La Presse Bisontine 217 - Février 2020

32 LE GRAND BESANÇON

La Presse Bisontine n°217 - Février 2020

“J’habite un conteneur maritime” Un couple de Serre-les-Sapins a assemblé six conteneurs pour construire ce magnifique nid douillet avec l’aide d’un architecte. Visite. SERRE-LES-SAPINS Habitat

Q uand les six conteneurs sont arrivés le 4 mars dernier dans le lotisse- ment pour être posés sur le terrain des Goodwin-Hillier, des voisins se sont inquiétés pen- sant qu’il s’agissait peut-être d’une “déchetterie” en cours de construction. Six rectangles en tôle de couleur verte, bleue,

rouge, cela peut en surprendre dans un lotissement. Moins d’un an plus tard, la mai- son de Françoise et Nicholas est l’une des plus belles, sinon la plus belle du lotissement des Epenottes, à Serre-les-Sapins. C’est en tout cas la plus originale. D’extérieur, difficile d’imaginer que cesmurs sont des conteneurs

ayant transporté des tonnes de marchandises sur toutes les mers du globe. “On voulait vivre autrement, rapporte Françoise, assise devant un café fumant dans sa cuisinemoderne. ÀAms- terdam, nous avons vu les appar- tements conteneurs…c’est ce que l’on voulait mais nous avons failli désespérer car on ne savait pas comment s’y prendre. Puis, nous avons rencontré Fabrice Curty, notre architecte.” Le professionnel a créé à Besan- çon pour une entreprise lemême type de réalisation : “C’était mon premier chantier : l’entreprise devait déménager très vite. J’ai trouvé la solution des conteneurs, la plus rapide” détaille l’archi- tecte. Il redonne vie à ces blocs métalliques en fin de vie mais en bon état. Construits en 1985, les conteneurs qui font lamaison du couple sont arrivés en parfait état et n’ont jamais transporté de produits toxiques. Prix d’achat d’un grand conteneur de 12 m de long par 2,4 m de large : 3 500 euros (cours de jan- vier 2019).Acheminés par canal, puis par camion, ils ont été posés

L’espace cuisine et le séjour.

faitement homogènes, le design moderne. À certains endroits, les murs en acier sont apparents pour rappeler les containers. À l’extérieur, un conteneur fait office de lieu de rangement. Dominique Barraux a réalisé pour la famille un site Internet où l’on peut visiter de manière virtuelle l’habitation qui d’ap- parence avec le bardage en bois n’a plus rien d’un conteneur. Le couple s’y sent bien et ça se voit ! n E.Ch.

à l’aide d’une grue. “C’est du Lego. En 2 heures, tout est monté. Avec une disqueuse, on ouvre les fenêtres et on les soude pour les assembler” expose Fabrice Curty. Le 20 juillet, soit quatre mois seulement après la pose sur le terrain, Françoise et Nicholas rentrent dans cette magnifique demeure dotée d’un patio au cen- tre. Superficie : 116 m 2 au sol composé d’un salon-séjour, 3 chambres, deux salles de bains. Isolée par l’extérieur et l’inté- rieur, l’habitation est unmodèle

thermique : elle dépasse les normes actuelles et respecte la réglementation 2020. Avec des panneaux photovoltaïques, elle serait passive. C’est complète- ment étanche…à l’image de ces

outils censés résister aux tem- pêtes. Le prix au mètre équivaut à celle d’une mai- son tradition- nelle. À l’intérieur, les espaces sont par-

“Les souder pour les assembler.”

Françoise et Nicholas Goodwin-Hillier, accompagnés de Fabrice Curty, l’architecte, devant leur maison.

CHAMPOUX

Solidarité Soins de beauté pour âmes et corps en souffrance Après 15 ans dans la comptabilité, Sophie Coulardot-Paquelier a choisi de donner un tout autre sens à sa vie professionnelle en devenant socio-esthéticienne. En toute humanité.

Sophie Coulardot- Paquelier prodigue des conseils et des soins esthétiques sous forme d’atelier thématique.

“J’ ai toujours eu envie d’être à l’écoute des enfants, des personnes âgées ou celles qui sont fragilisées. Cette attirance a fini par revenir même si j’ai d’abord suivi des études en comp- tabilité” , explique Sophie Coulardot- Paquelier. Cette vocation d’aller vers l’autre, cette empathie, seront également mises en évidence lors la validation des acquis, première étape vers la recon- version professionnelle. C’est aussi à ce moment-là qu’elle découvre le métier de socio-esthéticienne. Retour sur les bancs de l’école pour devenir esthéticienne. “En parallèle, j’ai suivi une autre formation sur l’ac- compagnement des personnes en fin de vie, dispensée par l’association Jalmalv.” Diplôme d’esthéticienne en poche, elle complète son cursus avec un Diplôme universitaire en socio-esthétique tout en intervenant bénévolement aux soins palliatifs à l’hôpital Minjoz. Le train est en marche. Le parcours aboutit à la validation du D.U. et l’arrivée d’une nouvelle socio- esthéticienne sur le marché de l’emploi.

“On peut intervenir auprès de patients souffrant de troubles d’ordre physique, psychique et social” , poursuit celle qui choisit de s’installer en micro-société sous l’intitulé “Du Baume au corps”. Elle commence par se déplacer à domi- cile, le temps de se faire connaître et de développer son réseau professionnel. Elle travaille désormais uniquement avec des associations qui la sollicitent pour encadrer des ateliers ou prodiguer des soins individuels. “À la demande d’Oncodoubs, je vais plusieurs fois par semaine à Pontarlier et Besançon dans

Comme dans toutes les professions de soins, Sophie Coulardot a besoin de se ressourcer, se changer les idées. Pour ce faire, elle pratique différents loisirs : footing, rando, méditation…Elle affec- tionne tout particulièrement les longs périples à moto avec son compagnon. De quoi demain sera fait ? Elle compte bien exercer la même profession, pas forcément aux mêmes endroits, ni avec les mêmes structures. “Je laisse venir à moi la demande. Au fil du temps, on constate vite que l’esthétisme est plus un prétexte et un vecteur pour établir le lien.” Mais quel beau lien ! n

entre Besançon et Pontarlier. “Cela représente aujourd’hui l’équivalent d’un temps plein. Je n’ai aucun regret. La socio-esthétique est très riche notamment sur le plan des relations humaines. Quelle que soit la nature de l’interven- tion, il y a toujours des objectifs à attein- dre. Il faut apprendre à se poser, à faire les choses en conscience. Je ne travaille pas seule. On fait régulièrement un débriefing avec l’équipe de prise en charge” , poursuit celle qui prépare actuellement un nouveau diplôme uni- versitaire sur l’éducation thérapeutique du patient.

oncologie-pédiatrie où la socio-esthé- ticienne dispense son savoir-faire auprès des enfants, victimes notamment de leucémie, sous forme de massages. Elle intervient alors pour le compte de l’as- sociation le Liseron. L’accompagnement socio-esthétique peut aussi se prolonger quand le patient est en rémission. Sophie Coulardot- Paquelier encadre ainsi dans les cli- niques Saint-Vincent à Besançon et Saint-Pierre à Pontarlier des ateliers post-traitement qui relèvent de pro- grammes A.P.A. : activités physiques adaptées. Elle partage donc son activité

les services d’hôpital de jour de chimiothérapie où je propose des soins du visage, de manucure, des massages bien-être, du maquillage à des patients. Les besoins en soins esthétiques pren- nent en compte les pré- conisations du corps médical.” Le champ d’action s’est élargi depuis l’automne au service hématologie,

Faire les choses en conscience.

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