La Presse Bisontine 217 - Février 2020

12 BESANÇON

La Presse Bisontine n°217 - Février 2020

SOCIAL

Conséquence de la grève Chez les cheminots, la grève fait mal au portefeuille

Rencontrés au 43 ème jour de leur combat, ces cinq cheminots bisontins n’auront quasiment pas de salaire en janvier et très peu en février. Comment font-ils ?

I ls ont anticipé au mois de décembre en faisant moins de cadeaux de Noël à leurs enfants ou à leur famille. Le vrai cadeau, “c’est celui que nous leur faisons en se battant pour leur retraite. On ne se bat pas que pour notre statut” s’exclame un cheminot bisontin. Rencontrés jeudi 16 janvier à la manifestation contre la réforme des retraites devant lamairie, 5 conduc- teurs de train et contrôleurs à Besançon ont accepté d’expliquer pourquoi les mois à venir vont être compliqués finan- cièrement. “Certains pensent encore que nous sommes payés quand nous sommes en grève : c’est l’imaginaire de la S.N.C.F. qui serait encore une poule aux œufs d’or. Si c’était le cas, on arrê- terait de travailler ! déclare Jérôme, en grève depuis le début du conflit. À ses côtés, Damien, Bertrand, Jean- Louis et Alexandre, ses collègues, affi- chent tous le même nombre de jours de grève (43 jours au 16 janvier) et une certaine fatigue sur leur mine. “La vraie retenue sur nos salaires sera connue le 31 janvier et le 28 février, expliqueAlexandre Régnier (Sud Rail). Nos paies et primes sont décalées sur

les moins N + 1 ou N + 2 car elles sont fonction des primes de découché (N.D.L.R. : primes versées lorsqu’un cheminot ne dort pas chez lui).” C’est une “période anxiogène qui arrive” fait remarquer Bertrand. “On va sans doute passer en grève perlée, c’est-à-dire tra- vailler, combler avec des jours de repos, puis des jours de grève afin de limiter l’impact financier” ajoute un autre. Comment payer les factures de janvier puis de février ? “Je vais taper dans mes économies, ne pas partir en

vacances, répond Alexan- dre. On peut remercier les caisses de solidarité qui vont couvrir 10 à 20 % de nos pertes.” Les budgets seront serrés surtout chez Jérôme et Élodie ou encore Vincent et Stéphanie, deux couples cheminots en grève. Comme à chaque mani- festation, des urnes sont mises à disposition durant le cortège où chacun verse la somme qu’il souhaite. Ce jour-là, une dame

Vers une grève perlée.

Soudés mais les poches vides, Jérôme, Bertrand, Alexandre, Jean-Louis et Damien (de gauche à droite) ne veulent pas abandonner le combat.

apporte une enveloppe de 150 euros. Les cheminots la remercieront. “Mon épouse ne peut pas faire la grève car elle travaille dans le domaine de la santé. Elle donne donc une participa- tion” poursuit un salarié S.N.C.F. Les

ses pertes à 790millions d’euros malgré les 100 millions d’euros de salaires non versés aux grévistes. Un chiffre qui devrait être largement plus important pour 2019-2020. n E.Ch.

retraités de la maison donnent égale- ment pour aider leurs remplaçants, pour qu’ils tiennent le coup. Fatigués, pas résignés, les hommes du rail continuent le combat. Lors des grèves de 2018, la S.N.C.F. avait évalué

SPORT

Le nouveau complexe d’escalade

“Un mur trois fois plus haut que l’ancien” La nouvelle salle d’escalade (à côté du

Q uand on regarde grimper Nao Monchois, cela paraît presque facile. En quelques minutes, le jeune escaladeur bisontinmonte en tête une voie d’une extrême complexité devant un parterre de personnes venues assister - mercredi 8 janvier - à l’inaugu- ration de la salle d’escalade Marie-Paradis, avenue Léo- Lagrange. À quasiment 20 mètres de hauteur, l’ambassa- deur sportif de Grand Besançon Métropole confie sa joie de pou- voir s’entraîner sur unmur d’es- calade “trois fois plus haut que l’ancien.” Les travaux de la salle d’esca- lade réalisés sous la maîtrise d’ouvrage du Grand Besançon sont l’aboutissement de la réflexion et du travail menés depuis 2012 par l’association Entre-Temps Escalade et la Ville. “C’est un bel espace, de niveau international” convient Olivier Estèves, président du groupeAbéo dont une des filiales a équipé en prises les murs d’es- calades. Homologuée au niveau international en vitesse et en bloc, ce nouveau bâtiment a coûté 3,28 millions d’euros (fon- cier et bâtiment) au Grand

complexe Léo-Lagrange) est un équipement de niveau international qui s’inscrit dans l’aventure olympique 2024.

La voie compétition.

qui va booster les effectifs et favoriser la pratique de l’esca- lade pour tous. Les équipements permettent à la fois d’accueillir des personnes en situation de handicap, des débutants et des sportifs de haut niveau lors des compétitions. “On veut dévelop- per le tourisme lié à l’escalade et s’inscrire dans l’aventure olym- pique Paris 2024” précise Jean- Louis Fousseret. Le Grand Besançon a déposé en novembre un dossier pour devenir l’un des centres de préparation aux J.O. et aux Jeux paralympiques. La nouvelle salle permet également

à l’association de poursuivre son projet et de proposer à ses 500 adhérents une qualité d’ac- cueil. Entre-Temps présidé par Éric Simon assume les frais d’entretien de la structure, et recrutera du personnel diplômé pour renforcer l’équipe cadre. Le club alpin français est le second club résident de cet espace. Il bénéficie notamment de 75 m 2 pour son siège social. Un symbole pour cette salle bap- tisée Marie Paradis, du nom de la première femme à avoir gravi le sommet mythique Mont- Blanc, le 14 juillet 1808. n

Besançon alors que l’association a investi 750 000 euros (struc- ture artificielle, tapis, nacelles, prises…). Tous les élus (Ville, Grand Besançon, Département,

Région) et le représentant de l’État se sont féli- cités de la nais- sance de cette structure. La palme revient à l’association Entre-Temps qui est parvenue à ficeler ce projet

Un développeur touristique pour Besançon.

Nao Monchois, athlète d’escalade de renom.

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