La Presse Bisontine 217 - Février 2020

LE GRAND BESANÇON

La Presse Bisontine n°217 - Février 2020

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CHÂTILLON-LE-DUC Polémique La bataille des municipales a déjà débuté

Le président de l’association A.C. 2000 met en cause la municipalité qui ne respecterait pas selon lui une délibération prise en 2018 concernant l’occupation de locaux communaux. Le maire répond.

P our Catherine Botteron, maire de Châtillon-le-Duc, les accu- sations de Gilbert Canillo vont cette fois-ci trop loin. “Pourquoi ne m’attaque-t-elle pas en diffamation ?” provoque le président d’A.C. 2000 qui utilise le terme “d’oligarchie” pour par- ler du fonctionnement municipal. Ambiance. Catherine Botteron joue l’intérêt public et dénonce la posture d’un président qui veut “l’exclusivité des locaux communaux.” Sujet de la controverse : l’occupation du centre Bellevue et de la salle A.C. 2000 pyramidale (baptisée Claude- Comte depuis janvier dernier), pro- priétés de Châtillon-le-Duc. A.C. 2000 les utilise pour proposer une trentaine d’activités à ses adhérents : danse, yoga, tir à l’arc, volley… La mairie a pris le 16 novembre 2018 une délibération (à l’unanimité) régis- sant l’occupation de ces salles et les tarifs de location. Seuls les habitants et les associations résidant à Châtillon ainsi que les associations de partis politiques durant les périodes pré-élec- torales peuvent accéder aux locaux. Logique. “Sauf qu’il y a déjà eu quatre

dérogations de la mairie pour des asso- ciations ou personnes qui ne sont pas de Châtillon. À quoi sert le conseil municipal si le maire ne tient pas compte des délibérations qu’il a prises ?” interroge Gilbert Canillo. Il sera can- didat aux municipales face à Catherine Botteron, candidate à sa réélection. Le président assure que les municipales de mars prochain n’ont rien à voir avec ce sujet qui a débuté en janvier 2019. Ces mises à disposition obligent l’as-

Le Centre Bellevue et la salle pyramidale à Châtillon, au cœur d’un débat.

sociation à délocaliser certaines activités, d’où le point de crispation. Ce n’est pas le seul. L’association qui jouis- sait jusque-là d’une totale liberté d’occupa- tion de l’espace en pro- fitait pour louer les locaux encaissant par la même occasion une manne financière. C’est illégal. Lamairie, dans son bon droit, a tenté d’établir une convention pour régir le fonctionnement

L’association sous-louait illégalement les locaux.

mais le président n’a jamais signé. À la suite d’une réunion en préfecture en 2018 pilotée par son secrétaire géné- ral,A.C. 2000 s’est finalement mise en règle sur les loyers perçus : “Sur le fond de l’affaire, je suis d’accord : il fallait se mettre en conformité même si en 2000 nous avions un accord… que nous n’avons plus en 2018. Sur la forme, je ne le suis pas, car le maire ne respecte pas la délibération. Moi, je suis transparent” dit le président. Une accusation injuste pour Catherine Bot- teron : “Prenons l’exemple de la mise à disposition pour la réunion des secré-

d’une épreuve de vélo ? “Il n’habite pas Châtillon, c’est vrai,mais il accompagne bénévolement l’animation du V.T.T. de la Dame Blanche” répond la mairie. Si la délibération est trop restrictive, rien ne l’empêche de la modifier au prochain conseil. Châtillon pourrait demander à l’association de quitter ses locaux mais elle ne le fera pas. Les bénévoles y font un excellent travail et les adhérents s’y épanouissent. Sur ce point : Gilbert Canillo et Catherine Botteron se rejoignent.Tout n’est fina- lement pas perdu… n E.Ch.

taires de mairie du secteur Morre-Rou- lans : cela ne peut pas être contesté car les différentes réformes successives engendrent des formations dispensées en commune. Les reproches sont infon- dés ! Le président veut l’exclusivité des locaux : il milite juste contre le maire. Quand il parle d’abus de pouvoir, il va trop loin. A.C. 2000 a occupé l’espace sans convention et plus grave, elle sous- louait les locaux. On a bien voulu tra- vailler avec eux, mais le président est arc-bouté” explique l’élue. Quid d’une location à un non Châ- tillonnais qui participe à l’organisation

Caroline transforme et vend ses produits dans la boutique située dans la ferme.

SAÔNE

Circuits courts

Directement du producteur au consommateur Le G.A.E.C. de la Vie de Fer ouvre un point de vente attenant à sa ferme où sont vendus des yaourts, du beurre, de la crème, du fromage blanc… et bientôt de la tomme. Les produits issus des 70 vaches laitières sont transformés par Caroline.

Caroline, entourée de Romain (à gauche) et

Christian. Un travail d’équipe.

L a Presse Bisontine avait rencontré ChristianMorel et Romain Bourgeois en décembre 2018 au lende- main d’un tragique événement : l’incendie criminel de leur bâti- ment d’élevage en cours de

Caroline Bernard qui gère la partie production et vente à la ferme.Tous ont le sourire de pou- voir travailler dans cemagnifique espace. Les 70 vaches laitières, elles, ont déjà pris leursmarques dans l’étable et la salle de traite. La ferme accueille également des bureaux, un logement de fonction, 500 m 2 de panneaux photovoltaïques…et un labora- toire dernier cri. C’est ici que Caroline, compagne de Romain, transforme les pro- duits laitiers. Depuis janvier, la diplômée de l’E.N.I.L. de Poligny peut proposer à la vente les pro- duits de la ferme : lait, crème, beurre, fromage blanc, faisselle, yaourts nature et aux fruits ainsi que de la tomme. “Le plus beau, c’est quand les gens nous disent que c’est bon” remarqueChristian Morel, agriculteur depuis 40 ans à Saône. Convaincu du bien-fondé du cir-

construction.Abattus au lende- main de ce fait divers, les deux associés ont rebondi. Enmoins d’un an, ils ont recons- truit cette ferme située chemin de la Combe du Pommier (entre Saône et Mamirolle) et accueilli

cuit court, il a fait confiance et ouvert son exploitation àCaroline et Romain : “Je veux montrer l’agriculture comme je la conçois : on cultive, on élève, on produit, on transforme.” Facile à dire, plus dur à mettre en œuvre car la réalisation de l’atelier de trans- formation s’est faite au prix d’un investissement en matériel.

“On cultive, on élève, on produit, on transforme.”

Le G.A.E.C. dont une partie du lait est transformée en morbier et en comté séduit déjà de nombreux clients. Les yaourts (0,49 euro l’unité) sont excel- lents ! La bou- tique, type chalet, propose à la vente

Y aller : G.A.E.C. de la Vie de Fer, Che- min de la Combe du Pommier à Saône. Ouvert lundi, mercredi, jeudi, vendredi (16h à 19h), samedi (10h à 12h).

d’autres produits locaux. Sur un écran télé passe une vidéo où le client découvre le fonctionnement de la ferme. C’est ce qui s’appelle de la transparence. Tout ce que réclame le consommateur… n E.Ch.

Romain gère le troupeau de vaches laitières.

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