Journal C'est à Dire 132 - Avril 2008

V A L D E M O R T E A U

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Nicolas Canteloup : “Je gère mes imitations comme on gère une bonne entreprise” Spectacle Avant d’entamer son marathon à l’Olympia qui a démarré le 15 avril, l’imitateur numéro 1 est venu roder son spectacle à Villers-le-Lac le 3 avril dernier. Impressions d’un homme simple et sain.

C’ est à dire : Vous êtes en perpétuelle adap- tation de l’actualité, y compris dans votre spectacle qui évolue quasiment tous les jours ? Nicolas Canteloup : Sur Euro- pe 1, on se concentre en effet uniquement sur l’actualité. Dans le spectacle aussi sauf que là, nous sommes obligés de créer des scènes intemporelles. Tou- tefois nous restons très réactifs par rapport à l’actualité. En ce Avec les deux auteurs qui tra- vaillent avec moi, on ajoute sans cesse des petites touches. Et com- me on se complète bien, on a chacun son univers, ça donne un bon résultat. Càd : En quelques années à peine, vous êtes passés du sta- de de quasi-anonyme à la référence actuelle des imita- teurs. Comment ça se gère une notoriété si soudaine ? N.C. : On m’avait dit : “Méfie- toi de la notoriété.” Mais ce qui est formidable, c’est que nous sommes en France comme dans un village où tout le monde se connaît. Cette proximité favori- se les rapports avec les gens que je rencontre au quotidien. Le contact est plus facile encore car mon métier est de faire rire les gens. Leur approche est toujours très sympathique. Càd : Comment éviter de “cho- per” la grosse tête ? N.C. : Mon métier, à la base, c’est moniteur d’équitation. Si demain je devais connaître un insuccès, je sais que je pourrais revenir sans problème à cette profes- sion. Ça me donne une certaine sérénité par rapport à la noto- riété que j’ai aujourd’hui. D’ailleurs, je ne me sens pas fai- re une activité plus noble qu’un menuisier ou un boulanger. Autre élément, je n’ai pas connu non plus la célébrité à 20 ans. Je pense que comme pour fai- re un bon maréchal-ferrant, il faut au moins dix ans de pra- tique dans ce métier pour pou- voir prétendre à quelque chose. Je suis passé par les cabarets parisiens, le Club Méditerranée, avant de collaborer aux Guignols de l’info. Finalement, entre la première fois où je suis monté sur scène et aujourd’hui, 22 années se sont écoulées, alors que les gens me reconnaissent depuis trois ans à peine. Ce vécu me permet de prendre du recul par rapport à un univers fait de paillettes et de caméras. C’est vrai que depuis que je suis aux côtés de Michel Drucker le dimanche, je suis bien plus exposé. “Vivement Dimanche” est une vitrine, mais si ça marche aujourd’hui, c’est que les fonda- tions sont solides. Càd : Pourquoi négligez-vous des voix comme celles de Johnny ou de Depardieu par exemple ? N.C. : Je ne cherche pas à imi- ter des voix que d’autres maî- moment, on en ajoute tous les jours, du Sar- kozy en particulier. On a évoqué bien sûr Ingrid Bétancourt, le Tibet et les Chinois, etc.

trisent très bien. Je n’ai pas envie d’aller me battre sur un terrain déjà bien occupé. Au contraire, ce qui m’amuse, c’est de m’aventurer sur un terrain vier- ge, en imitant des voix aux- quelles le public ne s’attend pas. Même si l’imitation n’est pas parfaite, j’essaie avec mon enve- loppe corporelle de m’approcher du personnage en accentuant une mimique ou même un phra- sé. En ce moment, je travaille de nouvelles voix comme Olivier Besancenot par exemple. N.C. : Je pense qu’ils m’ont bien accepté dans le “cercle”. Le contact est très fraternel avec Yves Lecoq. Quant à Laurent Gerra, je ne le connais pas beau- coup, je l’ai croisé quelques fois. Mais j’ai beaucoup de respect pour le bonhomme. Il est sur le point de prendre une année sabbatique mais je suis sûr qu’il reviendra très fort. Càd : Où fixez-vous les limites de la causticité ou de la méchanceté à ne pas dépas- ser ? N.C. : Le critère est le suivant : si je suis capable de faire Càd : Quel est votre rapport avec la “concurrence” ?

l’imitation face à la personne que j’imite, sans avoir honte, alors c’est la bonne limite. Càd : Y a-t-il un secret pour durer dans ce métier ? N.C. : Je crois qu’il ne faut pas perdre de vue son cœur de métier et éviter de se disperser en se tournant vers d’autres domaines comme la chanson. C’est aussi important de se renouveler si vous voulez que le public ait tou- jours plaisir à venir vous voir sur scène. Le danger, c’est la rou- tine. En ce moment, c’est l’actualité qui veut ça, Nicolas Sarkozy revient beaucoup, sur- tout à la radio. Il occupe toute la scène médiatique et laisse peu de place à d’autres personnages. Toute la difficulté pour moi est de savoir comment faire plus exister ces personnages. Je gère mes imitations comme on gère une bonne entreprise en consa- crant une large part de l’investissement à la “recherche et au développement”. Càd : Avec le rythme que vous tenez, comment éviter le péta- ge de plombs ? N.C. : Mon hygiène de vie est simple : je ne sors jamais, je fais attention à ce que je mange, je bois beaucoup (de l’eau) et je parle doucement afin de préser-

ver ma voix. En revanche, je manque de sommeil quand je suis en tournée. Je me couche tard le soir et je me lève tôt pour préparer la quotidienne sur Europe 1. Enfin, ça marche pour moi en ce moment donc je fon- ce. Ce serait au contraire diffi- cile d’arrêter la scène, la télévi- sion et la radio. Un jour, il y aura bien un moment d’insuccès où je pourrai lever le pied…

Propos recueillis par T.C. et J.-F.H.

“Je me base sur des fondations solides.”

Nicolas Canteloup se produit jusqu’au 4 mai à l’Olympia.

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Alain Souchon, Nicolas Canteloup ? Lequel est le plus vrai.

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