La Presse Bisontine 51 - Janvier 2005

Mensuel d'informations de Besançon et du Grand Besdançon

N° 51

Un laboratoire de 350 personnes à Besançon L’institut de recherche F.E.M.T.O.- S.T. est né cette année de la fusion entre 5 laboratoires bison- tins. Il cherche à s’implanter com- me institut de référence au cœur du pôle industriel Témis. p. 31 Immobilier : les prix de la location en ville 1,80 € Janvier 2005 Le troisième lundi du mois Mensuel d’information de Besançon et des cantons d’Audeux, Boussières, Marchaux, Quingey et Roulans. Le marché de la location reste relativement stable à Besançon. Contrairement aux acquisitions immobilières où les prix ont flam- bé. Le point sur un marché en mouvement. p. 6 à 8 Les gendarmes de Saint-Vit sur tous les fronts La construction d’une nouvel- le caserne de gendarmerie à Saint-Vit va démarrer début 2005. L’occasion de faire le point sur les missions d’une brigade en milieu rural. p. 23 Aérodrome de La Vèze : attention travaux Le syndicat mixte de l’aérodro- me de La Vèze envisage d’en- treprendre des travaux de sécu- risation de la piste. p. 32

Bilan du maire à mi-mandat Qui pourrait détrôner Jean-Louis Fousseret ?

- Jean-Louis Fousseret se confie dans un long entretien à La Presse Bisontine - Le maire de Besançon a-t-il tenu ses promesses ? - Qui est en mesure de contester la position de Jean-Louis Fousseret - La droite municipale se cherche un leader

Lire le dossier p. 13 à 17

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Rédaction : “Les Éditions de la Presse Bisontine” - B.P. 83 143 - 5 bis, Grande rue - 25503 MORTEAU CEDEX - Tél. 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81

L’ INTERVI EW DU MOIS

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Éditorial

P OLITIQUE

Magazine L’Express

Christophe Barbier : “Jospin devient inutile à son parti”

Assurance Il est évident que l’homme a acquis de la confiance. On le remarque d’abord dans la prise de parole. Même si Jean- Louis Fousseret ne sera jamais un redoutable tribun à l’éloquence hors pair, il a pris une nette assurance en trois ans. Renforcé par ce sens du contact qu’il cultive depuis des années, le maire de Besançon n’est plus le même qu’en début de mandat. Même ses détracteurs le reconnaissent. Il est sans doute aussi plus épanoui et à l’ai- se depuis qu’il s’est défait - bien contre son gré - de ses habits de député. Passant l’intégralité de son temps à la ville et à l’agglomération, il a logique- ment approfondi ses dossiers. Il a acquis une certaine maturité après avoir essuyé les plâtres d’une nouvel- le majorité bricolée pendant l’entre deux-tours. Malmené durant les quelques premiers mois de son man- dat, d’ailleurs beaucoup plus par son propre camp que par une opposition toujours bancale, Jean-Louis Fous- seret s’est forgé une nouvelle étoffe. Son récent “oui” à la Constitution euro- péenne, l’affirmation progressive de Besançon sur le plan national (la pres- se hexagonale en témoigne en ce moment) participent de cette séréni- té affichée. Est-ce à dire pour autant que le maire, arrivé à la moitié de son premier mandat, est devenu insub- mersible? Ce serait aller bien vite en besogne. Le danger ne viendra pas pour l’instant de la droite, affaiblie par de lancinantes divisions. Il ne viendra pas non plus de ses amis politiques, dont la plupart devraient lui renouve- ler leur confiance. Avec un départe- ment du Doubs et une région Franche- Comté qui ont basculé à gauche en mars dernier, Jean-Louis Fousseret a désormais toutes les cartes en main pour réussir les dossiers engagés. Le maire de Besançon n’a maintenant plus d’échappatoires. Débarrassé de ses querelles internes avec une par- tie de sa majorité, favorisé par l’ato- nie actuelle de l’opposition municipa- le et porté par la vague régionale rose de 2004, il a tous les atouts pour mener à bien sa politique. Il ne sera donc jugé que plus sévèrement sur son bilan, en 2008, date probable des prochaines municipales. Les échéances électo- rales nationales de 2007 pourraient aussi venir perturber ce bel équilibre qui assure à Jean-Louis Fousseret son actuelle sérénité. ! Jean-François Hauser

Christophe Barbier est le directeur adjoint du magazine L’Ex- press et responsable de son service politique. Il brosse le portrait de l’échiquier politique français à la fin d’une année 2004 marquée par de profonds bouleversements des cartes.

L a Presse Bisontine : Quel bilan politique dressez-vous de cette année 2004? Christophe Barbier: Nous avons eu une année formidable, année en deux temps avec un premier semestremarqué par la sanction des électeurs aux élections cantonales, régio- nales et européennes de la politique conduite par le gou- vernement et le président. Le deuxième semestre qui aurait dû être vide a été passion- nant car ce sont télescopées

C.B. : Les médias préfèrent s’amuser des querelles de per- sonnes et laisser les problèmes de fond à d’autres. Ensuite, les Français savent qu’une partie des problèmes ne peut être réglée par des hommes politiques. Enfin, la matière concrète gouvernementale est pauvre. Le P.S. était ces temps- ci très occupé avec son réfé- rendum donc n’était pas for- ce de contre-propositions sur les problèmes de fond des Français. Les préoccupations des Français reviendront sur le devant de la scène après le référendum sur la Constitu- tion mais sur la base pro- grammatique dans le cadre des élections présidentielles en 2007, à droite comme à gauche. L.P.B.: Que vous inspire le départ du très médiatique Nicolas Sar- kozy? C.B.: Je pense qu’il a fait une erreur d’aller à l’U.M.P. Il perd l’action, et il a fondé sa légi- timité sur l’action. Il perd aus- si le côté “au service de tous les Français”. Il est mainte- nant devenu le chef d’un clan. Il a enfin perdu en activité médiatique car quand vous êtes ministre, vous emmenez les journalistes de la presse nationale et locale. Quand c’est un chef de parti qui se déplace, il y a moins de curio- sités, il ne pourra pas faire le même numéro. Il veut pas- ser trois jours par mois dans une région française, mais il sera à l’écoute, ce ne sera donc pas le “Sarko-show”. Je pense qu’il aurait dû quitter le gouvernement dans quelques mois et ensuite ne prendre aucune fonction, pour penser et travailler sur un programme. Il a commencé à le faire par ailleurs avec

Kahn par exemple a les capa- cités d’un homme d’État, il a les idées et il est plutôt popu- laire dans le pays, mais pas dans le parti. Fabius a des qualités d’homme d’État for- midables, un courant qui le soutient dans le parti mais le pays ne l’aime pas. Hollande est adoré dans le parti, il pro- gresse beaucoup dans l’opi- nion mais il n’a jamais été ministre. Il faudrait unmélan- ge des 3 pour faire un prési- dentiable cohérent. Le seul qui avait tout, c’est Jospin. Mais son retour est compliqué, car il devient inutile à son parti. Ensuite, en 2007, il aura quandmême 70 ans et je sens un agacement chez les militants, avec cet éternel retour. L.P.B.: Quelle sera la stratégie adop- tée par le président Chirac dans les prochains mois? C.B.: Le non au P.S. aurait obli- gé Chirac à changer de pre- mier ministre vite. Le oui du P.S. lui laisse le choix. Selon le début de l’année 2005, si les indicateurs économiques repartent à la hausse, qu’il n’y a pas de conflit social, que Raffarin reprenne du poil de la bête, Chirac peut se dire : “Raffarin reste à Matignon sans faire campagne et une fois le référendum passé, je change et j’ouvre une deuxiè- me phase de mon quinquen- nat.” Si les choses sont plus compliquées pour Raffarin au premier trimestre, il faudra changer de premier ministre. L.P.B. : Le président de la Répu- blique est encore relativement absent de la scène de la politique intérieure? C.B.: Dans la première partie de son quinquennat, les affaires intérieures l’ont peu préoccupé, mais depuis quelques mois, il revient de plus en plus dans les préoc- cupations franco-françaises avec la reprise de ses voyages en province par exemple. C’est un signe. Chirac repartira sur le volet européen avec le réfé- rendum sur la Constitution européenne qui est un élé- ment-clé du quinquennat actuel. S’il est gagné ou per- du, cela change tout. L.P.B. : Les querelles politiques relayées par les médias sont bien éloignées des préoccupations des Français?

trois actualités : l’arrivée de Nico- las Sarkozy à la tête de l’U.M.P., le oui du parti socialiste et la décision de jus- tice dans le pro- cès Juppé. Cet- te année a été

“Hollande est désormais dans le quarteron des présidentiables.”

Christophe Barbier intervient également régulièrement sur l’antenne d’Europe 1.

beaucoup et que l’on perd de la distance critique. Enfin, il y a une certaine paresse, une fois que l’on a ses sources principales, on ne pense pas à les renouveler. Il faut fai- re l’effort de se tourner vers les nouveaux élus qui arri- vent sur la scène politique. Il faut aussi savoir que les hommes politiques sont deve- nus bons dans les interviews. Il y a 15 ans, les hommes politiques ne savaient pas faire, aujourd’hui, ils sont formés, entraînés et donc c’est plus difficile de les bouscu- ler. Il faut enfin que les émis- sions politiques reprennent un peu de l’impertinence qui a été concédée à des Fogiel ou des Ardisson. L.P.B. : Comment vont se posi- tionner dans les prochains mois les forces politiques autre que l’U.M.P. et le P.S. ? C.B. : Il y a une grande ques- tion : Le Pen sera-t-il en état de se présenter en 2007 ? On connaît ses ennuis de santé, il vieillit, il a 4 ans de plus que Chirac, il est né en 1928. S’il se présente en étant

didats qui font moins de 8 % et ceux qui sont au-dessus de 14 %. Il n’y a rien entre les deux à l’exception de Lajoi- nie une fois avec un score de 8,5 % environ. Comment Bay- rou pourra-t-il passer de l’un à l’autre ? Il devra produire des idées. Jusqu’à présent, il livre des analyses, des dia- gnostics. S’il n’a pas d’alter- native centriste avec des pro- positions, il restera à moins de 8 %. Le Parti communiste, c’est fini. Les Verts, ils sont tou- jours entre la déchirure, l’ex- plosion et la normalisation. Le P.S. a besoin des Verts. L’extrême gauche est une hypothèque qui est levée, il n’y a pas la place pour une force politique, les élections européennes l’ont montrée. L.P.B. : Deux dernières questions sur la presse nationale. Elle tra- verse vraiment une crise impor- tante ? C.B.: Il y a une crise de la publi- cité, de la lecture et de l’ac- tionnariat. On traverse une mauvaise passe. Je pense que le gouvernement devrait se pencher sur ce secteur. L.P.B. : Un commentaire sur le départ d’Edwy Plenel de la direc- tion de la rédaction du Monde ? C.B. : C’est la fin du trotskis- me, c’est une famille qui perd les manettes. Ensuite, c’est la fin au Monde d’une stra- tégie économique qui consis- tait à avaler des titres pour prendre la trésorerie. Ça ne marche pas car c’est un puits sans fonds. C’est un départ symbolique mais l’essentiel n’est pas là, l’enjeu est la recapitalisation. Qui va mettre 50 à 60 millions d’eu- ros dans ce journal ? ! Propos recueillis par E.C.

faste pour certains hommes politiques comme François Hollande qui s’affirme com- me un présidentiable, Strauss- Kahn qui a fait un gros tra- vail. À droite, il y a l’épanouissement des hommes comme Borloo, Dutreil ou Copé. L.P.B.: Que vous inspire le oui des socialistes au scrutin interne et par conséquent, la défaite de Fabius? C.B.: On n’a jamais tout per- du en politique lorsqu’on est soi-disant mort politiquement. Si les Français votent non au référendum sur la Constitu- tion européenne en 2005, Fabius sera à nouveau sur le devant de la scène, car le pays lui aura donné raison. La lar- ge victoire du oui est une défai- te personnelle importante pour lui. Avec un score de 40% pour le non, c’est presque humiliant. Les perdants sont également du côté du oui car les soutiens de Hollande com- me Lang, Delanoë, Aubry, Strauss-Kahn et Jospin auraient tous voulu une cour- te victoire. Dans ce cas, ils auraient pu dire à Hollande, “heureusement que nous avons été là”, et chacun aurait pu tirer la couverture à soi. Avec près de 60 %du oui, c’est la victoire de Hollande. Il a eu le courage de faire ce réfé- rendum, malgré les critiques. Cela signifie que lesmilitants, en votant massivement, ont approuvé cette démarche et ont soutenu la position du premier secrétaire. Hollande est désormais dans le quar- teron des présidentiables. Le problème au P.S. est qu’ils ont tous des qualités mais pas toutes celles qu’il faut. Strauss-

pathétique est qu’il fait 8-9 % au lieu des 16-17 %, cela change tout. S’il était en plei- ne forme, il n’y a aucune raison qu’il ne fasse pas le même score

un sujet sensible, le communauta- risme. Il a mis un peu le feu, ça remet l’attention sur lui, mais il ne pourra pas le fai- re sur tous les sujets.

“Sarkozy a fait une erreur d’aller à l’U.M.P..”

est éditée par “Les Éditions de la Presse Bisontine”- 5 bis, Grande Rue - BP 83143 - 25503 MORTEAU CEDEX - Tél.: 0381679080 - Fax: 0381679081

E-mail: publipresse@wanadoo.fr Directeur de la publication: Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction: Jean-François HAUSER Directeur artistique: Olivier CHEVALIER Rédaction: Thomas Comte, Gilliane Courtois,

qu’en 2002 car il y a toujours autant de problèmes dans le pays. S’il renonce et que der- rière, Marine Le Pen et Goll- nisch se font la guerre, ils n’auront aucune chance de faire un score. Bayrou a un but, c’est la pré- sidentielle, il fait entre 8 et 11 % dans les intentions. Or si vous regardez les élections présidentielles depuis la V ème république, il y a tous les can-

L.P.B. : On reproche souvent la connivence entre les hommes poli- tiques et les journalistes ? C.B.: Les journalistes se dépo- litisent, il y a de moins en moins de journalistes mili- tants dans les journaux d’in- formations générales et c’est une bonne chose. La conni- vence entre hommes poli- tiques et journalistes vient aussi du fait que l’on se voit

Jean-François Hauser. Régie publicitaire: Besançon Médias Diffusion- Tél.: 038167 90 80

Imprimé à I.P.S. - ISSN: 1623-7641 Dépôt légal: Décembre 2004 Commission paritaire: 1102I80130

Crédits photos: La Presse Bisontine, Archael, L’Express, handball Saint-Vit, hôtel Castan, ville de Pontarlier.

VOS RÉACTIONS Circulation à Besançon

Courrier des lecteurs 4 Chaque mois, une rubrique est consacrée au “courrier des lecteurs”. Retrouvez sur le site de besac.com une sélection d’articles parus dans La Presse Bisontine. Nous publions un extrait des réactions des internautes. Ventes prochaines du Vox et du Plazza

L a rue de Vesoul ? Pourquoi saturée, et bien demandez aumaire de Besan- çon. Où passer pour aller à Besançon ? Il n’y a plus d’itinéraire bis. Un bon rond- point a été construit sur la D. 75 au niveau du champ de tir mais en même temps une borne a été mis aux Mont- boucons. La route de Gray est saturée également et impossible de passer par l’avenue de l’Observatoire, borne éga- lement. Le chemin de Valentin est fait pour que les voitures ne passent plus. Le détournement n’est pas fini, bloca- ge au niveau de l’échangeur de la rou- te de Dole, etc., etc. Les voitures doi- vent passer au même endroit. Parkings extérieurs : un est fini, celui de Planoise, mais il n’est pas sécurisé, alors laisser sa voiture sans protection. Celui de Temis, pas d’itinéraire pour s’y rendre et toujours pas fini. Besançon, ville sans voiture oui mais il faut mettre en place la possibilité de laisser sa voiture à l’extérieur et per- mettre aux clients potentiels de pouvoir faire ses courses en ville dans de bonnes conditions. Besançon sait faire coût par coût mais ne voit pas l’avenir. Yvon - Besançon H a là là, si chacun d’entre vous emmenait un ami, un voisin, ou un cousin dans sa voiture au lieu de venir seul : ça ferait 4 fois moins de voitures dans le centre-ville !(hé oui, il y a 4 places dans une voiture). Si, chacun d’entre vous prenait le bus de temps en temps, ça ferait moins de voitures au centre-ville ! (il y a plein de bus vides…). Si ceux qui prennent la voiture pour les petits déplacements décidaient de prendre le vélo ou de marcher, ça ferait moins de voitures au centre-ville. En dessous de 20 minutes de marche, c’est tout à fait acceptable et pas fati- gant (vous marchez en moyenne 1 heu- re quand vous allez faire vos courses en grande surface !). Et puis si chacun envoyait un courrier ou un E-mail à nos élus pour faire accé- lérer les travaux de voies bus en site propre (c’est-à-dire, réservés unique- ment aux bus) et les travaux de pistes cyclables sécurisées : il y aurait alors une réelle prise de conscience de la part de vous tous. Alors réfléchissez et agissez… Patricia - Besançon

F aut aussi que les gens com- mencent à intégrer le concept qu'ils vivent et/ou travaillent dans une ville de 120 000 habitants, dans une agglomération de 175 000, aux- quels il faut ajouter tous les gens de Haute-Saône, Baume-les-Dames, Dole, Pontarlier, Valdahon, etc. qui viennent quotidiennement en ville. Ceux-là, vu la pauvreté des trans- ports en train ou en bus en dehors de la C.A.G.B., on peut difficilement leur demander de ne pas prendre leur voiture. Par contre, ceux qui vivent sur place (- de 15 km), c’est à eux d’agir, puisqu’ils sont les pre- miers concernés. Sachant que tra- ditionnellement en France, les élus et le système ne devancent ou n’an- ticipent pas beaucoup les muta- tions, ils ne réagiront que s’il y a une demande identifiée. Tant que les gens sont d’accord pour mettre 35 mn le matin entre Châtillon et la Boucle, ou de perdre une heure dans la côte de Morre, pas besoin de s’inquiéter. Votre dernière remarque dans l’interview du directeur du ser- vice voirie est intéressante dans ce sens. Jacques - Besançon C ’est bien joli de conseiller aux Bisontins d’abandonner leur voi- ture pour prendre le bus, c’est ce que j’ai fait il y a des années, quand les bureaux de mon entreprise étaient à Planoise, quartier extrêmement bien desservi par Ginko. Mais ce n’est de loin pas le cas de tous les quartiers : dans celui où j’habite actuellement, ainsi que dans celui où se trouve mon lieu de travail, il passe, aux heures de pointe, et en période scolaire, un bus toutes les 20 minutes… en dehors des heures de pointe. En période de vacances scolaires, même aux heures de pri- se et sortie du travail, un toute les heures… et à des horaires non res- pectés, retard ou même avance. Résultat, quand on en manque un parce qu’il est passé avant l’heure, il faut attendre le suivant pendant une heure ! Résultat, je me suis à nouveau motorisée, et au lieu de mettre une heure pour aller travailler, je mets 20 mn, malgré les bouchons. Bravo Ginko, pour lequel on voit un tas d’articles dithyrambiques dans le BVV ou autres publications muni- cipales ou départementales. Olivier - Besançon P as toujours facile de se déplacer à pied quand on a une profes- sion qui implique plusieurs rendez- vous par jour et dans tout Besan- çon. J’habite le centre-ville. Quand j’ai des rendez-vous dans la Boucle ou à proximité, j’y vais à pied. Pour le reste, pas d’autres choix que de prendre la voiture. Le bus c’est bien joli, mais ça met beaucoup plus de temps. Je devrais réduire de moitié les rendez-vous que je prends dans une journée. Et le vélo, je suis tout à fait d’accord, c'est une très bon- ne solution. Seul petit bémol (tout à fait personnel) : en 2 ans, je me suis fait voler 2 fois mon vélo… ça décou- rage, je vous assure. Julie - Besançon

J e travaille à Seurre, à 80 km de Besançon, donc pour moi la voi- ture est essentielle même si je suis seul pour aller travailler (et oui mes collègues n’habitent pas si loin). Je ne prends jamais la voiture pour aller au centre ville : normal, j’habite à 10 minutes à pied mais tout le monde n’a pas cette chance. Mais je vais à Châteaufarine en voiture faire mes courses, normal, le bus ce n’est pas pratique et pas très rapide pour ça. Les gens se plaignent de la circula- tion mais croyez-moi, Besançon est très peu saturée en ce sens. Il faut voir Dijon (10 000 habitants de plus que Besançon intra muros ), voire même Belfort aux heures de pointes. Quant à Strasbourg, je n’en parle pas, c’est la jungle. Par exemple à Besançon, on a enco- re de la chance de trouver des places non payantes pas trop loin du centre- ville, ce n’est pas partout pareil. Fabrice - Besançon N on seulement la fluidité n’existe pas à Besançon, sauf à se dépla- cer très tard dans la nuit mais, de plus, les initiatives sont parfois faites pour gêner encore cette fluidité. C’est le cas pour la borne mise en place avenue de l’Observatoire où le trafic était très loin d’être important (je sais, ma fenêtre de bureau donne dessus) et c’est le cas pour le nouveau feu tricolore mis en place depuis hier en haut de l’avenue Carnot. Pour les pié- tons, me direz-vous. Personnellement, je suis piéton et automobiliste à cet endroit-là et malgré tout, le choix d’un feu ne me semble pas judicieux vu l’importance de la circulation, mais, évidemment un passage souterrain est beaucoup plus cher ! Où cela devient grotesque, c’est que le même feu sanctionne la rue de Belfort devant le consulat d’Algérie et là, il ne sert vraiment pas à grand-chose. Ne pour- rait-on conserver celui de l’avenue Carnot en supprimant celui qui lui cor- respond rue de Belfort ? Eva - Besançon D écidément, beaucoup n’ont pas encore compris le plan de dépla- cements urbains. Tout est mis en œuvre pour favoriser les bus, les cycles et les piétons. Voilà pourquoi nous voyons au jour le jour des travaux ça et là pour favoriser ces trois dépla- cements. Bien sûr, l’automobiliste râle de plus en plus mais il râlerait moins s’il laissait sa voiture aux entrées de la ville. À mon avis, on arrivera bientôt à obli- ger les automobilistes à payer plus cher pour les inciter à laisser les voi- tures (parkings du centre-ville payants, augmentation des P.V. de mauvais stationnements ou mauvais payeurs, et pourquoi pas comme à Londres : un centre-ville interdit ou payant avec un péage !). Pour ma part, j’ai compris depuis long- temps et je m’applique à utiliser le vélo ou la marche à pied au centre- ville : ça va beaucoup plus vite, ça ne pollue pas, ça ne gêne personne, je gare mon vélo où je veux et sans rien payer, et je passe à travers les bou- chons. Alors faites comme moi, et arrêtez de râler ! Frédéric - Besançon

U n lieu pour la musique ne serait pas une très bonne idée en plein centre-ville. Pour les concerts, il faut un minimum de parkings à proximité, et surtout pas trop de voisins. Pour ça, le centre-ville est loin d’être l’en- droit idéal. Par contre, pour évoquer la S.M.A.C., le projet semble avancer... Ça pour- rait se faire vers Tarragnoz, mais ça reste encore à confirmer. Quant à la solidarité entre les artistes et ceux qui les accueillent, il y a de très bonnes structures comme le Bas- tion, la Crémerie, le Cylindre…qui accueillent des artistes locaux et qui font pas mal pour leur promotion. Sans compter tous les bars qui accueillent aussi les groupes régionaux et font payer une entrée pas très chère ou pas d’entrée du tout : bodega, bar de l’U, Arcades, Gibus, Carpe diem, Asylum… Et en attendant de trouver mieux à Besançon, il reste le Moulins de Brainans ou la Vapeur à Dijon, pas si loin que ça et avec une très bonne programmation ! Pierre - Besançon I l ne faut pas mettre la FNAC à la place du Plazza ! Je suis d’accord avec le fait que les commerçants du centre-ville pratiquent une politique trop élitiste: le centre-ville ne vous appartient pas ! Laissez les gens qui ont des idées faire vivre le centre. Au centre, il n’y a que des opticiens, des vendeurs de téléphones, et des banques mais il manque cruellement de magasins d’habits “tendan- ce”. Il manque aussi un bar vraiment origi- nal. Je pense qu’un bar-restaurant avec une scène, en gardant le côté magique du Plaz- za, aussi bien au niveau architectural qu’his- torique, serait le bienvenu. Un Bisontin de Paris

N ous disposons d’un complexe instal- lé au centre-ville de Besançon qui doit se reconvertir tout en gardant si j’ai bien compris, sa nature architecturale d’origi- ne. L’organisation en plusieurs anciennes salles de projection peut être conservée, et le grand avantage est que ces diffé- rentes salles sont déjà insonorisées non ? Le constat sur Besançon est que nous dis- posons de salles de concert en dehors du centre-ville, Micropolis (trop gros pour accueillir certains artistes plus modestes,) le Cylindre, où il faut avoir un moyen de locomotion. Certes les bars bougent avec la scène locale mais n’offrent pas de struc- ture bien équipée, ni insonorisée (sauf bien- tôt peut-être le Cousty). Alors pourquoi ne pas utiliser le Plazza pour y installer une voire plusieurs salles de concerts, qui pour- raient être utilisées par la scène locale pour apprendre à évoluer sur une scène digne de ce nom ? Cela permettrait de fai- re venir des artistes de tous styles, à mi- chemin entre le caf’conc’ et la grosse sal- le de spectacle. Bien évidemment, on peut y installer éga- lement des espaces dits culturels : expos, etc. Le tout au centre-ville, avec restau- rants, bars, bus, parkings à proximité. Alors que la ville s’implique financièrement dans ce projet de reprise pour en faire un lieu attractif. Yvan - Besançon

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RETOUR SUR INFO - BESANÇON

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La chasse aux soldes ouvre le 12 janvier l’actualité de Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de

Besançon fixe son cap du développement urbain

V aste programme que celui de l’éla- boration du projet d’aménagement et de développement durable (P.A.D.D.) et de la révision du plan local d’urbanisme (P.L.U.). L’enjeu de la réflexion est de taille puisque la municipalité condi- tionne aujourd’hui l’évolution de la capi- tale régionale d’ici à l’horizon 2020, en définissant les secteurs potentiellement urbanisables et ceux à conserver en espa- ce vert par exemple. Le tout est de trou- ver l’équilibre en allant vers une urbani- sation maîtrisée et organisée. Les ambitions de la municipalité reposent sur plusieurs axes. “L’idée est d’élargir le centre-ville, en aménageant des secteurs comme celui de la gare Viotte, où l’encla- ve militaire que représente la caserne Vau- ban. Nous allons progressivement intégrer à la ville ce site encore propriété de l’ar- mée” indique Michel Loyat, adjoint char- gé de l’urbanisme. Ce type mêlerait à la fois l’habitat et la création d’espaces ter- tiaires. “Par exemple, à la place de la Ser-

nam vers la gare, on peut envisager de créer un espace tertiaire.” Dans sa démarche, la ville a défini des pôles stratégiques pour l’avenir. Ainsi devraient émerger de nouveaux quartiers. C’est le cas du secteur des Vaites qui sera urbanisé. “Ce quartier fera le lien entre le centre-ville et l’entrée Est de Besançon” précise Michel Loyat. Même chose dans le secteur des “Planches” entre le lycée Pergaud et le Point du Jour, où un lotis- sement est prévu. L’idée du projet est de proposer à la vente un habitat diversifié qui va de la maison individuelle à l’habi- tat collectif. En filigrane de sa réflexion, la munici- palité n’a pas non plus pour objectif de vouloir urbaniser le moindre mètre car- ré de terrain disponible. Au contraire, le futur plan local d’urbanisme prévoit la préservation d’espaces verts importants et le maintien des terres agricoles en par- ticulier dans le secteur des Torcols, des Tilleroyes ou de Chapelle-des-Buis. Le

P.L.U. sera approuvé fin 2005, pour l’ins- tant, les élus en sont au stade des orien- tations à prendre pour sculpter le futur visage de la ville. !

L e Doubs fait partie des 5 départements français (il y en a 90) où la date des soldes a été annoncée le plus tardivement pour des raisons administratives. Le 10 décembre, les commerçants n’étaient pas encore officiellement fixés sur leur sort, l’arrêté préfectoral n’étant pas signé. En coulisses, compte tenu du calendrier et de la législation, les professionnels ont supposé que dans tous les cas, la date des soldes dans le Doubs allait être calquée sur celles annoncées au niveau national, c’est-à-dire du 12 janvier au 12 février. “Des commerçants ont déjà réservé des espaces publi- citaires pour ces dates-là, des affiches 4 X 3 m sont à l’impres- sion. Pour nous, le début des soldes, c’est le 12 janvier.

D’ailleurs, nous avons eu confir- mation de cette date” indiquait Jean-Charles Diéterlé, président de l’union des commerçants. Les consommateurs disposent donc d’un mois pour traquer les bonnes affaires dans les diffé- rents magasins de la ville. De leur côté, les commerçants attendent aussi de réaliser des affaires alors que la conjoncture actuelle n’est pas des plus euphoriques, même si la période des fêtes de fin d’an- née profite aux acteurs de l’éco- nomie locale. Il est probable que, dès le début des soldes, les com- merçants se lancent dans une course aux rabais s’échelonnant jusqu’à 50%. Des réductions très attendues par les consomma- teurs au sortir des fêtes de fin d’année. !

Obésité, un problème qui ne se prend pas à la légère

S amedi 8 janvier 2005, dans 77 villes de France, est organisée la première journée de dépistage de l’obésité infan- tile. Besançon participe à cette action nationale qui vise à sensibiliser les familles à un problème de santé publique. En effet, aujour- d’hui, 1 enfant sur 6 est concerné par l’obésité, soit deux fois plus qu’il y a 10 ans. “Au-delà des pro- blèmes psychologiques qu’elle entraîne, l’obésité peut réduire en moyenne de 13 ans l’espérance de vie d’un adulte obèse. Le risque de pathologies induites est considérable- ment accru : 2/3 des enfants obèses resteront obèses à l’âge adulte avec un risque de complications cardio- vasculaires multiplié par trois et de diabète multiplié par

neuf” souligne l’Associa- tion Française de Pédiatrie Ambulatoire. L’antenne bisontine de cet organisme s’est associée à cette opé- ration de sensibilisation pour informer un large public sur une prise de poids excessive de l’en- fant. “Au début, on ne s’en rend pas compte. L’obé- sité débutante passe enco- re trop souvent inaperçue aux yeux de l’entourage de l’enfant.” C’est pourquoi, le 8 jan- vier est organisée cette vaste opération gratuite de dépistage de l’obési- té. Elle est animée par les pédiatres bisontins de l’A.F.P.A. Plus l’obésité de l’enfant est prise en charge tôt, et mieux il est possible d’améliorer sa situation. ! Contact : 03 81 51 97 00

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L’ÉVÉNEMENT Immobilier : le marché de la location est équilibré

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Par comparaison aux agglomérations de même taille, Besançon est moins sensible à l’envo- lée des prix sur le marché de l’immobilier loca- tif. Le montant des loyers est certes en aug- mentation (2,8%) en 2003, mais dans des proportions moindres que le phénomène constaté à l’échelle nationale. Les spécialistes refusent aussi de parler d’une crise du loge- ment dans la capitale régionale, et indiquent au contraire que le marché est “équilibré” entre l’offre et la demande. En effet, il n’y a pas à Besançon de pénurie de logement, par contre les conditions d’accès à un toit auraient tendance à se durcir. Néanmoins, cette rela- tive stabilité ne doit pas occulter les spécifici- tés du marché locatif, qui représente près des 2/3 du parc immobilier bisontin, le reste étant des propriétaires. Une des nouvelles tendances du secteur locatif est la part que prend le loyer dans le revenu des ménages suivant le type d’appartement, son niveau de prestation et sa situation géographique. Le risque de loyer impayé serait en progression au même titre que le nombre de contentieux entre bailleurs privés et locataires. Pour louer un apparte- ment, il faut montrer patte blanche.

L’ÉVÉNEMENT

É TUDE

61,6% des logements

gé.” Les propriétaires privés demandent de plus en plus de garanties aux futurs locataires pour se prémunir notamment du risque des loyers impayés alors que la conjoncture éco- nomique est instable. Ainsi, un logement est disponible, mais ceux qui peuvent prétendre y accéder sont peu nombreux. Il faut montrer patte blanche ou alors se tourner vers le loge- ment social à loyer modéré. Le parc locatif est soumis à de nouveaux enjeux À Besançon comme dans l’ensemble des pôles urbains, le nombre de locataires est supérieur à celui des propriétaires. Ce segment spécifique du marché de l’immobilier est confron- té aujourd’hui à de nouvelles tendances qui mêlent à la fois le prix des loyers et les revenus des ménages. mente sensiblement et dans des proportions différentes suivant les quartiers. De l’autre, le pouvoir d’achat des ménages est en régres- sion comparé à l’évolution du prix des loyers. Enfin, les investisseurs qui achètent un appar- tement dans le but de le louer espèrent en tirer la meilleure rentabilité. Dans ce contex- te, l’espoir de se loger bon marché au centre-

ville par exemple, dans un appar- tement d’une surface et de confort convenables, est réduit. Il l’est d’au- tant plus que les programmes gou- vernementaux type loi De Robien, répondent davantage aux attentes de ceux qui investissent dans l’im- mobilier car ils bénéficient d’un outil de défiscalisation, qu’aux loca- taires.

Sur ce dernier point, l’A.D.I.L. du Doubs émet quelques réserves. Selon elle, il y aurait aujourd’hui une pénu- rie de logements sociaux dont le prix de location est mieux adapté au niveau de ressources des ménages qui a tendance à diminuer à Besan- çon. “Le parc social est plutôt en dimi- nution. On construit de moins en

“Les conditions d’accès au logement ont changé.”

L’ étude du parc locatif est souvent occul- tée dans l’approche du marché de l’im- mobilier qui se cantonne principalement à l’analyse du prix de vente des logements au m 2 . Mais aborder ce sujet complexe sous le seul angle de l’accession à la propriété, c’est oublier que la majorité des habitants à Besan- çon sont locataires de leur appartement. Selon l’agence départementale d’information sur le logement (A.D.I.L.), la capitale régio- nale compte environ 64 000 résidences prin- cipales. Sur cet ensemble, elle recense un parc locatif privé de 19 000 logements et de 16 000 logements H.L.M. Dans leur ensemble, les locataires occupent une part de 61,6% du parc immobilier contre 38,4% de propriétaires. Patrick Marceau de l’A.D.I.L. affine encore l’analyse en précisant qu’en 2004, le parc loca- tif se découpe en quatre segments : “Les loge-

ments H.L.M. (25%), les logements loués vides (29,6%), les meublés et chambres d’hôtel (3,5%) et les logés gratuits - type appartements de fonction - (3,5%).” Un secteur locatif fort est caractéristique des grandes agglomérations. “C’est vrai pour tous les milieux urbains. Dès que l’on passe à la périphérie, on observe le phénomène inverse avec 85% de propriétaires et 15% de locataires” précise-t-il. Actuellement, le marché de la location est à l’équilibre. Les observateurs s’accordent à dire que la crise du logement n’est pas caractéri- sée à Besançon où l’offre pourrait être bien inférieure à la demande et les prix très éle- vés. “Il n’y a pas de pénurie de logements. Le taux de vacance de 3,7% en 2004 est en léger recul poursuit Patrick Marceau. En revanche, les conditions d’accès au logement ont chan-

Il y a quelques années encore, les investis- seurs pouvaient bénéficier de programmes comme la loi Besson pour les accompagner dans leur acquisition, à condition qu’ils appli- quent un loyer plafonné ensuite afin de favo- riser l’accession à la location au plus grand nombre. Aujourd’hui, la donne a changé, appau- vrie d’un caractère social qui durcit le mar- ché de l’immobilier locatif. ! T.C.

moins de logements sociaux pour une question de rentabilité.” Compte tenu des loyers modé- rés propres à cet habitat, les bailleurs ont ten- dance à s’en détourner. “Pour l’instant, le parc social est complet. Il offre très peu de dispo- nibilités aux revenus les plus modestes qui rencontrent des difficultés pour louer un appar- tement.” La problématique du marché locatif à Besan- çon évolue actuellement en fonction de trois facteurs : d’un côté le prix du m 2 locatif aug-

L’ÉVÉNEMENT

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C OMPARATIF

Une hausse de 2,8% en 2003 Le prix des loyers augmente encore Sur le marché de la location, le prix des loyers a encore tendance à augmenter à Besançon, tout en restant en dessous de la moyenne nationale.

E n 10 ans, le prix des loyers sur le marché locatif a augmenté en moyenne de 30%. Une évolution nette mais moins impressionnante que l’envolée des tarifs caractéristique du marché de l’acquisition. En 2003, avec une hausse de 2,8%, la progression des loyers amar- qué un léger ralentissement à Besançon, comparée à 2002 quand elle a atteint les 3,8%. Malgré tout, dans la capitale

m 2 est inversement propor- tionnel à la taille du logement. Plus un appartement est petit et plus son prix au m 2 est éle- vé. Ajoutons également que plus les charges sont fortes et plus le loyer est bas. Le centre-ville de Besançon n’est pas le secteur où les tarifs sont les plus importants. Ils se situent en effet dans la tranche haute des loyers bisontins (de 7,51 euros à 8 euros le m 2 ) mais restent inférieurs à un quar- tier comme Bregille (plus de 8 euros par m 2 ) ou Les Tilleroyes qui occupent la tête du clas- sement. On relève cependant dans la Boucle de fortes disparités entre les logements à loyer très modé- rés - rares - régis par la loi de 1948 (90 euros pour 100 m 2 par exemple), et les appartements de très haut standing, parfai- tement rénovés, où le prix du loyer dépasse parfois les 1 200 euros par mois (surface supé- rieure à 120m 2 ). Entre ces deux extrémités auxquelles corres- pondent des cas particuliers, il faut compter environ 290 euros par mois hors charge pour un studio (de 20 à 25 m 2 ), 442 euros pour un logement trois pièces, et 660 euros pour cinq pièces. Là encore, il s’agit de moyennes.

du logement, sa situation géo- graphique, son niveau de pres- tation ou encore le montant de l’investissement concédé par le propriétaire qui va fixer le loyer. Tous ces paramètres sont sus- ceptibles de faire varier les tarifs, jusqu’à conduire à de grandes disparités sur des logements de mêmes surfaces, situés dans un même quartier, mais de prestations différentes. Une chose est sûre, le prix du

régionale, l’augmentation des tarifs reste inférieure aux 3,4% enregistrés au niveau natio- nal en 2003. Évidemment, ce ne sont que des moyennes qui permettent d’apprécier l’évolution du mar- ché de l’immobilier dans sa glo- balité sur un secteur urbain. Mais en réalité, le prix n’est pas le produit d’une règle mathématique. Il dépend de la prise en compte de multiples facteurs tels que l’ancienneté

Les loyers les plus élevés cor- respondent à des logements neufs. “Dans ce cas, un F3 pre- mière occupation peut se louer jusqu’à 680 euros et un F5, 116 m 2 , proche du centre, avec garage peut être proposé à 1 050 euros par mois hors charge”

cas, les écarts s’expliquent par le prix de vente élevé au m 2 de ces appartements, supporté par des acquéreurs, qui vont ensui- te adapter le montant des loyers à leur investissement. On com- prend qu’une personne qui achè- te un logement neuf 2 550 euros

indique le servi- ce location de la Gestrim qui gère plus de 3 000 logements dans la capitale régio- nale. L’agence

le mètre carré, veuille en tirer la meilleure renta- bilité en le louant. Dans ce cas de figure, on atteint les prix plafond

“On atteint les prix plafond du marché bisontin.”

du marché bisontin” précise le service location de la Gestrim. C’est dans les immeubles construits entre les années 1950 et 1970 que l’on observe les loyers plus faibles, car le niveau de prestation est dis- cutable. Ils ne disposent pas d’un cachet architectural inté- ressant comme les immeubles anciens du centre-ville, ils sont souvent mal isolés et leur confi- guration est inadaptée à la demande actuelle. ! T.C.

bisontine précise que “sur le centre-ville de Besançon, il n’y a rien de formalisé ni de défi- nitif.” Cette remarque confir- me que, dans ce quartier, le prix du loyer est soumis à diverses fluctuations. “Une bai- gnoire-sabot remplacée par une cabine de douche dernier cri ou une cuisine aménagée, peu- vent faire varier les loyers. On constate néanmoins une rela- tive stabilité des prix de loca- tion en ce moment sauf peut- être lorsqu’il s’agit de logements neufs sortis de terre. Dans ce

Le prix des loyers a augmenté de 2,8% l’an dernier à Besançon.

L ÉGISLATION

I NDICE

Les loyers très modérés

Les bons plans de la loi de 1948 À Besançon, on recense moins de 500 appartements dont les loyers n’excèdent pas quelque fois les 90 euros par mois car ils sont loués dans le cadre de la loi de 1948. Mais ces appartements sont souvent vétustes.

Centre-ville de 7,51 euros à 8 euros/m 2 Butte plus de 8 euros/m 2 Battant de 7,01 euros à 7,51 euros/m 2 Chaprais de 7,51 euros à 8 euros/m 2 Bregille plus de 8 euros/m 2 Velotte de 7,01 euros à 7,51 euros/m 2 Grette de 7,01 euros à 7,51 euros/m 2 Saint-Ferjeux de 7,01 euros à 7,51 euros/m 2 Montrapon de 7,01 euros à 7,51 euros/m 2 Saint-Claude de 6,51 euros à 7 euros/m 2 Cras de 7,01 euros à 7,51 euros/m 2 Palente-Orchamps de 6,51 euros à 7 euros/m 2 Vaites moins de 6,5 euros/m 2 Niveau moyen des loyers quartier par quartier

U n appartement de 5 pièces au centre-ville pour seulement 90 euros par mois ! On a du mal à y croire quand on sait qu’il faut compter au minimum 660 euros (hors char- ge) par mois pour espérer se loger dans un 100 m 2 . Et pourtant, ça existe ! Mais ce genre de perles est plutôt rare pour ne pas dire en voie de disparition. Ces apparte-

moins de scrupules à ne pas investir, quand ils savent “que certains locataires ont pro- fité des faibles loyers fixés par la loi de 48 pour investir dans une résidence secon- daire” constate un bailleur privé. Un appartement loué dans le cadre de cet- te législation est un “mauvais plan pour le propriétaire” qui sur marché actuel de l’immobilier pourrait proposer son bien à la location à un prix 8 fois supérieur au plafond fixé par la loi de 48. D’un autre côté, c’est aussi une aubaine pour le loca- taire qui accepte des conditions de confort précaires. Désormais, la loi de 48 n’a plus cours. Un bailleur privé dispose de deux solutions pour sortir de ce cadre : “Soit attendre que son locataire déménage, auquel cas il pour- ra réactualiser le loyer de son appartement, note un observateur de l’immobilier. Il peut aussi proposer une somme d’argent au loca- taire pour qu’il quitte les lieux. Ou alors attendre que l’occupant décède.” !

plus anciennes. La plupart du temps, ces logements sont occupés par des personnes âgées qui sont installées là depuis 30, 40 ou 50 ans. Précisons également que ces appartements sont très souvent vétustes. On compren- dra qu’un bailleur privé ait quelques réti- cences à se lancer dans la rénovation de son bien pour le compte d’un locataire qui ne versera guère plus de 100 euros de loyer par mois. “Dans ce gen- re de logements, aucune rénova- tion n’est faite, à moins que le locataire ne la prenne à sa char- ge. Par exemple, les fenêtres ont 50 ans” indique le propriétaire d’un de ces appartements occupés par une personne de plus de 80 ans. Dans ce genre de situation, les sanitaires - sans dire que les toilettes sont sur le palier - et le système de chauffage sont d’un niveau de confort dégradé qui a plus de 50 ans d’âge. Les propriétaires auraient encore

ments à loyers très modérés sont encore sous le coup de la loi de 1948 qui, dans ses grands prin- cipes, était destinée à protéger le locataire. Il était indélogeable et bénéficiait de loyers avantageux sans conditions de ressources.

“Attendre que l’occupant décède.”

Clairs-Soleils moins de 6,5 euros/m 2 Planoise de 6,51 euros à 7 euros/m 2 Tilleroyes plus de 8 euros/m 2 Montboucons plus de 8 euros/m 2 Torcols de 6,51 euros à 7 euros/m 2 Saragosse de 6,51 euros à 7 euros/m 2

Selon l’agence départementale d’informa- tion sur le logement, il resterait moins de 500 appartements à Besançon qui dépen- draient encore de cette législation. Dans leur grande majorité, ils se situent au centre-ville et dans le quartier Battant, des secteurs où les constructions sont les

Source A.D.I.L. du Doubs

L’ÉVÉNEMENT

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R ECHERCHE

En bref

Loi De Robien

La plupart d’entre nous en quête d’un logement à louer espère tomber sur une petite merveille qui offre le meilleur rapport qualité-prix. La traque de la bonne affaire

" Unicef. L’Unicef organise ses ventes de la fin d’année, animées par les bénévoles de l’association. La dernière a lieu aux Galeries Lafayette du 13 au 24 décembre. " Grands-parrains L’association “grands-parrains et petits filleuls” cherche àmettre en relation des personnes en âge d’être grands-parents avec des parents d’enfants privés ou éloignés de leurs grands- parents naturels. Pour toute personne intéressée dans le Doubs, appeler Ghislaine Mencle au 03 81 52 85 53. " Vacances Le guide vacances Noël vient d’être édité par la ville deBesan- çon. Gratuit, il répertorie toutes les animations proposées par la ville de Besançon pour les 3-18 ans. Rens. 03 81 61 50 30. " Musée Deux expositions au musée de Besançon : une sur les ruines et l’autre sur les mythes dans la peinture. À voir en ce début d’année 2005. Rens. 03 81 87 80 49. " Déménagement L’ornemaniste Marie-Odile Valot-Degueurce quitte son “atelier du soleil royal” du 20, rue du Grand-Charmont le 31 janvier 2005, pour le 1 bis, rue Querret à Besançon. Entre temps, des réductions impor- tantes sont accordées sur le contenu de l’atelier (mobilier, panneaux, miroirs…). En même temps, les toiles récentes d’Anne-Marie Degueurce seront exposées. Rens. 03 81 82 17 28

P our trouver la bonne affaire, l’appartement à louer qui offre le meilleur rapport qualité- prix, certains d’entre nous com- mencent à éplucher les petites annonces. On tente d’abord le parti- culier à particulier, a priori plus éco- nomique, avant de se tourner vers les agences. Après tout, peut-être qu’on rencontrera le propriétaire qui a choi- si de louer un bien dans la fourchet- te basse des prix du marché. Si c’est le cas, il ne faut pas s’attendre à des merveilles, mais on ne sait jamais, sans avoir vu. Trouver un T4 au prix d’un T3, n’est pas courant, mais ça arrive.

ge, avec des communs honorables, pour un montant d’environ 550 euros ! Un tarif inférieur au prix du marché. Admettons-le, de l’avis des spécia- listes de l’immobilier, ces opportuni- tés sont plutôt rares et elles s’ame- nuisent au fur et à mesure que les propriétaires arrivent au terme de leurs obligations. De nouveaux pro- grammes gouvernementaux vont peut- être prendre le relais en proposant aux investisseurs de pratiquer des loyers modérés en échanges d’avan- tages fiscaux. C’est encore le cas de la loi De Robien, à quelques nuances près. Ce dispositif s’applique au mar-

ché locatif privé. Il est conçu pour séduire les investis- seurs dans le seul but de leur donner un moyen de payer moins d’impôts. Côté loyer, pas de miracle. Car la loi de Robien fixe en effet un prix plafond au m 2 à ne pas dépasser suivant les agglomérations. “Le pro- blème est qu’actuellement, le prix moyen au m 2 en loca-

D’autres fonctionnent au bouche à oreille et louent l’appartement du copain qui doit déménager pour rai- sons professionnelles. La bonne affaire pourrait être dans ce second scénario, où on peut avoir la chance de signer un bail avantageux, parce que l’appartement a été rénové il y a quelques

“Des loyers plafonnés parfois inférieurs au prix du marché.”

années par un propriétaire qui a béné- ficié d’un dispositif type loi Besson ou Périssol. Des programmes qui offraient des avantages fiscaux à celui qui en profitait à condition qu’il modère le montant des loyers pendant une durée déterminée tout en respectant un pla- fond de ressources du locataire. Résul- tat, il arrive que des chanceux se retrouvent en possession d’un appar- tement de 100 m 2 en plein centre-vil- le, agréable, rénové mais sans gara-

tion est de 7 euros à Besançon. Le pro- gramme De Robien permet de prati- quer des prix s’échelonnant jusqu’à 12,5 euros” souligne Patrick Marceau de l’A.D.I.L. Il ajoute : “Le danger est que les investisseurs finissent par pra- tiquer des loyers élevés, contrairement à la loi Besson qui avait une dimen- sion sociale. L’idée était de proposer du logement locatif privé, à des loyers plafonnés parfois inférieur au prix du marché.”

Au centre-ville, il arrive que des appartements de qualité soient encore à des prix de location avantageux.

Mais à l’inverse de De Robien, la loi Besson imposait de tenir compte des ressources du locataire, qui n’avait pas toujours les revenus suffisants

pour accéder à un logement en dehors du parc social. La bonne affaire dépend aussi de ses revenus mensuels. !

É VALUATION 43% des locataires Des loyers élevés pour de faibles revenus Même si le marché bisontin est relativement protégé d’une haus- se importante des loyers comme elle est constatée à l’échelle nationale, les ménages rencontrent difficultés à honorer les men- sualités versées au propriétaire du bien.

V ISITE GUIDÉE Action de rénovation Les logements sont dans un état acceptable La qualité du parc locatif à Besançon est globalement satis- faisante. De plus en plus de jeunes investisseurs achètent des appartements et les rénovent avant de les louer.

L’ appartement du parc locatif privé, en état de décrépitude avancée avec les toilettes sur le palier, fait partie des clichés de l’im- mobilier. À Besançon en tout

prix du marché. Certains diront que c’est encore trop cher pour ce que c’est, alors que pour d’autres, le lieu appa- raîtra comme convenable. C’est une question de sub- jectivité et de moyens. “Dans tous les cas, aujourd’hui, un propriétaire ne peut plus louer n’importe quoi” insiste le notai- re. En parallèle du niveau de qualité du parc locatif privé, on voit se développer le phé- nomène de la colocation qui permet d’accéder à un loge- mentmieux approprié à condi- tion d’accepter d’y vivre à plu- sieurs. Cela concerne les jeunes actifs et les étudiants. En 2003, selon l’A.D.I.L., près de 6% du parc locatif privé résultent de la colocation contre 3% en 1995. !

il y a une obligation pour le propriétaire de fournir un logement décent. Cela veut dire par exemple que l’élec- tricité doit être aux normes avant de mettre le bien sur le marché.”

L emarché de la location est caractérisé aujourd’hui par une augmentation des loyers, alors que le niveau de revenu des locataires n’a pas progressé dans les mêmes pro- portions. Dans une récente étu- de, l’agence départementale d’in- formation sur le logement a relevé qu’en 2003, “43%des loca- taires disposaient de revenus mensuels (hors allocations) infé- rieurs à 1 100 euros, alors qu’ils n’étaient que 37,8% en 1995. À L’opposé, le pourcentage des ménages disposant des revenus mensuels les plus élevés (plus de 2 300 euros) a chuté de plus de 4 points passant de 21,1% en 1995 à 16,7% en 2003.” Résul- tat, dans les ménages, “la part

tion de l’offre vacante à la deman- de (la majorité des logements vacants sont des petits logements). D’autre part, et ce malgré (ou à

moyenne du revenu brut consa- crée au paiement du loyer est passée de 28% en 1995 à 32% en 2003.”

cas, où ce genre d’appartements insalubres est de toute façonmar- ginal. Globale- ment, le parc immobilier dans la capitale régio- nale est dans un

En théorie, car en pratique, le loca- taire est quelque- fois amené à faire des concessions et des entorses à ses exigences pour aménager dans un

“Un propriétaire ne peut plus louer n’importe quoi.”

Une des consé- quences de ce phé- nomène est que les locataires sont moins mobiles. Ils conservent lemême appartement pour des raisons de “sécu- rité.” D’ailleurs, le taux de vacances des logements a ten- dance à se réduire. Il est passé de 4,4%

cause) de la tension observée sur le marché de l’immobilier locatif, un certain nombre de bailleurs hésitent tou- jours à remettre leur bien en location - qu’ils cherchent parfois à revendre - dans un contexte général propi- ce aux risques d’im- payés.” À ce sujet, les experts du marché de

“Des bailleurs hésitent toujours à remettre leur bien en location.”

état satisfaisant. “On vend de plus en plus de biens à de jeunes investisseurs qui avant de les louer, les rénovent. Il s’agit surtout de logements de 50m 2 et plus, les studios étant de moins en moins prisés” indique un notaire bisontin. Il ajoute : “Dans tous les cas,

appartement passé de mode. Cela ne veut pas dire pour autant qu’un logement qui mériterait un sérieux toilet- tage pour être mis aux goûts du jour est insalubre. L’état de ces appartements fait que lemontant des loyers se situe dans la fourchette basse des

l’immobilier relèvent une ten- dance à l’augmentation du nombre de conflits entre bailleurs et locataires. !

au début des années à la fin des années 90 à 3,7% début 2004. L’A.D.I.L. en conclut deux choses à commencer par “l’inadapta-

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