Journal C'est à Dire 132 - Avril 2008

É C O N O M I E

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Coupants et piquants : quelles solutions pour les déchets médicaux ? Santé

Les hôpitaux comme les médecins ou les podologues génèrent par leur activité des déchets qui présentent des risques infectieux. Ils doivent être pris en charge par une filière de collecte et de traitement spécifique qui dans certains cas n’est pas toujours très bien organisée.

déchets liée aux établissements de santé dépasse les 2 000 tonnes annuelles ! Pour eux, le coût de collecte et de traitement de ces déchets varie, selon Rudologia, entre 496 et 682 euros hors taxe la tonne. E.D.C. Franche-Comté basée à Rochefort-sur-Nenon dans le Jura est aujourd’hui le seul centre régional de traitement des D.A.S.R.I. L’analyse de la situation concer- nant les hôpitaux n’a pas posé de difficultésmajeures à l’élaboration du diagnostic. Les centres de soins trient ces déchets, les stockent dans des containers spécifiques avant qu’ils ne soient enlevés. La filière est rodée. Le bilan est plus complexe à dres- ser pour le secteur diffus. Il englo- be les médecins généralistes, les spécialistes, les cabinets dentaires, les infirmiers qui exercent en libé- ral, les laboratoires mais aussi les podologues, les sages-femmes, les vétérinaires, les malades en auto- traitement à domicile, et même les tatoueurs. Tous génèrent des D.A.S.R.I. qui comme pour les hôpitaux sont censés être traités par une filière qui leur est propre. Les personnes diabétiques par exemple disposent d’une borne spéciale aux Tilleroyes où elles déposent les déchets liés à leur

O n les appelle les D.A.S.R.I. Ce sont les déchets d’activité de soins à risques infec- tieux. Les aiguilles utilisées pour les vaccins, les prises de sang ou pour le traitement des personnes diabétiques, les spéculums néces- saires aux examens gynécolo- giques sont des exemples de D.A.S.R.I. Les objets coupants tels que les scalpels entrent aussi dans cette catégorie. Ces déchets qui il y a encore une trentaine d’années finissaient à la poubelle ont aujourd’hui leur

propre filière de traitement. Elle est différente de celle des ordures ménagères afin d’éviter tout risque de contamination d’un tiers qui pourrait se piquer avec une aiguille ou se couper. “Les D.A.S.R.I. sont traçables. Ils doivent pouvoir être suivis du producteur jusqu’au moment où ils sont détruits” indique l’association Rudologia, pôle français de compétences déchets de Lons-le-Saunier. Cet organisme a été chargé de réali- ser une étude diagnostic sur les D.A.S.R.I. en Franche-Comté en vue de la révision du plan régio-

nal d’élimination des déchets dan- gereux. Sans grande surprise, l’étude montre que le plus gros des pro- ducteurs régionaux est le centre hospitalier de Besançon. Le C.H.U. génère 658 tonnes de D.A.S.R.I. chaque année, contre 521 tonnes pour l’hôpital de Belfort-Montbé- liard ou 82 tonnes pour celui de Pontarlier. Dans le Doubs, les centres de soins privés produi- sent 280 tonnes de D.A.S.R.I. par an dont 122 tonnes pour la seule clinique Saint-Vincent. Au total en Franche-Comté, la quantité de

Les piqûres font partie des D.A.S.R.I. qui doivent être traités par une filière d’élimination des déchets particulière.

traitement. Les médecins géné- ralistes comme les cabinets den- taires à partir d’une certaine quan- tité doivent être équipés d’un local spécial pour stocker ces déchets préalablement triés. En Franche-Comté, pour les pro- fessionnels de santé libéraux, la quantité de D.A.S.R.I. produite varie entre 175 et 540 tonnes par an. L’estimation faite pour les tatoueurs, taxidermistes, esthé- ticiennes et les thanatopracteurs est de 205 tonnes par an. Les per- sonnes en auto-traitement pro- duisent enfin entre 68 et 130 tonnes de déchets chaque année. Au total, le secteur diffus génére- rait en moyenne 843 tonnes de

D.A.S.R.I. L’amplitude de ces chiffresmontre que le secteur diffus n’est pas enco- re totalement structuré pour col- lecter ces déchets infectieux. “Nous avons du mal à l’estimer” recon- naît Rudologia. “Les dentistes ou les laboratoires d’analyses sont déjà très bien organisés. La situa- tion s’arrange pour les médecins, mais c’est sur cette profession et sur celle des infirmiers libéraux qu’il faut mettre l’accent.” Un des objectifs du plan d’élimination de ces déchets qui sera discuté au Conseil régional est d’organiser la filière de col- lecte de ces D.A.S.R.I. dans le secteur diffus.

Consommation Deux Doubistes sur trois ont un téléphone portable Le portable, comme l’ordinateur, se généralise quasiment partout. L’union départementale des associations familiales a enquêté sur les habitudes de consommation des habitants du Doubs.

L es habitudes de consom- mation évoluent presque aussivitequelatechnologie. En2005,1Françaissur2était équipéd’unordinateuràlamaison.Ils sontdésormais6sur10.Mêmeconstat

on ne répond pas là à un besoin de l’enfant mais au besoin de sécurité que ressentent les parents. Le portable des enfants est deve- nu un moyen de contrôle paren- tal” poursuit Sandrine Eme.

“C’est une des leçons de cette étu- de qui nous conduira à mettre en place des actions de communica- tion autour du contrôle parental” commente Bernard Gaulard, le président de l’U.D.A.F. Un seul aspect de l’utilisation des nouvelles technologies n’est pas encore entré dans les mœurs des foyers du Doubs, c’est l’accomplissement de formalités administratives via le Net : ils ne sont que 36 % à avoir déjà uti- lisé la toile pour effectuer des achats ou rempli des formalités. Globalement, les ménages consa- crent désormais une centaine d’euros par mois aux dépenses liées au téléphone portable et à Internet. Un poste de dépense qui apparaît, mine de rien, de plus en plus souvent dans les dossiers des ménages confrontés à des problèmes de surendette- ment. J.-F.H.

pourInternet:ilsétaient1 sur 3à être connectés il y adeuxans,ilssontaujour- d’hui 2sur3. L’U.D.A.F. du Doubs (union départementa- le des associations

Les factures men- suelles de portable res- tent à peu près maîtri- sées : 7 foyers du Doubs sur 10 payent moins de 50 euros par mois. Un tiers des familles

16 % seulement des parents vérifient régulièrement l’usage.

familiales) a voulu en savoir plus sur la façon dont les foyers du Doubs appréhendaient ces moyens de communication. 5 000 ménages ont été consultés par l’association, 461 foyers ont scru- puleusement répondu à l’enquête. 69 % des enquêtés disposent d’un téléphone portable (soit un peu moins que les 74 % de la moyen- ne nationale). Un ménage sur deux déclare avoir aumoins deux mobiles et un sur cinq n’en avoir aucun, “par manque d’utilité.” Les abonnés au portable ne s’équipent pas pour communi- quer avec leurs proches mais plus “pour être joints n’importe où et n’importe quand. Pour 81 % des interrogés, c’est le motif prin- cipal. Le mobile est avant tout vu comme un instrument qui sécurise le lien parent-enfant” note Sandrine Eme, chargée de mission à l’observatoire de la famille. Les enfants sont équi- pés de plus en plus tôt : 13 % déjà des 7-12 ans ont un por- table, 72 % des 13-17 ans et 94 % des 18-25 ans. “C’est surtout à l’entrée au collège que les parents équipent beaucoup les enfants maintenant. Encore une fois,

demande aux enfants de parti- ciper au coût de l’abonnement. Internet a également boulever- sé les rapports des foyers du Doubs avec la technologie. 7 ménages sur 10 sont désormais équipés d’un ordinateur. S’ils s’équipent aujourd’hui, “c’est avant tout pour accéder à Internet.” Mais les risques de dérive existent. Ils sont seulement 16 % des parents à vérifier régulièrement l’usage que leurs enfants font d’Internet.

Sandrine Eme, de l’observatoire de la famille, a passé au peigne fin les habitudes des ménages du Doubs.

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