La Presse Bisontine 217 - Février 2020

ÉCONOMIE

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La Presse Bisontine n°217 - Février 2020

INNOVATION Réalité augmentée Pixee Medical veut simplifier la chirurgie orthopédique La jeune entreprise de Sébastien Henry s’apprête à commercialiser une première solution assistée par ordinateur utilisant la réalité augmentée pour améliorer la pose de prothèses de genoux. D’abord implantée à Annecy, elle a déménagé à Besançon pour profiter de l’écosystème local en e-santé.

L’équipe de Sébastien Henry va encore s’étoffer de 5 à 10 personnes et un bureau pourrait ouvrir fin 2020 aux États-Unis pour développer le marché nord-américain.

S orte de G.P.S. guidant la main du chirurgien, le dispositif conçu par Pixee Medical pourrait bien modifier le paysage de la chi- rurgie orthopédique. “Il s’agit d’aider les chirurgiens à bien positionner les prothèses grâce

traient un positionnement opti- mal de la prothèse que dans 75 % des cas (contre 95 % avec l’appui de cette technologie). L’enjeu est donc de taille, d’au- tant que 100 000 prothèses de genoux sont posées chaque année en France. Le potentiel de marché est encore plus grand à l’international, notamment aux États-Unis, mais aussi en Inde et en Chine où la demande est en croissance de 20 % par an. Après deux ans de développe- ment, le marquage C.E. est attendu courant 2020. “Un dos- sier d’accréditation pour le mar- ché américain sera aussi déposé en mars prochain et on espère commercialiser ce premier pro- duit d’ici le troisième trimestre” , indique Sébastien Henry, qui envisage déjà de prochaines applications aux prothèses d’épaule, puis de hanche.

à un logiciel de navigation ins- tallé dans des lunettes connec- tées, associé à de petits Q.R. codes sur des guides de coupe” , résume Sébastien Henry, le fondateur de l’entreprise. Jusqu’ici, les méthodes utilisées par le corps médical ne permet-

Pour cet économètre, arrivé par hasard dans l’orthopédie et qui travaille depuis 20 ans dans le domaine de la navigation chi- rurgicale, cette innovation pré- sente plusieurs avantages. Le principal réside dans la limita- tion du coût par rapport aux

s’installer en septembre dernier au sein de la pépinière de Témis Innovation. Cinq des neuf sala- riés employés àAnnecy ont suivi et dix nouvelles personnes ont été recrutées en six mois. “On avait des difficultés à évoluer là-bas, enclavés entre Lyon et Genève et avec la problématique des salaires frontaliers. Alors qu’à Besançon, on bénéficie d’un écosystème fertile autour des dis- positifs médicaux avec l’I.S.I.F.C., l’E.N.S.M.M., l’Université et le soutien des collectivités” , remarque Sébastien Henry. Ce Franc-Comtois d’origine y avait déjà créé avec succès Onefit Medical en 2011, revendu depuis au groupe E.O.S. imaging. n S.G.

les chirurgiens. “Notre système se montre moins invasif” , ne nécessitant ni tige intramédul- laire, ni fixation percutanée. Ce qui réduit la durée d’hospitali- sation. Facile d’utilisation, il offre également des interfaces très intuitives et limite les déchets. “Nos capteurs sont sté- rilisables par autoclave.” Deux concurrents américains et por- tugais planchent sur les mêmes solutions, mais rien n’est encore sorti. “On pourrait donc bien être sur une première mondiale.” Une nouvelle levée de fonds de 2 millions d’euros est venue conforter les perspectives de développement de l’entreprise. Créée fin 2017 à Annecy, Pixee Medical a fait le choix de venir

Le dispositif de navigation chirurgicale développé par Pixee Medical donne des informa- tions de guidage via des lunettes connectées.

robots d’assistance, dont l’équipement atteint plusieurs millions d’euros. “Notre solution ne coûte, elle, que 5 000 euros. Puis environ 300 euros par opération” , pré- cise le dirigeant. Cette alternative de la réalité aug- mentée attire aussi

Une levée de fonds de 2

millions d’euros.

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