- vestissement dans l’Université. l Denis, revient Connu au niveau associatif pour être président du comité de quar- tier Rosemont-Saint-Ferjeux, Denis Poignand est un centriste convaincu. Il a suivi Philippe Gonon (Agir) qui soutient désor- mais Alexandra Cordier (liste Ensemble !).Les Républicains et notamment Jacques Grosperrin ont tenté en début d’année de convaincre Denis Poignand de soutenir Ludovic Fagaut…mais ce dernier avait déjà donné sa parole à la candidate. La droite s’est-elle réveillée un peu tard ? l Leçon ClaireArnoux est une militante. Candidate de la liste Besançon Verte et Solidaire,la jeune femme encartée La France Insoumise suscite autant d’admiration que

Chez qui y avait-il plus de monde pour la galette et les vœux ? Il fallait jouer des coudes chez Éric Alauzet.

dans un établissement duGrand Besançon. Il s’est dégagé à 90 % de ses activités professionnelles pour se consacrer à la campagne. Il n’a pas souhaité se mettre en disponibilité totale car il veut suivre certains dossiers dans le collège qu’il dirige. l Fissures Le comité du Doubs de L.R.E.M. continue à se fissurer.Trois anima- teurs historiques ont jeté l’éponge, déçusdelatournuredumouvement dans leDoubs.Parmi eux,Anthony Spatafora etAnthonyBarthod,ani- mateurs à Ornans qui rejoignent la liste du maire sortant Sylvain Ducret. Nadine Dussaucy, anima- trice santé,se présente,elle,àRan-

l Michel Vienet Françoise Galliou, maire d’Au- deux, ne se représente pas.Natif duvillage,leBisontinMichelVie- net (LesRépublicains) a été pres- senti pour prendre sa succession car aucun candidat ne s’était jusque-là présenté.MichelVienet confirme le contextemais indique que finalement il ne sera pas can- didat dans son village “de cœur” car des personnes se sont depuis manifestées. Il va s’investir plei- nement auprèsdeLudovicFagaut à Besançon. n

cenay.

l Téléphérique Une candidate propose un télé- phérique,unautreune télécabine. Le candidat régionaliste Jean- Philippe Allenbach d’ironiser et de proposer un téléphérique Besançon-Lausanne via leMont d’Or“pour faire venir les touristes et permettre auxBisontins d’aller skier sur Métabief ou travailler en Suisse sans devoir prendre leur voiture.” Séquence dérision.

La Presse Bisontine n°217 - Février 2020 L’ÉVÉNEMENT

(photo N.-B. Béliard)

LA GAUCHE GONFLÉE À BLOC

Besançon est-il toujours une ville de gauche ? À moins de deux mois des élections municipales, la question est d’autant plus légitime que plusieurs blocs s’apprêtent à un affrontement inédit : la gauche classique socialo-écolo-communiste, la droite républicaine, et plusieurs forces étiquetées ou apparentées L.R.E.M., sans compter avec le Rassemblement national. Dans ce contexte inédit, la gauche “unie” compte bien virer en tête au soir du 15 mars.

l Élections

La gauche en baisse aux dernières municipales La gauche veut y croire, mais… Les derniers sondages donnant la liste conduite par Anne Vignot largement en tête des intentions de vote donnent des ailes à la gauche bisontine. Mais Besançon est peut-être plus à droite qu’avant…

A nne Vignot, bien que tremblant comme une feuille en faisant son dis- cours lors de l’inau- guration de sa permanence le 15 janvier dernier, a sans doute repris confiance au fil des jours qui ont suivi, et notamment après la publication du sondage de l’institut Sopra Storia pour le compte de deux de nos confrères de la presse écrite et radio qui place sa liste largement en tête avec 34 % des intentions de vote, reléguant les poursui- vants - Éric Alauzet (L.R.E.M.), Ludovic Fagaut (droite et centre) et Jacques Ricciardetti (R.N.) loin derrière avec respective- ment 23, 15 et 10 % des inten- tions. En cinquième position ex aequo on trouve la liste menée par Alexandra Cordier soutenue par le maire sortant, et celle des Insoumis menée par Claire Arnoux, toutes deux créditées de 6 %. La donne est simple : si cette photographie de l’opinion se

confirme dans les urnes au soir du 15 mars, la dynamique sera forcément pour la liste d’Anne Vignot à l’approche du second tour, dans l’hypothèse où les quatre listes dépassant les 10 % peuvent se maintenir. “Besançon reste une ville de gauche et une ville écologiste. Le maire s’étant tourné vers une autre orientation, notre mission est de maintenir cette ville à gauche” commente Anne Vignot, elle qui considère

emmenée par Ludovic Fagaut devient favorite ? Pas vraiment non plus si on considère qu’entre les deux la liste L.R.E.M. d’Éric Alauzet jouera vraisemblable- ment aussi les premiers rôles et que M. Fagaut sera toujours tributaire du score du R.N. si la liste Ricciardetti parvient à pas- ser le cap du premier tour. Petit rappel : en 2014, la liste P.-S.menée par Jean-Louis Fous- seret remportait le second tour avec 47,39%des voix, réunissant autour de son nom 17 943 élec- teurs. Soit à peine plus de 1 000 voix d’avance sur le L.R. Jacques Grosperrin qui avait rassemblé 16 814 électeurs (soit 44,41 % des voix). Le candidat de droite ne devait alors sa défaite qu’au maintien du Front national incarné par Philippe Mougin qui avait réussi à se maintenir au second tour et à grappiller 8,20 % des suffrages, soit 3 106 voix. L’abstention lors de ce second tour s’était établie à un taux record de 42,82 %. Au pre- mier tour, M. Fousseret alors

Anne Vignot, ici lors de l’inauguration de sa perma- nence : “Notre mission est de maintenir cette ville à gauche.”

les autres prin- cipales listes (de Ludovic Fagaut àAlexandra Cor- dier en passant par ÉricAlauzet) comme “autant de listes divers droite.” Partant de ce postulat, la gauche classique serait donc deve- nue largement minoritaire à Besançon. Est- ce que pour autant, la liste

La gauche classique serait devenue largement minoritaire.

En Marche, incarnées respecti- vement par Éric Alauzet et Alexandra Cordier. Pour peu qu’une partie des voix des mar- cheurs ne se reportent pas au second tour sur la liste Anne Vignot, le risque est bel et bien réel pour elle et ses co-listiers de gauche de déchanter après un début d’année placé sous le signe de l’euphorie. n

socialiste récoltait 12 191 voix (33,63 %), contre 11 470 à son adversaire de droite (31,64 %), soit moins de 1 000 voix d’écart. Six ans auparavant, lors du scru- tin de 2008, Jean-Louis Fous- seret était élu dès le premier tour avec plus de 20 000 voix (20 696 précisément), devançant haut la main la droite républi- caine (9 402 voix et 25,79 % pour le candidat malheureux Jean Rosselot) qui, même si on cumu-

lait ses suffrages avec ceux du Front national (3 485 voix), arri- vait loin derrière la gauche. Entre 2008 et 2014, la droite avait donc progressé de plus de 2 000 voix et la gauche fléchi de 3 000 voix. La donne est éminemment dif- férente cette année avec, en plus de l’ancien clivage droite-gauche que ne venait troubler que le Front National, l’existence de deux listes dans la mouvance

J.-F.H.

La Presse Bisontine n°217 - Février 2020

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l Parti socialiste

Hégémonique autrefois, désormais au second rang

Ce devait être lui le maire Nicolas Bodin en veut à Jean-Louis Fousseret d’avoir précipité la chute du P.-S. Fidèle à son parti, homme de dossier, il doit - comme tous les socialistes - se contenter du second rang.

M ême ses adversaires lui recon- naissent ses qualités humaines et ses connais- sances des dossiers. Des qua- lités qui ne feront pourtant pas de Nicolas Bodin (48 ans) le prochain maire de Besançon, lui qui fut pourtant pressenti comme un potentiel dauphin. C’était avant que Jean-Louis Fousseret ne bascule “En Marche”. Ex-premier secrétaire du Parti socialiste, ex-direc- teur de la campagne de J.-L.F. en 2014, adjoint en charge de l’urbanisme, le quadra pose un regard sur l’état de son parti et l’union au sein de la liste Besançon par nature. La Presse Bisontine : En voulez-vous à Jean- Louis Fousseret de vous avoir abandonné, d’avoir abandonné le parti à Besançon ? Nicolas Bodin : Je lui en veux profondé- ment, très profondément. Politique- ment, j’étais l’un des plus proches. S’il y avait eu un successeur, ça aurait pu être moi. L.P.B. : Où avez-vous pêché ? N.B. : Peut-être suis-je passé pour l’in- tellectuel de la bande. L.P.B. : Vous auriez souhaité une autre trans- mission de flambeau ? N.B. : Oui. Le maire a respecté sa parole et son engagement auprès des Bison- tins. Je lui reconnais ce mérite intel- lectuel : 400 de ses propositions ont été tenues et c’est pour cette raison que la majorité a tenu.

Sorlin, Sébastien Coudry, Alfred Mbongo, Raphaël Krucien. L.P.B. : Il a fallu dire non à des adjoints comme Patrick Bontemps, Thierry Morton, Michel Loyat… N.B. : Oui et chacun à des arguments pour défendre son bilan. Mon regret est que certains ne vont pas nous sou- tenir. L.P.B. :Voir d’anciens P.-S. ou verts partis à En Marche vous gêne-t-il ? N.B. : Je ne m’explique comment des élus comme Éric Alauzet ou Frédéric Barbier peuvent rester à En Marche alors que ce gouvernement fait une politique de droite. L.P.B. : Cette alliance avec les Verts coule-t- elle de source ? Pourquoi pas La France Insou- mise ? N.B. : A Besançon, les Verts sont à gauche ! C’est la raison pour laquelle il y a un accord. La France Insoumise est radicale. Nous sommes la gauche unie. L.P.B. : Confirmez-vous que certaines réunions du dimanche après-midi entre le P.-S., lesVerts, le P.C.F., Génération(s),A Gauche Citoyens, ont été animées ? Est-il difficile de trouver des points de convergence sur des dossiers sen- sibles ? N.B. : Lorsque vous êtes 5 autour d’une table, c’est forcément plus long à prendre une décision d’autant que chacun a des connaissances des dossiers différentes.

L.P.B. : Pourtant, personne ne semble vouloir assumer ce bilan… N.B. : C’est étonnant. Il ne lègue cet héri- tage à personne car tous les candidats veulent se positionner dans la rupture. L.P.B. : Les socialistes à Besançon doivent dés- ormais apprendre à se contenter des miettes. Quelle est votre analyse ? N.B. : C’est une révolution intellectuelle pour notre parti que je tente d’expliquer à mes camarades. Quand le maire est socialiste depuis 70 ans, c’est normal que nous ayons des réflexes. L.P.B. :Vous êtes bien placé en étant le numéro 2 de la liste Besançon par nature portée parAnne Vignot. Cela a été dur à négocier ? N.B. : Non. Le P.-S. la souhaitait, il l’a obtenue. C’est même Christophe Lime (P.C.F.) qui a proposé que je sois deuxième.

“C’est une révolution intellectuelle pour nous.”

L.P.B. : Vous aurez néan- moins peu d’élus socialistes à vos côtés.Vous faites des déçus car beaucoup se sen- tent écartés. N.B. : Nous passons de 20 conseillers munici- paux à 11. Nous avons voulu 25 % de nou- veaux. Repartent avec nous Abdel Ghezali, CarineMichel,Yannick Pouget, Marie Zéhaf, Sylvie Wanlin. Les nouveaux sont Juliette

Nicolas Bodin, chef de file du P.-S. pour ces municipales.

Les socialistes apportent les plus grosses délégations. Nous sommes d’accord sur le sujet des Vaîtes (le revoir différem- ment), d’accord de ne pas armer la Police municipale, de la gratuité des transports jusqu’à 26 ans et sur une tarification sociale. L.P.B. : Laissez-vous entendre que les autres ne connaissent pas les dossiers ?

N.B. : Non. On leur rappelle certaines réalités. Dans la période actuelle de restrictions budgétaires, on explique que telle décision impose tel choix. L.P.B. : Allez-vous discuter du nom du futur président de la communauté urbaine en cas de victoire ? N.B. : Non, il n’en est pas question. n Propos recueillis par E.Ch.

l P.C.F.

Christophe Lime “Un rassemblement inédit en France”

L’ union de la gauche ne sera jamais totale à Besançon. C’est une illusion. Plusieurs réunions préparatoires ont bien eu lieu avec les membres de la France Insoumise (voir en page 9) mais “ils nous ont répondu qu’il était hors de ques- tion de s’entendre si Vignot, Lime et Bize sont sur la liste. À partir de là, le dialogue n’était même plus possible” déplore Christophe Lime, chef de file du P.C.F. bison- tin et troisième pilier de la liste Besançon par nature. L’union de la gauche rassem- blera donc les Verts, le P.-S., le P.C.F., les radicaux de gauche, l’associationÀ gauche citoyens, Cap 21 et Génération.s. “Un beau rassemblement, inédit en France” insiste Christophe Lime. “Et qui plaît beaucoup” ajoute- t-il avant même d’avoir eu connaissance du sondage de nos confrères de la presse écrite et radiophonique plaçant cette liste loin devant les autres dans les intentions de vote. “Les électeurs

Malgré l’absence des Insoumis, du N.P.A. ou encore de Lutte ouvrière, le communiste Christophe Lime estime que Besançon est “une des rares villes de France” à avoir réussi l’union de la gauche.

Lime. S’il assume lui aussi l’héritage Fousseret au regard du bilan des actions menées par l’actuelle majorité, il nuance concernant la méthode. “Notre méthode sera sans doute différente de celle de Jean-Louis Fousseret si nous l’emportons. Sans doute plus ouverte, plus à l’écoute et donc forcément, ça prend plus de temps” , allusion à peine dissi- mulée aux interminables débats qui animent les débats prépa- ratoires entre les membres de la liste. En fin tacticien, Christophe Lime sait aussi que si la liste Besançon par nature veut avoir une chance de l’emporter, un seul impératif s’impose au soir du premier tour : arriver large- ment en tête. “Il faut être en tête au premier tour pour être en tête au second.” Il ajoute : “Entre les deux tours, je m’attends à toutes les trahisons, mais les trahisons ne viendront pas de notre camp” promet-il. n J.-F.H.

les électeurs de le suivre à nou- veau. “Je crois que personne ne peut dire que je n’ai pas mis en application ce que je disais au cours des derniers mandats.” Le candidat communiste est per- suadé que “Besançon reste une ville de gauche. Les Bisontins sont attachés à des valeurs de justice sociale, de préservation du climat. Et c’est bien nous qui portons ces valeurs-là.” Il sait sans doute aussi que nombre des anciens électeurs de la gauche sont passés pour certains dans le camp du Rassemblement national, pour d’autres dans celui de l’abstention. Il sait aussi que le fragile équilibre qui tient cette liste d’union peut à tout moment vaciller. “Bien sûr qu’on a des divergences de points de vue sur certains sujets comme les mobilités ou l’urbanisme, ou encore l’exercice de la démocratie, mais globalement on partage les mêmes valeurs et on fait tous un pas vers l’autre pour trouver le meilleur consensus possible sur tous ces sujets” ajoute Christophe

de gauche étaient perdus jusqu’ici. Avec cette liste, on crée un espoir à gauche, ils se disent désormais qu’on peut peut-être gagner” poursuit l’adjoint au maire. La tête de liste, selon l’élu com- muniste, n’a jamais été contes- tée. “Anne Vignot, c’est elle la patronne. En ce moment, elle apprend à trancher” dit-il. Le P.-S. est en berne et le P.C. n’est pas la meilleure étiquette pour gagner, Christophe Lime en est conscient. Il assume. “Je n’ai aucune frustration. Je me trouve d’ailleurs de mieux en mieux

dans ce parti qui a su se débarrasser de certaines pos- tures trop radi- cales.” Lui compte sur sa longue expé- rience d’adjoint au maire, notamment spé- cialiste de l’eau, pour convaincre

“Anne Vignot, c’est elle la patronne.”

Christophe Lime n’aurait pas pu être tête de liste à cause de son étiquette communiste.

L’ÉVÉNEMENT 8

La Presse Bisontine n°217 - Février 2020

l Patrick Bontemps

Le cas de l’adjoint à la Culture

“Je me range à la décision du parti” Il avait présenté sa candidature à l’investiture P.-S. avant de se retirer au profit de Nicolas Bodin. Patrick Bontemps n’est même pas sur la liste d’union. Son analyse.

L a Presse Bisontine : La liste d’Anne Vignot n’a pas retenu votre candidature. Quel est votre sentiment ? Patrick Bontemps : Je me suis porté candidat avant de me retirer au profit de Nicolas Bodin. Il avait fait le boulot et m’a dit :“J’aurai besoin de toi.” Je lui ai dit que je serais disponible. J’ai déposé ma candidature auprès de la commission électorale pour être sur la liste mais je n’ai pas été retenu. L.P.B. : Déçu ? P.B. : Il faut se rendre à l’évidence : le P.-S. a moins de places et lorsqu’il faut inclure la parité et de nouveaux élus, ça limite le nombre. J’applique la dis- cipline du parti. J’aurais pu apporter beaucoup en toute modestie car je fais partie de ceux qui ont le plus de noto- riété et d’expérience (N.D.L.R. : il fut

adjoint aux Sports entre 2008 et 2014 puis adjoint à la Culture). L.P.B. : Ferez-vous le service minimal ? P.B. : Non, je vais participer à la cam- pagne et je me mettrai sur le comité de soutien. Je suis un peu déçu car le

comme les élections régionales.

L.P.B. : Un mot sur Jean-Louis Fousseret qui sort par la petite porte. P.B. : Il a semé le trouble. Certes, il a respecté le programme sur lequel nous avons été élus mais il est sorti du cadre en janvier 2019 lorsqu’à ses vœux, il a encensé Emmanuel Macron. Il a com- mencé à faire de la politique nationale. Le parti socialiste lui a donné sa confiance mais il nous a trompés,même si bilan social est bon. L.P.B. : N’est-ce pas le mariage impossible entre le P.-S., les Verts, le P.C. ? P.B. : Non. Il y a des points de friction, c’est normal. Il faut se mettre d’accord, mais la gauche unie apporte une dyna- mique que les Bisontins souhaitent. n Propos recueillis par E.Ch.

bilan de ce mandat est bon : j’ai défendu le musée des Beaux-Arts, permis l’extension de la Rodia, la rénovation du Bastion, le dossier de la rénovation du musée de la Résistance est bien partie. L.P.B. : La vie politique est- elle finie pour vous ? P.B. : C’est une page qui se tourne mais il y a d’autres échéances

“Il y a des points de friction.”

Patrick Bontemps, socialiste de la première heure.

l Tendance Dispersion Ces éléphants du P.-S. qui ont quitté la troupe Cette élection n’a plus rien de normal. D’anciens socialistes de la première heure ont rejoint En Marche.

L es inaugurations de permanences de campagne ont cela d’intéressant qu’elles lèvent le voile sur les potentiels soutiens des candidats.ÀBesançon, c’est suprise- surprise. D’anciens socialistes de la première heure ont rejoint La République En Marche. C’est le cas de Pierre Rueff, l’un des piliers du parti à Besançon. Son épouse fut la mandataire financière de Jean-Louis Fousseret lors de la campagne 2014. Autre figure à quitter le socialisme : Claude Girard. Présent sur le quartier de Palente, can- didat en 2015 aux cantonales sur Besançon 3 en tant que suppléant sur la liste “Écologie et solidarité - Rassemblement à Gauche”, il avait donné un coup de main à Jean-Louis Fousseret en 2014 au lendemain du premier tour pour activer ses contacts. Le voilà en soutien d’Éric Alauzet. Autre surprise, moins récente, c’est le soutien actif de Philippe Tempesta aujourd’hui

attaché parlementaire du député de la 2 ème cir- conscription du Doubs. Ce technicien fut direc- teur de cabinet de Claude Jeannerot alors pré- sident du Département du Doubs (entre 2004 et 2015) et sénateur socialiste (entre 2008 et 2014).M.Tempesta a ensuite dirigé le groupe P.-S. minoritaire au Département du Doubs avant de faire un passage à la Région Bour- gogne-Franche-Comté. Contacté, Claude Jean- nerot indique qu’(il) “se prononcera sur l’offre élective municipale en février.” Suspense. “Tous ces socialistes ont critiqué Nicolas Sarkozy… qui est un enfant de chœur par rapport à Emma- nuel Macron, déclare un Républicain bisontin. Ils mangent leur chapeau.” Avec ces départs d’anciens éléphants du P.-S., les locaux historiques du 17, avenue de la Gare d’Eau doivent sonner creux d’autant que le parti a licencié sa secrétaire… faute d’argent. n E.Ch.

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Qu’il semble loin ce temps où Jean-Louis Fousseret et Barbara Romagnan se retrouvaient au local du P.-S. (photo archive L.P.B.).

L’ÉVÉNEMENT

La Presse Bisontine n°217 - Février 2020

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l La France Insoumise Besançon Verte et Solidaire La vraie gauche écolo, c’est elle ?

Côté projets, la liste Besançon Verte et Solidaire se démarque de toutes les autres. Pourquoi n’ont-ils pas rejoint l’alliance P.-S.-P.C.F.-Verts ? La réponse de Claire Arnoux, tête de liste.

L’ urbanisation des Vaîtes, ils sont contre. Le prolon- gement de la R.N. 57 vers Micropolis, contre également. L’armement des policiers municipaux, idem. Ils veulent la gratuité des trans- ports publics pour tous, la mise en place d’un référendum d’ini- tiative citoyenne, la concertation des habitants de Planoise sur la démolition des 1 200 loge- ments. Six idées (pas les seules) qui font que les candidats de la liste BesançonVerte et Solidaire soutenue par La France Insou- mise se démarquent de toutes les listes et surtout de celle dite d’union de la gauche. Pourquoi une vraie collaboration ne s’est- elle pas révélée possible entre La France Insoumise et les autres ? Parce qu’ils sont trop radicaux disent les “socialistes”. Parce qu’ils sont de droite répond Claire Arnoux.

Candidate tête de liste, cette femme connue pour son mili- tantisme n’a jamais accepté de discuter “avec ceux qui ont mené une politique En Marche, qui ont le bilan à Besançon de l’arrêté anti-mendicité, le bilan de l’ex- pulsion de l’association Bol d’Air qui venait en aide aux migrants, le bilan d’une ville de droite qui ne consulte pas ses habitants” énumère la professeure d’his- toire-géographie. Claire Arnoux ne cherche plus

Claire Arnoux et Jérôme Scherrer, respective- ment numéros 1 et 2

sur la liste Besançon Verte et Solidaire soutenue par L.F.I.

à faire de la sémantique sur le terme “gauche”, gal- vaudé selon elle à Besançon : “Je ne vais pas engager une guerre séman- tique sur “la gauche, c’est nous ou pas nous” , coupe la

“Je n’engage pas le débat “c’est nous la gauche.”

candidate. Car on ne sortira jamais de ce débat. Quand je vois que Nicolas Bodin a soutenu François Hollande, un gouver- nement plus libéral et répressif que celui de Nicolas Sarkozy. Gauche, c’est un mot que l’on a temporairement abandonné. Il

y a des personnes qui savent encore ce que l’on met dans ce terme : c’est le progrès social, des traditions militantes de lutte sociale. C’est ce que l’on repré- sente. En revanche, on ne repré- sente pas la gauche version Hol- lande. On fera une campagne

à Besançon, appuyés par des gilets jaunes, par des militants écologistes, les candidats(e)s de B.V.S. - bien que crédités de seu- lement 6 % dans le dernier son- dage réalisé par nos confrères pensent créer la surprise. n E.Ch.

sur le contenu politique, pas sur ce mot.” Comme un symbole, la liste BesançonVerte et Solidaire a inauguré son local de cam- pagne dans le quartier Battant, au 62 de la rue. Présents aux manifestations contre la réforme des retraites

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10 DOSSIER BESANÇON

La Presse Bisontine n°217 - Février 2020

PROJETS

Au cœur du débat des municipales

Téléphérique, télécabine, téléporté… La Citadelle est convoitée À l’approche des

A près la candidateAlexan- dra Cordier (sans éti- quette) qui propose dans son programme un télé- phérique qui relierait le plateau de Saône à Besançon via la Cita- delle (pour un coût d’environ télécabine Chamars- Chaudanne-Citadelle, arguments à l’appui. élections, le projet de desserte de la Citadelle est à nouveau sur la table. Un collectif “pour un accès décent à la Citadelle” propose, lui, la solution d’une

55millions d’euros), c’est au tour de Ludovic Fagaut, le candidat de la droite, de dégainer son pro- jet de télécabine, dont l’idée avait déjà été remise au goût du jour dans le programme de la droite en 2014, après avoir été débattue en vain dans les années quatre- vingt-dix sous l’ère Schwint. Ce serpent de mer ressurgit donc cette année, sous plusieurs formes. Le projet porté par Ludovic Fagaut serait une des pièces maîtresses d’un programme plus global de valorisation touristique de Besançon autour du concept de Port-Citadelle. “Depuis son classement à l’Unesco il y a bien- tôt douze ans, la Citadelle n’a pas gagné un visiteur déplore

répondra pas aux impératifs de redynamisation du cœur de ville et butera sur la quasi-absence de transport en commun pour desservir le secteur de la Rodia, où la nécessaire création d’un nouveau parking “apparaît comme un contresens à l’heure où cette friche industrielle n’a déjà que trop attendu pour être rendue à la nature” plaide ce collectif. Concernant le projet de téléphé- rique soutenu par Alexandra Cordier, le collectif le démonte en quelques arguments : “Une intégration difficile avec le bâti en direction du plateau : survol à basse altitude de maisons avec jardin, nécessité d’achat de par- celles cadastrales. Tout ceci ne peut être que source de coûts, de procédures judiciaires labo- rieuses, avec d’éternels recours, pour à terme aucune garantie d’aboutissement” dit le collectif qui fustige également “la somme de 50 millions d’euros, une somme colossale pour les contri- buables. Tout cela pour relier le plateau et le centre-ville avec une infrastructure extrêmement lourde alors même que la voie ferrée existante pourrait permet- tre d’améliorer ces relations pour un coût nettement moindre. De plus cette ligne ferroviaire serait facilement prolongeable et en relation avec la création des futures haltes ferroviaires sur le

Ludovic Fagaut.Une ville comme Arras a beaucoup mieux su exploiter son label Unesco en passant de 600 000 à 1 million de visiteurs. Besançon a d’indé- niables atouts mais n’a jamais su les mettre en valeur. C’est bien l’objectif de notre projet Port- Citadelle qui comprendra, outre la création d’un port de plaisance aux Prés-de-Vaux et d’une liaison entre la Citadelle et la Chapelle- des-Buis via un pont de singe, une via ferrata et un accro- branches, la création de cette télécabine” développe le candidat de la droite. L’objectif du candidat Fagaut est de faire grimper la fréquentation de la Citadelle à 420 000 visiteurs, contre les 270 000 actuels. “Avec 80 000 visiteurs de plus par an, on cou- vre le fonctionnement de cette télécabine qui relierait les Prés- de-Vaux à l’arrière de la Cita- delle, sans toucher aux remparts.” Le projet Port-Citadelle dont le coût global oscillerait entre 12 et 15 millions d’euros serait engagé “dès le mois d’avril” si la liste Fagaut est élue. Un collectif récemment constitué et baptisé “pour un accès décent à la Citadelle” choisit une autre voie. Ses promoteurs proposent quant à eux un “téléporté de des- serte de la Citadelle de Besançon au départ de Chamars.” Pour eux, créer une télécabine au départ des Prés-de-Vaux ne

Le collectif pour un accès décent à la Citadelle soutient plutôt l’option d’un téléporté Chamars-Chaudanne-Citadelle.

une longueur d’environ 700 mètres chacun. Le premier tron- çon entre Chamars et Chau- danne arriverait à une gare intermédiaire sous la terrasse panoramique de Chaudanne avec un toit plat qui la prolon- gerait. Le deuxième tronçon par- tirait dumême endroit et se diri- gerait directement vers une gare d’arrivée encastrée dans le rocher au pied de la Tour de la Reine avec un ouvrage de type tranchée recouverte, le tout en une seule portée. “Ce parcours présenterait l’avantage d’un véri- table périple de découverte avec un passage à proximité du cen- tre-ville, un survol du Doubs, le point de vue depuis Chaudanne, un deuxième survol du Doubs à plus de 100 mètres au-dessus de la rivière, puis, enfin, une arrivée au plus près des remparts pour contempler ceux-ci.” Les promo- teurs de cette solution estiment le coût d’un tel projet à “environ 12 millions d’euros” ajoute Hugues Le Roy, un des membres de ce collectif qui réunit une petite dizaine de personnes. n J.-F.H.

Grand Besançon (C.H.U.Minjoz, Porte de Vesoul, Miserey- Salines).” Pour ce collectif, la meilleure solution réside donc dans la créa- tion d’un téléporté entre Cha- mars et la Citadelle, via Chau- danne. “Premièrement, cette option présente l’avantage d’une continuité avec le centre-ville et ses commerces qui en ont bien besoin. C’est en plus à proximité directe du futur dynamique pôle

Saint-Jacques.C’est aussi l’un des prin- cipaux pôles mul- timodaux de l’ag- glomération qui serait à proximité directe de cette liai- son.” Le projet de télé- porté (avec un sys- tème idéal à télé- cabine pulsée, c’est-à-dire avec un seul câble porteur et tracteur à la fois) aurait les caracté- ristiques sui- vantes : les deux tronçons feraient

Ludovic Fagaut soutient un projet de télécabine

Un survol du Doubs à plus de 100 mètres au-dessus de la rivière.

entre les Prés-de-

Vaux et la Citadelle, pour un coût

de 5 à 6 millions d’euros.

EN BREF

COMMERCE

Place Leclerc Aldi et Action remplacent l’ex-Darty

Rotary Le club Rotary Besançon Est organise son 4 ème grand concert caritatif le mardi 4 février au Grand Kursaal de Besançon. Les fonds récoltés seront reversés cette année, à l’École de Production de Besançon (chemin de Palente). Créée en 2017, cette école a pour vocation d’insérer et de former jeunes décrocheurs scolaires aux métiers de l’usinage, sur le concept d’apprendre en produisant. Comme il y a deux ans, l’Orchestre Philharmonique de Besançon et la Galerie de la Danse s’associeront pour cette manifestation. Apéritif dînatoire au profit de l’École de Production (vente de boissons et collations) avant le concert vers 18 h 30 salle Proudhon, puis le concert à 20 h 30. Au programme de ce concert : George Gershwin et Musiques de films. Tarif : 20 euros (5 euros

Démoli, l’ancien magasin Darty place Leclerc à Besançon accueillera au mois de septembre deux hard-discounters en alimentaire au rez-de-chaussée, et articles d’intérieur et déco à l’étage. Il reste 400 m 2 à commercialiser.

L e sort de l’ancienmagasin Darty est connu. Finale- ment, ce n’est pas l’en- seigne Carrefour qui s’ins- talle ici mais le hard-discounter Aldi, spécialisé dans l’alimen- taire, et Action, société déjà pré-

sente à Chalezeule.Vides depuis le départ de l’enseigne en juin 2016, les locaux restés vacants durant trois ans vien- nent d’être démolis par une entreprise spécialisée pour lais- ser place à une nouvelle construction. Aldi utilisera 1 300 m 2 de surface,Action une partie de l’étage.

Darty avant sa démolition.

cher sur une vingtaine d’emplois. Une cellule emploi commerce- restauration mise en place par laVille de Besançon va permet- tre à l’investisseur de présélec- tionner les futurs candidats. Ouverture prévue en septembre prochain. À noter que l’ancien bâtiment de la faculté de sciences situé dans le quartier et attenant au Conservatoire botanique de Franche-Comté est aujourd’hui désaffecté. n E.Ch.

cours de construction. La com- mission départementale d’amé- nagement commercial (C.D.A.C.) avait validé le 26 juillet 2016 la création d’un ensemble commer- cial d’une surface de vente de 1 334 m 2 par l’aménagement d’une cellule de 1 035 m 2 et une boutique de 299 m 2 . Ce dernier sera-t-il de trop ? Excentré, parviendra-t-il à cap- ter la clientèle ou seulement celle des logements de l’éco-quar- tier Vauban ? Au total, l’arrivée de ces magasins devrait débou-

Cette lenteur s’explique par des difficultés administratives : l’in- vestisseur Arizona Invest est basé au Luxembourg et ses enseignes sont sous pavillon allemand. Cette arrivée serait complémentaire avec les autres commerces déjà présents ici (coif- feur,magasin de cycles, pizzeria, magasin bio). Seul problème : Lidl doit s’implanter dans le nouvel éco-quartier Vauban en

Le bâtiment a été

totalement détruit pour être reconstruit.

moins de 12 ans). Renseignements et informations au 06 63 70 17 88.

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