La Presse Bisontine 217 - Février 2020

BESANÇON 14

La Presse Bisontine n°217 - Février 2020

Un restaurant gastronomique ouvrira au printemps dans l’ancien pavillon du tourisme Un restaurant prendra place dans l’ancien office du tourisme (place de la Grande-Armée) fermé depuis un an. Le permis de construire a été délivré par la mairie le 23 décembre dernier. ARCHITECTURE Centre-ville

C’ est bien le propriétaire du Château de Ger- migney qui vient s’ins- taller dans ce petit palais de verre avec un bail emphytéotique. Et c'est l’agence d'architecture Archi+Tech qui suivra le chantier avec la lourde tâche de transformer ce lieu conçu pour l’accueil touristique en salle de restaurant. Le bâti- ment qui a reçu le label “Patri-

moine du XX ème siècle” en 2004, reste donc la propriété de laVille de Besançon mais les aménage- ments intérieurs seront à la charge du locataire. “Oui, on y mangera dans ce lieu. L’ouverture est prévue au printemps” com- mente JocelynGelé, propriétaire du Château de Germigney, qui ne souhaite pas pour le moment en révéler plus sur le calendrier et le concept.

Le pavillon du tourisme a vu le jour en 1969 grâce à l’architecte Michel Demenge. La demande lui en avait été faite par l’adjoint à la Culture sous le mandat de JeanMinjoz (MaîtreAlbert Koh- ler). “Le projet de départ était de pousser les touristes à sortir de la Boucle et de leur faire décou- vrir la ville, notamment la magnifique promenade Micaud. C’était la destination historique et officielle. Le bâtiment a été conçu en ce sens” explique l’ar- chitecte soucieux du devenir de son œuvre majeure. Inspiré des œuvres de Mies van der Rohe, le célèbre architecte allemand que Michel Demenge avait rencontré à Berlin où il a vécu, le bâtiment bénéficie d’un jeu de transparences remarqua- ble et 50 ans plus tard, il n’a pas perdu son intérêt visuel. Le choix architectural très moderne, était osé pour l’époque et sans réfé- rence à l’architecture du XVIII ème siècle qui caractérise la ville historique. L’intégration

Le pavillon du tourisme avec le jeu des transparences.

de l’Hôtel du Département ave- nue de la Gare d’Eau en colla- boration avec l’architecte Fran- çois-Xavier Lebleu, le Théâtre de l’Espace à Planoise, lamaison particulière du Docteur Heitz, située chemin des Biquets, l’im- meuble Saint-Pierre dans lequel on retrouve sa prédilection pour les espaces vitrés… On ne compte plus les œuvres avec les- quellesMichel Demenge a trans- formé la ville et l’a fait entrer dans la modernité. “Des idées, j’en ai encore plein la tête” dit cet architecte visionnaire (bientôt 90 ans) avec nostalgie, “mais je laisse le soin à mes confrères du XXI ème siècle de poursuivre la suite de l’histoire…” n B.C.

rencontre une jeuneAllemande, Jutta Jahns, elle aussi fille d’un miroitier berlinois, venue à

dans le contexte urbain est fina- lement très réussie grâce à une simplification extrême de la forme et à l’utilisation d'unmaté- riau unique, le verre. Cet attrait pour la lumière, Michel Demenge (né le 29 juin 1930) le tenait de son père (Raoul Demenge), miroitier réputé au siècle dernier. D’un autre côté, sa mère (Marie-Jeanne), pro- priétaire d’une galerie d’art contemporain au 93, Grande rue (qui a fermé en 1974), lui a com- muniqué son goût des arts. Il part donc étudier l’architecture à Paris et intègre l’école des Beaux-Arts dans l’atelier Lema- resquier de 1955 à 1965 où il y côtoie Le Corbusier. Hasard de la vie, en 1961,Michel

Besançon dans le cadre d’un stage et il l’épouse. C’est grâce aux parents de sa femme qu’il fait la connais- sance de Mies van der Rohe qui, toute sa vie durant, influencera son travail d’archi- tecte. L’office de tou- risme, la place du 8 septembre, la place Pasteur, le groupe scolaire Dürer, l’extension

Retour sur le travail de l’architecte bisontin Michel Demenge.

Michel Demenge,

l’architecte de ce bâti- ment emblé- matique de la ville.

EN BREF

SANTÉ

Un clip au service de psychiatrie La musique pour dénoncer la politique de santé Une praticienne hospitalière bisontine travaillant en psychiatrie a réalisé avec l’aide de Kamel Ansri, vidéaste, et de Pat d’F, musicien, un clip dénonçant les restrictions budgétaires qui touchent le service public psychiatrique.

Boxe Le Local Boxe Club de Besançon organise samedi 8 février un combat professionnel de

boxe anglaise où s’affronteront le Bisontin Guiram

Tamoyan et le Bordelais Joachim Elkaim dans la catégorie des supers- welters, au gymnase Jean-Zay (rue des Cras). Durant la soirée, 10 combats amateurs sont également au programme, dont 4 phases du championnat de région novice. Dans l’écurie des amateurs du club, nous retrouverons 7 boxeurs dont Guillaume Brocco, Hugo Mentha, Steven Gomes qui ont déjà fait leur preuve. Ouverture des portes à 19 heures. Renseignements à contact@localboxeclub.fr Brocante Le Secours Populaire Français organise la brocante de la solidarité, salle de la Malcombe, samedi 1er février de 14 heures à 17 heures et dimanche 2 février de 9 heures à 16 heures, sans interruption.

“A h on aimerait bien l’aider, à vivre en société, tu vois ? On s’est tous dit ah c’est dommage, ah c’est dom- mage, on voudrait faire mieux qu’ça !” Sur l’air du tube “Ah c’est dommage” de Bigflo et Oli, un clip dénonçant les restric- tions budgétaires qui touchent la psychiatrie risque bien de faire le buzz dans lemilieumédi- cal. C’est en tout cas le but recherché par ses initiateurs, las de plaider la cause du service public de psychiatrie sans que les choses n’avancent d’un pouce. “C’est le meilleur moyen qu’on ait trouvé pour dénoncer ce qui se passe actuellement en psy- chiatrie. On sait que l’hôpital public est en difficulté,mais l’hô- pital psychiatrique l’est encore plus” observe Magali Mallen, médecin généraliste au C.H.S.

teur Mallen. Ayant lui aussi participé au clip, son collègue bisontin Charles- Olivier Pons, pédopsychiatre, partage totalement les reven- dications des praticiens en psy- chiatrie : “On est en train de démanteler le service public de psychiatrie. Dernier exemple en date : l’hôpital de Lons s’apprête à accueillir les activités d’une clinique privée de Saône-et-Loire. Les hôpitaux ne sont pas des entreprises et les patients ne sont pas des marchandises. Seul le service public est habilité à rece- voir des personnes privées de leur liberté” note ce militant de l’Union syndicale de la psychia- trie. Ce clip, au-delà de sa valeur artistique, est donc un cri d’alarme après des mois de dis-

du Jura (Saint-Ylie). Férue de musique, elle a réussi à réunir autour d’elle une qua- rantaine de salariés du C.H.S., praticiens hospitaliers, person- nels soignants, administratifs, techniciens. Tous se sont mobi- lisés pour le tournage de ce clip réalisé les 4 et 11 janvier dernier, mis en ligne ce 25 janvier (voir

Le musicien Patrick Fiaques, alias Pat d’F, Magali Mallen et un de ses collègues lui aussi Bisontin, Charles-Olivier Pons.

entamé une grève de la faim pour dénoncer à leur manière l’abandon de la psychiatrie par les pouvoirs publics. En vain. Les Bisontins espèrent donc que leur méthode sera plus efficace. Ils font leur la phrase du célèbre psychiatre Lucien Bonnafé qui affirmait : “On juge du degré de civilisation d’une société à la manière dont elle traite ses fous.” Cette affirmation n’a rien perdu de son actualité. n J.-F.H.

cussions infructueuses avec l’A.R.S. autour des moyens alloués à la psychiatrie, la grande oubliée de la santé selon eux. “Grâce au clip, nous comp- tons bien faire du bruit au niveau national” espère Magali Mallen. Partie du Jura, l’initia- tive espère d’abord faire tache d’huile au sein de l’hôpital de Novillars, puis partout ailleurs sur le territoire national. L’an dernier, c’étaient leurs collègues de Normandie qui avaient

le lien plus bas). “J’ai mis 1 h 30 pour écrire les paroles. Pat d’F, musicien, et Kamel Ansri, vidéaste, se sont associés au projet qui a finale- ment mobilisé tout le monde, et au- delà des apparte- nances syndicales” se réjouit le Doc-

“Nous comptons faire du bruit au niveau national.”

Lien pour visionner le clip : http://patdfmusic.com/espace-pro/clip-la-psychiatrie-en-detresse/

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