SANTE MAGAZINE 520

Dossier Santé CERTAINES ONDES CÉRÉBRALES SONT BÉNÉFIQUES AU SOMMEIL médecin du sommeil. Elles sont

à la portée de tous : il suffit de les apprendre auprès d’un professionnel ou même à l’aide d’applications smartphones (Petit BamBou, Zenfie ou Namatata pour la méditation ; RespiRelax ou le site coherenceinfo.com/ respirotheque/ pour la cohérence cardiaque, voir encadré ci-dessous ). « Elles aident à s’endormir le soir à condition de pratiquer régulièrement, y compris durant la journée, pour lutter contre le stress en amont », ajoute Mireille Barreau, sophrologue. Pour la cohérence cardiaque, elle conseille par exemple de s’entraîner 5 minutes, 3 fois par jour. MODULER L’ACTIVITÉ DE SON CERVEAU D’autres méthodes sont plus récentes. C’est le cas du neurofeedback : grâce à un casque qui enregistre et retranscrit les ondes cérébrales, on visualise l’activité de notre cerveau en temps réel et on cherche à activer ou diminuer certaines ondes. Psychiatres et neurologues l’utilisent pour améliorer l’épilepsie, le trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH) et certains troubles psychologiques (dépression, addictions...). Il est aujourd’hui à l’étude pour traiter l’insomnie, notamment à l’hôpital de la Pitié Salpêtrière, à Paris. Les spécialistes tentent de stimuler certaines ondes potentiellement bénéfiques au sommeil. Par exemple les ondes alpha, liées à la relaxation, ou des ondes émises en journée lorsqu’on est détendu et immobile. Ces dernières sont très similaires aux fuseaux de sommeil favorisant le sommeil profond, et les neuroscientifiques se sont aperçus que les stimuler durant la journée permet d’augmenter le nombre de fuseaux du sommeil

Le neurofeedback, qui permet d’enregistrer les ondes cérébrales grâce à un casque en temps réel, est aujourd’hui à l’étude pour traiter l’insomnie, à l’hôpital de la Salpêtrière, à Paris.

la nuit et favoriser un sommeil plus continu. « On arrive aussi à amplifier les ondes lentes qui sont les briques de notre sommeil et un des meilleurs marqueurs de sa qualité », explique Thomas Andrillon, chercheur en neurosciences. Reste à savoir comment bien moduler ces ondes : « Stimuler un cerveau dormant peut aussi perturber le sommeil au lieu de le renforcer », indique le chercheur. Si une étude de 2010 auprès de 29 patients montre une réduction du temps d’endormissement de 39,7 % et une diminution des réveils nocturnes de 53,6 % après une vingtaine de sessions de neurofeedback à la maison, d’autres essais sont moins concluants. « Cette technologie est plus utile à certains profils d’insomniaques que d’autres », explique le Dr Jean- Arthur Micoulaud-Franchi, neuropsychiatre et médecin du sommeil. Le neurofeedback DES BÉNÉFICES À CONFIRMER

pourrait être intéressant surtout pour ceux qui ont un sommeil fragmenté (avec peu de fuseaux du sommeil) ou qui ont du mal à s’endormir à cause du stress et de pensées qui se bousculent. Un outil supplémentaire pour mieux dormir et compléter les conseils d’hygiène du sommeil. Avec le grand avantage de ne présenter aucun risque d’effets secondaires, contrairement aux somnifères et aux anxiolytiques.

DES APPLIS ZEN

Petit BamBou Simple et accessible pour se recentrer et relativiser.

Namatata Pour améliorer son sommeil, gérer son stress et positiver.

RespiRelax Pratiquer la cohérence cardiaque pour s’apaiser.

GUILLAUME BONNEFONT / IP3 - APPLE

48 SANTÉ MAGAZINE I avril 2019

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