Détours en France spécial Route du Rhum

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LE 5 NOVEMBRE 1978 EST DONNÉ LE DÉPART

Par un hasard dont personne n’est jamais revenu, le Rhum 1978 n’appor tera pas de réponse définitive. En effet, le Français Michel Malinovski a pris le départ sur un étroit monocoque long de 21 mètres. Le Canadien Michael Birch a opté pour un trimaran qui n’atteint pas 12 mètres de long. C’est lui qui l’emporte, avec une avance de 98 secondes au terme d’une course de 23 jours ! Ce suspense final, qu’un scénariste n’aurait jamais osé imaginer, va faire la célébrité de la course avec un événement dramatique et jamais expliqué : la disparition corps et biens d’Alain Colas sur son trimaran.

Or en 1976, Alain Colas prend le départ de la course sur un monocoque long de 72 mètres et gréé de quatre mâts. Ce gigantisme – et peut-être aussi les vic toires françaises à répétition – effraye les Britanniques qui fixent la longueur maximum des bateaux à 60 pieds (envi ron 18 mètres). Par réaction, afin de maintenir un esprit de progrès constant et de recherche, le publicitaire français Michel Étevenon invente une nouvelle course. La Route du Rhum, entre Saint-Malo (Bretagne Nord) et Pointe-à-Pitre (Guadeloupe), est ouverte à tous les types de voiliers, monocoques ou multicoques, quelle qu’en soit la longueur.

DE LA PREMIÈRE ROUTE DU RHUM Cette course s’annonce difficile. D’abord elle est longue (3600 milles, soit près d’un millier de plus que la Transat anglaise) ; et surtout, elle commence par une sortie de la Manche et une traversée du golfe de Gascogne contre les coups de vent fréquents à cette époque de l’année. Ensuite, diverses options s’affrontent : quel est le bateau le mieux adapté à ce par cours, le monocoque ou le multicoque? Et si on opte pour le multicoque, faut-il un catamaran ou un trimaran? Quant à la route, quel est l’itinéraire qui permet de profiter au mieux des alizés ?

Détours en France / Numéro spécial / LA ROUTE DU RHUM

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