SANTE MAGAZINE 520

LES TEXTILES TOUT SYNTHÉTIQUE Ces fibres évacuent l’humidité et sèchent rapidement. P our se protéger du froid, on a tendance à opter pour la stratégie de l’oignon : superposer les couches de vêtements afin d’emmagasiner un maximum de chaleur. Et on a bien raison ! « C’est très efficace, dit Marie Montliaud. L’air est piégé entre les fibres des textiles qui nous réchauffent en nous isolant. Plus on porte de couches, plus on augmente le pouvoir isolant. » C’est la première couche, celle au contact de la peau, qui est déterminante car elle reçoit directement la chaleur émise par le corps. Pour être efficace, elle doit donc

être isolante et portée près du corps pour limiter les déperditions de chaleur, tout en évacuant l’humidité pour rester au sec. On oublie donc le coton ! « Très hydrophiles, ses fibres absorbent l’eau et sèchent lentement, faisant courir le risque d’attraper froid dès que l’on transpire et d’entraîner des irritations au niveau des zones de frottements », explique Marie Montliaud. De nombreuses autres fibres, synthétiques ou naturelles, répondent à ces exigences. Mais l’efficacité d’un textile réside aussi dans l’épaisseur des fibres choisies, la technique de tricotage et l’éventuel ajout de particules dans la fibre.

À RETENIR ! Les fibres de viscose absorbent l’humidité du corps et la transforment en chaleur. Celles de polyester absorbent l’humidité et sèchent rapidement. Celles de polyamide sont peu perméables à l’air mais résistantes et étanches : elles permettent de conserver la chaleur. Les piègent l’air, ce qui augmente le pouvoir isolant. Le polyuréthane et l'élasthanne apportent de l’élasticité au tissu. microfibres d’acrylique

LE HEATTECH, D’UNIQLO Ses fibres : il est constitué d’un mélange de quatre fibres : viscose, polyester, micro- acrylique, et polyuréthane. Le principe : les fibres de viscose absorbent l’humidité du corps et la convertissent en chaleur. Celles de polyester absorbent également l’humidité et sèchent vite. Les microfibres d’acrylique décuplent le pouvoir isolant : comme elles sont de très petite taille, un même fil contient un grand nombre de microfibres, et donc un grand nombre d’interstices entre ces fibres capables de piéger l’air. Le polyuréthane apporte de l’élasticité. Ce principe est décliné en 3 gammes : 1. Le Heattech classique. Plutôt adapté pour un temps frais (au-delà de 0 °C) et humide, affirme la marque. Mais tout dépend de sa frilosité, de son activité physique et de ce que l’on porte au-dessus. Pour marcher en ville, mieux vaut ajouter une bonne couche ! 2. Le Heattech extra-chaud, présenté comme 1,5 fois plus chaud que le Heattech classique. Il est fabriqué avec des fils plus

LE THERMOLACTYL, DE DAMART Ses fibres : c'est un mélange de polyester, polyamide, acrylique et élasthanne. Le principe : Damart fournit moins de détails sur les caracté- ristiques de chaque fibre utilisée. Mais, comme pour le Heattech, elles produisent de la chaleur en absorbant l’humidité du corps, permettent au vêtement de sécher vite et leur structure est travaillée de façon à piéger un maximum d’air. Des particules de céramique, qui renvoient la chaleur vers le corps, sont ajoutées au cœur des fibres. Le textile est tricoté de façon à laisser s’échapper l’humidité. Il existe 5 gammes de Thermolactyl – les degrés – qui correspondent à 5 niveaux de chaleur : 2 pour une

épais, donnant au vêtement plus d’épaisseur. L’envers est légèrement duveteux : « ce qui améliore le pouvoir isolant », note Émilie Drean, maître de conférences, spécialiste des textiles à l'École nationale supérieure d'ingénieurs Sud- Alsace. Il est conseillé pour un temps plus froid (en dessous de 0 °C) et sec. 3. Le Heattech ultra-chaud, présenté comme 2,2 fois plus chaud que le classique. Le textile est encore plus épais. Et l’envers est en polaire : « ce qui signifie qu’il a été gratté pour faire ressortir des fibres et augmenter la rétention de chaleur », dit Émilie Drean. Il est conseillé pour le grand froid (en dessous de – 10 °C), mais peut être porté par temps plus clément si la couche qui vient au-dessus n’est pas trop épaisse.

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77 SANTÉ MAGAZINE I avril 2019