Journal C'est à Dire 132 - Avril 2008

L A P A G E D U F R O N T A L I E R

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L’emploi bat des records à La Chaux-de-Fonds Statistiques La ville de La Chaux-de-Fonds vient de publier ses derniers chiffres de l’emploi. Avec une activité record, la capitale des montagnes neuchâteloises retrouve un niveau inégalé depuis 1974.

Le frontalier face à l’impôt Formalité

E n cette période de déclaration, la fiscalité figure assez logiquement à l’ordre du jour des assemblées locales de l’Amicale des Fronta- liers organisées dans le Haut-Doubs, le Haut-Jura, l’Ain et jusqu’en Haute-Savoie. L’occasion de rappeler la bonne santé d’une structure qui ne cesse de voir ses effectifs évoluer, reflétant en cela une augmentation significative des travailleurs frontaliers. L’effectif franc-comtois est ainsi passé de 14 000 à 18 000 depuis 2004. “Au 31 décembre 2007, l’Amicale comptait 1 215 adhérents supplémentaires. On était déjà à plus 1 000 fin 2006. Ce développe- ment s’explique par le dynamisme de l’économie suisse et les efforts consentis en termes de communication” , explique Michel Rivière, le vice-président de l’Amicale se substituant à son président Alain Marguet, actuellement en conva- lescence suite à une opération de la hanche. Face à ces augmentations d’effectifs, l’amicale renforce aussi sa présence ter- ritoriale. “On a ouvert de nouvelles antennes à Thonon-les-Bains, Fer- ney-Voltaire, Foncine-le-Haut, Mouthe et depuis le 12 janvier au Col-France, soit à quelques hecto- mètres du Locle où tout a démar- ré en 1962.” Plusieurs points importants ont été évo- qués lors des assemblées locales. D’abord et c’est rassurant, la prolongation jus- qu’en 2014 du libre choix de la couvertu- Frontalier ou pas, personne n’échappe à l’impôt sur le reve- nu. Un pactole sur lequel lor- gnent de plus en plus les auto- rités suisses, du moins admi- nistrativement parlant.

L a ville de La Chaux-de-Fonds vient de publier sa statis- tique 2007 de l’emploi. Au cours de l’année dernière, la haus- se a été sensible : + 4,3 %, soit 938 postes de travail supplémentaires pour un total de 22 592. “On arri- ve ainsi à un niveau d’emplois inégalé depuis 1974” se félicitent les services économiques locaux. La forte progression de ces deux dernières années n’a été dépassée d’œuvre s’est encore accru en 2007, la progression étant plus forte avec le Littoral neuchâtelois qu’avec la France voisine. Le nombre de pen- dulaires (personnes travaillant à La Chaux-de-Fonds sans y rési- der) a continué d’augmenter en 2007, confirmant une évolution constatée partout en Suisse. L’augmentation a été de 10,8 %. Le nombre total de pendulaires concerne ainsi 10 072 emplois, soit 44,5 % du total des emplois. Sur ces 10 072 emplois, les frontaliers en occupent 3 650 (36,2 %) et les autres pendulaires 6 422 (63,8 %). Depuis 1990, l’augmentation des pendulaires a doublé. L’augmentation des seuls fron- taliers a été un peu inférieure qu’à deux reprises depuis 1968 (début des statistiques détaillées), soit en 1989 et 1990. Le mouvement pendu- laire de la main-

(80,5 %). Il faut toutefois noter qu’entre 1990 et 2000, la pendu- larité avec les régions suisses s’est accrue d’environ 65 %, et ceci dans les deux sens (actifs chaux-de-fon- niers partant travailler à l’extérieur et actifs de l’extérieur venant tra- vailler à La Chaux-de-Fonds). Les emplois nouveaux se répartis- sent de la manière suivante : sec- teur primaire, 240 (1,06 %, en crois- sance de 4,8 %), secteur secondai- le de l’emploi reposent sur des bases légèrement différentes, on peut constater qu’environ 26,5 % des emplois du canton sont à La Chaux-de-Fonds, et que la Ville participe à raison de 34,7 % de la hausse de l’emploi cantonal, ce qui confirme son rôle de moteur économique du canton, en parti- culier dans le secteur secondaire où la contribution à la croissan- ce de l’emploi cantonal est de 70,9 % (993 sur 1 400)” ajoutent les ser- vices. La Chaux-de-Fonds comp- tabilise 22 % de la population neu- châteloise, 26 % des emplois, 34 % de la croissance de l’emploi et 71 % de la croissance de l’emploi indus- triel en 2007. re : 10 151 (44,93 %, en croissance de 10,8 %) et secteur tertiaire : 12 201 (54,01 %, stable : - 0,5 %). “Même si les statistiques cantonale et communa-

44,5 % des emplois sont des pendulaires.

Michel Rivière, le vice-président de l’Amicale des Frontaliers (au centre), attire l’attention des nouveaux frontaliers ou de ceux qui ont changé d’employeurs en 2007.

re maladie privée. Ensuite, question récur- rente et tout aussi inquiétante : l’impôt à la source. L’Amicale s’est toujours oppo- sée à ce dispositif. “Nous pensons qu’il est plus égalitaire de payer nos impôts com-

et pour ceux qui séjournent à la semai- ne en Suisse, l’impôt à la source s’applique aussi depuis le 1 er janvier 2008 par défaut au frontalier effectuant les trajets quoti- diens et qui n’aurait pas rempli la fameu- se attestation de résidence. “On attire la vigilance des nouveaux frontaliers sur ce point. Quand ils sont dans une grosse entre- prise, cela se fait généralement automa- tiquement. C’est moins évident pour ceux qui sont dans des P.M.E. ou chez des arti- sans. Une chose est sûre, la personne dis- pose d’un délai d’un mois pour signaler son vœu d’être imposé en France. Au-delà, il tombe dans le cadre de l’imposition à la source.”

me tous les citoyens français. Il serait anormal que l’État suisse se serve sur le dos des frontaliers avant rétrocession à la France. La mise en place de l’attestation de résidence fiscale 2 041 S nous ras- sure pour les années à venir en

Le risque de l’impôt à la source.

concrétisant ce choix formulé dans les années soixante” , poursuit Michel Riviè- re. Déjà appliqué dans le canton de Genève

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