Journal C'est à Dire 132 - Avril 2008

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P L A T E A U D E M A Î C H E

Le Russey

Denis Leroux vient d’être élu à la tête de la communauté de communes du Plateau du Russey. Georges Humbert, candidat à sa succession, ne s’attendait pas à un désaveu. Peu de temps avant le vote, des influences extérieures l’ont peut-être desservi… Du rififi électoral à la communauté de communes

G eorges Humbert n’a pas été reconduit dans ses fonctions de président de la communauté de communes du Plateau du Russey. Le 17 avril, le vote des 44 délé- gués au conseil communautaire lui a été défavorable. Il s’est incli- né face à Denis Leroux qui a recueilli 23 suffrages. Lui n’en a obtenu que 20. La défaite a un goût amer pour le can- didat sortant. avait annoncé dans la derniè- re édition du journal C’est à dire qu’il voulait se consacrer exclu- sivement à la communauté de communes pour laquelle il esti- mait avoir déjà “beaucoup tra- vaillé.” À 73 ans, bilan à l’appui, l’homme était pratiquement cer- tain d’être renouvelé dans cet- te fonction. À l’écouter, les dés étaient jetés. Mais la situation était loin d’être jouée. Georges Humbert ignorait que Daniel Leroux, conseiller géné- ral du canton du Russey, se mêle- rait à la partie. La veille de l’élection, le père du futur président a jugé bon d’envoyer un courrier à l’ensemble des délégués du conseil communautaire dans Après avoir renoncé à briguer un nouveau mandat de maire de Plaimbois-du-Miroir, il

lequel il les mettait en garde sur les dérives qui guettent la com- munauté de communes. Selon lui, cette collectivité doit mener une politique qui sert l’ensemble des communes qui la compose et pas seulement le bourg-centre. “C’est là le point le plus dan- gereux” écrit Daniel Leroux. Or selon lui, la collectivité “a pris cette mauvaise voie” ces dernières

Le conseiller général a le sen- timent depuis quelques mois d’être mis à la marge de la com- munauté de communes alors qu’il en est un des principaux fondateurs. Il n’a pas mâché ses mots pour exprimer son mécon- tentement dans ce courrier qui est tombé la veille des élections qui devaient désigner le futur président de la communauté de communes. Hasard ou coïnci- dence ? “Mon fils est là je n’y peux rien. Il est libre de ses actes. Il a derrière lui une équipe qui sera plus déterminante que moi. Cela ne me gêne pas qu’il soit prési- dent de la communauté de com- munes et moi conseiller géné- ral car dans ce contexte, la fina- lité de nos relations est la recherche d’une meilleure effi- cacité pour le canton” remarque Daniel Leroux. Mais certains ne peuvent s’empêcher de penser que ce cour-

rier de dernière minute était une manœuvre politique dont le but était d’appuyer Denis Leroux, conseiller municipal de Gran- d’Combe-des-Bois, dans son accession à la présidence de la communauté de communes. Georges Humbert n’ose pas croi- re au scénario “du père qui a volé au secours du fils.” Le fait que le conseil communautaire comp- te 26 nouveaux délégués a pu jouer en la défaveur du candi- dat sortant. Cependant, le cour- rier a peut-être eu quand même un rôle de sape. “La lettre est tombée 24 heures avant l’élection. Je n’avais donc aucune chance de pouvoir réagir. C’est évident que je ne peux pas être content du vote. Je me suis investi dans cette communauté de communes. Je suis déçu que ça se termine comme cela” dit-il, visiblement touché par les attaques de Daniel Leroux. “Les choses ont toujours

années. Le Russey tirerait donc tous les bénéfices du regrou- pement au détriment des autres villages qui le composent. De tou-

“Denis Leroux est compétent” selon Georges Humbert.

te évidence, ce constat ne ser- vait pas les intérêts du candi- dat sortant. Daniel Leroux est allé plus loin dans le propos. Il a porté une critique sévère à l’égard de Georges Humbert dans la secon- de partie de son courrier esti- mant “plus gravement” qu’il “n’a pas eu l’élégance de (le) consul- ter sur ces projets. […] Pire, il constitue au préalable et dans l’irrespect d’une véritable pré- paration démocratique, une équi- pe sur mesure où l’on devine déjà qui, par-derrière, va tirer les ficelles.” Il est probable que ces sous-entendus de copinage et de coalition aient coupé l’herbe sous le pied de Georges Humbert, stoppé net dans ses ambitions.

Georges Humbert : “Je n’avais aucune chance de pouvoir réagir.”

plutôt fair-play . “Denis Leroux est compétent. Reste à voir quel sera son degré de disponibilité car il en faut pour gérer une col- lectivité comme celle-ci.” T.C.

été claires. J’ai toujours dit que je repartirais.” Georges Humbert reste élu à la communauté de communes. Il n’entend pas cultiver la rancœur pendant son mandat. Il est même

Le Russey La boulangerie Legrand prend de l’envergure Installée en bordure de la route départementale, au centre du Russey, à la place de l’ancien magasin des Meubles Mougin, cette boulangerie est entrée dans une nouvelle dynamique. L es locaux étaient devenus trop étroits. Pour continuer à développer leur activité, Jérôme et Nathalie Legrand n’avaient pas d’autre choix que celui de déménager leur boulangerie. C’est chose faite ! Le couple a fermé boutique rue De Lattre de Tassigny au Russey pour s’installer plus loin, dans l’ancien magasin qu’occupaient les Meubles Mougin. Après quatre mois de travaux, la nouvelle boulangerie a ouvert ses portes. Plus spacieuse, plus lumineuse, plus facile d’accès, on y trouve aussi une gamme de produit plus étoffée. “Nous disposons de 400 m 2 de surface dont 100 m 2 sont réservés au magasin” explique Jérôme Legrand qui emploie 15 personnes au total en comptant la boulangerie qu’ils ont ouverte à Maîche en août dernier. Le professionnel est enthousiasmé par cet- te évolution. “L’outil de travail nous permet d’élargir notre gamme de produits. Par exemple, nous nous sommes lancés dans la réalisation de pâtisseries et de produits salés.” D’ici la fin de l’année, la boulangerie proposera également du cho- colat maison. En attendant, il est toujours possible de venir profiter du cadre du salon de thé.

Renseignements : 03 81 43 72 13

La boulangerie Legrand a étoffé sa gamme de produits.