La Presse Bisontine 217 - Février 2020

La Presse Bisontine n°217 - Février 2020 L’ÉVÉNEMENT

(photo N.-B. Béliard)

LA GAUCHE GONFLÉE À BLOC

Besançon est-il toujours une ville de gauche ? À moins de deux mois des élections municipales, la question est d’autant plus légitime que plusieurs blocs s’apprêtent à un affrontement inédit : la gauche classique socialo-écolo-communiste, la droite républicaine, et plusieurs forces étiquetées ou apparentées L.R.E.M., sans compter avec le Rassemblement national. Dans ce contexte inédit, la gauche “unie” compte bien virer en tête au soir du 15 mars.

l Élections

La gauche en baisse aux dernières municipales La gauche veut y croire, mais… Les derniers sondages donnant la liste conduite par Anne Vignot largement en tête des intentions de vote donnent des ailes à la gauche bisontine. Mais Besançon est peut-être plus à droite qu’avant…

A nne Vignot, bien que tremblant comme une feuille en faisant son dis- cours lors de l’inau- guration de sa permanence le 15 janvier dernier, a sans doute repris confiance au fil des jours qui ont suivi, et notamment après la publication du sondage de l’institut Sopra Storia pour le compte de deux de nos confrères de la presse écrite et radio qui place sa liste largement en tête avec 34 % des intentions de vote, reléguant les poursui- vants - Éric Alauzet (L.R.E.M.), Ludovic Fagaut (droite et centre) et Jacques Ricciardetti (R.N.) loin derrière avec respective- ment 23, 15 et 10 % des inten- tions. En cinquième position ex aequo on trouve la liste menée par Alexandra Cordier soutenue par le maire sortant, et celle des Insoumis menée par Claire Arnoux, toutes deux créditées de 6 %. La donne est simple : si cette photographie de l’opinion se

confirme dans les urnes au soir du 15 mars, la dynamique sera forcément pour la liste d’Anne Vignot à l’approche du second tour, dans l’hypothèse où les quatre listes dépassant les 10 % peuvent se maintenir. “Besançon reste une ville de gauche et une ville écologiste. Le maire s’étant tourné vers une autre orientation, notre mission est de maintenir cette ville à gauche” commente Anne Vignot, elle qui considère

emmenée par Ludovic Fagaut devient favorite ? Pas vraiment non plus si on considère qu’entre les deux la liste L.R.E.M. d’Éric Alauzet jouera vraisemblable- ment aussi les premiers rôles et que M. Fagaut sera toujours tributaire du score du R.N. si la liste Ricciardetti parvient à pas- ser le cap du premier tour. Petit rappel : en 2014, la liste P.-S.menée par Jean-Louis Fous- seret remportait le second tour avec 47,39%des voix, réunissant autour de son nom 17 943 élec- teurs. Soit à peine plus de 1 000 voix d’avance sur le L.R. Jacques Grosperrin qui avait rassemblé 16 814 électeurs (soit 44,41 % des voix). Le candidat de droite ne devait alors sa défaite qu’au maintien du Front national incarné par Philippe Mougin qui avait réussi à se maintenir au second tour et à grappiller 8,20 % des suffrages, soit 3 106 voix. L’abstention lors de ce second tour s’était établie à un taux record de 42,82 %. Au pre- mier tour, M. Fousseret alors

Anne Vignot, ici lors de l’inauguration de sa perma- nence : “Notre mission est de maintenir cette ville à gauche.”

les autres prin- cipales listes (de Ludovic Fagaut àAlexandra Cor- dier en passant par ÉricAlauzet) comme “autant de listes divers droite.” Partant de ce postulat, la gauche classique serait donc deve- nue largement minoritaire à Besançon. Est- ce que pour autant, la liste

La gauche classique serait devenue largement minoritaire.

En Marche, incarnées respecti- vement par Éric Alauzet et Alexandra Cordier. Pour peu qu’une partie des voix des mar- cheurs ne se reportent pas au second tour sur la liste Anne Vignot, le risque est bel et bien réel pour elle et ses co-listiers de gauche de déchanter après un début d’année placé sous le signe de l’euphorie. n

socialiste récoltait 12 191 voix (33,63 %), contre 11 470 à son adversaire de droite (31,64 %), soit moins de 1 000 voix d’écart. Six ans auparavant, lors du scru- tin de 2008, Jean-Louis Fous- seret était élu dès le premier tour avec plus de 20 000 voix (20 696 précisément), devançant haut la main la droite républi- caine (9 402 voix et 25,79 % pour le candidat malheureux Jean Rosselot) qui, même si on cumu-

lait ses suffrages avec ceux du Front national (3 485 voix), arri- vait loin derrière la gauche. Entre 2008 et 2014, la droite avait donc progressé de plus de 2 000 voix et la gauche fléchi de 3 000 voix. La donne est éminemment dif- férente cette année avec, en plus de l’ancien clivage droite-gauche que ne venait troubler que le Front National, l’existence de deux listes dans la mouvance

J.-F.H.

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