Journal C'est à Dire 104 - Octobre 2005

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S P É C I A L H A B I T A T - L E D O S S I E R

Les Alliés Un site expérimental à puisage vertical

E.D.F., en collaboration avec l’A.D.E.M.E., mène un programme d’évaluation de performances sur plu- sieurs installations géothermiques. 8 sites expérimentaux ont été retenus en Franche-Comté dont un sur le Haut-Doubs et plus précisément aux Alliés, chez Thierry et Patricia Rigoli.

Ne pas surexploiter la ressource

L es sceptiques du chauffage géothermique arguent souvent d’une baisse du pouvoir calo- rifique du sol au fil des ans, rédui- sant ainsi le coefficient de perfor- mance. “Tout dépend du dimen- sionnement. Il y a un risque quand les puits sont trop courts, pas suf- fisamment espacés. On tire alors trop d’énergie au mètre linéaire de puits qui est l’unité référence en géothermie” , explique-t-on au bureau d’étude Énergie-Concept. La capacité à absorber l’énergie solaire diffère suivant la nature du terrain. Elle peut varier de 10 à 100 Watts en mètre linéaire. “Le dimen-

sionnement est calculé en fonction des besoins et du pouvoir régé- nérateur du sol. Il ne faut pas aller au-delà d’une certaine limite. Avant toute chose, il faut déjà que la mai- son dispose d’une bonne isola- tion et d’une ventilation correc- te” , ajoute Bernard Viollon, ther- micien qui a participé au projet des Alliés. L’installation géothermique de Thier- ry et Patricia Rigoli est conçue pour une production maximale de 100 KWh par an. Sachant qu’ils consom- ment 46 KWh par an, elle couvre largement leurs besoins et n’épui- se donc pas le potentiel calorifique

E n 2002, ce jeune couple se sentant un peu à l’étroit dans leur pre- mière maison déjà bâtie aux Alliés se lance dans un nouveau projet de construc- tion en restant fidèle à cette commune. Ils contactent l’en- treprise Bôle-Richard à Déser- villers spécialisée dans les mai- sons à ossature bois. Intéressés par la géothermie, ils rencon- trent également Jean-François Finck de la délégation régionale située à 1 000 mètres d’altitude dans le Jura, le Doubs ou les Vosges avec une isolation au top” , explique Thierry Rigoli qui pré- vient aussitôt son constructeur, lequel accepte de déposer sa candidature. L’entreprise de Déservillers diri- gée par Jérôme Bôle-Richard est sélectionnée sur 17 dossiers présentés. La mise au point du projet s’effectue avec l’appui tech- nique de Bernard Viollon qui tient un bureau d’études ther- miques à Sirop dans le Jura. “E.D.F. nous a communiqué l’adresse d’un fournisseur agréé. C’est important car les instal- lateurs ne sont pas toujours com- pétents dans ce domaine assez pointu. Une mauvaise instal- lation entraîne forcément des déceptions. Certaines personnes en ont fait la cruelle expérience.” E.D.F., qui les informe de l’existence de ce pro- gramme expérimental. “Il cherchait une maison témoin à ossature bois,

Initialement, deux puits devaient être forés à une profondeur de 75mètres devant lamaisonRigo- li. Pour des problèmes de natu- re géologique, cette configura- tion a été transformée en 3 puits de 75, 50 et 25 mètres. Les travaux ont débuté en décembre 2002 parallèlement à la construction de cette demeu- re sur 2 niveaux d’une surface de 130 m 2 habitables. Les cap- teurs verticaux sont constitués de tubes de polyéthylène où cir- te le fluide frigorigène à l’inté- rieur de la pompe à chaleur. Cet- te réaction provoque ainsi un dégagement calorique utilisé pour réchauffer le circuit d’eau du plancher chauffant posé au premier niveau. Le surplus de chaleur est transféré en direc- tion du ballon d’eau chaude sanitaire. Toute une batterie d’appareils de mesure évalue en perma- nence le fonctionnement de l’installation. Les informations sont transmises via une ligne téléphonique et internet au bureau d’étude indépendant Énergie-Concept basé près de Colmar. Cette société assure le suivi des 8 sites expérimentaux comtois. “Il est souvent néces- saire d’affiner les réglages pour obtenir un rendement efficace. L’objectif de tous ces contrôles cule en circuit fermé de l’eau additionnée de liquide antigel. La chaleur récupérée dans le sous-sol dila-

en moyenne 60 KWh par m 2 /an pour se chauffer. Tout compris, on paie environ 100 euros par mois d’électricité.” Le montant global de l’ins- tallation atteint 25 500 euros T.T.C. Thierry et Patricia ont touché une aide de 4 500 euros versée dans le cadre de la convention régionale A.D.E.M.E.-E.D.F. Les deux partenaires ont déboursé 12 970 euros T.T.C. dans l’achat des appareils de mesu- re et la prestation du bureau d’études qui effectue un suivi sur 5 ans. O

vise à optimiser le fameux coef- ficient de performance” com- plète Jean-François Finck. Une installation de chauffa- ge géothermique bien réglée consomme 1 KWh d’énergie électrique pour restituer 3, voi- re 4 KWh de chaleur dans le logement. “L’isolation couplée à une ventilation performan- te limite considérablement les déperditions de chaleur dans la maison. Les besoins d’éner- gie sont réduits. Au plus froid de l’hiver 2004, la pompe à cha- leur tournait seulement à 50% de sa capacité. On consomme

100 euros par mois d’électricité.

ARRIVAGE D’USINE de Matelas F in de série O util déclassé L ots d’usine

La vente aura lieu : Jeudi 27, vendredi 28, samedi 29 octobre 2005

Espace Valentin Ouest-Nord (à côté de Rover et Lumishop) Besançon 03 81 53 35 87

ZAC Des Arbletiers (à côté de Keria luminaire) Audincourt 03 81 30 62 62

ZAC de Chateaufarine

Belfort Andelnans 03 84 21 81 14

(face à Gifi) Besançon 03 81 41 31 00

Autour de la pompe à chaleur, toute une série d’appareils de mesure renseignent le bureau d’étude indépendant

chargé de contrôler en permanence le fonctionnement de l’installation.

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