Détours en France spécial Route du Rhum

DÉCRYPTAGE

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C’est un principe physique : la vitesse maximale théorique d’un bateau découle de sa longueur. Plus celle-ci est importante, plus la vitesse envisageable est élevée. On observe par ailleurs qu’à longueur égale, un multicoque est plus rapide qu’un monocoque. Cela tient à ce que la partie de la coque au contact de l’eau, par effet de frottement, freine le bateau. Cette «surface mouillée», pour employer le terme technique, est beaucoup plus réduite sur les multicoques. CE QUI FAIT QU’UN BATEAU VA VITE

1982 LE CATAMARAN S’IMPOSE Marc Pajot / 18 j 01 h 38 min 00 s Avec 50 concurrents au départ dont toute la fine fleur de la course au large (Tabarly, Knox-Johnston, Kersauson, Pajot, Gabbay, Caradec, Poupon, Riguidel, Arthaud, les frères Peyron…), le Rhum confirme son succès. Il prend de plus une dimension médiatique iné dite, puisque les bateaux sont dotés de balises Argos. Désormais, le public suit la course pour ainsi dire en temps réel. Avec l’Ostar qui s’est courue en 1980, il est apparu que même sur un parcours

où les vents de face prédominaient, les multicoques surpassaient les mono coques. La question se pose alors de savoir s’il faut opter pour un catama ran ou un trimaran. À l’époque, les catamarans emportent les suffrages des architectes et des coureurs, tan dis qu’on n’hésite pas à se lancer sur des grands bateaux : plus de 25 mètres pour Kersauson et Riguidel. Pour cette seconde édition, le temps du vainqueur est amélioré de cinq jours.

TH. Martinez/Sea&Co

1986

1986 LE RETOUR DU TRIMARAN

Philippe Poupon / 14 j 15 h 57 min15 s 33 concurrents seulement, mais 13 d’entre eux dépassent les 23 mètres de long. Les catamarans sont les plus nombreux et on note une nouveauté : Éric Tabarly skippe un trimaran doté de foils. Pour la première fois, mais pas la dernière, la course va affronter du très mauvais temps, sous la forme d’une succession de profondes dépressions ravageuses. Démâtages et chavirages se multiplient : ils ne seront que 15 à passer la ligne d’arrivée. De plus, Loïc Caradec est disparu lors du chavirage de son catamaran de 26 mètres. La vic toire revient à Philippe Poupon qui est parvenu à sauvegarder son trimaran de 23 mètres. En améliorant le record de quatre jours malgré les tempêtes rava geuses, il fait de la Route du Rhum la plus exigeante de toutes les courses.

Thierry Rannou/Gamma-Rapho

Détours en France / Numéro spécial / LA ROUTE DU RHUM

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