Journal C'est à dire 223 - Août 2016

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A G E N D A

Morteau

Bernard Lambert sur les traces de ses grands-pères Poilus Le Mortuacien a sorti un livre richement documenté reprenant les récits laissés par un de ses grands-pères soldats durant la Grande guerre 1914-1918. Hasard de l’his- toire, son autre grand-père appartenait au même régiment. Interview.

C’ est à dire : Comment est né ce livre ? Bernard Lambert : Il est né du fait que mes deux grands- pères, Georges Lambert et Jean Jay, ont fait la guerre de 14-18 ensemble dans le 172 ème régi- ment d’infanterie de Belfort. Même s’ils ne se connaissaient pas parce qu’ils n’étaient pas dans la même compagnie, ils se sont connus après la guerre, au moment où ils ont créé leur ami- cale d’anciens combattants. À son retour à la fin de la guer- que nous avons retrouvées par la suite. C’est à partir de ces documents que j’ai construit le livre. Càd : Une vraie chance pour eux d’avoir survécu aux hor- reurs de la guerre ! B.L. : En effet, ils ont eu la chan- ce de revenir tous les deux, plu- sieurs fois blessés, mais entiers. Dans ses écrits, mon grand-père parle souvent des Mortuaciens re, mon grand-père Georges a consigné ses souvenirs dans un car- net. Il avait également écrit beaucoup de lettres depuis le front,

a pas de descriptions morbides dans ses propos. Ces moments horribles sont juste suggérés. Les sentiments se succèdent, entre l’espoir, la peur, la dépri- me, un peu de joie, puis du déses- poir, et toujours accompagnés d’une grande foi en Dieu. On prend conscience que tout hom- me qui se sort de cette guerre est un miraculé, mais on ne sort forcément pas indemne de l’en- fer. Càd : Des tranches de cette guerre vous ont particuliè- rement marquées ? B.L. : Il y a un passage notam- ment où il ne peut cacher son émotion, c’est quand une patrouille allemande passe, que des Français tirent et un soldat allemand tombe. Et il l’entend râler, puis pleurer et doucement ses cris s’estompent. À un autre moment, mon grand-père mater- nel, qui avait une belle voix, a chanté Minuit Chrétien dans les tranchées au moment de Noël, et unAllemand lui a répon- du au violon. Malgré l’horreur de la guerre, les moments de fra- ternisation entre soldats étaient assez fréquents. On ressent beau-

qui ont eu comme eux la chan- ce de revenir vivants : Marcel Rième (le créateur des limo- nades), Adrien Bouhéret (le salai- sonnier), Joseph Bichet (le père du peintre Pierre). Avec Armand Vuillemin, ils faisaient partie des quelques Mortuaciens de ce 172 ème R.I. qui s’en sont sortis. Càd : Pourquoi avoir voulu ce livre ? B.L. : Pour la mémoire. Pour ma famille, mes descendants, mais aussi pour la mémoire collec- nir. Ce livre se lit comme un roman, avec les journées de mon grand-père comme fil conduc- teur. On passe ainsi du che- min des Dames à la Somme, en passant par Verdun où 75 % des régiments sont passés. Càd : En lisant le livre, on a du mal à imaginer tout ce que ces soldats ont vécu… B.L. : Les récits de mon grand- père restent très pudiques, il n’y tive. On a tendance en ce moment à couper de grands pans de notre histoire et j’estime qu’un pays qui n’a pas d’histoire n’a pas d’ave-

“Un pays qui n’a pas

Dans un livre de près de 500 pages, Bernard Lambert rend hommage à ses deux grands-pères qui ont traversé la Grande guerre.

d’histoire n’a pas d’avenir.”

Càd : Parliez-vous souvent de la guerre à vos grands- pères que vous avez connus jusqu’à leur décès respectif en 1972 et 1980 ? B.L. : Comme la plupart des Poi- lus, ils étaient tous les deux très pudiques sur tout ce qui concer- nait la guerre. Je pense que s’ils avaient raconté dans le détail tout ce qu’ils ont vécu, ils auraient eu peur de passer pour des fous. Par exemple quand j’étais petit et que je demandais à un de mes grands-pères “C’est

coup d’émotion en relisant ces lettres et ces témoignages. Càd : Où peut-on se procurer votre livre ? B.L. : Je peux le vendre en direct en me contactant au 03 81 43 15 18 ou sur majuca- je411@orange.fr. Sinon, il est en vente à la limonaderie Rième à Morteau, aux salaisons Bouhé- ret, à la Fruitière, à la librairie Rousseau à Morteau et à Plein Ciel à Pontarlier.

quoi ce trou dans ton casque ?” , il me répondait “C’est la petite souris” … Il y avait beaucoup de pudeur chez eux. n Propos recueillis par J.-F.H. Séance de dédicaces commune de Bernard Lambert avec son livre sur la Grande guerre et de Denis Roy avec son livre sur la guerre d’Algérie vendredi 2 septembre dès 17 heures à la Guimbarde à Morteau

P U B L I - I N F O R M A T I O N Les Ambulances Mortuaciennes et Pontissaliennes : le changement dans la continuité Cette nouvelle société couvre l’éventail des prestations ambulancières avec des partenariats spécifiques sur l’hôpital de Pontarlier et le transport des personnes à mobilité réduite.

collaborer avec l’hôpital de Pon- tarlier qui cherchait un prestatai- re pour effectuer les transferts lourds secondaires dans le cadre du ser- vice mobile d’urgence en réanima- tion. On a été retenu sur appel d’offres. Cela sous-entendait aus- si d’avoir une ambulance de réani- mation réservée au marché public.” Puis, pour diverses raisons, cette organisation à deux entités a été fortement chamboulée. Les impé- ratifs économiques ont conduit Éric Dubernat à effectuer différents changements pour aboutir en avril également les locaux administra- tifs. “On a toujours la base logis- tique dans la zone artisanale de Doubs avec un bureau déporté à Cognac en charge de l’accueil et de la régulation téléphonique.” L’entreprise emploie aujourd’hui 18 personnes réparties sur les deux sites, ceci afin de permettre une réponse immédiate. Santé, proxi- mité. “On intervient toujours dans les transports sanitaires. Nous fai- sons partie de la garde départe- mentale rattachée à l’urgence hos- pitalière.” L’activité englobe aus- si du transport en V.S.L. Les Ambu- lances Pontissaliennes et Mor- dernier à la création des Ambulances Pontissa- liennes et Mortuaciennes. Le siège social est situé 9, rue des Prés-Mouchets aux Fins où se trouvent

C’ est une longue histoire qui débute en 1999 avec la création des Ambu- lances mortuaciennes qui prennent le relais des Ambulances Massacrier. “On était installé pla- ce Carnot à Morteau” , rappelle Éric Dubernat passé du stade de sala- rié à celui de gérant de société. Après

15 ans de bons et loyaux services, cet ancien pompier de Paris avait choisi de se reconvertir dans les ambulances en 1991. Encouragé par un développement d’activité prometteur, il étend en 2004 son champ d’action en créant les Ambulances Pontissaliennes. “Cela nous a notamment permis de

L’équipe des Ambulances Mortuaciennes.

tuaciennes sont aussi habilitées à faire du transport de personnes à mobilité réduite. “On fonction-

personnes à mobilité réduite. De nouveaux équipements améliorent la gestion administrative et logis- tique comme le terminal T.P.E. pour le règlement des prestations, les lignes informatiques sécurisées, la géolocalisation des véhicules, la sauvegarde des informations via Data Center… “Il nous reste enco- re à finaliser la dématérialisation des documents papiers échangés avec les organismes médico- sociaux.” n

ne en partenariat avec des établissements comme l’I.M.E. de Villeneuve- d’Amont.” À chaque type de trans- port correspond un véhi-

Permettre une réponse immédiate.

cule adapté. Le parc automobile de l’entreprise comprend ainsi plu- sieurs types ambulances, des V.S.L. et deux bus pour le transport des

Groupement de moyens techniques ambulanciers A MBULANCES M ORTUACIENNES P ONTISSALIENNES 03 81 67 02 91 03 81 46 65 95

9, rue des Prés Mouchets 25500 LES FINS

Z.A. de Doubs 25300 DOUBS

L’équipe des Ambulances Pontissaliennes.

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