Journal C'est à Dire 132 - Avril 2008

V A L D E M O R T E A U

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Albert Rognon : “Je ne reviendrai jamais aux affaires municipales” L’ancien maire de Montlebon et conseiller général du canton de Morteau a accepté de revenir sur sa défaite aux élections municipales. Un échec à l’issue duquel il estime avoir appris ce qu’était “la trahison.” Montlebon

C’ est à dire : Vous avez perdu lourdement les élections municipales. Dansquel étatd’esprit êtes-vous désormais ? Albert Rognon : Je n’ai plus d’amertume. Pour moi, la page est tournée. Je ne reviendrai jamais aux affaires municipales à Montlebon. Je prends mes dis- tances par rapport à la commu- ne. Mais si le nouveau conseil veut s’entretenir avec moi d’un dossier, je suis présent. Càd : Il est rare qu’un mai- re sortant soit sanctionné de la sorte. Comment analysez- vous cette défaite ? A.R. : Une campagne de déni- grement a débuté contre moi long- temps avant les élections. Si je n’avais rien fait pendant mon mandat, je comprendrais que les électeurs aient voulu m’écarter de la mairie. Mais dans mon cas, il semblerait qu’avec mon équi- pe nous ayons trop fait pour ce village. Je m’interroge. Comment

A.R. : Je crois en effet qu’on a voté plus contre Albert Rognon que pour Christophe André. Ce que je regrette, c’est que les ins- tances départementales de l’U.M.P. n’aient pas réagi pour clarifier la situation avant les élections puisque Christophe André et moi-même sommes tous les deux à l’U.M.P. Càd : Beaucoup vous ont reproché votre manière d’agir qui manquait de clarté. Qu’en pensez-vous ? A.R. : C’est de la mauvaise foi. J’ai toujours dit oui ou non aux affaires qui se présentaient. J’ai toujours été clair. Croyez-moi, c’est plus facile de dire oui à tout, que de dire non. J’ai toujours dit oui pendant mon mandat quand c’était possible. C’est vrai aussi que je n’ai peut-être pas suffi- samment communiqué sur nos réalisations. Càd : À quels reproches vous attendiez-vous ?

A.R. : On m’a beaucoup repro- ché d’être proche des entreprises. Mais c’est ce tissu d’entreprises qui fait que Montlebon n’est pas une cité dortoir. Elles contribuent aussi à l’essor du village par le versement de la taxe profes- sionnelle. Je continuerai à sou- tenir les sociétés et à favoriser le développement harmonieux de Montlebon. Des écologistes bien-pensants me reprochent enfin d’avoir éclai- ré l’église et la mairie de Mont- lebon. Mais ils ne reprochent pas au foot de consommer 70m 3 d’eau par jour pour arroser le terrain en été. Cela correspond au cin- quième de la consommation de la population de Montlebon. J’ajoute enfin que avons passé toute l’année 2007 sans décou- vert. Il y a toujours eu de l’argent dans les caisses de la commune, de 300 000 euros en moyenne. Le conseil en place a la possibi- lité de solder la dette de Mont- lebon s’il le souhaite. Alors qu’on ne me dise pas que la collecti- vité n’avait jamais un sou. Càd : Montlebon a changé de visage pendant votre man- dat. Cela n’a pas suffi à gagner la reconnaissance des électeurs ? A.R. : Je crois que c’est un vil- lage où on n’aime pas la réus- site tout simplement. J’ai tra- vaillé pour que les gens soient mieux, je me suis trompé. Aujourd’hui j’ai digéré ma défaite. Càd : Quel conseil donneriez- vous à la nouvelle équipe qui a fait campagne autour du slogan “Relevez le défi” ? A.R. : Je souhaite bon vent à cet- te équipe pour le bien-être des habitants deMontlebon. Si j’avais un conseil à leur donner, ce serait : “surtout n’en faites pas trop.” Faites ce qui a été décidé et pas davantage si vous voulez être réélus ! (sourire) S’il y a un défi à relever, c’est celui d’aller chercher des sub- ventions qui ont tendance à dimi- nuer pour l’eau par exemple.

des gens inconnues à Montlebon ont pu obtenir jusqu’à 100 voix de plus que moi lors des élections municipales ? Mes adversaires ont fait du porte-à-porte pour me discréditer alors que de mon côté je voulais apporter un peu d’éthique dans cette campagne pensant que les électeurs juge- raient sur mon bilan. Je me suis trompé. J’ai appris à cette occa- sion ce qu’était une véritable tra- hison. Je comprends aussi que les élec- teurs aient voté contre Albert Rognon. Mais pour qu’ils sanc- tionnent une liste complète sur laquelle figuraient des candidats d’une grande qualité, je me dis qu’il y a forcément eu une cam- pagne de dénigrement à notre égard. Càd : Les habitants de Mont- lebon auraient donc voté contre Albert Rognon et moins pour Christophe André qui fit d’ailleurs partie de votre conseil ?

Albert Rognon : “J’ai travaillé pour que les habitants de Montlebon soient mieux. Je me suis trompé.”

conseiller général ? A.R. : Je ne le sais pas encore. Qui vivra verra ! Il me reste enco- re trois ans durant lesquels je vais continuer à travailler et à être à la disposition des collec- tivités. Je ne refuserai jamais l’invitation d’un conseil muni- cipal, quel qu’il soit. Càd : Le groupe Doubs Ave- nir a implosé au Conseil géné- ral sous l’impulsion de Daniel Leroux qui créé un nouveau mouvement. Votre sentiment ? A.R. : Il en aurait été autrement

Je signale qu’on m’a reproché d’avoir investi de l’argent autour de l’église et moins dans l’école. Mais ce que doivent comprendre les habitants, c’est que si nous avons fait ce choix c’est parce qu’à l’époque, nous pouvions béné- ficier de subventions importantes pour améliorer le cœur du villa- ge. Il fallait donc aller chercher ces aides en leur temps. Càd : Avez-vous des regrets ? A.R. : Mon grand regret et c’est le seul, est de m’être occupé du lotissement Sous-le-Château pour

tenter de trouver une solution au problème des habitants. C’est une affai- re privée et je n’aurais jamais dû m’impliquer. Ça m’a coûté très cher d’avoir été un interlocu- teur privilégié dans ce dossier.

si la droite avait gagné les élections départe- mentales. Je reste fidèle à Jean-François Longeot qui est le seul à m’avoir soutenu pendant ma cam- pagne. Daniel Leroux

“Montlebon est un village où on n’aime pas la réussite.”

est un humaniste que j’estime. Plutôt que de créer la scission, il aurait été préférable qu’il lan- ce un courant d’idée autour duquel nous aurions pu débattre. De tout mon cœur j’espère que le groupe va se reformer.An atten- dant, je ne sais pas comment nous allons parvenir à nous mettre d’accord pour formuler des pro- positions communes au Conseil général.

Càd : Vous restez conseiller général du canton de Mor- teau. Est-ce un handicap de ne plus être maire pour assu- rer cette fonction ? A.R. : Non, ce n’est pas gênant car je sais comment fonctionne une commune pour avoir été mai- re pendant sept ans. Càd : Avez-vous l’intention de briguer un second mandat de

Propos recueillis par T.C.

L’ancien maire de Montlebon est conseiller général du canton de Morteau jusqu’en 2011.

Grande foire Jeudi 1 er Mai et VIDE GRENIER à Montlebon Organisée par la SCNS de Besançon et le comité des fêtes

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